Test : The Terminator (Mega Drive)

Si le premier épisode a connu un succès critique et commercial permettant à James Cameron et à Arnold Schwarzenegger de se faire un nom, c'est bien grâce à sa suite que la saga Terminator entre pour de bon dans le Panthéon de la pop-culture. Ça tombe bien, les machines 16 bits sont mûres pour proposer des jeux qui peuvent lui faire honneur, et ce sont Virgin Games et David Perry qui ont le privilège de donner au premier Terminator sa toute première adaptation en jeu vidéo. Et en exclusivité sur Mega Drive s'il-vous-plaît !

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Le jeu s'efforce de suivre à peu près le scénario du film, puisqu'on dirige Kyle Reese, qui doit commencer par s'échapper du futur pour emprunter la machine à remonter le temps, puis traverser les rues sombres et mal famées du Los Angeles de 1984 pour retrouver Sarah Connor, avant de s'échapper du commissariat et enfin de se débarrasser du T-800 dans l'usine qui clôt le film. Il se permet juste de broder un peu autour de la façon dont Reese réussit à remonter le temps, et modifie un peu la fin puisqu'on dirige le combattant du futur jusqu'à la fin, et non pas Sarah Connor (ce qui aurait été cool).

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The Terminator est un jeu d'action vu de côté classique : on avance, on tue les ennemis qui arrivent vers nous, et on se dirige vers la sortie du niveau, parfois en prenant des escaliers, ou des échelles, sur les toits ou au sol, mais ça ne fait pas beaucoup de différences. On commence le jeu avec seulement des grenades en quantités infinies qu'on peut lancer en cloche, ce qui n'est vraiment pas pratique, avant d'enfin trouver une mitrailleuse qui nous facilite grandement la vie. En 1984, elle est remplacée par un fusil à pompe un peu moins efficace mais néanmoins largement suffisant pour tuer les punks qui nous balancent des cocktails molotov, et les policiers qui nous barrent la route (mais sans les tuer, me demandez pas comment c'est possible).

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Le jeu est plutôt beau dans l'ensemble. Certains décors sont très soignés, d'autres un peu moins, mais dans l'ensemble c'est agréable, avec de jolis dégradés et un choix des couleurs judicieux. L'intérieur du Tech Noir n'est vraiment pas mal du tout par exemple. Les animations de Reese sont très détaillées : on reconnaît la patte de David Perry, mais les ennemis, qui ne sont par ailleurs vraiment pas assez variés, n'ont pas tout à fait bénéficié du même soin. Les musiques sont en revanche excellentes, et restent bien en tête après la partie.

Viens avec moi si tu veux… ah c'est déjà fini ?
 

Cela dit, ce n'est pas très difficile, car une partie dure une vingtaine de minutes. Quatre niveaux, c'est trop peu, et en dehors de la première partie du premier stage qui est assez infernale, le jeu est vraiment facile, linéaire, et peu intéressant. D'ailleurs, on a un peu l'impression qu'il n'est pas fini : on commence direct par affronter une énorme machine qu'on met un certain temps à dessouder avec nos pauvres petites bombes, ce qui laisse penser qu'il y aurait du y avoir autre chose avant.  Il y a également des bizarreries, comme les ennemis qui apparaissent et disparaissent en dépit du bon sens, des items de soin qui apparaissent de façon aléatoire d'une partie à l'autre, et globalement une difficulté mal réglée : il est impossible de terminer un stage sans jamais se faire toucher, et les développeurs en étaient bien conscients, puisqu'un ennemi sur deux laisse de la vie derrière lui, du moins en Normal.

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Le début du premier stage est infernal car les grenades ne sont pas précises et en plus les ennemis peuvent tirer dessus pour les détruire, et il est quasiment impossible de terminer le niveau sans la mitrailleuse, mais elle est un peu cachée derrière un ennemi balaise, alors qu'en Easy elle est dispo bien plus tôt. De plus, on n'a qu'une seule vie et pas de continue. C'est comme si les développeurs n'avaient pas eu le temps de régler la difficulté, et avaient bricolé pour permettre au joueur d'avancer, mais en même temps pas trop. En tous cas, aux USA, où la location de jeux était légale et courante, The Terminator a du faire un carton, sans pour autant rapporter beaucoup d'argent à Virgin ! 

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The Terminator est un jeu étrange, dont l'habillage est prometteur, mais qui n'est pas construit sur des fondations solides. Délai de développement trop court, ou problèmes lors de la production, c'est en tous cas un jeu un peu malade, pas désagréable mais clairement pas fini. Mieux vaut se tourner vers la version Mega-CD, bien plus aboutie.

Comment jouer à The Terminator aujourd'hui ?

Comme quantité de jeux de l'époque, The Terminator n'a jamais été réédité sous aucune forme, et le fait qu'il s'agisse d'une adaptation de film rend l'hypothèse que ça arrive un jour hautement improbable. Cependant, la cartouche Mega Drive est relativement courante et encore accessible à l'heure où ce test est publié.

 

Verdict

5

Points forts

  • Plutôt joli
  • Animations soignées
  • Très bonnes musiques
  • Aucun souci de jouabilité

Points faibles

  • Trop court
  • Globalement trop facile
  • Difficulté mal réglée
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Mega Drive 5.2 11

Commentaires

Je me rappelle de la difficulté presque surhumaine du tout premier niveau sur MS. Visiblement c'est pareil sur MD... Méga frustrant.
Me semblait pas que Perry avait aussi bossé sur la version MD, puisque me semble qu'elle a ete faite par Probe. (?)
Si si, il est crédité (d'après Segaretro j'ai pas vérifié dans Ie jeu) sous le nom de Dave Perry.
Et il est seulement crédité comme créateur du concept original sur la version MCD
Incroyable mais je n'ai jamais joué à ce jeu... Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi d'ailleurs. Faudra que je le fasse par curiosité.
Merci pour ce test qui m'a quand même donné envie d'essayer tout ça ;)