Test : Wirehead (Mega-CD)

WireHead
Action

Alors que les jeux en Full Motion Video (FMV) connaissent un regain d’intérêt, avec non seulement des rééditions de titres cultes, comme Night Trap, mais aussi de nouveaux jeux exploitant cette technique, comme Not for Broadcast ou Immortality, certains titres obscurs  n’auront certainement jamais la chance de refaire surface.  C’est le cas de Wirehead, et pour cause : sorti uniquement sur Mega-CD aux USA, il fait partie des tout derniers jeux développés pour ce support. Une version Sega-CD 32X avait bien été envisagée, mais elle n’a jamais vu le jour pour des raisons évidentes. 

Branché, c'est dépassé. Maintenant on dit "câblé" !

Le pitch : Ned Hubbard, paisible père de famille classique de banlieue américaine, se trouve équipé d’un dispositif relié à son cerveau qui permet de contrôler toutes ses actions avec une télécommande. Pourquoi ? On ne sait pas trop. Pourquoi ses enfants possèdent une télécommande ? On ne sait pas trop non plus. Ce qu’on sait, c’est que cette technologie est convoitée par une organisation qu’on imagine maléfique, et dont les sbires tentent de kidnapper Ned, en allant le chercher directement chez lui.

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Pas le temps de niaiser : au bout de quelques secondes de vidéo, Ned se retrouve face au duo de méchants qui sont sur le pas de sa porte. C’est à nous de le diriger : faut-il aller à gauche, dans le salon ? En haut, pour monter à l’étage ? Ou plutôt à droite, dans la cuisine ? Il n’y qu’une seule bonne option, tous les autres choix sont synonymes d’échec. Parfois rien de décisif ne se produit, et on pense avoir bien choisi… et en fait non, on se rend compte qu’il s’agit d’une impasse, elle est juste un peu plus loin. De temps en temps il faudra aussi se battre - enfin, autant que le pauvre Ned puisse se battre, cette-fois en choisissant de donner un coup de poing ou un coup de pied.

Après avoir réussi à s’échapper de sa banlieue pavillonnaire, Ned va se retrouver dans un avion, à naviguer dans des rapides, dans des courses poursuites dignes de Sheriff Fais-moi Peur, avant d’affronter directement les malfaisants qui en veulent à son cerveau, ou plutôt à ce qui y est accroché.

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Wirehead est donc une variation de Dragon’s Lair dans lequel on pourrait en plus se tromper d’action. Chaque échec fait perdre un point de vie, chaque vie en comptant 3, sachant qu’on dispose de 3 vies au total. Perdez vos 3 vies, et c’est le Game Over, avec l’obligation de recommencer depuis le tout début du jeu : autant vous dire que vous avez intérêt à noter quelque part les choix à faire à chaque étape, surtout lors des courses-poursuites qui recyclent tellement les mêmes séquences vidéos qu’on perd vite le fil. On n’a même pas vraiment d’indice pour faire les bons choix, donc à moins d’avoir beaucoup de chance, on est amené à énormément échouer. 

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Là, par exemple, c'est mal barré.

 

Un point sur le casting

Comme souvent avec les jeux FMV, la consultation de la fiche IMDB du titre est aussi intéressante que son gameplay. Wirehead n’a pas de comédien aussi connu que Night Trap ou Surgical Strike, mais vous reconnaîtrez peut-être certaines trognes.

Steve Witting, qui incarne le héros Ned, s’est fait connaître en ayant un rôle récurrent dans la sitcom The Hogan Family, qui avait également révélé Jason Bateman (Arrested Development).Il a ensuite enchaîné les apparitions à la télévision et au cinéma. On peut le voir par exemple dans Shutter Island ou Arrête-moi si tu peux.

Leah Lail, qui incarne la journaliste Laura, a également eu des petits rôles dans des séries TV, ainsi que dans le film Little Nicky. Elle a surtout eu un rôle récurrent dans la série V.I.P., avec Pamela Anderson.

Le comédien le plus connu est certainement John Fujioka : il a joué des soldats ou gradés japonais dans une flopée de films et de séries, et on l’a vu dans American Warrior, Le Dernier Samourai, Pearl Harbor et Mortal Kombat.

 


Pas assez nul pour en devenir bon

The Code Monkeys étant à l’origine du très rigolo Surgical Strike, on pouvait s’attendre au même type de jeu conscient de son statut un peu nanardeux, mais malgré tout réalisé avec professionnalisme. Ce n’est pas tout à fait le cas de Wirehead. C’est assez amusant de voir Ned briser le quatrième mur quand on prend une décision bizarre, certaines situations sont rigolotes, et les comédiens cabotinent juste ce qu’il faut : on a de la femme assassin qui fait un accent russe ridicule et cache des lames dans ses chaussures, du gros bras un peu teubé, des rednecks, des flics nuls, et même des animaux sauvages. Mais malgré tout cela, le jeu est presque trop sage pour son concept de base, on aurait aimé qu’il pousse les potards un peu plus loin : quitte à faire des choix au hasard, autant que certains aient des conséquences vraiment drôles.

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Et les séquences en véhicule sont vraiment trop répétitives.


Techniquement le jeu tient plutôt la route, puisqu’on a droit à du plein écran pas trop moche au regard des capacités de la console. En tous cas le pixellisation ne nuit jamais au “gameplay”, et la partie sonore est bien mixée : on comprend parfaitement les dialogues. Les moyens déployés ont dû être assez importants car les décors et les situations sont variés, avec même des séquences dans différents véhicules. Seuls les costumes, parfois bien cheapos (notamment la robe de la femme de Ned, probablement recyclée d'un épisode de La Petite Maison dans la Prairie) sentent un peu la récup, mais franchement, ça va.

Une partie “normale” sans échec dure un peu moins d’une heure (moins si on prend certains embranchements spécifiques), mais l’absence de continues rallonge énormément, bien qu’artificiellement, la durée de vie du jeu. Cet aspect die & retry exagéré est vraiment le point faible du jeu, car on en a vite ras-le-bol de reprendre depuis le début parce qu’on a eu le malheur de tourner à gauche et pas à droite dans un couloir random. 

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Wirehead aurait gagné à épouser un peu plus son potentiel nanar et à moins tirer la corde sur le die & retry, qui fait passer Dragon’s Lair pour un jeu juste et équilibré. Avec de la persévérance et un papier et un crayon, on finit par s’en sortir, mais le film qui se déroule devant nous n’est pas assez enthousiasmant pour mériter tant d'efforts. Dommage, on aurait pu avoir une nouvelle pépite pour les amateurs de FMV un peu déviants.

Verdict

4

Points forts

  • Concept original
  • “QTE” pas trop rapides
  • Quelques séquences amusantes
  • Technique correcte

Points faibles

  • Difficulté abusive
  • Trop de die & retry
  • Du recyclage de séquences vidéo
  • Aucune raison de le relancer une fois terminé

Commentaires

 

Archives commentaires

Le FMV et les nanars, c'est ma grande passion 😁 Et puis le fait de le faire en stream aide pas mal !
Génial, je ne connaissais pas du tout ce jeu. Merci pour la découverte. J'aimais bien les jeux FMV à l'époque même si dans le domaine on avait du très nul, comme du très bon. Malheureusement il faut admettre que cela a très très mal vieilli.
Je reste cependant un ultra fan des jeux Road Avenger and co par exemple, le style dessin animé vieillissant mieux que le FMV.