Test : Streets Of Rage 3 (Mega Drive)


Streets of Rage 3
Tout le monde se souvient de la série des Streets of Rage, beat them all cultes sortis sur Megadrive. Le premier épisode est resté dans les mémoires comme étant l'initiateur de cette série, tandis que le second épisode est reconnu comme étant tout simplement le meilleur. Et pourtant, le troisième épisode mérite que l'on s'y attarde car il regorge de qualités. Au menu : graphismes au même niveau que ceux de Streets of Rage 2, gameplay dynamisé et enrichi, fins multiples et musiques techno/transe de Yuzo Koshiro qui partagent encore les foules.

Rien ne va plus dans les rues

Le scénario de ce Streets of Rage 3 ne fait pas dans la dentelle : il semblerait qu'une nouvelle attaque de Mr X soit organisée à l'aide de robots, et Blaze, la charmante demoiselle des SoR le fait savoir à Axel, tout en sollicitant son aide. Cette courte introduction est réalisée sous la forme d'une lettre. Ces deux personnages sont accompagnés de Skate, le jeune garçon à rollers que l'on connaissait déjà de Streets of Rage 2 ainsi que de Zan, un nouveau venu. Il s'agit d'un androïde avec des pouvoirs variés. On notera également la présence de deux personnages cachés : Roo un kangourou boxeur et Shiva, un ennemi déjà présent dans Streets of Rage 2. Ces deux derniers sont toutefois assez bridés puisqu'ils ne peuvent pas utiliser d'objets.

Le jeu démarre donc dans le feu de l'action et chaque niveau est entrecoupé de courtes scènes faisant avancer le scénario, mais que le joueur aura vite fait de couper pour pouvoir castagner des voyous plus rapidement. Le jeu propose un total de 8 niveaux, sachant que le dernier peut être totalement différent selon la fin à laquelle on accède (une bonne et une mauvaise fin). Les stages sont variés et présentent même quelques originalités bienvenues comme le passage du tractopelle qui nous pourchasse ou encore l'immeuble de la fin du jeu que l'on doit visiter afin de délivrer le président.

Une autre idée du gameplay

Si malheureusement Streets of Rage 3 n'est pas sans défauts (nous verrons plus loin ces derniers) il a le mérite de proposer un véritable renouveau du gameplay de la série. Ce dernier est en effet devenu incroyablement dynamique et rapide, et rejouer à Streets of Rage 2 juste après nous donne l'impression de nous trainer comme des escargots. Les personnages sont rapides, ils répondent bien, et leur palette d'actions a considérablement évolué. On peut désormais courir, faire une roulade verticale pour esquiver des obstacles. Le déplacement d'une manière générale est plus rapide, et la vitesse des coups a été grandement augmentée.

En plus de cette vitesse accrue, on constate que pas mal de coups on fait leur apparition. Désormais utiliser l'attaque spéciale avec le bouton A ne consomme plus de la vie mais une barre dédiée à cela, qui remonte progressivement. Mais même une fois cette dernière vide il reste possible d'exécuter une attaque spéciale qui coûtera cette fois ci de la vie en proportion de ce qu'il manquait dans la barre dédiée. Les attaques spéciales se déclinent en deux variantes : une sur place qui a pour but de faire le ménage devant et derrière le personnage, et une autre vers l'avant qui inflige des dégâts importants.

Véritable pilier du système de combat, l'attaque en courant est devenue très puissante puisqu'elle gagne en niveau au fil des adversaires vaincus sans être mort. Une à trois étoiles apparaissent à côté du nom du personnage pour indiquer le niveau actuel de cette attaque. Pour Axel, son simple uppercut se transformera en véritable Dragon Punch façon Ken, Blaze effectuera une glissade puissante, Skate un enchaînement de flips dévastateurs et Zan se contentera de charger de une à trois fois devant lui. Les armes possèdent également des attaques spéciales en courant selon l'affinité des personnages avec ces dernières : Axel mettra un coup ascendant avec les katanas tandis que Blaze fera une charge vers l'avant, Skate plongera devant lui avec un couteau ou utilisera une batte de baseball ou un bâton pour se propulser sur les ennemis. Zan lui convertit ces armes en boules d'énergie qu'il lance ensuite aux ennemis telles des boules de bowling. Les armes possèdent désormais des barres de vie en guise d'utilisation et disparaissent au terme de cette barre.

Une réalisation à la hauteur

Du haut de ses 24 megs Streets of Rage 3 assure le spectacle côté réalisation : les sprites sont toujours aussi gros mais le jeu tourne pourtant à une vitesse très supérieure. Les niveaux sont variés et proposent des séquences de jeu sympathiques : le tractopelle, les chariots dans la mine avec le sol qui tremble à leur passage, le petit donjon de fin et le niveau à la maison blanche avec le combat contre Shiva... Le jeu ne déçoit clairement pas de ce côté-là. En revanche là où la pilule a du mal à passer, c'est en ce qui concerne les musiques. Après nous avoir offert une bande son tout simplement extraordinaire pour le second opus, Yuzo Koshiro continue sur la voie de l'expérimentation avec une bande son techno/transe qui ne plaît pas à tout le monde. Et pourtant, malgré cela, cette musique contribue réellement à créer une ambiance unique et un peu malsaine qui colle parfaitement à l'esprit du jeu. Après tout, c'est censé être le chaos dans les rues. Dommage que ce style de musique soit aussi hermétique : on adore ou on aime pas du tout.

Du côté de la localisation en revanche il y a beaucoup de choses à dire, et si la version japonaise est excellente en tout point, les européens souffrent d'un remaniement très maladroit du jeu. Tout d'abord la difficulté est devenue excessivement élevée, avec deux à trois plus d'ennemis à la fois, des boss aux barres de vie interminables et des ennemis tout simplement trop agressifs. En plus de cela la censure a fait son travail : les filles portent des vestes, Ash (un ennemi aux tendances homosexuelles) a été retiré du premier stage etc... En plus de cela les changements sont aussi disséminés un peu partout dans le jeu : couleurs différentes pour les personnages et modification des séquences entre les stages notamment. On se demande un peu l'intérêt de tout ce cirque sincèrement.

Streets of Rage 3 est un bon beat them all mais qui a beaucoup souffert de sa bande son qui ne plaît pas à tout le monde et de son passage de la version japonaise à la version européenne. Si on ne cherchera plus à comprendre les raisons de ce revirement de la difficulté, il n'en demeure pas moins que le jeu dans sa version euro a perdu en fun et qu'au final, Bare Knuckles 3 est clairement meilleur. Yuzo Koshiro déçoit un peu, mais il créé tout de même une ambiance unique et nouvelle, et ce sur Megadrive, ce qui reste tout de même un petit exploit. En terme de gameplay le jeu est devenu tellement riche avec ses coups nombreux et ses fins multiples qu'il sera difficile de trancher entre cet épisode ou le précédent, tout de même plus mou à bien des égards...

Verdict

8

Points forts

  • Très dynamique
  • Gameplay enrichi
  • Fins multiples
  • Réalisation

Points faibles

  • Bande son particulière
  • Censure
  • Difficulté trop élevée sur la version euro
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Mega Drive 7.8 18

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