Sonic Symphony World Tour : le compte-rendu du concert parisien

Sonic Symphony Grand Rex Paris

Après un report de plus de six mois, c'est dans un Grand Rex chauffé à blanc, bien que pas tout à fait comble, qu'a eu lieu la première date européenne du Sonic Symphony World Tour. Un public chamaré et enthousiaste, arborant le plus souvent au moins une casquette ou un t-shirt à l'effigie du hérisson bleu, parfois même en tenue de cosplay, était présent, les moins fortunés (ou ceux qui ont du payer un billet de train et un hôtel) faisant la queue bien avant l'ouverture des portes pour essayer de choper une bonne place au second balcon (spoiler : il n'y en a pas beaucoup si on mesure plus de 1,60m). 

Cette tournée mondiale (comprenez : plein de villes aux USA et 3-4 autres dans le monde pour faire genre) faisait sa première halte européenne à Paris, après un concert à Londres en Septembre, tandis que la seule date en Allemagne a été annulée. Il n'était donc pas si étonnant d'y retrouver un public non seulement de tous les âges, mais aussi de plusieurs nationalités, dans les allées de la salle parisienne. Un petit sondage à main levée donne d'ailleurs la tendance : la majorité du public connaît la série depuis moins de 15 ans, et ceux qui la pratiquent depuis 30 ans n'ont pas eu l'occasion de se signaler.

C'est donc cela, vieillir.

Sonic Symphont Scene
Crédit photo : Slaine


Ceux qui avaient regardé le concert inaugural des 30 ans sur Youtube n'auront pas été surpris par le dispositif, qui comprend un orchestre d'une trentaine de musiciens, mais pas de chœurs, comme lors du concert du 25ème anniversaire. Le concert était en deux parties, séparées par un entracte : la première était consacrée aux reprises symphoniques des morceaux, essentiellement de jeux de la période pré-2010 : on a eu droit aux classiques medleys de Sonic 1 et 2, avant d'enchaîner sur Sky Sanctuary, un medley Sonic Mania, puis des morceaux de Sonic Adventure (dont évidemment le Chao Garden, tmtc), le thème de Spagonia de Sonic Unleashed et Aquarium Park de Sonic Colors. La musique est accompagnée de très sympathiques montages de séquences de jeu, souvent assez marrants, et le public réagit bien : on panique durant le compte à rebours dans Labyrinth Zone, on encourage les chaos durant la course, ça tape dans les mains, bref, c'est très cool. En revanche petite déception puisque si on savait que certains medleys du concert de Prague avaient sauté, comme celui dédié à Sonic 3, ou à la Saturn, le medley Sonic CD est lui aussi passé à la trappe après le concert de Tokyo. Dommage, car franchement, qui n'a pas envie d'entendre le thème de Flying Battery ou de Lava Reef en version symphonique ?

Après une première heure de concert, l'entracte offre l'occasion de se dégourdir les jambes, et de constater la présence de nombreux sièges vacants dans les meilleures catégories : est-ce que ces places n'ont jamais été vendues, ou bien les acheteurs pour la date de Septembre n'ont pu ni venir, ni revendre leur place ? Il faut dire qu'à 150€, le ticket n'est pas donné. Cela nous permet de nous surclasser, pour encore mieux profiter de la seconde partie.

Et là, changement d'ambiance : des musiciens entrent sur scène, et alors qu'on nous avait rigoureusement interdit de prendre des photos ou de filmer, la chanteuse, Adrienne Cowan, nous intime de nous lever (décidément, on n'aura pas beaucoup profité des sièges en cuir du Rex), de filmer, de partager, parce que c'est l'heure du ROCK. Et c'est à ce moment que se forme un schisme.

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Crédit photo : Mahoflute


Vous êtes fan de Sonic, ok. Mais est-ce que vous êtes fan au point de connaître par cœur les paroles de I Am... All of Me, le thème de Shadow the Hedgehog ? Ou de What I'm Made Of, celui de Sonic Heroes ? Parce que c'était le cas d'une grande partie du public, qui s'est franchement éclaté dans une salle en feu, bien aidé par l'énergie du groupe sur scène, et par la présence de Tomoya Ohtani, invité d'honneur de ce concert parisien. Les instruments classiques étaient encore là, et le chef d'orchestre, Jose Delgado, a même poussé la chansonnette avec un enthousiasme très communicatif, mais leur son était malheureusement étouffé par celui des instruments plus modernes.

Peu importe pour le public, ultra enthousiaste, qui a explosé de joie devant la séquence finale de Sonic & the Black Knight, mais c'était vraiment dommage pour ceux qui s'attendaient à avoir un peu plus de musique symphonique dans leur concert symphonique. Autour d'un long segment dédié à Sonic Frontiers avec quatre (4 !) chansons, on a quand même profité des classiques que sont Open your Heart, Escape from the City, Reach for the Stars et Endless Possibilities, et même His World, de Sonic 2006. Impossible de terminer le concert sans le banger Live and Learn, réclamé à corps et à cri, et pour faire bonne mesure et s'excuser du report, le rappel s'est conclu sur une version acoustique inédite de One Way Dream, entendue dans les crédits de Sonic Frontiers.

Fichier vidéo


Au total, le concert aura duré 2h15, ce qui est franchement pas mal. L'ambiance était au rendez-vous, et même sans connaître tous les morceaux, notamment de la seconde partie, on a passé un excellent moment, grâce au talent de tous les musiciens, à la fois au niveau de la technique et de leur prestation scénique. C'est cependant dommage que la section purement symphonique ait été aussi réduite, puisqu'elle a représenté moins de la moitié du spectacle. Il y avait pourtant largement de quoi faire, et j'aurais par exemple adoré revoir le medley Sonic Unleashed plutôt que de se concentrer à nouveau sur Rooftop Runs. On aurait également peut-être pu se passer d'une partie du long tunnel Sonic Frontiers, qui était en plus le moins intéressant visuellement, alors qu'un classique comme Sonic Boom (la chanson, pas le jeu, évidemment) n'a pas été joué. Et j'étais probablement la seule dégénérée à réclamer Sonic R dans le public.

Sonic Symphony Grand Rex
Crédit photo : Aluncard

Un mot sur le prix enfin : ce n'est probablement pas un hasard si autant de places étaient restées vacantes, car si en termes de qualité et de durée de la prestation, il n'y avait rien à redire (au delà de la setlist qui reste une affaire de goûts), le dispositif mis en place était quand même relativement réduit par rapport au prix des places les plus chères, plus élevé que pour d'autres concerts du même genre. Mais à voir le public chanter et danser durant tout le concert, les mines réjouies à la sortie, et les extinctions de voix du lendemain, le contrat semble malgré tout largement rempli pour les fans de Sonic (ou de métal) les plus hardcores. Et c'est bien l'essentiel.

Allez, pour les 35 ans mettez un peu plus de jeux pré-2010 pour les vieux, Can You Fell the Sunshine pour les déviants, et tout sera pardonné.

Sonic Symphony Grand Rex - Final

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Commentaires

Effectivement dommage pour Sonic CD qui est mon Sonic de coeur (avec le tout premier sur megadrive). Au prochain concert peut être ;)