Test : Burning Rangers (Saturn)

En 1998, le destin de la Saturn est déjà scellé. N'ayant pas été capable de faire un Sonic digne de ce nom, la Sonic Team aura malgré tout offert à la Saturn trois jeux cultes : Nights, Burning Rangers et la superbe compilation Sonic Jam. C'est justement de Burning Rangers dont je vais vous parler. Un jeu qui caractérise toute la folie de Sega à cette époque où tout semblait possible.

Angels with Burning Hearts

Les Burning Rangers sont des pompiers du futur. Dans un monde où les catastrophes sont toujours bien présentes, il nous fallait bien des pompiers de l'extrême pour les situations les plus difficiles. Et ça tombe bien, c'est exactement le boulot des Burning Rangers.

La Sonic Team propose au joueur de contrôler Shou ou Tillis dans des environnements entièrement en 3D. Les lieux, envahis par les flammes, devront être explorés afin de trouver des survivants. Car dans Burning Rangers, on ne tue pas les gens, on les sauve. À travers quatre grands niveaux, il faudra redoubler de vigilance pour arrêter les incendies et repérer les victimes, souvent bien cachées.

Véritable vitrine technologique de la Saturn, Burning Rangers se permet d'être l'un des jeux console les plus impressionnants de l'époque. Tous les effets spéciaux possibles et imaginables sont de la partie. Nights avait déjà mis une sacrée claque en 1996 il faut le dire, avec des graphismes magnifiques, de belles textures, des couleurs éclatantes et des effets 3D géniaux. Burning Rangers pousse la console encore plus loin, avec une utilisation du hardware bien particulière pour arriver au résultat souhaité.

Ainsi les flammes sont transparentes et parfaitement bien animées. L'eau amène des effets de distorsion saisissants. Plusieurs effets sont régulièrement cumulés pour un rendu immersif. Bien évidemment, on garde les limitations de la machine, avec un clipping bien présent et une résolution interne qui reste assez faible vu la quantité d'effets utilisés. On ne peut pas tout avoir.

Running at the speed of light ! Just do it ! Just Burning Rangers !

Le jeu est composé de trois grands niveaux dans lesquels on va sauver des victimes et éteindre les incendies. À cela s'ajoute un dernier grand niveau, pour le final, qui demande de l'attention et de la dextérité. Personne à sauver ici, mais le challenge est à la hauteur. Chaque niveau se termine par un gros boss, ces derniers sont bien réalisés, entièrement en 3D et s'affrontent dans des arènes.

La grande force du jeu vient de sa rejouabilité. Si le dernier niveau ne présente pas d'intérêt particulier en ce sens, les trois premiers eux seront à refaire afin de trouver les 36 personnes à sauver à chaque fois. Sachant que dans un run, on va trouver 10 à 15 personnes dans les stages 1 et 2, et 5 ou 6 dans le troisième, il y a de quoi faire !

Surtout que les stages ne se contentent pas d'être parcourus bêtement à l'identique : ils sont évolutifs. Chaque nouveau passage débloquera de nouvelles zones, le tout étant choisi aléatoirement. Un élément que l'on retrouvera plus tard dans Phantasy Star Online, d'ailleurs. Ainsi le jeu nous surprend régulièrement. Par exemple dans le premier stage, on commence toujours derrière une grande porte. Au bout de quelques passages dans ce niveau, la porte finira par être ouverte et donnera accès à une très grande zone à explorer, afin de trouver de nouvelles victimes.

Ces dernières sont également tirées au sort. Du coup trouver les victimes qu'il nous manque sera parfois long, mais heureusement un système de mot de passe permet de faire des instances bien précises des stages, et on peut en trouver sur internet. Ces mêmes mots de passe permettent de jouer avec d'autres membres de l'équipe, il n'y a rien à débloquer, mais c'est plutôt sympa tout de même. Après chaque mission, les personnes sauvées nous envoie des mails, avec parfois certains de ces mots de passe, ou des artworks. Plus amusant encore, il sera possible de sauver certaines personnes de l'équipe de développement, dont Yuji Naka.

L'architecture des niveaux est un gros point fort du titre, avec des environnements variés, connexes mais complexes à mémoriser, énormément de salles secrètes. Trouver les bons itinéraires afin d'atteindre les meilleures notes est une composante essentielle du jeu. Le système de scoring est d'ailleurs assez captivant car il pousse vraiment au run parfait, un peu comme dans Nights. Il faudra par exemple être toujours rapide car le feu peut se propager, et à chaque passage de la limite au dessus de 20%, des explosions incendiaires auront lieu. Elles sont difficiles à éviter, et diminuent la note finale.

I smile, for the people I need, every day and every night, I just smile...

Quelle semble loin cette époque où les génériques de jeux Sega nous faisaient sourire un peu naïvement. Burning Rangers est de ces jeux là, avec sa direction artistique soignée, ses séquences animées pour ponctuer les débuts et fin de missions, et ses trois thèmes chantés vraiment excellents. Le Sega Digital Studio était vraiment au top.

L'ambiance sonore était d'ailleurs très innovante, avec des communications radio en temps réel pendant les stages. Et la possibilité, à tout moment, de demander à Chris de nous diriger vers le bon chemin. Après s'être fait toucher par les flammes, on peut même dire que l'on va bien.

Tout cela pour dire que Burning Rangers fait partie de cette catégorie de jeux qui caractérisait bien la folie de Sega. Une époque où tout semblait possible, avec l'avènement de la 3D. Où les délires des développeurs les plus fous arrivaient à nous comme si c'était ça la norme. C'est durant cette époque là que l'on a pu parcourir des mondes à dos de dragon, voyager dans des rêves ou encore sauver des vies en tant que pompier du futur. Des thèmes, des idées, des délires que l'on pouvait exprimer car les moyens requis pour faire les jeux étaient bien différents de maintenant.

Si vous aimez la Saturn, vous ne pouvez pas passer à côté de Burning Rangers. Le titre de la Sonic Team est l'un des jeux les plus amusants et bluffants de la machine. Même si la résolution reste faible et que certains défauts graphiques sont bien visibles, le jeu affiche une quantité d'effets spéciaux renversante et immerge le joueur au cœur de l'action. Avec ses niveaux qui changent à chaque run, et toutes les victimes à sauver, le tout couplé à un système de notation, il y a de quoi faire dans Burning Rangers. On revient au jeu régulièrement, et le plaisir est toujours bien présent. Pour une fois qu'un jeu nous propose de sauver des vies, pourquoi ne pas tenter l'aventure ?

Verdict

9

Points forts

  • Techniquement réussi
  • Très bonne rejouabilité
  • L'immersion
  • On s'amuse

Points faibles

  • Quelques défauts visuels
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Saturn 9.6 5

Commentaires

Rage, 03 nov 2015 - 1:21
Wow wow!!! Superbe test pour un superbe jeu. Il fallait bien ça pour rendre compte au jeu Saturn le plus bluffant, enfin le jeu 32 bits je veux dire!!) Une claque vidéo ludique comme seul Sega savait faire à l' époque:na::love:.
Merci Cireza!!:good: