Avis de Nicomacdo sur Yakuza 6 : The Song of Life

Le baroud d'honneur du dragon de Dojima. Malgré les liens extrêmement forts les unissant, Kiryu n'a pas su voir la détresse d'Haruka suite aux événements de Y5 (la scène du parloir dans le prologue, magnifique). Trois ans plus tard, ayant disparue, il fera tout pour la retrouver et la protéger...ainsi que son fils (directement spoilé sur la jaquette).

L'aventure est riche et immersive, avec 2 ou 3 twists bien sentis dont la série a le secret. Y6 n'a ni l'ambition démesurée de Y5, ni l'énergie et la folie géniale de Y0, l'intrigue est plus posée, plus intimiste, surtout une fois arrivé à Onomichi, charmante bourgade cochant toutes les cases du patelin où il fait bon vivre (mer et montagne à proximité!). L'atmosphère est immersive à souhait, on a un réel plaisir à flâner dans les ruelles, d'où la comparaison avec Shenmue. Il faut dire que le jeu est beau à s'en damner, les jeux de lumière, de reflets, tout est magnifique, et le sound design fabuleux.

Les figures emblématiques du clan Tojo sont toutes absentes du jeu (excepté intro et épilogue), mises hors-jeu via une facilité d'écriture grossière. Le jeu déballe au fil de sa narration une tripotée de personnages tous plus marquants les uns que les autres, mais aucun n'est réellement charismatique, surtout les antagonistes qui puent la fourberie et la lâcheté, comme les dirigeants occidentaux actuels. Les pnj féminins sont un peu trop passifs et relégués au rang de demoiselles en détresse (Kiyomi Kasahara ou Haruka, semblant avoir vieillie de 10 ans alors qu'elle n'en a que 19). La fin du jeu laisse un goût amer pour la simple raison qu'elle est consensuelle à crever et bourrée de contradictions.

Y6 est nettement mieux optimisé que YK2, les combats se déclenchent sans transition, si rapidement que je me suis fait surprendre au début. Les soucis de physique zarbie durant la baston ont quasi-disparu et le jeu s'avère bien plus fluide. Aucun chargement pour rentrer dans un intérieur, les dévs s'en sont donnés à cœur joie, on peut visiter beaucoup plus de bâtiments qu'avant, et même passer d'une rue à l'autre en traversant un building. Par contre une partie de Kamurocho n'est pas accessible...pour quelle raison?

La déconne est au rendez-vous au travers de certaines quêtes secondaires, d'ailleurs tous les dialogues sont doublés, une première. Y6 propose des nouveautés excellentes: muscu et cardio, le live chat (à la fois fripon et hilarant), le bar à chat (retrouver des félins errants), assurer la sécurité dans la ville via une application (excellente idée), capitaine d'une équipe de Baseball (décidément ce sport est populaire au Japon), la pêche sous-marine (un rail shooter, au harpon), bar à hôtesse (avec un nouveau système), le Clan Creator (gameplay très simple, mais sympa néanmoins), devenir un pilier de bar (oui, c'est un mini-jeu). Point important, Y6 est blindé de références sur toute la saga...ne peut les comprendre que celui qui a joué aux précédents opus.

Le système de combat est un des plus pauvre de la série, peu de coups, de heat actions, pas d'inventaire pour les armes, certes Kiryu a 48 ans mais ça n'excuse rien, c'est une vraie déception. Il est évident que Y6 essuie les plâtres avec le Dragon Engine, on peut bêtement crever en tombant dans l'eau, ce qui est un fail évidemment. Néanmoins papy Kiryu cogne dur, et ça demeure efficace. A côté de ça le système d'expérience repensé est surement le plus abouti de la saga. Le menu s'ouvre via le smartphone de Kiryu, ce n'est pas anecdotique car il s'en sert très souvent dans cet opus.

Encore un superbe soft de la licence, immersif, passionnant, sidérant de contenu et de qualité, on ne voit pas le temps passer (60h environ, sachant que j'ai bien poncé le jeu). Mais on regrettera tout de même un manque de tension et d'audace, une aventure un peu trop modeste alors qu'elle se veut la conclusion de tout une saga.

Verdict

8

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