Preview : Humankind

Annoncé lors de la Gamescom 2019, et initialement annoncé pour 2020, Humankind, le nouveau bébé d’Amplitude, sortira finalement le 17 Août 2021. Nous avons eu l’occasion de tester le dernier build du jeu, qui fait suite aux ajustement du studio grâce aux retours des joueurs ayant participé aux opendevs. Et oh boy, il y avait beaucoup trop de choses à essayer pendant les 24h de disponibilité de la démo.

On a beaucoup comparé Humankind à Civilization, et c’est légitime puisqu’ils appartiennent au même genre, le 4X, et une partie débute à peu près de la même façon : on explore la map avec une poignées d’hommes préhistoriques, afin d’amasser suffisamment de ressources pour pouvoir construire des avant-postes qui permettent de revendiquer un territoire. C’est après quelques minutes de jeu, et alors qu’on a accumulé suffisamment d’influence, qu’on peut passer à la première ère du jeu, et choisir une culture parmi dix. Chaque culture se distingue par une orientation philosophique (martialité, esthétique, conquête, science, agriculture, etc.), qui se manifeste par des modificateurs de production de ressources, un district de cité qui lui est propre, et une unité de combat unique. 

Image


C'est une fois ce premier choix effectué, et votre première ville créée, que Humankind marque sa différence, et que commencez à vous développer. Agrandissez votre cité en construisant différents districts et infrastructures, continuez à explorer le monde avec vos armées, établissez des relations diplomatiques et commerciales avec vos voisins, votez les lois qui définiront ce que sera votre civilisation, définissez les dogmes de votre religion, et recherchez des technologies afin de la faire prospérer économiquement, militairement, et philosophiquement.

Pour passer d’une ère à la suivante, il faut obtenir sept étoiles en accomplissant différents objectifs de développement, militaires, territoriaux, et autres. Un objectif en accord avec la philosophie de votre culture compte double, ce qui incite à respecter les principes que vous avez vous-même choisis, mais si vous souhaitez malgré tout que votre culture agraire devienne une puissance militaire, c’est possible, et vous n’en serez pas pénalisé.

Image


A chaque nouvelle ère, vous pouvez choisir de conserver votre culture, mais il est plus intéressant d’en choisir une nouvelle, parmi les dix autres qui sont propres à la deuxième ère. Avec six ères au total, vous aurez donc l’opportunité de jouer avec 60 cultures, pour un total d’un million de combinaisons.  La nouvelle culture n’efface pas l’ancienne : vous gardez les bonus et les items spéciaux de chaque culture que vous aurez choisie au préalable, et à la fin de la partie, votre civilisation sera donc un melting-pot de toutes celles qui vous auront accompagnées jusque-là.

C’est assez vertigineux, et j’imagine déjà les joueurs de 4X les plus accomplis préparer leurs parties de A à Z en optimisant le choix de leur culture à chaque nouvelle ère en fonction de leur objectif final. Vous voulez une démocratie collectiviste, à la religion animiste, axée sur l’agriculture, qui vit en relative autarcie ? C’est possible. Un régime autoritaire polythéiste capitaliste, qui passe son temps à agresser ses voisins ? Aussi. Et à peu près tout ce qu’il y a entre les deux, et même à côté.

Image


La richesse du jeu se traduit inévitablement par une prise en main assez complexe. Malgré les trois niveaux de tutoriels, les aides à la gestion (on sait toujours si une troupe ou une ville est inactive), et les différentes bulles d’aide qui apparaissent quand on pointe à peu près tout à l’écran, on peut vite se sentir submergé par toutes les sollicitations du jeu. On se retrouve assez vite à devoir gérer un territoire assez vaste, mais malgré tout morcelé, chaque partie ayant ses propres problèmes locaux, tout en devant garder un œil sur la diplomatie, nos alliances militaires, et autres routes commerciales. Au bout de 10h de jeu environ, certains mécanismes m’étaient encore obscurs : je n’ai par exemple pas compris pourquoi je n’arrivais pas à faire évoluer mes navires en caravelles, alors que j’étais censée avoir débloqué la technologie correspondante.

Au chapitre des reproches à ce stade, je ne suis pas emballée par le système des combats, qui demande certainement un peu plus d’investissement et de connaissances des forces et faiblesses de chaque type d’unité pour être apprécié. Je me suis aussi retrouvée avec des troupes bloquées dans un pays voisin, sans pouvoir être déplacées, parce qu’entre temps les accords de libre circulation avaient été révoqués.

Image


Globalement, si l’arbre de recherche, et les écrans des lois et de la religion sont particulièrement clairs, il est en revanche assez difficile d’avoir une vraie vision d’ensemble de nos relations avec nos voisins.  Il est aussi possible que je n’ai pas trouvé le menu correspondant. La map manque également un peu de lisibilité : difficile de voir d’un coup d’œil quels districts sont construits ou pas, et d’identifier la spécialisation des quartiers existants, sans supprimer la surcouche qui indique quelles ressources chaque zone pourra produire, alors que c’est justement l’information primordiale quand on veut s’agrandir.

Il me reste cependant encore beaucoup de notions à appréhender : il semblerait qu’on puisse définir des modèles de politiques de développement à ses villes, et qu’on puisse micro-manager les moyens humains dédiés à la production de chaque ressource. Mais ça, je l'approfondirai lors de mon test du jeu.

Image


En fait, de la même façon que les développeurs ont déroulé une pelote de laine pendant le développement, en se rendant compte que chaque ajout d’un élément de gameplay en impliquait dix autres, chaque nouvelle heure passée sur cette démo m’a surtout permis de voir que je n’avais qu’effleuré la surface des possibilités offertes par le jeu. Malgré tout, en choisissant la difficulté la moins élevée (parmi sept), on peut se permettre de naviguer un peu à vue, un peu comme dans un Crusader Kings, dans lequel on peut jouer des heures et des heures sans comprendre toutes les mécaniques de gameplay, et s’amuser quand même. Il n’empêche, malgré une volonté assumée des développeurs de maximiser l’accessibilité de leurs jeux pour les débutants, il faudra quand même s’investir un minimum pour apprécier le jeu.

Cette démo a également permis d’avoir une première idée de la configuration requise pour faire tourner le jeu. J’imagine que tout n’est pas encore optimisé à ce stade , mais ma bonne vieille 1060 me permet de faire tourner le jeu à 1440p à 30fps constants avec un niveau de détail assez élevé.Graphiquement le jeu est agréable, jusque dans ses menus, et les musiques et bruitages discrets permettent de jouer dans une atmosphère assez zen.           

Image


Cette trop courte démo confirme l’ambition d’Amplitude, pour leur plus important projet à ce jour. Humankind est plein de promesses, et la première d’entre elles, qui est de mixer joyeusement plusieurs cultures au fil des âges de façon cohérente pour varier les façons de jouer, et en évitant autant que possible les stéréotypes et le manichéisme, semble déjà remplie. Évidemment, il reste à voir sur la durée si ce mélange fonctionnera, et si nos décisions en termes de recherche, de lois, de religion, bref, de philosophie, auront un impact suffisant sur le déroulement de chaque partie pour pouvoir y passer des dizaines et des dizaines d’heures. En tous cas, au bout de “seulement” dix heures de jeu, j’ai très envie d’y retourner pour en juger.

C'est pas le genre de jeux au quel j'ai l'habitude de jouer mais j'avoue que là ce me donne envie de me laisser tenter...
Je suis une grosse quiche aux 4X (je me fais toujours rouler dessus dans Civ), mais le potentiel de Humankind est énorme. J'ai lancé 3 parties, terminé à 2h30 du mat', sans voir le temps passer.
Le syndrome du "encore un tour" est bien présent, je suis hyper saucée.
Lol Shenron, c'est justement l'idée que je m'en fais... C'est décidé jvais me laisser tenter et faire chauffer le pc! 😁
Le coup des cultures qui s'accumulent m'a fait un peu penser à Age of Mythology où on choisissait une nouvelle divinité à chaque âge. Enfin, un choix entre 2 donc bon...
Ca m'étonne pour le manque de visibilité des relations avec les voisins, dans Endless Legend ça se voyait pas sur la carte mais en ouvrant l'onglet diplomatie on avait tout affiché de manière plutôt clair.

Et les 4X c'est vraiment la mort avec leur 'encore 1 tour', faudrait des journées qui durent une partie pour pouvoir dormir convenablement.
bko, 02 juin 2021 - 6:29
Gros novice également mais ce genre de jeu m'a toujours attiré et celui ci particulièrement. Il se pourrait que je franchisse le pas avec celui la.
tout à fait le genre de jeu qui m'intéresse mais quand je serais à la retraite. Il faut s'investir sans compter et c'est vrai que c'est compliqué pour le moment. En tout cas je suis admiratif de ceux qui jouent avec brio à des jeux aussi vastes et complet.
Peut être que s'ils sortaient sur console, je me laisserais tenter.
Faut pas non plus surestimer les 4x.
C'est prenant mais selon ta capacité à reprendre un 'projet en cours' tu ne seras pas perdu.
Pour info on avait une limite de 250 tours par partie, ce qui m'a permis d'arriver à l'ère 5 en 4-5h je dirais (en rushant mes décisions certes). On n'est pas sur des parties supra longues comme dans certains jeux de gestion.