Reportage : la Gamescom 2022

Après deux années de hiatus dues à la pandémie de Covid-19, l'édition 2022 de la Gamescom de Cologne peut être qualifiée d'édition de transition : à l'heure où on s'interroge de plus en plus sur l'utilité réelle des salons quand les trailers, démos, et les interviews peuvent se faire à distance, de nombreux acteurs importants, comme 2K, Nintendo, Sony, ou EA, avaient choisi de ne pas faire le déplacement. Résultat : des halls publics moins nombreux et un peu vides, une affluence moindre, mais aussi plus d'opportunité de briller pour ceux qui étaient présents.

Parmi eux, le stand de SEGA était certainement parmi ceux qui se distinguaient le plus. Par sa taille, déjà : deux grands espaces qui occupaient environ un quart d'un hall, franchement, on n'y était plus habitués. Par le nombre de jeux présentés surtout : alors que plusieurs éditeurs n'avaient que deux ou trois jeux à montrer (pas forcément jouables, d'ailleurs), SEGA permettait de s'essayer à une dizaine de titres, certes déjà sortis pour certains. 

Détail qui a son importance : si, lors des éditions précédentes, les jeux SEGA étaient "hébergés" chez Deepsilver, label de Plaion (anciennement Koch Media) qui distribue ses jeux au format physique en Europe (vous pouvez le voir sur les photos de l'édition 2019 du salon), cette année SEGA était présent en son nom propre, que ce soit dans l'espace consumer, ou dans l'espace business. Et je mentirais si je disais que voir tous ces jeux réunis sous d'énormes panneaux bleus ne m'a pas fait plaisir.

Parmi les titres déjà sortis et jouables sur le stand, on trouvait Two Point Campus, dans un espace décoré façon salle de classe, Total War Warhammer III : Champions of Chaos, Soul Hackers 2, Humankind, Demon Slayer ou encore Sonic Origins dans sa version Switch. L'espace dédié au hérisson bleu était important, mais avec une part non négligeable dédiée à la présentation de goodies, et un coin photo où on pouvait repartir avec un polaroïd avec Sonic.

L'espace dédié aux 25 ans de Persona présentait également pas mal de goodies, essentiellement des vêtements, et seule la version PS4 de Persona 5 était jouable. Dommage. 

Si tous ces jeux ont bien marché durant le salon, avec des files d'attente d'une taille raisonnable sans être décourageante, ce sont bien sûr les titres encore en preview qui ont eu le plus de succès. Company of Heroes 3 a attiré énormément de monde, et ce dès le premier jour, réservé aux pros et à la presse. La file d'attente était assez impressionnante dès le mercredi matin, signe que le titre de Relic est attendu avec impatience. Endless Dungeon a bien fonctionné aussi, avec un stand qui ne désemplissait pas, tandis que Hyenas, qui n'était pas jouable, attirait quand même quelques curieux.

Mais surtout, c'est Sonic Frontiers qui a fait sensation. Dès l'ouverture du salon, il fallait attendre 30 à 45 minutes pour s'y essayer, et l'attente n'a fait qu'augmenter au fil des jours, obligeant le staff à rajouter des guide-files, puis à carrément matérialiser la file d'attente par du ruban adhésif sur le sol. Est-ce dû au succès des films, ou au concept d'open world qui intrigue les joueurs ? Toujours est-il que le public était prêt à attendre au moins deux heures pour y jouer, avec des retours plutôt positifs à la clé. Vous pouvez lire notre preview, qui est plus réservée.

Et le reste du salon ? Comme je l'ai dit plus haut, il manquait beaucoup de monde, et si Namco ou Microsoft ont fait le taf, Ubisoft ne présentait que deux jeux, dont un seul jouable, et a complété l'espace disponible restant en installant un bar ! On a eu droit à un stand TikTok (où on pouvait d'ailleurs essayer Sonic Frontiers, ou Street Fighter 6), Mc Donald's, et même un stand Mini x Pokémon, depuis lequel avait lieu un stream d'ouverture de cartes booster…

Pour se remonter le moral, direction l'espace rétrogaming, bien rempli comme d'habitude, avec de nombreuses bornes d'arcade, dont Moto Champ, Attack II, et Monaco GP, mais aussi des flippers, des consoles rétro, et beaucoup, beaucoup de homebrews. On pouvait jouer à Xeno Crisis sur une borne New Net City, à une démo de Irena Genesis Metal Fury,  ou encore à Intrepid Izzy sur Dreamcast.

J'ai essayé deux jeux pour la première fois : Thunder Paw, sur Mega Drive, jeu d'action/plateforme dans lequel on incarne un loup (?) qui doit sauver ses parents, en parcourant la forêt à la recherche de nonos et en tirant sur des méchants animaux anthropomorphes. Malgré l'idée saugrenue d'avoir implémenté du recul lorsqu'on tire, le jeu est assez agréable, bien qu'il semble répétitif.


Autre jeu d'action : Metal Dragon, un top down shooter au scrolling vertical ou horizontal selon les niveaux, sorte d'enfant de l'amour entre Metal Gear et Mercs, avec un humour très meta lors des dialogues entre les stages. Si le jeu est très classique, et les niveaux un peu trop longs, il est quand même accrocheur et techniquement correct, dans un style qui rappelle les jeux MD de la fin des années 80/début 90.


Le manque de temps m'a empêché de tester Black Jewel ou la dernière démo de Astebros, mais il y avait largement de quoi passer une journée entière dans cet espace rétrogaming, qui est toujours bien rempli.

Cette édition "reboot" plutôt décevante pour ceux qui seraient venus pour les gros éditeurs était cependant satisfaisante côté SEGA. Même si on peut évidemment se plaindre de l'absence de jeux japonais en dehors de Sonic, l'attrait envers toutes les franchises ne se dément pas. Qui sait, on aura peut-être droit à plus de mixité l'an prochain ?

Tags