Test : Yakuza 6 : The Song of Life (PC)

Depuis 2005, nous suivons les péripéties du Dragon de Dojima avec passion. Et si au fil des épisodes, on avait l'impression que SEGA commençait à s'enliser autour de son personnage, l'éditeur nippon a toujours réussi à produire des titres ayant un minimum de qualité.
Plus de 10 ans après, notre héros commence à se faire vieux, et il est temps de couper une fois pour toutes ses relations avec son ancien clan afin de vivre, enfin, une vie paisible quelque part dans un bar avec un verre Hibiki et une cigarette... sans histoires, loin de la folie du "red light district" de la capitale japonaise.

Ryu Ga Gotoku 6 : Inochi no Uta alias Yakuza 6 : The Song of Life

Pourtant, Kiryu Kazuma sera de nouveau confronté à des événements qui vont l'obliger à revenir à Kamurocho, car Haruka, qui avait disparu depuis 3 ans, a été victime d'un accident avec délit de fuite, laissant son fils Haruto seul à l'hôpital. Par conséquent, le Dragon veut savoir ce qui s'est passé mais... malheureusement, il va vite comprendre que les yakuzas, et les triades, sont impliqués dans la tragédie de Haruka.
L'histoire de cet épisode commence tout de suite après l''intrigue de Yakuza 5. Si vous n'avez pas eu l'occasion de le faire, attendez-vous à quelques spoils qui restent "importants" étant donné qu'on va revoir certaines scènes de la fin du jeu.
Avec Haruto dans ses bras, Kazuma veut découvrir qui est le père du petit, ce qui l''emmène dans une petite ville nommée Onomichi situé à Hiroshima.

Contrairement aux derniers volets, c'est à dire Yakuza 4, (Yakuza : Dead Souls), Yakuza 5 et même Yakuza 0, cet épisode 6 de Yakuza se focalise uniquement sur son personnage principal. Avouons-le, cela fait vraiment plaisir de retrouver une histoire mettant en scène le plus classe des Dragons... Dojima no Ryu!
Pour cette nouvelle aventure, le studio Ryu Ga Gotoku a revu le système d'évolution du héros. En effet, ici, on gagne des points qui sont distribués dans cinq catégories : Force - Agilité - Esprit - Technique - Charme. Une fois accumulés, ces points peuvent ensuite être utilisés non seulement pour augmenter les stats' (barre de vie, l'esquive, etc.), mais aussi pour débloquer des battle skills, heat actions et d'autres skills liés à l'aventure.
Bien évidemment, on obtient des points en effectuant toutes sortes d'activités, que ce soit lors des phases de side-quests, des mini-games, de missions, de baston, etc.

Par ailleurs, le système de combat est devenu plus basique, ce qui n'est pas un mal. N'oublions pas que notre dragon se rapproche de la cinquantaine ; du coup, son style de combat est plus simple (en comparaison avec le Zero et Kiwami), mais extrêmement puissant, surtout quand on enclenche le "heat mode". Les truands de Kamurocho et d'Onomichi en feront les frais.

Kamuro again

Dans les rues de Kamurocho, on ne s'ennuie pas une seconde. Outre les voyous prêts à subir la fureur du dragon, on peut aussi pratiquer de nouvelles activités, et celle qui est la plus intéressante est sans conteste la chat room érotique @Mantai. Certes, ça reste du QTE, mais cela en vaut la peine non seulement pour les 2 nanas présentes, mais aussi et surtout pour les commentaires fictifs des autres internautes. C'est à se plier de rire.

Les Club SEGA sont bien entendu présents, et cette fois-ci plusieurs créations arcade de maître SEGA sont disponibles, notamment, OutRun, Super Hang On, Puyo Puyo, Space Harrier, Fantasy Zone et puis l'excellent Virtua Fighter 5 Final Showdown. Si c'est un vrai plaisir de retrouver ce dernier, les titres plus anciens (notamment OutRun, Space Harrier), on les a franchement déjà vus assez de fois. On aimerait par exemple retrouver Turbo OutRun, Dynamite Dux, bref, des soft arcade qui n'ont pas eu l'occasion de briller sur console.

Un des passe-temps que personnellement j'ai beaucoup apprécié, c'est de rechercher et de nourrir les pauvres félins abandonnés. Mais attention, il faudra leur donner la bonne nourriture... enfin, on sait à quel point les chats sont raffinés et par conséquent, certains minous aiment le pâté au thon, d'autres préfèrent au poulet... du coup, il faudra trouver le bon pâté histoire de gagner leur confiance. Une fois la "barre confiance" pleine, ils pourront aller au Nyan Nyan Café. Nourris et protégés dans le bar à chats, Kiryu peut les admirer et même avoir une petite compagnie féline pendants quelques minutes. Excellent! =^.^=

La navigation dans les menus se fait grâce au smartphone. On peut aussi faire des photos à l'instar de Shenmue II Xbox et même faire des selfies. De plus, un système de SMS Troublr permet de savoir si le quartier hot de Tokyo a besoin d'aide, comme par exemple des habitants victimes des délinquants, éteindre un feu, etc. (Ce réseau Troublr est également dispo' à Onomichi).
D'autres passe-temps sont également disponibles, comme le classique Karaoke, le bar à hôtesses qui a été légèrement revu, et deux autres nouveautés que l'on vous laisse découvrir. En revanche, on remarque la disparition des UFO Catcher et du bowling, entre autres.

Le nouveau petit village de pêcheurs que Kazuma va visiter durant son périple, c'est Onomichi, situé dans la région de Chugoku. Au programme ? De nouvelles rencontres, s'occuper d'une équipe de Baseball et même s''adonner à la pêche au harpon ! Par ailleurs, cette activité ressemble à The Ocean Hunter , en version ultra simplifiée bien évidemment. Néanmoins, on passe un très bon moment.
Notons aussi la présence du Clan Creator, qui est en réalité une side-mission dont le but est de recruter des personnages pour notre clan afin de les faire combattre contre un certain groupe nommé Justis. Dans cette mission, le soft devient une sorte de jeu de stratégie (ayant des points de déplacement, des persos' faibles et rapides, lents et forts, des capitaines pouvant faire des attaques spéciales, etc) sachant forcément que le principal objectif est de battre les adversaires et les boss. C'est, en gros, de la bastonnade en groupe. On retrouve aussi cette side-mission dans le quartier chaud de Shinjuku.

RoOAarR... Dragon Engine !
 

Yakuza 6 : The Song of Life bénéficie d'un tout nouveau moteur 3D fait maison, le Dragon Engine. Quand on sait que les équipes internes de SEGA Japon se sont mises aussi à utiliser le moteur Unreal Engine 4 (Scarlet Dawn ou encore SWDC) c''est satisfaisant de savoir que dans les bureaux de Haneda, ils sont capables encore de créer des moteurs 3D maison très performants sur la machine actuelle de Sony.
Le résultat est tout simplement excellent. Les effets de lumière sont saisissants de réalisme, comme les effets de particules, et les éléments qui bougent comme par exemple les feuilles des arbres, chaque objet est modélisé avec le souci du détail. Bref, graphiquement c'est un plaisir visuel, mais ce qui est incroyable avec le Dragon Engine, c'est la quasi absence de temps de chargement ; autrement dit, on se déplace librement entre les rues et les bâtiments sans perdre de temps avec un loading. Tout se fait de façon fluide. Vraiment sympa avoir cette liberté de déplacement. Cela n'a plus rien à voir avec le premier et le deuxième épisode de Yakuza.
Un petit mot tout de même sur les expressions des visages qui restent assez statiques durant les phases de dialogues. Il faudra améliorer ce petit détail. Autre point fâcheux : la disparition de la météo.... Je veux mes nuits froides et pluvieuses.

En ce qui concerne la bande son, là encore c'est du très bon, je dirais même, de l'excellence. La bande sonore est encore une fois fantastique, je pense notamment à "Body & Soul", "Bloodstained Philosophy" ou encore à "The way of Life". De plus, un effet " son 3D " est audible si on joue avec des écouteurs ce qui nous immerge encore plus dans les rues enfumées de Kamurocho. Un petit mot sur les dialogues qui sont entièrement doublés et ce, que ce soit durant les scènes principales liées à l'histoire, les side-missions ou encore les side-quests. Sympa.


Malgré les résumés des épisodes précédents (Yakuza - Yakuza 2 - Yakuza 3 - Yakuza 4 - Yakuza 5) avec les thèmes principaux qui vont avec (j'ai frissonné pour "For Faith"), je pense qu'il faut avoir joué aux épisodes antérieurs afin de profiter pleinement de ce Yakuza 6. Kazuma devient plus qu'un simple héros de la série, il devient un personnage qui nous est bien-aimé.
Un autre personnage qu'on adore pour ses films dramatiques inspirés de la mafia japonaise, c'est bien évidemment Beat Takeshi (Takeshi Kitano), et sa présence virtuelle dans ce sixième Yakuza apporte un plus non indéniable d'autant plus qu'il incarne un personnage qui reste dans la même lignée que les protagonistes de ses films ; autrement dit, tendre mais néanmoins maléfique. Vraiment excellent.

The Way of Life
 

Certes, ce Yakuza 6 : The Song of Life n'a pas le côté spectaculaire ni agressif de l'épisode 0 et pour cause, n'oublions pas que notre dragon a désormais 48 ans. Avec un Kiryu plus sage malgré une force de frappe incomparable, on sent que le studio de SEGA a surtout voulu faire un titre ayant une histoire très touchante (la relation paternelle père - fille), une histoire plus sérieuse dans laquelle le protagoniste principal ne se préoccupe plus des enjeux de son (ex-)clan car au final, le plus important, ce sont ceux qui lui sont (très) proches, dont les sentiments surpassent la mégalomanie des rues de Kamurocho.
Après plus de 50h de jeu, je peux vous assurer que le plaisir a toujours été présent. Alors oui, il n'est pas parfait. Deux zones principales du quartier ne sont plus accessibles, on pourrait même dire qu'ils en avaient l'occasion et qu'ils n'ont pas élargi le "red light district". Dommage. La pluie qui n'est plus présente de temps en temps, et la fin du titre de SEGA peut aussi faire grincer les dents bien que personnellement, j'ai adoré !


La version PC

Si les portages des deux autres épisodes de la série tournant sur le Dragon Engine, Yakuza Kiwami 2, et Yakuza : Like a Dragon, n'étaient pas des modèles d'optimisation, on constate un net progrès avec Yakuza 6 dès la toute première séquence jouable dans les rues d'Onomichi. Cette impression se confirme une fois à Kamurocho : si il faut toujours faire quelques concessions pour tenir le 1080p/60fps avec une config gamer moyenne, cela se fait avec beaucoup moins de difficultés, et on parvient à maintenir un framerate constant ET élevé assez facilement. Et après un YLAD qui était assez terne, c'est également un plaisir de retrouver les teintes vibrantes de Yakuza 6.

Image

Du côté des options, on retrouve les réglages graphiques habituels, avec quelques nouveautés, comme la possibilité de désactiver totalement le HUD, de choisir le format d'affichage des touches à l'écran (selon si vous avez un pad Microsoft, Playstation, ou autre), ou encore de désactiver la touche Windows pour éviter les affichages intempestifs du menu. On peut également configurer la largeur de l'interface pour l'adapter aux écrans 20:9 ou 21:9 (ou pas).

En revanche, pas de miracle du côté des langues disponibles : le jeu est toujours disponible uniquement en japonais sous-titré anglais.

Si vous attendiez cette version PC pour découvrir la fin de la saga de Kiryu, vous avez bien fait : sur une config moyenne, Yakuza 6 tourne mieux que sur PS4 Pro, au point de me donner envie de refaire le jeu, alors que j'y ai joué seulement un an plus tôt.


En tout cas, le ("vieux") Dragon de Dojima alias Kiryu Kazuma peut aller reposer son corps et son âme... cela a été une excellente aventure de bout en bout depuis le premier Yakuza .

Verdict

8

Points forts

  • Une histoire passionnante
  • Le @Mantai clairement ^^
  • Le Dragon Engine
  • La présence de Beat Takeshi
  • La bande son
  • Entièrement doublé
  • Les side-missions et side-quests
  • Les titres arcade
  • Un portage plutôt de qualité

Points faibles

  • Kamuro légèrement réduit
  • Pas de météo changeante
  • Toujours pas de textes en français
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Windows 8.0 1
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