Test : Vanquish (Playstation 3)


Vanquish
Vanquish
Action
Quatrième et dernier jeu fruit de la collaboration entre Sega et le studio de l'excellence, PlatinumGames, Vanquish voit le directeur Shinji Mikami entrer en scène pour nous présenter enfin sa vision de l'après Capcom. Après Hideki Kamiya qui a dépoussiéré le beat them all avec sa merveilleuse Bayonetta, Mikami attaque de front les lourdauds de Gears of War avec le Third Person Shooter le plus nerveux de cette génération.

Pitch de série Z

Dans un futur plus ou moins proche, la Terre est surpeuplée. Les crises et les conflits se multiplient. Pour s'en sortir, l'Amérique a toujours de bonnes idées et décide de créer une station orbitale qui représente la dernière chance énergétique pour l'Humanité. Sauf que la Russie est sacrément instable (un peu comme aujourd'hui), et une faction de son armée, l'Ordre de l'Etoile, mène un coup d'État réussi. Dirigé entre autres par Victor Zaitsev, cette faction ne tarde pas à s'emparer de la station et à la convertir en arme dans le but d'intimider les États-Unis. Leur premier acte est d'utiliser cette arme sur San Francisco puis de demander la reddition immédiate de l'ensemble du pays. Si cette demande n'est pas acceptée dans les 10 heures, ce sera au tour de New York de disparaître de la surface du Globe.

La Présidente des USA n'est pas du genre à se laisser intimider et envoie ses troupes d'élite, avec à sa tête le Colonel Burns, pour reprendre le contrôle de la station. Le joueur prendra en main le destin de Sam Gideon qui accompagne aussi la mission. Ce chercheur de la DARPA est venu tester les capacités de la nouvelle Armure à Réaction Surdéveloppée, qui est d'une grande importance pour la défense des États-Unis. Il est aussi venu libérer secrètement un autre membre de la DARPA, le Docteur Candide. Cette histoire dérisoire se dévoilera au fur à mesure de l'aventure avec quelques cinématiques assez discrètes. Après l'introduction spectaculaire qui pose les bases de cette aventure, le joueur sera avant tout plongé dans de l'action sans aucun temps mort et dans un TPS pas tout à fait comme les autres.

Third Person Shooter aux amphétamines

Vanquish se présente à première vue comme un jeu d'action à la 3e personne assez habituel. Ce genre est d'ailleurs tellement coutumier sur cette génération que Mikami devait avoir quelques bonnes idées pour se lancer dans un projet comme celui-ci. Pourtant, Vanquish ne change pas les codes du genre. Le système de couverture classique est repris et grâce à une action contextuelle on pourra s'abriter pour éviter le feu fourni des nombreux ennemis. Petite nouveauté qui a la classe, Sam pourra dans cette position se griller une clope et jeter le mégot qui distraira l'I.A. pas fameuse du jeu. Hormis ce point précis, il est bien sûr possible de sortir rapidement de sa couverture pour tirer sans trop se découvrir. On pourra aussi se déplacer tout le long d'un muret et en sortir rapidement en faisant une roulade de côté. Que du très connu. Il faudra vraiment faire attention à ne pas se retrouver trop longtemps sous le feu ennemi car malgré ses capacités, l'armure ARS n'est pas un gage total de survie.

Au niveau de l'armement, Vanquish fait aussi dans le classique. Le joueur retrouvera un bon vieux fusil d'assaut, à la bonne fréquence de tir mais aux dégâts limités. La mitrailleuse lourde ou le fusil à pompe manquent de munitions mais désagrègent une ligne ennemie en quelques tirs. Mais leur portée est courte. On pourra aussi se faire plaisir en snipant à la volée (très efficace) ou utiliser le lance-disques pour démembrer les mini boss en commençant par les jambes et en terminant par la tête. Un pur régal. Pour rendre les joutes plus aisées, il est conseillé d'améliorer ses armes et donc de conserver les 3 mêmes, que l'on peut switcher via la croix directionnelle. Le système de progression des armes (en puissance et munitions) est très simple. Quand son arme est pleine, il suffit de ramasser le même type d'arme pour la booster. De même, quelques items d'améliorations de couleur verte seront lâchés par les ennemis et augmentent la qualité de son arme même quand elle n'est pas pleine. En progressant, on arrive assez vite à se constituer un arsenal très performant. Cependant, quand le joueur meurt, les armes rétrogradent et c'est donc le seul frein qui pourra vous empêcher de vous sentir surpuissant !

À ce stade, vous vous dîtes sans doute que tout ceci est sympathique, et assez classique, mais en quoi Vanquish est un TPS pas comme les autres ? Tout repose en fait sur les capacités exceptionnelles de l'armure ARS de Sam. Là où les TPS réalisés par la plupart des studios occidentaux, nous proposent des héros lourds qui peinent à avancer, Vanquish sort son turbo et shoot dans une furie d'action. L'ARS permet tout d'abord d'accélérer. Sam se met sur les genoux et même sur le dos quand il est équipé d'une arme lourde, et glissent à une vitesse folle. Il faut voir les étincelles laissées sur son passage pour comprendre la beauté de cette action. L'armure le protège aussi automatiquement quand il est en grand danger. Le temps se ralentit alors et laisse la possibilité de se défendre en évitant les balles, ou dans un cas critique de se trouver une couverture. Le joueur peut aussi choisir d'activer manuellement ce bullet time. En position de tir, une simple esquive de côté permettra de lancer ce mode RS et de viser avec plus de précision. Il existe bien sûr une contrepartie à ces actions qui fait tout le sel du gameplay de Vanquish. L'ARS peut se retrouver en surchauffe. Il s'agira donc pour le joueur de bien jongler avec les capacités de l'armure sans se mettre trop en danger. Car quand l'armure faiblit, quelques tirs pourront suffire pour vous faire trépasser. Il est aussi possible d'effectuer des attaques dévastatrices au corps à corps, mais qui mettent énormément l'ARS à contribution, à tel point qu'il est impossible d'en abuser. PlatinumGames a vraiment parfaitement pensé son jeu puisque le sentiment de puissance est réelle. Mais il faudra tout de même se démener et apprendre toutes les routines de gameplay pour s'en sortir ... avec classe qui plus est.

Le Japon muscle son jeu

Ces dernières années, les développeurs japonais ont souvent été attaqués pour leur retard technologique sur l'Occident. Même si c'est souvent justifié, ça fait déjà quelque temps, qu'avec de l'apprentissage, les meilleurs studios commencent à dompter les entrailles des consoles HD. D'ailleurs, même si Bayonetta n'était pas totalement irréprochable, PlatinumGames avait déjà démontré qu'il maîtrisait son sujet, notamment sur Xbox 360.

Vanquish ne fait que confirmer que le Japon est prêt à mener une belle contre-attaque sur les dernières années de cette génération. Car oui, la production de Mikami impressionne. Si le level design n'est pas vraiment ouvert et reste une succession de couloirs plus ou moins larges, il n'empêche que le rendu global est digne des meilleurs jeux de cette génération. La station spatiale, qui abrite en fait une population gigantesque, nous laisse admirer des arrière-plans vivants et souvent bluffants. Il suffit aussi d'admirer les détails de l'armure de Sam sous toutes les coutures pour être subjugué. Les changements d'armes s'effectuent avec un morphing en temps réel aussi impressionnant. Le grain de l'image a aussi un effet particulier, et la lumière artificielle de la station confère une ambiance à Vanquish qui la rend visuellement unique. On peut ajouter que les cuts scenes sont totalement maîtrisées aussi bien techniquement, que dans leur mise en scène. Quant aux effets spéciaux, il suffit de les admirer en mode Bullet Time pour se lever et applaudir. Le constat est donc quasi idyllique car Vanquish tourne à 60 images/seconde et le tout sans quasiment aucun ralentissement.

Côté design, Vanquish divisera avec ses personnages ricains caricaturaux, et ses ennemis redondants pas spécialement inspirés. Le cadre choisi de la station spatiale a pour conséquence que le jeu est globalement toujours "métallique" et assez monotone. Un peu de verdure fera tout de même son apparition à un moment précis du jeu, ce qui laisse espérer plus de variété. Sans trop spoiler, cet hymne à la nature ne sera qu'un intermède très court de quelques missions. Pour résumer, si vous avez suivi la communication autour du jeu, vous ne devriez pas être très surpris par ce qu'il propose dans sa version finale ...

Une jouissance trop courte

On en arrive au point sensible de la durée de vie. Le sujet a fâché l'opinion avant même que le jeu ne sorte. Au final, il est impossible de dire que la controverse n'est pas un minimum justifiée, même si dans un jeu tout ne se résume pas à ça. Soyons justes. Vanquish se boucle en moins de 7 heures en mode Normal et il dure un peu plus dans les difficultés supérieures car quelques passages face à des boss sont quand même bien corsés. Il reste alors à Vanquish une grosse partie Scoring pour ses fans, et quelques trophées bien sentis qui poussent à se refaire quelques missions dans des conditions différentes. Si vous avez joué à la seconde démo japonaise, vous avez découvert en avant première le mode Défi. Il s'agit ici de se jouer une scène de chaque acte dans des conditions particulières de difficulté. Au niveau du contenu, Vanquish n'offrira rien de plus.

En regardant dans le rétro, on se souviendra que Shinji Mikami avait révolutionné la durée de vie du jeu d'action avec son Resident Evil 4. On en demandait peut être pas autant avec Vanquish mais une deuxième partie d'aventure plus surprenante n'aurait pas été de refus. Contrairement à Bayonetta, Vanquish se montre clairement moins généreux. Il n'est pas ici question de durée de vie mais la fin arrive finalement assez vite. Le générique de fin défile et les dernières missions n'ont pas constitué une vraie apothéose. Vanquish reste un jeu d'action fantastique mais Mikami ne s'est pas totalement lâché. Il reste ce petit sentiment d'inachevé car Vanquish avait presque tout pour être le meilleur shooter de cette génération.

Il ne faut pas faire la fine bouche. Vanquish est un jeu qui mérite incontestablement d'être joué, pour quiconque recherche sa dose d'action (et seulement ça). Son dynamisme inégalé met un coup de vieux magistral à n'importe quel TPS sorti ces dernières années. Et ils sont nombreux. Avec un tel écrin, il était assez normal d'espérer une aventure plus longue et surtout plus généreuse pour ses ennemis, situations et environnements. Mikami n'est pas allé totalement au bout de son concept. Il nous reste un jeu exceptionnel sur de nombreux points mais qui aurait pu/du être l'un des jeux majeurs de cette génération.

Verdict

7

Points forts

  • Réalisation magistrale
  • Fluidité impeccable
  • Les possibilités de l'ARS
  • Les nombreux challenges

Points faibles

  • Campagne vite bouclée
  • Moins généreux que Bayonetta
  • Environnements peu variés
  • Un léger sentiment d'inachevé
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Playstation 3 9.0 4

Commentaires

J'ai pas encore fini le jeu mais je suis plutot d'accord avec ton test. Il manque un truc pour en faire un hit. Et c'est pas le multi Yohko:smileWink:
7 heures c'est court en normal, surtout pour un jeu qui se concentre sur un mode solo... c'est dommage...
Quoi qu'il en soit, impatient de m'y plonger.
Merci pour le test.
Au faites, y a t il une différence avec la version 360 ???
yosh, je reviens poster après des mois sans le faire.
Mais j'étais là . :content2:
Un peu dur la note tout de même.
Il perds énormément pour deux choses selon moi : la durée de vie et absence de multi et de coop (local ou online).
Voire du coop entre sam et burns, ça aurait pu le faire, Mikami-San.
Mais attention pour la durée de vie, en relax auto j'ai mis 4h, je pense pas faire plus dans le mode normal et un pote a mis 4h en normal.
Sinon très bon test. ^^ et merci à platinum games d'avoir fait enfin un jeu d'action japonais vraiment bon.
Bon test qui fait bien état de la physionomie du titre.

P.S: Par contre vous avez adopté le barème Gamekult? Ça note sec depuis quelque temps. (6 au sonic 4, 7 à Vanquish). Bon c'est une constatation mais pas un reproche, dans le fond osef. :wink:
j'ai mis 5h37 en normal, et je ne suis pas une lumière. ptdr
En tout cas merci pour ce test. :smile: