Test : Star Odyssey (Mega Drive)

Nous sommes en 2011 et la MegaDrive a accueilli cette année un nouveau RPG : Star Odyssey. Cependant, "nouveau" RPG n'est pas le terme approprié. Star Odyssey est en réalité la version localisée d'un jeu jamais sorti hors du Japon : Blue Almanac. Et ce jeu date de 1991, ce qui nous amène dans la première phase de la longue vie de la MegaDrive. Préparez-vous pour une expérience 100% old-school !

Star Odyssey, le RPG MegaDrive qui a voyagé dans le temps

Sortez la télé cathodique et rebranchez votre combo MegaDrive/Mega-CD/32X (ça en jette tout de suite plus). Si vous n'avez pas assez de prises pour les trois transfos, la MegaDrive seule fera l'affaire. Sortie de son beau boîtier, la cartouche n'a plus qu'à être insérée dans la console et le voyage dans l'espace peut commencer.

Star Odyssey, comme son nom le suggère, est un RPG se déroulant dans un univers de science-fiction, peut-être inspiré en partie par le succès des Phantasy Star de l'époque. Tout démarre par le témoignage d'un marchand nommé Yan qui était stationné près de la planète Aury afin de voir éclore les Starseeds, des plantes qui quittent l'atmosphère de la planète et se propagent dans toute la galaxie. Tandis qu'il admirait le spectacle, Yan apperçoit un vaisseau Terrian (en recherche d'une planète à coloniser) poursuivi et abattu par des vaisseaux Radanians. Ce vaisseau Terrian n'est autre que le Blue Almanac. Il s'avérait qu'en fait ce vaisseau avait découvert beaucoup d'informations lors de leur recherche...

L'aventure démarre 16 ans plus tard sur Delta, une planète Terrian. On y incarne Toby, qui va bientôt devoir partir explorer le monde, suivant les conseils de son père. Mais au moment d'embarquer dans le vaisseau, une voix arrive jusqu'à lui et lui dit de ne pas monter car le vaisseau va exploser. Évitant la catastrophe de justesse, Toby décide de partir à la recherche de cette mystérieuse femme et tentera d'empêcher une guerre inter-galactique, rien que ça !

Lorsque l'on commence à jouer à Star Odyssey, on comprend très vite la richesse de l'univers et de l'histoire. Il s'agit de quelque chose de peu commun pour l'époque. Tous les personnages et lieux sont très travaillés. Les diverses planètes et races, la façon dont le monde fonctionne, les gouvernements, ou encore la faune et la flore : ces éléments décrivent un univers cohérent et suffisamment riche pour faire un bon roman ou film.

Le jeu a donc un axe "scénario" très développé, amenant à devoir beaucoup discuter avec les PNJ, écouter attentivement ce qu'ils disent, et aussi à pas mal tourner en rond par moments. La première moitié du jeu est d'ailleurs constituée en très grande partie de villes. La progression du jeu, malgré ce que l'on peut penser, est très linéaire. Le joueur voyagera d'une planète à une autre sans jamais pouvoir faire demi-tour, l'aventure se bouclant en une petite vingtaine d'heures, ce qui est plutôt dans la moyenne des jeux de l'époque.

Il y aura également un nombre conséquent de personnages qui rejoindront l'équipe, avec une bonne variété de races représentées, chacune ayant ses forces et ses faiblesses. Au passage je précise que tout n'est pas spoilé par le livret, c'est toujours agréable de découvrir de nouvelles choses auxquelles on ne s'attendait pas !

Grind or die !

Qui dit jeu vieux de 20 ans, dit gameplay d'époque. En cela Star Odyssey ne surprendra personne : c'est un RPG basé sur des combats aléatoires avec des donjons bêtes et méchants. Cependant la fréquence des combats, elle, risque de surprendre : on a rarement vu un jeu avec autant de combats. Sur ce point, Phantasy Star II et III sont ridicules comparé à Star Odyssey. Heureusement le rythme des joutes est ajustable : on peut couper les animations et réduire considérablement le temps d'affichage des messages.

Si le jeu propose une vue de dessus très classique pour l'époque, les combats ont une vue de côté, façon Final Fantasy. C'est quelque chose de rare sur MegaDrive. Les affrontements opposent jusqu'à trois personnages à trois ennemis, sauf si l'on se fait prendre en sandwich, auquel cas il faudra gérer alternativement les deux combats (en pensant à alterner la position de l'équipe).

L'ensemble se joue au tour par tour avec des actions classiques : attaquer, lancer un sort, utiliser un objet ou encore protéger un allié, très utile pour monter les nouveaux personnages qui démarrent systématiquement au niveau 1 (typiquement old-school). Dans le même genre, on ne peut pas récupérer un personnage si on est déjà trois dans l'équipe : il va y avoir quelques aller-retours qui vont faire rager !

Le système de magie est intéressant : on peut créer son sort en combinant un maximum de trois élements parmi quatre. Les combinaisons sont indiquées dans le manuel du jeu. On appréciera que tous ces éléments soient dignes d'intérêt (surtout tard dans le jeu), évitant de justesse que les combats ne deviennent une vraie plaie à cause de leur trop grande fréquence. Un sort permettra de les réduire plus tard dans le jeu.

Autre particularité : les ennemis évoluent avec le niveau de l'équipe. Au cours de l'exploration, il ne sera pas rare de prendre un niveau et de se retrouver contre des ennemis soudainement plus puissants/nombreux. Autant dire que ça fait mal. La mort ne provoque pas un Game Over fort heureusement, du coup l'exploration se transformera souvent en mission suicide où l'on essaye d'aller le plus loin possible, quitte à mourir et revenir au dernier hopital avec moitié moins d'argent.

SPEEDSHOCK, SOUNDSHOCK, VISUALSHOCK ?

Si Star Odyssey brille par son histoire, on n'en dira pas autant de sa réalisation. Le jeu n'est pas bugué (on peut surement remercier la SFT pour ça), mais il n'est pas franchement beau. Il faut dire que 1991 a été une année charnière pour la console, car c'est un peu après cette année là qu'elle est passée en mode Super Sayan 3 avec notamment ses premiers jeux réellement impressionnants (Sonic, Rocket Knight Adventure etc...). Du coup Star Odyssey n'a pas profité de cette magie là, et reste indiscutablement ancré dans cette génération de premiers jeux un peu vilains. Cela n'empêche pas au titre d'avoir ses moments de gloire, notamment les phases de voyage entre planètes, toujours fort bien réalisées, suivies d'un passage de narration qui renforce l'immersion, un peu à la façon de Phantasy Star II.

Les combats sont dynamiques et animés (avec un nombre absurde de scrollings), les sprites sont assez gros (mais pas très beaux). Il y a aussi pas mal de palette swapping pour les monstres, pratique assez répandue à l'époque pour des raisons de gain de mémoire. Les cartes sont dans une 2D assez sommaire mais qui fait le travail, par contre énormément d'écrans sont réutilisés notamment pour les grottes et sous-sols, ce qui peut désorienter parfois. On évite quand même des labyrinthes atroces du type Phantasy Star II et III, ouf !

La bande-son est convenable, même si les thèmes des villes tapent un peu sur le système vu qu'on les écoute de longs moments en boucle. On notera quelques digit-vocales dans les combats, par exemple si l'on protège ses alliés. Sympa.

Super Fighter Team For The Win !

Nous savons désormais que Star Odyssey est un RPG sympathique pour l'époque. Nous saluerons le travail de SFT quant à la localisation et l'édition du jeu. Tout d'abord la traduction du jeu : à l'époque une traduction anglaise avait été faite, mais le projet avait été abandonné. SFT a récupéré le texte d'époque en l'améliorant et le corrigeant, tout en effectuant des ajustements sur le jeu en lui-même, principalement de la correction de bugs. Tout cela a bien évidemment été fait avec l'accord des développeurs d'origine : Kondasha/Hot-B Co. (qui n'auront pas marqué les esprits au passage).

À cela s'ajoute le packaging : la boîte a un format très proche des boîtes MegaDrive, la cartouche est impeccable avec un autocollant très réussi, la jaquette est également soignée et prend quelques libertés (elle ne respecte pas le design habituel). Enfin le manuel est intégralement en couleur et contient de nombreuses informations très utiles à l'aventure. Il n'y a donc rien à redire sur la qualité finale du produit.

Ceux en qui la flamme de la MegaDrive brille encore peuvent se laisser tenter par Star Odyssey, à condition bien sûr d'aimer les RPG à l'ancienne. Car sous son packaging flambant neuf, c'est bien un jeu vieux de 20 ans qui se livre à nous (avec tout de même quelques ajustements). Fort d'un univers riche et d'un scénario à rebondissements, Star Odyssey se montrera impitoyable envers ceux qui ne sont pas restés un peu coincés dans cet âge d'or du jeu-vidéo. S'il n'aura pas énormément manqué aux ludothèques européennes et américaines de la MegaDrive à l'époque, il n'en demeure pas moins que Star Odyssey est un RPG classique de plus pour la console, domaine dans lequel elle n'est pas forcément la plus garnie. Avis aux amateurs !

Verdict

7

Points forts

  • Univers, scénario et personnages travaillés
  • Système de combat
  • Narration et immersion réussies

Points faibles

  • Trop de combats
  • On tourne un peu en rond parfois
  • Des allers-retours pour les nouveaux persos

Commentaires

Cool Cireza je viens de lire ton tests donc j'en conclue que tu as bouclé le jeu. Je me retrouve dans ce que tu dis, cet acharnement des combats et la difficulté lorsque tu monte de niveau, mon dieu c'est l'horreur ^^. En tous cas je suis pas forcément fan des vieux RPG mais comme celui-ci est riche et varié j'en suis tomber amoureux :love:
Si tu le cherches sur ebay ou ailleurs, il est évident que des voleurs auront réservé des exemplaires pour les revendre ensuite...
pixeldream, 30 nov 2011 - 2:49
Merci pour le test voila un titre qui donne envie pour les vieux briscards en somme :good:
Kami D, 01 déc 2011 - 10:41
Merci pour le test mais faut-il pouvoir acheter le jeu et c'est mort maintenant. Je peux toujours avoir la version japonaise d'origine.
Merci pour ce test, je n'ai pas encore reçu mon exemplaire mais ça ne devrait pas tarder (depuis le temps que je l'ai réservé ...). Impatient de m'y mettre, ne l'ayant jamais fait à l'époque.