Test Hardware : la Mega Drive Mini 2
Après la Mega Drive Mini première du nom, l'Astro City Mini et la plus confidentielle Astro City Mini V, on pouvait s'attendre à ce que SEGA passe à la génération suivante avec une Saturn ou même une Dreamcast Mini. C'est finalement la facilité qu'à retenu la marque au hérisson en proposant une Mega Drive Mini 2, basée sur la console du même nom, et qui embarque cette fois-ci quelques jeux Mega-CD.
Le hardware
La première chose qui frappe en recevant son colis, c'est la taille de la boîte : elle est minuscule, environ la moitié de celle du bundle de la MD Mini 1 avec deux manettes. A l'intérieur, on retrouve, bien compressés et sans cartons de séparation, la console, une manette, un câble HDMI et un câble micro-USB, pour alimenter la machine.
Il semble qu'on puisse la brancher sur à peu près n'importe quel appareil doté d'une prise USB, puisque j'ai pu tester sur mon téléviseur, mon moniteur PC, et ma tour. En revanche, lorsque j'ai branché dessus mon pad M30 8Bitdo, la console s'est éteinte et ma télévision m'a affiché un message d'erreur relatif à une surtension : j'ai donc arrêté les frais, et je ne peux pas vous recommander d'utiliser ce pad sur la MD Mini 2.
En revanche, toutes les manettes Retro-bit devraient fonctionner, qu'elles soient avec ou sans fil (testé avec les pads MD et Saturn), ainsi que le stick arcade de l'Astro City Mini, et probablement le pad assorti (je n'ai pas testé, ce truc est trop difficile à ranger une fois sorti).
Visuellement, au premier abord, la console ressemble à sa grande sœur. On retrouve les formes, les couleurs… Mais un œil averti ne s'y trompera, il y a plusieurs différences, et pas des moindres. La plus évidente est le bouton Power, qui est à glissière, comme celui de la version japonaise, alors qu'en occident il s'agissait d'un bouton poussoir. Disparue aussi la LED centrale, et même la petite grille à travers de laquelle on l'apercevait : en plus de ne pas être fidèle à la console originale, c'est ennuyeux d'un point de vue d'utilisateur, puisqu'il n'y a pas de témoin de mise sous tension de la console. Enfin, le plastique utilisé est différent : très mat, on est loin du plastique lisse de la Mega Drive 2 originale.
La manette 6 boutons fournie ressemble au pad officiel 6 boutons, mais je n'en ai pas sous la main pour comparer : si vous avez ce modèle de chez Retro-bit, vous savez à quoi vous en tenir puisqu'il est identique. J'ai surtout trouvé que le bouton Mode situé sur la tranche ressortait un peu trop à l'arrière du pad. Son câble de seulement 2m est un peu juste également.
Bref, on est loin de la quasi-perfection de la première Mega Drive Mini, ce qui est quand même très gênant pour un modèle vendu bien plus cher que son prédécesseur.
L'interface
L'interface est quasiment identique à celle de la MD Mini 1 : on peut afficher soit les jaquettes des jeux, soit leur tranche, les classer par titre, date de sortie, genre, etc. Les options permettent de jouer en 4/3 ou en 16/9 étiré (bouh), et avec ou sans scanlines. Celles-ci sont OK, mais assombrissent un peu trop l'écran à mon goût. On a également le choix entre plusieurs fonds d'écran, entre le chipset sonore de la MD1 ou de la MD2, et on peut configurer le retour au menu via le bouton Mode ou Start.
Comme dans la première Mega Drive Mini, changer la langue dans les paramètres de la machine modifie non seulement le thème des menus et les jaquettes des jeux, mais aussi leur région. On peut donc jouer aux versions japonaises des jeux quand elle existe, et profiter des différences de langue, graphiques (comme le masque de Rick dans Splatterhouse 2), ou de censure (cf l'intro de Final Fight CD). En revanche, une étrange censure a opéré sur Bare Knuckle 3, la version japonaise de Streets of Rage 3 : le segment des docks, dans lequel apparaît le boss Ash, a été purement et simplement supprimé, alors que les versions occidentales ont notoirement simplement supprimé le personnage.
A noter que les jeux traduits en français à l'époque on conservé leur VF, comme Soleil ou Night Trap. Les jeux qui ne sont pas sortis dans certaines région recyclent les jaquettes des autres ou bricolent un peu, comme Ecco sur Mega-CD japonais. A part quelques bizarreries (qu'est-ce que c'est que cette jaquette PAL de Super Street Fighter II ?), tout tient la route. En revanche, l'interface manque clairement de réactivité. Pour ce genre de machine c'est quand même insensé.
En jeu, on peut toujours enregistrer à tout moment en appuyant sur Mode, chaque jeu disposant de quatre slots de sauvegarde. Et non, il n'y a toujours pas de rewind.
Les jeux
S'il y avait quelques différences de contenu entre les versions japonaise, occidentale et Asia de la MD Mini, ce n'était rien comparé à cette nouvelle édition, puisque près de la moitié des 61 titres présents sont exclusifs à chaque version. Pas de Lunar, de Popful Mail ou de Magical Taruruuto-Kun chez nous donc, mais du Desert Strike, du Rolling Thunder 2 ou du Ristar. On n'y perd pas complètement au change, certains jeux japonais n'ayant jamais été traduits, ou n'ont qu'un intérêt historique aujourd'hui, et la sélection occidentale reste solide, mais quand même, on peut regretter qu'un certain nombre de jeux de remplacement aient déjà fait les beaux jours des multiples compilations Mega Drive déjà sorties.
On a cependant droit à plusieurs titres inédits. Devi & Pii est un puzzle game/casse-briques très déroutant tout seul, mais certainement amusant à deux. Spatter est l'adaptation d'un jeu d'arcade de 1984 dans lequel il faut ramasser des fleurs à vélo, tout en évitant des ennemis. Evidemment on est très loin de ce que peut faire la Mega Drive, mais le jeu plus profond qu'il en a l'air au premier abord, et vraiment excellent au demeurant.
On n'en dira pas autant de Star Mobile, un autre puzzle-game qui demande d'empiler des étoiles de différente masse sur une balance sans la faire chavirer : le principe est original, le jeu ne manque pas de challenge, mais plutôt de fun. Dans la même veine, Super Locomotive (auquel ressemble beaucoup Thomas the Tank Engine) nécessite de garder un œil sur les deux moitiés de l'écran pour emmener un train à bon port en évitant tous les obstacles. Costaud.
VS Puyo Puyo SUN est un portage partiel du titre Saturn, développé en seulement un mois et qui est donc dépourvu d'IA : pour en profiter au maximum il faut donc affronter un autre joueur, mais le résultat reste excellent. Fantasy Zone est un portage fidèle du jeu d'arcade, avec un mode Super Easy supplémentaire, et on a le plaisir de voir un autre très bon portage, celui de Space Harrier, ainsi qu'un remake de Space Harrier II avec du sprite scaling et un meilleur framerate.
Quelques jeux ont également reçu de petits bonus : Thunder Force IV a désormais un mode High Speed (qui doit supprimer les ralentissements, je suppose), Out Run permet de choisir une nouvelle musique, la vitesse de la musique de Truxton a été accélérée pour correspondre à celle de l'originale japonaise, et Phantasy Star II bénéficie d'une vitesse de mouvements ajustable et d'un mode easy. On peut aussi choisir les musiques de notre choix dans Sonic CD (mais attention, la version française est en 50Hz).
La qualité de l'émulation est au rendez-vous : en testant les jeux que je connais bien, je n'ai remarqué aucun défaut, alors qu'il y avait quelques problèmes de son, de disparition de sprites ou de framerate sur certains jeux dans la première MD Mini. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de problème, et je suis sûre qu'on en trouvera en creusant chaque jeu, mais globalement l'émulation est de meilleure qualité, ou du moins plus homogène. Un bon point pour la MD Mini 2.
Verdict
La Mega Drive Mini 2 n'est pas une mauvaise console mini en soi. Elle propose un nombre important de jeux, avec quelques jeux moyens ou médiocres, mais aussi de grands titres de la console, en plus de jeux inédits ou remaniés. On gagne peut-être même en qualité moyenne par rapport à la version japonaise.
L'arrivée du Mega-CD est une bonne surprise, malgré une sélection qui laisse un peu à désirer, et on est obligés de regretter l'absence de jeux pourtant traduits en anglais à l'époque. Il est très dommage de retrouver encore une fois des habitués des compilations MD, alors qu'on attend toujours certains classiques, comme Quackshot, et que la MD Mini 1 avait son lot de bombes introuvables, comme Contra ou Castlevania Bloodlines.
Surtout, le contrat n'est pas rempli au niveau de la qualité du matériel. Ne soyons pas dupes, beaucoup d'entre nous vont acheter la machine, y jouer deux-trois fois, et la mettre sur une étagère ou dans une vitrine. Il s'agit d'un objet de collection avant tout, et dans ce cadre, le contrat n'est pas rempli. SEGA a voulu faire des économies, sur ses moules, sur le matériau, et on se retrouve donc avec un objet qui n'atteint pas la qualité de reproduction et de finition qu'on peut attendre d'un produit vendu plus de 100€, ce qui est significativement plus cher que la première MD Mini. On a donc un peu l'impression d'être pris pour des vaches à lait, ce qui arrive un peu trop souvent ces derniers temps.
Est-ce que la Mega Drive Mini 2 est une bonne petite machine d'émulation, qui vous permettra de jouer facilement, et dans de bonnes conditions, à des classiques de la 16 Bits de SEGA, dont une bonne partie n'avaient jamais été réédités ? Oui, sans problème. Est-ce que son rapport qualité/prix est satisfaisant ? Pas sûr, et on peut légitimement s'inquiéter du niveau de finition à attendre d'une éventuelle Saturn ou Dreamcast Mini.
A quand la Saturn mini ?????
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Dommage de ne pas avoir mis quelques jeux 32x…
J’espère aussi voir un jour une saturn et une dreamcast mini.
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Mais effectivement la sensation est moins bonne que pour la une concernant le matériel.
Niveau jeux (je parle de la version japonaise) franchement le Mega CD est un gros gros plus !
Bref, je suis plutôt content ;)
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