Preview de Total War : Pharaoh

Total War : Pharaoh est le prochain opus historique de la série de jeux de stratégie de Sega et un jeu que j’attends particulièrement. Alors quand on a la possibilité de jouer un début de campagne, on saisit l’opportunité. Hype ou pas hype ?

Contexte

Avant toute chose, évoquons un peu le contexte historique de ce Total War : Pharaoh, tout le monde connaît Cléopâtre, dernière reine d’Egypte dans l’Antiquité. Tout le monde connaît les pyramides d’Egypte, tombeaux gigantesques qui sont bien plus vieux. Quelques uns savent que Cléopâtre est temporellement plus proche de nous que des pyramides pour encore quelques siècles. Total War : Pharaoh ne remonte pas aussi loin dans le temps que les pyramides, mais il s’arrête à mi-chemin entre les pyramides de Kheops et la mort de Cléopâtre, aux environs de 1200 avant J.C., c’est la fin de l’Âge de Bronze et des civilisations millénaires disparaissent dans un effondrement rapide et total.
Dans cette preview, je n’avais accès qu’à une seule faction, celle de Ramses III et celui qui a, officiellement et temporairement du moins, sauvé l’Egypte de cet effondrement total qui a frappé tous les pays voisins. Le jeu vous explique tout de suite que le monde dans lequel vous êtes peut se trouver dans trois états différents : stable, qui est l’état de base, crise et effondrement. Ces deux derniers signifieront que les peuples de la mer seront proches de vos portes en plus de voir votre production de ressources diminuer si vous n’avez pas les bâtiments adéquats. Cela se traduit aussi visuellement avec un changement d’ambiance lumineuse, moins chaleureux, plus glauque, le jeu essaie de changer notre perception du monde par ce biais pour mettre en place cet environnement pré-apocalyptique. Ne pouvant faire que cinquante tours, je n’ai vu l’état d’effondrement que par les visuels du jeu et ne jugerait pas si cela prend bien en jeu.

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Total War : Pharaoh
La mer, les étoiles,...et ses foutus Canaanites qui ne veulent pas se rendre

Si l’Âge de Bronze se termine par un effondrement, c’est aussi et surtout à cause du château de carte sur lequel il s’est construit : la lutte pour les ressources et un commerce international très développé qui, a bien des égards, rappelle notre propre société. Nous avons ici droit à cinq ressources : la nourriture, le bois, la pierre, le bronze et l’or. S’il y avait des esclaves on aurait presque pu y voir un copier-coller des Nains du Chaos dans Warhammer 3, mais là où les nains pouvaient obtenir toutes les ressources depuis n’importe quelle colonie, Pharaoh met en place une ressource principale pour chaque colonie. Avec Ramses, vos colonies de départ produisent de la nourriture, vous n’avez donc aucun revenu en bois, pierre, bronze ou or et toutes ces ressources sont nécessaires, que ce soit pour des bâtiments, votre armée ou obtenir des faveurs de membre de la Cour. La lutte pour les ressources sera réelle et m’a mit en difficulté dans plusieurs parties.

Moi ? Pharaon ? C’est pas gagné.

Avant que je ne me disperse trop, revenons au menu principal et en particulier à la configuration de la campagne. Historiquement, vous aviez le choix de la difficulté des batailles et la difficulté de la campagne, avec des implications pas toujours claire. Ces deux choix sont toujours disponibles mais vous avez désormais une pléthore d’options supplémentaires, liste non-exhaustive : commencer tout équipé, réduire ou augmenter l’entretien des unités, le coût de construction des bâtiments, rendre aléatoire les positions de départ, etc. Un excellent moyen de personnaliser sa propre campagne que ce soit en augmentant la difficulté ou simplement pour l’ajuster comme on le souhaite et profiter du jeu.

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Total War : Pharaoh
Beaucoup d'options qui influenceront toute votre partie ou juste le début.


Mais lançons notre campagne, avec Ramses III nous commençons dans le Sinai, la région au Nord-Est de l’Egypte juste avant le Levant et qui donne sur la Mer Rouge. Comme d’habitude dans Total War, nous commençons en guerre avec une faction plus faible que l’on écrase immédiatement. Je sécurise ensuite la province puis toute la région et réalise rapidement le problème : je ne produis que de la nourriture et ait épuisé mon stock initial de pierres et ma production de bois est très faible. Je regarde un peu ce qui se produit chez les voisins, à la recherche de pierre et repère une faction égyptienne au Nord-Ouest et une faction canaanite au Nord. Ne voulant pas froisser mes compatriotes, je prépare mes armées pour le Nord.

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Total War : Pharaoh
Avec le Sinai, je suis le point de passage obligatoire vers le Levant.


Après quelques tours, le jeu me demande de choisir vers quel empire je souhaite me tourner : l’Egypte ou l’empire Hittite. Si ça ne fait pas trop sens en tant que Ramses de vouloir devenir Grand Roi des Hittites, cela fait complètement sens historiquement d'avoir le choix lorsque vous jouez une faction de Canaan. De plus si vous avez mis la position de départ en aléatoire, il sera peut-être plus simple de changer d’empire. Un peu plus tard encore, on me demande quel héritage ancien je souhaite suivre, cela vous donnera accès à une mécanique supplémentaire similaire à celle que chaque race possède dans Warhammer III. Hatshepsut se concentre sur le commerce et vous permet d’avoir une mécanique similaire aux caravanes commerciales de Grand Cathay ou des Nains du Chaos par exemple. Thoutmoses est orienté sur la guerre, il facilite la prise de certaines colonies spécifiques avec des options permettant ou d’affaiblir la colonie, ou de la convertir à votre cause, ce qui permettra d’avoir des traîtres du pouvoir en place comme renfort. Je n’ai pas pu tester les deux derniers, Kheops et Akhenaten, respectivement orienté sur la construction et la religion.

Ce choix fait, la dernière mécanique s’ouvre à nous : celle de la Cour. Vous aurez droit à deux interactions par tour (hors bonus spécifique) pour obtenir des faveurs, la faveur vous permettra ensuite de demander des services : de l’or ou des mercenaires au vice-roi de Kush, plus d’actions pour un tour au grand Vizir, la réussite automatique d’une intrigue de Cour avec le Pharaon. Si une place se libère, vous pourrez payer avec de l’or pour obtenir le poste, chaque position vous autorise un bonus passif même si, à la fin, l’objectif reste d’être Pharaon.
Mais reprenons notre conquête de la pierre, comme je ne peux pas continuer à me développer sans ses ressources, je passe mes armées en mode pillage et squatte les provinces voisines pour attirer leur armée hors de leur ville. Le pillage est extrêmement efficace dans ce jeu et permet de gagner beaucoup de ressources chaque tour, c’est historiquement pratiqué mais pas vraiment en Egypte, ou beaucoup moins. Les tours passent, je prends les colonies et mon royaume grandit franchement. La situation géopolitique passe en état de crise et les premiers bateaux des Peuples de la Mer sont aperçus le long de mes côtes. Je place mes armées, les détruits lorsqu’ils débarquent mais les cinquante tours sont passés et ma partie s’arrête là.

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Total War : Pharaoh
A moi les pierres, l'or, le bois, tout ! Tout sera à moi !

Des batailles qui compensent

Avant de conclure cette preview, abordons encore les batailles, ce n’est clairement pas la partie que je préfère dans Total War et c’est encore pire depuis Warhammer III et ses gazillions d’unités différentes. Ici, nous sommes dans un opus historique, cela réduit forcément la variété des unités et c’est encore plus vrai que nous sommes à l’Âge de Bronze. Le jeu se permet quelques libertés sur la véracité historique pour des raisons de gameplay avec par exemple des tours de siège qui ne seront documentées que quelques siècles plus tard avec l’empire Assyrien, mais la représentation visuelle et le gameplay est dans l’ensemble cohérent avec l’époque et ce que j’en connais.

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Total War : Pharaoh
Cela ne faisait pas encore 2000 ans que les poules étaient élevées dans cette région du monde.

Le jeu compense le manque d’unités différentes avec deux nouvelles mécaniques : l’usure des armures, plus une unité combat, plus son armure sera usée et moins elle sera protégée. Cela s’ajoute en plus de la fatigue habituelle et il ne sera pas inutile de tempérer ses ardeurs. La deuxième mécanique est celle de la météo évolutive, l’information vous est donnée en début de bataille et vous saurez si une tempête de sable arrivera plus tard ou s’il va pleuvoir. Chaque météo a un impact sur l’environnement et vos unités, un marais asséché va devenir boueux sous la pluie et vos chars s’y embourberont, vous ne pourrez pas non plus mettre le feu à la forêt où vos ennemis se sont réfugiés. Une tempête de sable posera des problèmes de visibilité, etc. Je pense que c’est une mécanique qui sera très bienvenue pour les fans de Total War historique qui pourront se rêver à refaire la Bataille d’Azincourt dans un futur Medieval 3.

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Total War : Pharaoh
Même s'il était plus courant d'avoir des échelles, les villes sont plausibles et le massacre va pouvoir avoir lieu.

Que dire à la fin de cette preview ? Le jeu est cohérent, compense intelligemment le manque de variétés d’unités avec de nouvelles mécaniques. D’un point de vue historique tout n’est pas parfait, mais comme l’a dit Todor Nikolov en interview, le manque d’informations historiques dans certains domaines leur ont permit de chercher ce qui ferait sens en terme de gameplay tout en n’étant plausible. La possibilité de customiser énormément de choses dans sa campagne devrait en faire une meilleure porte d’entrée que le remaster de Rome. Si je devais y mettre un bémol, certaines mécaniques sont un peu trop déséquilibrées et il n’y a pas le système d’agent sur la carte que Rome avait pour la diplomatie. Mais tout ça est en justifié dans l’interview. Hype pour les fans d’histoire et ceux qui veulent trouver un Total War par où commencer.