[Dossier] Les Game Center SEGA au Japon

Les Game Center SEGA au Japon


Un grand merci à M. Takashi Ikeda, Directeur du Sega Gigo d’Ikebukuro, qui m’a autorisé à prendre toutes les photos présentes dans ce dossier, pour son accueil et sa gentillesse. Il faut savoir qu'il est strictement interdit de prendre des photos sans autorisation.

Les salles d'arcade, ce n'est pas ce qui manque au Japon. Certes, il y en a moins que de salles de Pachinko, qu’on trouve à peu près, et sans exagérer, à tous les coins de rue, et dont la taille est souvent impressionnante, mais il est difficile de se balader dans Shibuya, ou pire, à Akihabara, sans tomber dessus.

J’en profite pour prévenir les amoureux du Pachinko qu’il n’en sera pas question ici, bien que ce soit plus ou moins de l’arcade : le vacarme assourdissant des salles a de quoi dissuader tout occidental d’y pénétrer, à tel point que les publicités diffusées sur les écrans géants alentours sont presque un soulagement quand on en sort. Mais voici quand même quelques photos, pour se rendre compte de l’ampleur du phénomène :





Veuillez essuyer vos pieds avant d'entrer...
 

Mais revenons à nos moutons. S’il y a moins de petites salles qu’à une époque, crise de l’arcade oblige, celles qui restent sont assez grandes (voire gigantesques), bien situées et surtout bien visibles. Petit indice : si vous voyez une salle violemment éclairée remplie d’UFO Catcher, levez la tête, il s’agit sûrement d’une salle d’arcade.
Les salles les mieux mises en évidence sont celles de SEGA, Namco et Taito, mais on peut aussi trouver des salles indépendantes dans les quartiers moins fréquentés par la jeunesse, ou en dehors de Tokyo.

Le Club Sega de Shibuya.


Le Sega Gigo d’Ikebukuro.


Un grand écran pour la diffusion de vidéos.

 


Le Club Sega d’Akihabara. Impossible de le rater, il est juste en face de la sortie de la station JR.

Le Club Sega d’Akihabara... dans la soirée.
 

Situées généralement dans des rues très passantes, les salles sont particulièrement bien éclairées, et en général richement décorées, avec des posters et des publicités pour les jeux de la marque accrochés aux murs. Certaines salles sont fumeurs, et on trouve des cendriers à disposition (mais ils ne sont pas intégrés aux bornes, comme sur les bornes Jeutel !), d’autres non. Dans tous les cas on y accède par des ascenseurs et des escalators, et on trouve des toilettes (propres, bien sûr), des distributeurs de glaces et de boissons, et même des lingettes pour nettoyer les panels laissés moites par vos prédécesseurs.
En cas de besoin, n'hésitez à vous diriger vers une hôtesse ou hôte de la salle arcade, bien qu'ils ne parlent pas forcément anglais, ils seront toujours là pour vous aider.

 

 

Un changeur de monnaie et un distributeur de glaces.


Un peu de déco.


Même ici, on recycle !


Les salles comportent toujours plusieurs étages, les plus grandes pouvant en compter jusqu’à 6 ou 7. Voici le schéma d’un Club Sega ou d’un Gigo.

Petit détail des divers 'floors' (étages)... juste au dessus de l'entrée.


Au rez-de-chaussée et afin d'attirer le "grand public" pas forcément gamer, on trouve toujours des UFO Catchers, ces appareils où il faut choper des bidules avec une pince. Les prix sont généralement des goodies des diverses licences du moment : en avril 2010 on avait des personnages de Valkyria Chronicles 2, K-On!, des personnages de Disney mais aussi toutes sortes de friandises ou encore des objets du genre bol de riz laqué (si, si...). En Septembre 2010 il s'agissait de One Piece (oui, au Japon, c'est One Piece, Naruto n'existe pour ainsi dire pas), Hokuto no Ken, Evangelion, et dans une moindre mesure Jojo's Bizarre Adventure et Project Diva. On trouve de tout, mais principalement des peluches et des figurines, souvent de taille imposante (une vingtaine de centimètres de haut). Un essai coûte entre 100 et 200 yens, selon la taille des objets. J'ai vu aussi quelques machines où on dirigeait la pince en montant sur une espèce de Wii Balance Board (SEGA UFO Balance Catcher). Au cas où on se lasse de gagner tout le temps avec les pinces qui sont juste un peu trop lâches pour que ce soit facile.

Une partie des UFO Catchers du Club Sega de Shibuya. Vous noterez que les Japonais préparent Halloween dès la mi-septembre, on n’est jamais trop prudent.

 

Le premier étage est souvent dédié aux jeux Kids (Dinosaur King, Mushiking, Love and Berry, etc) ainsi que d'autres jeux plutôt "tout public". On note aussi la présence de plusieurs distributeurs de Toy Capsules.
Au-dessus, 2 à 3 étages sont consacrés aux Medal Games (SEGA Japon produit autant de machines Medal Games que les jeux arcade par an). Là aussi, ce sont les machines à licence qui font le plein, surtout Evangelion, qui n'en finit pas de se recycler et donc d'attirer les foules.
Lorsque les salles proposent des jeux de paris hippiques, elles sont placées ici.

Parlons-en, de ces machines : on peut en voir de deux sortes. L'une, éditée par SEGA (la série Star Horse), est assez surréaliste : le joueur s'installe dans un fauteuil tout ce qu'il y a de plus confortable, et doit parier sur la course - virtuelle - à venir. Puis on assiste sur un écran géant à cette dernière. Peut être peut-on influer sur son résultat ? En tout cas l'installation est impressionnante (il y a une bonne dizaine de fauteuils). L'autre est plus traditionnelle et spartiate, et remplace l'écran géant par un hippodrome mécanique, où des maquettes font le tour de la piste. Ça rappelle un peu ces jeux où on fait avancer des chevaux en lançant des boules dans des trous, voyez ?

Autre dispositif imposant, les bornes de World Club Champion Football où, après avoir acheté des cartes type Panini, on compose son équipe et gère la stratégie en temps réel en plaçant et déplaçant les cartes sur un capteur. Au moment où ce dossier est écrit, il y en a un exemplaire à la Tête dans les Nuages à Paris. Mais il n'y en a qu'un, alors qu'au Sega Gigo d'Ikebukuro il y en a...8.
Toutefois, le système utilisant le capteur de cartes qui marche très, très fort au Japon, c'est Sangokushi Taisen. Quand le dernier volet est sorti pour un locatest, une énorme foule était présente...

World Club Champion Football, au Sega Gigo d’Ikebukuro.


Sangokushi Taisen à votre disposition.


Au-dessus, on passe aux "vrais" jeux vidéo de gros calibre : les simulateurs de course (Initial D: Arcade stage 5, Harley Davidson: King of the Road, R-Tuned, Sega Race TV), les Gun shootings (Terminator Salvation, Silent Hill, Time Crisis 4, Rambo, The House Of The Dead 4), et les jeux musicaux.

Motorbikes X SEGA ?


Un mot sur ces jeux ; Terminator Salvation est assez sympathique techniquement, mais très bourrin : inutile de viser, les Terminators déboulent par poignées et on est équipé d'une mitrailleuse. Les cyborgs sont tellement nombreux qu'on ne lâche jamais la gâchette, et il n'est pas évident d'éviter tous les tirs et projectiles, d’autant qu’aucun signal clair n’indique au joueur s’il est touché, ou quel est le prochain ennemi qui tirera. À ce niveau le jeu n'est pas très différent de T2 : The Arcade Game, sorti 20 ans auparavant.

R-Tuned, de SEGA, est assez intéressant : c'est de la course arcade, façon Fast and Furious : après avoir choisi sa voiture on choisit sa couleur ainsi que celle des néons qui se trouvent sous le châssis, et la course commence. À chaque fois qu'on double son adversaire, une vignette apparaît pour montrer sa réaction. À la fin de la course on gagne des crédits qui permettent d'acheter d'autres voitures (une bonne cinquantaine à vue de nez) ou alors personnaliser avec plusieurs options. Pour conserver ses données il faut acheter une carte mémoire (une constante d'ailleurs au Japon). Un jeu qui attise la collectionnite...

Initial D Arcade Stage 5


On retrouve les classiques Guitar Freaks et Drum Mania dans leur version standard et DX (c'est à dire reliées en réseau et avec plus de commandes pour Drum Mania : 2 pédales, 3 cymbales et 4 toms, v’la le souk), du DDR, Pop N Music est toujours très présent également, ainsi que Taiko no Tatsujin (dont on trouve souvent un exemplaire au rez-de-chaussée pour attirer les béotiens).

Mais LA star des jeux musicaux, c'est Project Diva, de SEGA. À tel point qu'il y a des barrières pour faire la file d'attente, car les bornes ne sont jamais libres, et que l'emplacement du jeu est indiqué sur le plan des salles : 5th floor : Project Diva, pas la peine de s'arrêter aux étages intermédiaires. Il y a en général plusieurs bornes, certaines pourvues d'un casque audio pour jouer dans de bonnes conditions, et à chaque fois une des parties est retransmise sur un écran géant pour les spectateurs. Dans son principe le jeu ressemble beaucoup à Ouendan ou Elite Beat Agents, mais sans l'écran tactile, remplacé par 4 touches, et en plus difficile. De nouvelles chansons sont ajoutées au fur et à mesure, et annoncées par des affiches en haut des escalators.

Kidō Senshi Gundam: Senjō no Kizuna.


Vous avez toujours rêvé d'être aux commandes d'un robot géant ? Et bien montez dans le cockpit et profitez d'une vision de l'action à 180° horizontalement et environ 120° verticalement avec les commandes assorties et un micro-casque pour papoter avec vos coéquipiers. Plusieurs machines (8 au Sega Gigo d’Ikebukuro) peuvent être reliées entre elles, et un terminal permet aux spectateurs de suivre l'action. Très impressionnant, mais cela a un prix : 500 yens la partie, contre 100 yens pour ne borne classique.

Un autre jeu qui possède un franc succès auprès des jeunes couples, c'est Answer X Answer 2... (Un quiz game avec aussi des puzzles à résoudre, etc).
Un peu moins luxueux, mais plus abordable : Border Break, de SEGA. On dirige un mecha sur une zone plus ou moins étendue, et le but est de prendre possession de tous les points de contrôle, dans le temps imparti par le nombre de crédits insérés (héhé). Au début de la partie on choisit ses armes de base (on peut en acheter d'autres en remettant des sous , re-héhé), et c'est parti. On dirige son mecha à l'aide d'un stick et d'une sorte de souris, et les décisions tactiques ainsi que la communication avec ses équipiers se font par le biais d'un écran tactile. Autant dire qu'on ne verra jamais le jeu chez nous. Le jeu peut se jouer en local mais aussi en réseau. Dans les salles non-SEGA on en trouve une demi-douzaine, certaines salles SEGA ont un étage quasiment entier qui lui est réservé. Là aussi l'acquisition d'une carte mémoire permet de cumuler des points d'expérience et de personnaliser son mecha et son pilote.
Vous pouvez lire notre Preview complète ici.

Gros succès de l'AM#2 !


Installez-vous...

 


Notez une pub pour Vanquish :)


Dans la même veine on trouve Shining Force Cross, qui se joue également avec un écran tactile et en réseau, mais que je n'ai pas essayé, Sega Network Mahjong MJ4 Evolution (qui comme son nom l’indique est une simulation de confection de tartes aux fraises) et un jeu de stratégie de Square Enix dans un environnement médiéval.
Tous ces jeux possèdent un système de sauvegarde dont il faut acheter la carte de sauvegarde (de la taille d'une carte bancaire) auprès des distributeurs. Les prix varient entre 100 Yens et 400.

Shining Force Cross.


Une petite partie ?


Sega Network Mahjong MJ4 Evolution.


A gauche, un exemple de borne distributrice de cartes mémoire.


Encore un peu plus haut se trouve l'emplacement des fléchettes (chez SEGA) et des bornes traditionnelles, les fameuses Astro City. La baston 3D est occupée soit par Tekken 6, soit par Virtua Fighter 5 Final Showdown, soit les 2 dans les salles indépendantes. Il y a aussi quelques shoots verticaux, beaucoup de baston 2D (surtout à Akihabara) : KOF 13 , Blazblue, Guilty Gear et aussi, souvent des anciens King of Fighters et même du SSF2 Turbo. Street Fighter 4 est présent également, mais seulement de façon marginale. Un détail : la plupart des bornes sont réglées en difficulté "normale", mais certaines, qui sont signalées, sont en "Extra Hard", pour les vrais durs.

Rien de tel qu’une bonne partie de fléchettes pour se détendre. Comment ça, « venger mon père ? »


Dans certaines salles on trouve aussi des titres plus anciens : Puzzle Bobble, Metal Slug, Dodonpachi, ou encore le fameux Tetris tournant sur RingWide et dont les sticks font un mètre de haut. Le magasin d'oldies super Potato a un étage consacré aux anciens jeux d'arcade, avec des bornes de Pang ou Gradius par exemple.

Enfin, au dernier étage du Sega Gigo d’Ikebukuro, on trouve le 'Club Sega', sortes de photomatons où on peut modifier son apparence : maquillage, taille des yeux, lumière ambiante... On peut même y louer ou emprunter des costumes et perruques. L'accès est interdit aux hommes seuls.

C’est clair ?




Personnellement, la salle que j’ai préférée est le Sega Gigo : spacieuse, non fumeur, richement équipée, j’ai trouvé que c’était la plus agréable. Mais ne vous privez pas, si vous allez au Japon, d’aller voir ailleurs que dans les salles SEGA : les salles Taito par exemple, valent certainement le coup d’œil, et les salles indépendantes, plus petites, ont aussi leur charme. Je vous conseille, par exemple, d’aller faire un tour à Takadanobaba, où vous tomberez sur une petite salle richement équipée en bornes de VS Fighting et qui ressemble un peu à feu nos salles occidentales, sombres et enfumées ; ou encore dans le quartier de Dotombori, à Osaka, ou Pontocho, à Kyoto. (Vous retrouverez forcément un ancien titre qui vous a marqué durant votre enfance :) ).

Le superbe Sega Gigo d’Akihabara... vous retrouverez encore des bornes Virtual On (Oratorio et Force).

 

Le superbe Sega Gigo d'Ikebukuro... vous retrouverez toujours les dernières nouveautés SEGA.


Et si vraiment tout cela ne vous impressionne plus, il vous restera toujours le Sega Joypolis, mais ça, c’est une autre histoire… qu'on vous racontera prochainement ;).

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