Test : X-Men vs. Street Fighter (Saturn)

On se souviendra de l'époque de la Saturn comme étant une époque où Capcom produisait ses meilleurs titres 2D en arcade. Les Street Fighter Alpha, les jeux Marvel et X-men, les Darkstalkers, les Megaman... La 2D était somptueuse à cette période et les titres tous meilleurs les uns que les autres. Après nous avoir gratifié de titres aussi bons que Street Fighter Alpha 2 ou X-Men Children of the Atom, l'inévitable devait arriver : c'est ainsi que les cross-over Capcom sont nés, par la création de X-Men vs Street Fighter...

Le début d'un mythe

Si X-Men vs Street Fighter est le premier cross-over à voir le jour, on ne sera pas étonné que la recette soit reprise tant de fois par la suite. Et pour preuve, ce premier titre est resté dans les mémoires comme étant un incontournable.

Sorti donc en 1997 seulement au Japon dans une belle boîte cartonnée avec la RAM de 4 Mb qui va donner son potentiel explosif au jeu, X-Men vs Street Fighter est certainement le cross-over par excellence de la console, qui nous le restitue une fois encore dans une version parfaitement identique à l'arcade.

Ryu versus Cyclops

L'écran titre où Ryu et Cyclops se serrent la main veut tout dire. On va avoir droit à un roster de qualité. Mais avant d'aller plus loin, appuyons sur Start comme nous le demande si gentiment le titre. Arcade mode, Versus mode et Option mode. On peut dire que Capcom a fait le strict minimum sur ce coup. Passons cette petite déception et lançons nous afin de découvrir le roster.

Ce sont au total 16 personnages qui nous attendent, 8 chez Street Fighter et 8 chez X-men. N'oublions pas non plus que Gouki s'est glissé tout en haut de l'écran de sélection, il faut appuyer sur haut pour le dévoiler. On retrouve donc Ryu et Ken, Chun-li, Gouki, Zangief, Dhalsim, Cammy, Charlie et Vega du côté de Capcom. Pour ce qui est des X-Men, nous avons Cyclops, Wolverine, Gambit, Rogue, Storm, Magneto, Juggernaut et Sabretooth.

Autant le dire très simplement : ce roster respire le bon gôut. Les personnages ont été choisis avec soin, nous donner accès à Magneto et Juggernaut qui malheureusement n'étaient pas jouables dans X-Men Children of the Atom est fort sympathique, on retrouver aussi des groupes qui font plaisir à voir : le duo Ryu et Ken, Cammy/Charlie/Vega qui sont plus où moins liés, Zangief et Dhalsim (un grand classique !), l'incontournable Gouki, Gambit et Rogue, Magneto et Juggernaut, Cyclops et Wolverine etc... L'ensemble donne envie de jouer, d'autant plus que les persos sont tous très complets et jouables.

New Gameplay

On avait vu les prémices du system de combo aérien dans X-Men Children of the Atom. On le retrouve donc ici dans une version très améliorée. On peut désormais envoyer l'adversaire en l'air pour le repêcher d'attaques à la puissance croissante tout en terminant par exemple par une attaque spéciale. Malheureusement le système n'est pas parfait car il existe pas mal d'abus qui donnent lieu à des combos infinis. Mais si on évite de s'en servir, le titre est excellent et très fun.

Les attaques spéciales ont été simplifiées puisque maintenant il suffit d'un quart de cercle avec deux boutons de poings ou pieds pour les faire (ainsi on utilise les gâchettes de la manette, cette dernière étant optimale pour les jeux Capcom). Enfin une attaque combinée à deux est disponible et consomme deux levels. Pour la faire : un quart de cercle avant avec poing et pied forts en même temps. Simple comme bonjour.

La reine de la 2D

Quand on voit le résultat visuel devant soi, cela a tout de même de quoi impressionner. Le jeu est fluide, les sprites sont gigantesques (Juggernaut, Zangief) et les effets sont incroyablement nombreux et grands. C'est un déluge d'effets spéciaux franchement incroyable. On sent que la cartouche de RAM a offert quelques possibilités en plus, d'ailleurs impossible de jouer sans !

Du côté des musiques on trouve des thèmes vraiment très réussis, des remix d'anciens morceaux. Certaines musiques sont incroyablement nostalgiques, et mélodiquement les morceaux sont d'une richesse impressionnante. Les compositions n'ont rien de symphonique, mais il y a un talent mélodique derrière qui amène à des thèmes vraiment excellents, très orientés jazz. Par exemple le thème de Ryu est un remix du bien connu thème de SF2, et il est beau à en pleurer, il en est de même du thème de Ken.

Play together

Si le contenu est relativement chiche, il est évident que l'on ne se lassera pas de ce titre. Le gameplay est fou furieux, enragé. On se retrouve propulsé dans des joutes au dynamisme rarement atteint, et à l'époque, c'est la première fois que l'on voit ça. Le jeu regorge de subtilités qui plus est. Pour en citer deux : si on fait une attaque combinée avec Ryu et Ken, alors Ken fera un gigantesque Hadoken (mais pas avec les autres personnages). Rogue peut absorber les pouvoirs de l'ennemi et reproduire une de ses attaques. S'il s'agit systématiquement d'un coup spécial, pour Gouki c'est différent car elle apprend à faire le Shun-Goku-Satsu (à savoir son combo de level 3 devenu culte).

X-Men versus Street Fighter est un titre incontournable de la Saturn. Vendu avec la RAM il inaugurait le début d'une grande série de cross-over. Il restera culte comme ayant été le premier jeu du genre, et comme ayant été le jeu où Ryu et Ken faisaient leur Shinku-Hadoken côte à côte, où les deux héros ayant combattu ensemble devaient s'affronter à la fin du jeu. Le contenu est ultra réduit, mais on peut quand même jouer seul ou à deux, et là tout est dit. Sa réalisation quant à elle est ce qui se fait de mieux en la matière sur Saturn. Un jeu qu'on ne se lasse jamais de remettre dans sa console pour quelques séances de combats et de combos enragés.