Reportage : la Gamescom 2023

L'édition 2022 de la Gamescom, la première depuis la crise du Covid-19, avait du faire face à l'absence de plusieurs acteurs majeurs du secteur, faisant de SEGA un des éditeurs avec les plus gros stands, un peu par défaut. Cette année, la configuration du salon était un peu différente, même si un hall entier restait fermé. Il faut dire que quand ni Sony, ni EA, ni 2K ne sont présents, les travées du Köln Messe paraissent tout de suite un peu plus vide. Et étant donné que d'autres acteurs moins importants étaient également absents (on pense à Square Enix, notamment), il fallait bien remplir l'espace. 

C'est pourquoi on s'est retrouvé avec des exposants qui n'avaient parfois qu'un lien ténu avec le jeu vidéo, comme Samsung, Netflix (qui certes propose de jouer sur sa plateforme, mais bon), et un stand de lasergame en VR qu'on aurait plutôt attendu dans un des halls réservés aux activités familiales, comme le headis. Il y avait cependant largement de quoi faire, et le public étant au rendez-vous, les files d'attente pour essayer certains titres étaient, comme d'habitude, interminables.

Dans ces conditions, le stand SEGA avait fière allure, bien qu'il ne fut pas le plus important en termes de superficie, cet honneur revenant à Xbox et Namco Bandai. Et pourtant, il était particulièrement dense, puisque pas moins d'une dizaine de titres étaient en démo jouable : Sonic Superstars, Persona 3 Reload, Persona 5 Tactica, Samba de Amigo Party Central, Total War Warhammer III, Total War Pharaoh, Like a Dragon Gaiden, Endless Dungeon, Hyenas et même Etrian Odyssey et Sonic Origins Plus étaient présents. Autant vous dire qu'il fallait être attentif pour emprunter la bonne file d'attente, tant celles-ci serpentaient autour des stands.

Malgré tout, il restait un peu de place pour la déco et le merchandising, puisque de magnifiques Lego Sonic et Lego Eggman trônaient au centre du stand, et que des vitrines affichaient des goodies diverses et variées.

Le stand de Sonic Superstars occupait le plus de place, mais a beaucoup moins attiré de public que Sonic Frontiers l'année précédente. C'est assez logique, car ce dernier révolutionnait la formule Sonic, et avait certainement laissé plus d'un joueur dubitatif à son annonce. Ici, on est face à un titre bien plus classique. Néanmoins la file d'attente était toujours bien remplie, y compris sur le stand Xbox où il était également présent, en compagnie de Persona 5 Tactica d'ailleurs. Le jeu était aussi jouable chez Nintendo.

En fait, le jeu le plus attendu du salon côté SEGA, si on en croit la longueur des files d'attente, est Persona 3 Reload. Dès l'ouverture du salon, y compris lors de la journée réservée à la presse, il fallait attendre au moins 30 minutes avant de pouvoir l'essayer, et il s'agissait d'assez loin de la file d'attente la plus longue les jours suivants. SEGA n'avait apparemment pas prévu le coup, puisqu'elle se prolongeait tout autour du stand de Sonic Superstars, s'interrompant au niveau d'une allée, ce qui rendait l'organisation du stand un peu confuse.

Persona 5 Tactica a attiré également pas mal de monde, au point que l'organisation des files d'attente du "coin Persona" a du être réorganisé lors des journées ouvertes au public.

En face, après avoir traversé les petits booths dédiés à Etrian Odyssey et TW:WH3, un peu vides, et à Endless Dungeon, bien rempli (la démo étant rapide, ça tournait vite, un bon point), on arrivait à l'espace Samba de Amigo, qui était bien bien enjaillé, signe que le jeu va certainement trouver son public.

Et enfin, on arrivait à la partie la plus dense du stand, avec pas moins de trois titres, dont un avec sa propre pyramide, qui se partageaient un espace assez réduit. Chaque stand comptait une quinzaine de postes de jeu, pour une partie de 15 (pour Like a Dragon) à 30 minutes (pour Hyenas), ce qui était très, très court. Nul doute que le nombre de postes de jeu pourrait être facilement doublé. Mais on imagine que le coût au mètre carré doit être astronomique, donc il faut prendre son mal en patience.

Contrat rempli pour SEGA donc, qui a certainement battu le record du nombre de jeux en démo jouable au mètre carré, et qui mine de rien affiche un planning de sortie bien rempli pour cette fin d'année.

Du côté des autres éditeurs je retiendrai :

• Namco Bandai, qui a recyclé son éternelle baudruche Naruto et qui avait le bon goût de proposer énormément de postes de jeu, 
• Xbox bien sûr, dont le stand occupait une moitié d'un hall, et qui avait mis le paquet sur l'accessibilité (circulation, possibilité d'utiliser leur contrôleur spécial),
• Nintendo, qui ne proposait quasiment aucun jeu en preview, ce qui n'empêchait pas les visiteurs de faire la queue durant deux heures pour jouer à Pikmin 4 ¯\_(ツ)_/¯,
• Les habituelles grosses voitures, qu'on retrouvait cette année chez Ubisoft et Microsoft, mais aussi chez Lego, 
• La Ligue Farming Simulator, dont je ne connais pas le fonctionnement mais qui attirait énormément d'allemands enthousiastes à l'idée de se tirer la bourre à la tête de leur exploitation forestière, et grand bien leur fasse !
• Le stand Lego, qui exposait toutes leurs créations liées au jeu vidéo, véritable piège pour quadragénaires,
• La partie rétrogaming, qui semble de plus en plus grande, et qui cette année permettait de jouer à Zero Tolérance sur MD en link, ou à Daytona USA 2 à huit en simultané, et à des homebrews MD, Dreamcast et même Saturn (!)
• La partie dédiée aux indés, et ses dizaines et dizaines de jeux qui n'auront jamais l'attention qu'ils méritent.

Bref, comme toujours, la Gamescom reste un salon intéressant, ne serait-ce que parce qu'on peut y jouer pour la première fois à énormément de titres. Malgré tout, en l'absence de ténors du secteur, les halls semblent bien clairsemés, et l'effet collatéral de cette absence est l'augmentation de la durée d'attente pour jouer, puisque l'affluence, elle, ne diminue pas. Espérons donc que les gros éditeurs reviendront l'année prochaine, ça nous évitera de faire la queue 1h pour jouer 20 minutes. En vous remerciant !