Test : Sonic The Hedgehog (Mega Drive)
Egérie d'une immense génération de joueur complètement acquis à sa cause, c'est en 1991 que l'habile hérisson bleuté se faufile dans nos chaumières estampillées Megadrive pour ne plus jamais la quitter. Un titre ultime, un rêve, comme il en a existé peu dans le monde du jeu vidéo et qui restera à tout jamais gravé dans la mémoire collective. Alors ensemble, allumons notre console, et repartons pour un tour, car il en vaut vraiment la peine.
Sonic, c'est plus fort que toi !
Sans nul doute, Sonic a véritablement éclot sur Megadrive aux yeux du monde et a hissé Sega jusqu'au firmament de la gloire. Alors, même s'il convient de ne pas oublier les cultissimes épisodes sortis sur Mastersystem, il est indéniable que Sonic tutoie son apogée sur notre 16 bits préférée pour atteindre le rang d'icône légitime de la marque et nous allons le démontrer dans ce test. Ainsi, pour ceux qui ne le sauraient pas, le Docteur Robotnik nous fait des siennes et décide de supprimer à petit feu la vie animale en capturant et en maltraitant de gentils petits chaos innocents. Evidemment, notre Sonic au cœur tendre ne peut concevoir telle calomnie et s'en va rétablir la justice avec son ardeur habituelle. L'épopée se déroule donc sur un fil de six chapitres, eux-mêmes découpés en trois actes, pour un total de dix-huit niveaux. Qui plus est, les mondes proposés sont épatants, pouvant varier du tout au tout. D'un cadre naturel à un cadre futuriste, en passant par des ruines ou des labyrinthes, Sonic joue la carte de la diversité avec bonheur et à propos. Dans l'ordre de ce concept, Sonic affronte le Doc à chaque fin de chapitre pour finalement le rencontrer lors d'une ultime bataille. A chaque combat, la stratégie doit être adaptée en fonction de la topographie du terrain, des routines de Robotnik et du milieu dans lequel vous évoluez.
La manette en main, c'est immédiatement que la patte Sonic se ressent. D'abord, le principe de " bouclier " reste le même, c'est à dire emmagasiner des anneaux. Au contraire de l'opus SMS, si vous possédez 40 anneaux, ce sont bien 40 anneaux qui gicleront de votre corps meurtri au moindre impact et pas seulement un. Au sujet des anneaux, en posséder un nombre suffisant vous permet d'atteindre des petits niveaux bonus carrément jouissifs dans lesquels vous serez propulsé dans de véritables casse-tête qui tournent sans cesse. Votre but sera de récupérer le diamant tant convoité, barricadé de partout, en évitant les zones marquées en rouge : tournis et crise de nerf garantis. A noter également un petit système de checkpoint très pratique à l'intérieur des niveaux pour vous évitez de tout vous retaper, intéressant. Aussi, de judicieux items vous seront proposés pour contourner les difficultés : invincibilité temporaire, anneau x 10, bottes boost, vies, capsule de protection... Un panel large et qui tend à insuffler régulièrement un sentiment d'euphorie chez le joueur. Méfiance tout de même, l'invincibilité ne marche pas quand on tombe dans le vide...
D'autre part, les niveaux sont d'une richesse à tomber par terre. En fait, ils se déroulent souvent sur plusieurs plans rendant plutôt bien cette idée de liberté inhérente au soft. Des pointes surgissent du sol, des chauves-souris vous attaquent, des loopings vous font gagner de la vitesse, le sol s'écroule, vous êtes propulsés à perpette, bref, que d'intensité dans ce petit monde ! D'un autre côté, le character-design est d'un excellent acabit, les monstres sont drôles, très variés et possèdent chacun leur petit défaut qu'il vous incombe de découvrir et d'exploiter. D'ailleurs, on remarque avec plus d'attention qu'ils sont souvent placés à un endroit stratégique, vous permettant de rebondir parfois sur eux pour gagner en vitesse ou au contraire, vous gêner considérablement dans votre progression. Génial.
Un Sonic frénétique
L'équilibre trouvé entre les périodes de plate forme et de combat, le level-design brillant comme à son habitude, les sbires cruels et sans pitié pour vous barrer la route, tout a été fait dans un souci d'innovation et de créativité pour émerveiller le joueur. Il n'est pas rare de tenter de nouvelles approches, d'élaborer des stratégies, de jouer avec le décor, de déclencher des mécanismes, de changer de trajectoire juste pour voir... Dans ce sens, Sonic est une vraie perle d'ingéniosité et fait vraiment réfléchir le joueur. Mais ce qui frappe avant tout, c'est le rythme distillé tout au long de l'aventure. Le jeu dégage une telle énergie qu'il est incroyablement ardu d'en décrocher, une telle aura qu'il en devient vite fascinant. Tout s'enchaîne à une vitesse supersonique, bumpers, monstres, loopings et cela contribue à donner au joueur un sentiment grisant d'absolu et de fluidité. Du jamais vu auparavant.
Du point de vue de la maniabilité et du gameplay, vous l'aurez bien compris, on se retrouve devant un monument du jeu vidéo. Sonic est un monstre de précision et de fun. L'élément qui marque également d'office, comme dans tous les Sonic d'ailleurs, c'est la faculté de pouvoir jouer à son rythme, modifiant finalement grandement le plaisir ressenti. Ralentissez, découvrez votre environnement, partez à la conquête de tous les bonus, ou foncez comme un tordu quitte à vous jeter dans le gueule du loup, le choix dépend de votre humeur et de votre tempérament. Dans un sens, jouer avec le tempo pour mieux surprendre le joueur, le bombarder de systèmes inédits, tel semble être le leitmotiv des développeurs qui ne cessent d'alterner les plaisirs et les effets tout au long de l'aventure. Un exemple parmi d'autres: à la sortie d'un enchaînement rapide après un looping dans GreenHill, un bumper est placé à l'envers pile au milieu du chemin pour vous renvoyer ad patres fou de rage. En substance, il est quasiment impossible d'éprouver le quelconque sentiment de lassitude manette en main tellement les sensations ressenties sont uniques et authentiques. Un régal.
The Hedgehog touch
Mais Sonic ne serait pas à la hauteur de sa légende sans quelques éléments pas encore cités et dont font bien entendu parti les graphismes. Très colorée, enfantine et caline, la patte de Sonic se veut vraiment agréable et attirante des le premier coup d'œil. Ce constat pouvant varier lors de quelques niveaux tortueux et sombres, prouvant la diversité des lieux visités. Il en ressort l'impression que ce Sonic représente à merveille la quintessence du jeu vidéo sur 16 bits. Les textures sont quant à elles incroyablement fines et peaufinées à l'extrême, avec une touche assez cartoon du plus bel effet. Dans l'ensemble donc, c'est un régal pour les yeux et pour les mimines.
Mais que serait Sonic sans sa B.O ? Autant l'avouer d'emblée, elle fait désormais parti du panthéon du jeu vidéo. A la dominante endiablée et rythmée, elle nous transcende. Toutefois, quelques légères touches mélancoliques viennent teinter cette impression. Au rang des musiques bien pêchues, on retiendra celles de GreenHill Zone, de Marble Zone et de Spring Yard Zone. Parallèlement à ça, en plein milieu de l'aventure, surgit la Starlight Zone, avec sa musique doucereuse et berçante. Un véritable moment de tendresse et de nostalgie que je vous conseille de revivre. Les notes sont diffuses, chatoient nos tympans pour ne plus nous quitter. Sans nul doute, ces mélodies nous portent, et dénotent d'un travail d'artiste et de virtuose pour un tel type de jeu. Merci à la Sonic Team pour ces émotions là.
L'index du hérisson
Au final, il est véritablement difficile de trouver quoique ce soit à redire sur les premières aventures de Sonic. Evidemment, la durée de vie n'est pas mirobolante, mais on parlera plus en termes qualitatifs que quantitatifs pour évoquer l'aventure qui se place aisément dans la moyenne haute de ce que proposaient les jeux de plate-forme à l'époque. Au niveau de la difficulté, si le finir ne représente pas le plus impossible des défis, le presser et en retirer tout son nectar vous prendra quelques temps. Les plus grincheux d'entres vous pourront peut-être critiquer une maniabilité un peu pataude en certaines occasions... Mais vous l'avez compris depuis bien longtemps, Sonic est un bijou fédérateur et inattaquable auquel personne ne peut rester insensible bien longtemps. Allez, suis l'index du hérisson et son petit rictus, ils veulent tout dire : " personne ne peux me résister ! "
Verdict
Points forts
- C'est beau
- C'est fluide
- C'est maniable
- Les bruitages/musiques
- Cultissime
Points faibles
- Epileptiques s'abstenir ?
Archives commentaires