Avis de Nicomacdo sur Like a Dragon : Infinite Wealth
Suite directe de Y7 (mieux vaut y avoir joué), direction Hawaï! Evidemment l'association Ishiban Kasuga/Kiryu Kazuma est savoureuse. Le 1er est toujours aussi drôle et attachant, tandis que le dragon de Dojima n'a rien perdu de son charisme, et le respect pour ce personnage si emblématique est total. Dix persos jouables, forcément vu qu'Ishi se fait des potes partout, c'est sans doute trop, les derniers arrivés ont du mal à se faire une place.
Le jeu est visuellement magnifique, le souci du détail est permanent. Très colorée, la map d'Hawaï est superbe, on a l'impression que chaque coin de rue est unique tant elle est travaillée et les PNJ sont beaucoup plus variés. Avec sa personnalité affable, Ishiban n'a aucun mal à s'adapter aux coutumes locales. Il y a toujours quelque chose à faire, la générosité du jeu est hors-concours, sa richesse n'a d'égal que la qualité et le soin apporté à l'ensemble. Les ajouts et bonnes idées du jeu sont incalculables, citons pour se déplacer le street surfer, ou le tramway (génial).
Pleins de mini-jeux funs, tel le karaoké (playlist fabuleuse), livraisons en vélo (coucou Crazy taxi!), appli de rencontres (hilarant), etc...Un détail que j'ai adoré, pour certains jeux comme le majhong, Ishi peut défier ses potes. Y a tellement de contenu, encore plus que Y5, c'est fou, plus 2 jeux énormes, les batailles Sujimon (très sympa) et l'ile Dondoko, demandant de bâtir un complexe touristique, rien que ça! Fun, bien conçu, chronophage, mais un système de baston trop simpliste, un comble pour une licence autrefois beat'em up! Dommage que ça soit si mal intégré dans le sens où ça sort de nul part, là où immobilier et cabaret venaient de façon logique dans Y0.
Quelques améliorations du système de combat: on peut se déplacer dans l'espace, ce qui apporte des subtilités bienvenus, ça n'a l'air de rien mais c'est si intuitif qu'on s'en sert tout le temps, dur de rejouer à Y7 après ça. Cela reste du tour par tour classique, mais c'est plaisant, avec les invocations débilos, les différents styles de combats (suivant le job incarné)... La difficulté est plus faible qu'avant (les ennemis ne peuvent plus nous intercepter) et nos héros plus puissants (ils coopèrent beaucoup plus).
L'intrigue principale n'est pas assez musclée pour porter un tel titan. Malgré des thématiques fortes et intéressantes, les enjeux paraissent faibles ou minimes. En fait le scenario temporise trop, se répète, ronronne, diluant la tension, il échoue à dégager un sentiment d'urgence. Ainsi j'ai été surpris lorsque je suis arrivé au dernier chapitre, je pensais que le jeu en avait plus sous le capot....mais non. Pour le coup Y7 est largement meilleur sur ce point. Pour ne rien arranger les boss sont peu marquants et les donjons très banals, mauvais pour tout dire. Cependant les grands moments ne manquent pas dans le jeu, il y a beaucoup de très bonnes scènes, surtout dans la 1ère moitié. L'épilogue avec Ishiban est trop convenu pour susciter de l'émotion, mais celui avec Kiryu est vraiment touchant.
Les quêtes secondaires sont bonnes, mais on regrettera trop de redites avec Y7. D'ailleurs le jeu s'englue dans un fan-service trop forcé (optionnel en grande partie, heureusement). Le sous-titrage français est médiocre, s'éloigne trop souvent de ce que disent les persos, ou pire essaie de "franciser" le japonais...certains combos de plats sont impossibles à deviner en vf. Enfin la politique commerciale de Sega est consternante (new game + payant).
Porté par une intrigue longue et riche (mais qui jamais ne décolle ou ne prend aux tripes) et un contenu secondaire sans égal et foisonnant de fun, ce 8ème opus en impose. Impossible de s'ennuyer, on s'amuse tout le temps, Sega a inventé le RPG feel good. Des qualités partout, mais un regret quand même, celui d'être trop ancré au passé (en ramenant Kiryu Kazuma, c'était inévitable) et c'est pour ça que l'intrigue principale ne se lâche pas comme elle aurait dû.
