Test : Virtua Fighter (Saturn)
Inutile de le nier, je suis littéralement fan d'un personnage emblématique et fer de lance de l'évolution de SEGA. Cet homme est incroyablement doué, et dire que je voue un culte sans concession à ce génie de la programmation est une hérésie, tant les softs qu'il aura développé dans sa carrière sont la marque même de fabrique de la firme de Haneda. Maestro ultime dans le concept du renouveau vidéoludique, Yu Suzuki reste et restera l'une des stars de la firme de notre hérisson préféré, aux côtés de Yuji Naka notamment. Allant de succès en succès, Suzuki-san a mangé à tous les râteliers amenant toujours quelque chose d'inédit dans le domaine. Au début des années 90, il s'attaque à un morceau de choix : la baston? avec une carte d'arcade portant le doux nom de Virtua Fighter !
C'est pourquoi, toute son équipe et lui, ont travaillé très dur pour calculer des algorithmes de folie permettant cette animation si coulée que tout le monde connaît. En fait, c'était la première fois que des personnages en 3D étaient animés, et c'est bien pour ça que le développement fut compliqué : l'équipe ne savait pas réellement comment s'y prendre, elle a donc tout appris sur le tas pour le résultat qu'on connaît. Voilà peut être aussi la réponse des décors si basiques, qui fut obligatoire face à la demande faramineuse de calcul des animations.
Le mode VS étant quant à lui un mode deux joueurs très classique, nous allons nous atteler au mode ARCADE qui reste sans doute le plus intéressant pour ceux souhaitant se surpasser. On y retrouve les 8 personnages phares (+ le boss DURAL) de la borne arcade : Akira, Pai, Lau, Wolf, Jeffry, Kage, Sarah et enfin Jacky. Durant la sélection, on peut voir différentes informations sur eux, mais qui raviront surtout les vrais cinglés de la série : nom, pays, age, sexe, métier, type sanguin et enfin leur hobby. Rien de passionnant, mais si quelqu'un souhaite inventer un manga, why not ^^
Ce n'est pas pour autant que le titre n'est pas technique ou profond. Il atteint même des sommets à ce niveau, et il faut savoir que Virtua Fighter est considéré au Japon comme un véritable sport (et ce n'est pas Virtua Fighter 4 avec son système de bornes d'arcade acceptant des cartes magnétiques transportant vos données personnelles qui nous fera dire le contraire), je vous laisse imaginer l'ampleur de la chose. En fait, Virtua Fighter contient pas moins de 180 combinaisons différentes, ce qui est tout bonnement impressionnant. Tous les coups sont réalistes et viennent tout droit d'arts martiaux ancestraux et plus récents.
On y retrouve des arts martiaux chinois (Yu Suzuki est un grand passionné de la Chine, pas étonnant que les aventures de Ryo se déroulent partiellement dans ce pays) mais aussi nippons. Kung-Fu, Lutte, Jeet Kun Do (art martial inventé par Bruce Lee en 1964 qui continue à survivre grâce à sa femme Linda - et les nombreux élèves -, aussi appelé le Jun Fan Gung Fu) et bien d'autres.
Bref, par ces 3 boutons, Yu Suzuki a parfaitement réussi son pari : allier technique et simplicité ludique au service du fun ! Puissant non ? La jouabilité, une fois imprégnée ne pose plus aucun problème, et c'est la lèvre pendante qu'on en vient à s'éclater en envoyant valdinguer nos adversaires. A ce propos, sachez que voir les joueurs jap se défoncer comme des bêtes sur les jeux de cette série tient du véritable prodige. A l'époque, chaque quartier avait son ? boss ? (si je puis dire ainsi). Peu de temps après la sortie du jeu, les quartiers de Shinjuku, Akihabara, Shibuya et j'en passe se défiaient même (et continuent à le faire sur VF4 notamment grâce aux bornes interposées mises face à face) dans des "kumite" (combats) vidéoludiques. Virtua Fighter a aussi bouleversé les bases du jeu de baston, puisque pour la première fois, un joueur non confirmé pouvait venir à bout d'un joueur plus expérimenté (même si cela ne se vérifiait pas tout le temps, heureusement !).
La force de Virtua Fighter réside dans sa technicité, du fait du nombre important de styles de combat. Les décors sont très moyens, mais comme je l'ai expliqué plus haut, il a fallu faire un choix pour que l'animation soit au top. En ce qui concerne l'ambiance, bien que les bruitages restent potables, ce sont surtout les musiques qui m'ont immergé dans le monde de Virtua Fighter. Parfaitement rythmées et stylisées "ambiance asiatique", je n'ai jamais compris pourquoi on a dit de ces dernières qu'elles étaient répétitives...
Un titre phénoménal, prenant, vraiment moins lassant que les autres titres du même genre, et doté d'un gameplay révolutionnaire. Les enchaînements étaient coulés et puissants malgré les 3 boutons. Aujourd'hui, le soft est carrément dépassé techniquement, mais il ne faut pas s'arrêter à ce simple aspect ! Vous comprenez pourquoi maintenant, je fais attention comme à la prunelle de mes yeux à ce soft Saturn. L'adaptation arcade est quasiment sans défaut. Dans notre jargon, on dit d'un jeu de cet acabit, qu'il est culte tout simplement. FIGHT !
P.S : A noter qu'une version REMIX (améliorée au niveau des textures) est sortie plus tard pour contrer Tekken, plus beau visuellement parlant.
Un peu d'histoire
En 1993, le jeu vidéo est arrivé à maturation en terme de 2D. Les Megadrive, Neo Geo, Super Nintendo et mythiques bornes d'arcade se tirent la bourre pour afficher des graphismes se permettant moult exagérations techniques. Zigzaguant dans une bible de formules mathématiques bien complexes, les développeurs donnent tout pour dévoiler aux joueurs (dépensant leurs deniers durement gagné) des scrollings différentiels de folie, toujours plus de détails dans les softs et des animations à chaque fois bluffantes. Pourtant, on croit encore à cette 2D moribonde ne voulant lâcher du lest. On aperçoit déjà quelques oeuvres optant pour une 3D correcte mais dont il reste tout à maîtriser. On pourrait dire que les années 80 (surtout la fin) ont vu l'apparition de la "3 dimensions", et les années 90 sa démocratisation. Les salles d'arcade en tout cas ne désemplissent pas, et alors qu'on pensait avoir tout vu ou presque, un jeu en gestation depuis plusieurs années vient tout bouleverser. Virtua Fighter est né, et bien né ! Le jeu débarque dans tous les Game Center japonais en décembre 1993. La claque infligée est absolument gigantesque, et tous les joueurs qui ont pu s'y essayer à l'époque ont gardé une impression de véritable raz de marée texturé ! Dans une interview de Yu Suzuki (reportage sur les jeux de baston diffusé sur Game One), on peut notamment apprendre que son développement a commencé en 1991 et que c'est le grand boss de SEGA de l'époque (sans doute énervé par le succès de Street Fighter II) qui lui a demandé de réaliser un jeu de combat digne de ce nom.Un soupçon de technique...
Il faut savoir que le processeur (Sega Model 1) faisant tourner Virtua Fighter était vraiment lent, tant la RAM transportée par celui-ci était minime. Cette machine a été conçu pour faire tourner des jeux 2D en jetant un max, mais certainement pas de la 3D. Dans son interview, Yu Suzuki explique que si l'image n'était pas rafraîchi 30 à 40 fois par seconde, le rendu aurait été beaucoup trop saccadé pour rendre le jeu jouable.C'est pourquoi, toute son équipe et lui, ont travaillé très dur pour calculer des algorithmes de folie permettant cette animation si coulée que tout le monde connaît. En fait, c'était la première fois que des personnages en 3D étaient animés, et c'est bien pour ça que le développement fut compliqué : l'équipe ne savait pas réellement comment s'y prendre, elle a donc tout appris sur le tas pour le résultat qu'on connaît. Voilà peut être aussi la réponse des décors si basiques, qui fut obligatoire face à la demande faramineuse de calcul des animations.
L'adaptation 32 bits...
Le succès étant incommensurable dans tous les Game Center du pays nippon, SEGA ne pouvait bien évidemment pas passer à côté de l'adaptation du soft sur SEGA Saturn. Voyant là un moyen d'atteindre les joueurs japonais rêvant de pouvoir jouer à leur jeu de combat préféré à la maison, c'est donc toute l'équipe de l'AM2 supervisée par Yu Suzuki qui se remit au travail (la version 32X est sortie avant la version Saturn). Le 22 novembre 1994, après des mois d'efforts intensifs, la console 32 bits de SEGA sort au Japon, avec dans ses cartons l'adaptation remarquable du Virtua Fighter aperçu en salle d'arcade. Mais ça, c'est l'histoire que je vais vous conter maintenant. Le fer de lance du lancement de la Saturn ! Sachez, avant que je commence à parler de l'adaptation même, que ce test est tiré de la version japonaise de Virtua Fighter sortie exactement le 22 novembre 1994 et importé du pays nippon (c'est une pièce que je garde jalousement ^^ car ça coûtait bonbon !). Après avoir allumé la console au nom spatial, les logos de SEGA et de l'AM2 apparaissent, suivi d'un écran-titre relativement sobre composé de divers nuances de bleu, avec un simple ? Press Start Button ? couleur jaune et le nom Virtua Fighter inscrit. Cette action effectuée, on se retrouve devant un menu fort classique : ARCADE, VS et OPTIONS. Si on continue dans ce dernier, on retrouve un lot intéressant de possibilités. On peut en effet choisir la longueur de sa jauge de vie (en l'occurrence, cela ne se matérialise pas vraiment comme ça à l'écran, mais plutôt par la force de frappe des personnages, plus ou moins grande selon le choix), le nombre de rounds, la limite de temps, la difficulté, le souhait d'avoir des "continue" ou pas, la possibilité de regarder ses records ou encore la configuration de la manette. Parmi ceci, je me rappelle avoir été surpris par le "Sound Test" regroupant pas moins de trois variantes : sound test (bruitages), voice test (voix) et enfin music test (musiques). En découvrant cela, je me rendis compte que l'adaptation semblait plutôt complète. Semble, car on ne sait toujours pas pourquoi la version 32X (sortie avant) proposait de choisir la taille du ring et 4 modes de jeux !Le mode VS étant quant à lui un mode deux joueurs très classique, nous allons nous atteler au mode ARCADE qui reste sans doute le plus intéressant pour ceux souhaitant se surpasser. On y retrouve les 8 personnages phares (+ le boss DURAL) de la borne arcade : Akira, Pai, Lau, Wolf, Jeffry, Kage, Sarah et enfin Jacky. Durant la sélection, on peut voir différentes informations sur eux, mais qui raviront surtout les vrais cinglés de la série : nom, pays, age, sexe, métier, type sanguin et enfin leur hobby. Rien de passionnant, mais si quelqu'un souhaite inventer un manga, why not ^^
Le gameplay : l'autre révolution en dehors de la 3D
Yu Suzuki a toujours trouvé les softs de baston de l'époque trop compliqués à son goût, et souhaitait imaginer un gameplay plus simple mais toujours aussi technique. Street Fighter se jouait notamment avec 6 boutons, tandis que Virtua Fighter puise sa force dans uniquement 3 boutons : poing, pied et garde ! Fini les quart de tour, les demi-tour et autres combinaisons véritablement stressantes, Suzuki-san venait de réinventer le jeu de baston !Ce n'est pas pour autant que le titre n'est pas technique ou profond. Il atteint même des sommets à ce niveau, et il faut savoir que Virtua Fighter est considéré au Japon comme un véritable sport (et ce n'est pas Virtua Fighter 4 avec son système de bornes d'arcade acceptant des cartes magnétiques transportant vos données personnelles qui nous fera dire le contraire), je vous laisse imaginer l'ampleur de la chose. En fait, Virtua Fighter contient pas moins de 180 combinaisons différentes, ce qui est tout bonnement impressionnant. Tous les coups sont réalistes et viennent tout droit d'arts martiaux ancestraux et plus récents.
On y retrouve des arts martiaux chinois (Yu Suzuki est un grand passionné de la Chine, pas étonnant que les aventures de Ryo se déroulent partiellement dans ce pays) mais aussi nippons. Kung-Fu, Lutte, Jeet Kun Do (art martial inventé par Bruce Lee en 1964 qui continue à survivre grâce à sa femme Linda - et les nombreux élèves -, aussi appelé le Jun Fan Gung Fu) et bien d'autres.
Bref, par ces 3 boutons, Yu Suzuki a parfaitement réussi son pari : allier technique et simplicité ludique au service du fun ! Puissant non ? La jouabilité, une fois imprégnée ne pose plus aucun problème, et c'est la lèvre pendante qu'on en vient à s'éclater en envoyant valdinguer nos adversaires. A ce propos, sachez que voir les joueurs jap se défoncer comme des bêtes sur les jeux de cette série tient du véritable prodige. A l'époque, chaque quartier avait son ? boss ? (si je puis dire ainsi). Peu de temps après la sortie du jeu, les quartiers de Shinjuku, Akihabara, Shibuya et j'en passe se défiaient même (et continuent à le faire sur VF4 notamment grâce aux bornes interposées mises face à face) dans des "kumite" (combats) vidéoludiques. Virtua Fighter a aussi bouleversé les bases du jeu de baston, puisque pour la première fois, un joueur non confirmé pouvait venir à bout d'un joueur plus expérimenté (même si cela ne se vérifiait pas tout le temps, heureusement !).
Et la forme alors
La Saturn peut se targuer de disposer d'une adaptation quasi identique à la borne d'arcade. Par rapport à la version 32X, les personnages sont maintenant texturés (et non polygonés) disposant ainsi de plus de détails. Evidemment, tout cela respirera la caducité pour un joueur actuel n'ayant connu cette époque, car les angles bien que "gouraud-shadé" (assez proche de l'anti-aliasing, il lisse les aspects anguleux évitant les marches d'escalier) sont très mais alors très visibles ! Heureusement, chaque combattant dispose d'un charisme indéniable (mes persos préférés restent Kage et Akira ainsi que Lion notre petit français pour le VF2 et les suivants).La force de Virtua Fighter réside dans sa technicité, du fait du nombre important de styles de combat. Les décors sont très moyens, mais comme je l'ai expliqué plus haut, il a fallu faire un choix pour que l'animation soit au top. En ce qui concerne l'ambiance, bien que les bruitages restent potables, ce sont surtout les musiques qui m'ont immergé dans le monde de Virtua Fighter. Parfaitement rythmées et stylisées "ambiance asiatique", je n'ai jamais compris pourquoi on a dit de ces dernières qu'elles étaient répétitives...
Virtua Fighter, un mythe "survivor"
Au fil des années, la série des Virtua Fighter n'a cessé d'évoluer, apportant de nouveaux personnages, de nouveaux coups et de nouveaux styles de combat. Lorsqu'on voit le fantastique VF4 (en attendant le VF5 certainement en développement depuis un moment dans les locaux de Sega Japon), on se dit que le chemin parcouru fut incroyable. Pourtant, il ne faut pas oublier que si la saga est ce qu'elle est actuellement, cela est du à sa genèse : Virtua Fighter premier du nom.Un titre phénoménal, prenant, vraiment moins lassant que les autres titres du même genre, et doté d'un gameplay révolutionnaire. Les enchaînements étaient coulés et puissants malgré les 3 boutons. Aujourd'hui, le soft est carrément dépassé techniquement, mais il ne faut pas s'arrêter à ce simple aspect ! Vous comprenez pourquoi maintenant, je fais attention comme à la prunelle de mes yeux à ce soft Saturn. L'adaptation arcade est quasiment sans défaut. Dans notre jargon, on dit d'un jeu de cet acabit, qu'il est culte tout simplement. FIGHT !
P.S : A noter qu'une version REMIX (améliorée au niveau des textures) est sortie plus tard pour contrer Tekken, plus beau visuellement parlant.
Verdict
8
Points forts
- Un jeu révolutionnaire à l'époque, et donc culte
- Un gameplay passionnant
- Une ambiance immersive
Points faibles
- Réalisation désuète
- VF2, VF3... et surtout VF4 existent :)
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