Test : Daytona USA: Championship Circuit Edition (Saturn)
En 1993, les habitués des salles obscures où régnait en maître la belle et intemporelle 2D découvrent les yeux médusés le premier jeu de course en 3D temps réel de l'histoire, Virtua-Racing, véritable bombe d'alors le jeu tournait sur un dérivé du System-32 auquel était adjoint un processeur graphique, le Fujitsu TGP, son nom : le Model-1. L'année suivante en pleine guerre dans les salles arcade avec Namco, Sega dévoile le Model-2, beaucoup plus puissant et capable d'afficher des graphismes cette fois-ci texturés d'une beauté renversante, un de ses plus charismatiques ambassadeur sera le tout nouveau jeu de course de la firme : Daytona USA.
Au tout début de sa carrière, la Saturn se verra offrir une adaptation du hit d'arcade, mais la conversion ne sera pas une réussite, car si la gameplay de l'arcade est bel et bien reproduit tout en étant confortablement assis dans son salon, la réalisation technique laissait à désirer, très en deçà de la borne et même de ce que pouvait produire la console de Sega capricieuse à programmer. Le clipping était affreusement présent, les textures médiocres et granuleuses, un vrai massacre visuel. Le véritable potentiel de la machine se révélera plus tard grâce à la réalisation d'un quasi copié/collé de la mouture arcade du fantastique Sega-Rally sur la console à l'anneau, notamment via un moteur graphique très performant, Overworks utilisera ce dernier afin de tenter de réparer l'erreur de l'AM2 en développant une sorte de Daytona USA Remix :
Daytona USA Championship Circuit Edition.
Une fois le CD-Rom dans la bête et celle-ci allumée, le menu qui accueille le joueur propose plusieurs choix:
-Arcade
-Time Attack
-2 Player Battle
-Records
-Option
Ce dernier permet de modifier certains aspects du soft, de la sensibilité du €œVolant€, en passant par le calibrage du mode Arcade, comprenant la longueur du parcours emprunté, son niveau de difficulté, d'activer ou pas le comparateur de temps, il en va de même pour le mode Time Attack en y ajoutant la possibilité d'apercevoir les voitures fantômes des meilleurs chronos. Ensuite apparaissent les classiques options concernant le son (BGM volume, test, etc.) et configuration du pad.
Le Records permet d'accéder aux résultats des modes Arcade et Time Attack et ce sur n'importe quel circuit.
Le 2 Player Battle est la réelle nouveauté de ce Daytona USA CCE, puisqu'il permet enfin à deux joueurs de s'affronter en écran splitté, il sera possible de choisir le nombre de tours, des handicaps de temps, et même d'activer ou pas l'option Car Boost permettant de " doper " la voiture la plus lente, des heures de plaisir à deux en perspective.
Le mode Time Attack propose de se battre contre le chronomètre et ainsi claquer les meilleurs temps, la possibilité est offerte de choisir un nombre limité de tours ou pas via le Free Run. Enfin le plus intéressant des choix en l'absence d'un mode Championnat est le classique mode Arcade qui permet au joueur d'affronter une horde de concurrents sur chacun des cinq circuits proposés, et oui cinq, deux de plus que sur le jeu d'origine.
Le joueur devra faire son choix cette fois-ci parmi huit véhicules survitaminés aux performances logiquement différentes (tenue de route, accélération, vitesse maxi), puis de choisir entre une boite de vitesse manuelle ou automatique, du grand classique quoi.
Le déroulement du jeu quant à lui reste le même, à savoir arriver au bout de la course choisie dans les temps, via le passage de checkpoints.
Daytona USA Remix ?
Comme précédemment évoqué le jeu possède cette fois-ci cinq circuits, les trois de la mouture arcade et deux spécialement crées pour la Saturn :
-Three Seven Speedway, la course pour les débutants, un anneau rapide dont la seule difficulté est le dernier virage en forme d'épingle sous le Sonic géant gravé dans la roche.
-National Park Speedway, un circuit jouxtant une fête foraine, sa grande roue et ses montagnes russes.
-Dinosaur Canyon, aux difficultés et passages variés, tunnel, chicane, épingle, et son arche de roche.
-See Side Galaxy, le parcours le plus technique et jouissif du titre, à cause de ses pièges liés aux panneaux de signalisation, ses ponts, et virages brusques.
-Desert City, un circuit sympathique le long d'une ligne de chemin de fer.
Techniquement, le titre est enfin à la hauteur du Model-2, juste un poil moins beau, le frame-rate est de 30 images/secondes, les graphismes sont bien plus beaux que lors du précédent portage, les décors comme les voitures plus détaillés, les textures plus jolies et stables, le clipping très atténué, quasi absent, toutefois l'animation du jeu en fait les frais et devient moins rapide que celle du précédent titre, on ne peut pas tout avoir.
Du côté des effets sonores, le joueur habitué de la première version du jeu ne sera pas perturbé, c'est par contre au niveau des musiques que la bas blesse, en effet le soft ne possède plus aucune des pistes d'origine, tous les morceaux ont été remixés pour un résultat mitigé au final...
Le design des voitures peut également surprendre, elles sont moins carrés que celles d'origines, plus racées mais selon moi également moins jolies bien que cela reste subjectif, sachez qu'un code permet d'obtenir la Hornet originale de la version arcade.
À l'instar de cette dernière, le jeu dispose de quatre vues différentes, qui possèdent chacune leurs avantages et inconvénients, une près de la piste, une autre dans le cockpit, une vue à l'arrière du véhicule et enfin la dernière vue, celle de dessus.
Toutefois, le plus décevant reste sans aucun doute la conduite, en effet à trop vouloir se concentrer sur la réalisation, Overworks semble avoir perdu de vue l'essence même du titre, à savoir le fun immédiat qu'il procurait de part sa conduite certes arcade mais pointue et sa maîtrise des dérapages notamment, qui sont ici bien plus délicats à sortir, une réelle déception, il faudra tout réapprendre mais même avec ça la conduite n'est plus aussi précise et intuitive.
La version Japonaise :
La version japonaise du jeu est sortie plusieurs mois après les occidentales, bien lui en a pris, car hormis l'affichage en 6O Hz, le jeu a subit de nombreuses améliorations, à commencer par son titre, Daytona USA: Circuit Edition, les musiques d'origine de la borne sont présentes en plus de celles de la version CCE, et deux nouvelles pistes font leur apparition une pour National Park Speedway, The noisy roars of wildness et une pour Desert City, Pouding Pavement, ensuite il est possible de parcourir les circuits à différents moments de la journée, de nuit par exemple, les textures semblent également un poil plus travaillées et cerise sur le gâteau, il est possible de jouer en réseau en reliant deux Saturn entres elles. Enfin une ultime version sortira aux USA et au Japon, la NetLink Edition permettant de s'affronter sur internet.
Jour de tonner ?
De tonner qui gronde presque, car en définitif, cette version de Daytona USA peu paraître inférieure à l'originale malgré toutes les nouveautés qu'elle apporte, comme sa réalisation supérieure, ses deux circuits supplémentaires son mode deux joueurs, elle perd en fun ce qu'elle gagne en esthétique, la conduite étant bien moins instinctive et précise que sur la galette aux graphismes pixélisés et pollués de clipping de la première version du jeu.
En fin de compte, à chacun de se faire sa propre opinion pad en main.
Verdict
Points forts
- La réalisation
- Le mode 2 joueurs
- Les circuits supplémentaires
Points faibles
- Les musiques
- La jouabilité
- La version Jap plus aboutie
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