Test : Sword of Sodan (Mega Drive)
Il y a des jours comme ça où on se demande ce que l'on a fait de mal dans une vie antérieure pour mériter un sort si peu enviable. On se lève avec un mal de crâne épouvantable, de fortes nausées et on peine à se souvenir de la veille. Soirée certainement arrosée au whisky ou mélanges en tout genre, excursions multiples sur la cuvette des toilettes, tous les symptômes d'une bonne cuite sont réunis et pourtant pas une goutte d'alcool n'a coulé. Ce n'est qu'après quelques heures que l'horreur refait surface, l'éclatante vérité mise à nue, une honte féroce d'avoir commis l'impardonnable, le sentiment d'avoir perdu le peu de fierté qu'il nous restait: jouer toute une nuit à Sword Of Sodan.
Sword Of Sodom
Merci à notre ami forumeur qui m'a soufflé ce jeu de mot, car il était très près de la vérité. Si devoir acheter ce jeu d'Electronic Arts lors de sa sortie en magasin pouvait laisser cette amère impression de s'être fait introduire cette cartouche par des voies peu descriptibles ici sans choquer les plus jeunes, l'acheter à 2 euros en brocante n'améliore malheureusement pas le sort qui nous attend en y jouant.
À l'origine édité sur Amiga deux années plus tôt, ce n'est qu'en 1990 qu'Electronic Arts décide de nous offrir ce pur chef d'oeuvre. Le scénario y est assez minimaliste, vous êtes un guerrier ou une guerrière qui doit sauver le royaume des forces du mal.
Dès l'écran titre vous aurez la possibilité de paramétrer le nombre de vies de votre personnage, ainsi que le niveau de difficulté. Autant le dire tout de suite, même en Easy le jeu est totalement infaisable, mais nous y reviendrons.
Vient ensuite le choix de son guerrier: un homme ou une femme. Dans l'absolu aucune différence si ce n'est le sprite du personnage lui-même. D'un côté un mec avec une cape ridicule qui semble avoir un torticolis sévère, ou un objet coincé dans le bas du dos, ou une donzelle pas franchement belle. Qu'importe les deux ont la même énergie, même force, même agilité, bref ils sont identiques.
Un parchemin vous explique le pourquoi de votre quête ridicule, et une main sur une carte vous indique vous devez traverser successivement des champs, une ville, un cimetière, pour enfin atteindre le château où se cache le méchant sorcier.
Un jeu totalement Aware
Notre ami JCVD serait fier de ce jeu, n'en doutons pas. Alors qu'à sa sortie nous avions déjà droit à des jeux comme Golden Axe, Sword of Sodan revient plusieurs années en arrière pour nous proposer un gameplay poussif.
Dès les premières secondes de jeu, une boule au ventre se forme, les yeux deviennent rouge, les larmes sont prêtes à déferler, la nausée monte. On se dit que la soirée va être longue, très longue.
Sur un scrolling horizontal à l'ancienne, c'est à dire sans possibilité de monter ou descendre sur l'écran, et donc avec uniquement la faculté d'aller à droite et à gauche (à la manière d'un Kung Fu ou Dragon Ninja si vous préférez).
Un bouton sert à donner un coup d'épée, et l'autre à sauter. Vous ne pouvez pas frapper en sautant, ni vous protéger, mais si vous appuyez sur haut ou bas, votre épée aura une inclinaison différente. Voilà on a fait le tour des coups disponibles. Aucun combo dévastateur, aucune parade possible, pire encore pour pouvoir se retourner il faut appuyer sur la direction opposée en frappant !!! Le personnage tourne alors sur lui même dans un mouvement extrêmement lent et périlleux. Si ça vous amuse vous pouvez donc faire tout le jeu en Moonwalk vu que votre personnage ne tournera jamais d'initiative, même si des ennemis sont dans son dos.
Viennent alors les premières hordes d'ennemis et le constat reste des plus navrant. Lancier, Géant en armure, ou Zombie il ne doit pas y avoir plus de 5 catégories d'ennemis différents. Pas vraiment de boss non plus, il faut juste aller jusqu'à la fin du niveau pour passer au suivant. Seul le dernier boss est réellement présent, et comme nous le verrons un peu plus bas, il est strictement impossible à battre dans des conditions normales de jeu.
Pour en revenir au gameplay, vous allez vite vous rendre compte que le jeu est abominablement difficile. Ne pouvant esquiver les coups votre barre d'énergie présente sur la gauche diminue à vitesse grand V. Pour chaque ennemi il faut trouver la bonne méthode ceux ci avançant sans s'arrêter jusqu'à vous, même si vous les harcelez de coups d'épée. Vu que leurs lances ou épées sont plus longues que la vôtre, c'est un véritable défi de tuer vos ennemis sans vous faire toucher.
Ma technique est la suivante: sauter pour être sur eux (et c'est au propre comme au figuré car il faut être quasiment sur le sprite adverse), et frapper. Leur lance vous passe à travers le corps sans vous toucher et vous pouvez les frapper. Cette technique ne marche pas sur les géants sur lesquels il faut donner un coup d'épée par le haut à une distance précise impossible à déterminer, et attendre de les voir à genoux, pour reculer et les décapiter. Le pire étant sans doute les zombies qui une fois morts vous envoient des "étoiles" qu'il faut éviter en sautant.
La gestion des collisions étant une catastrophe sans nom, je vous laisse imaginer le calvaire lorsque les ennemis arrivent par derrière et devant simultanément, que se retourner est une épreuve de force ou que des lances jaillissent du sol pour vous tuer.
Que dire du niveau 3 dans lequel il ne faut pas tomber dans des trous qui sont invisibles... Si si, c'est possible. À l'écran aucun trou, du sol bien dur, vous avancez, et hop, vous tombez dans les abîmes !! Il faut donc tenter de connaître par coeur l'emplacement de ces trous par rapport aux décors, mais vu qu'ils sont tous laids et identiques, c'est impossible. Sans compter les ennemis qui avancent et s'arrêtent devant le trou "virtuel" et frappent dans le vide. Vous sautez, mais vous êtes touché par l'ennemi et donc tombez dans le trou... La bonne blague...
Si comme moi pour tenter de voir le bout de cette aventure vous aurez recours à toutes les astuces possibles (saut de niveau, manette automatique, etc...), vous arrivez au dernier boss, et là vous n'êtes pas au bout de vos surprises. Celui-ci vous envoie des boules de feu, impossibles à éviter en se baissant, impossible à sauter au dessus, et vu qu'on n'a pas de bouton de garde, on encaisse tout. Comment le battre ? Utilisez les potions ou broyez votre cartouche, au moins il ne fera plus de mal à personne....
Car voilà le seul point "original" du jeu, la faculté de ramasser jusque 4 fioles de couleurs différentes, qui en appuyant sur Start, peuvent être combinés et donner des résultats différents. Certaines combinaisons ne servent à rien mais d'autres ont la faculté de vous faire passer au niveau suivant (4 fioles blanches), ou de faire un bouclier sur votre personnage le rendant invincible quelques secondes. C'est là le seul moyen d'espérer battre le dernier boss, mais faut-il avant cela traverser les niveaux et trouver les bonnes couleurs... Bref, c'est pas gagné.
S.O.S
Sword Of Sodan est un véritable sponsor pour le suicide, un appel au secours désespéré pour sortir de cette abîme de laideur. Car Electronic Arts a réussi le pari incroyable de rendre le jeu beaucoup plus laid que sa version Amiga sortie en 1988.
Avec ses couleurs fades, ses décors sans aucun scrolling parallèle, ses 6 sprites différents qui se battent en duel, et ce charisme repoussant, je crois qu'il est difficile de trouver plus laid sur MegaDrive, et pourtant ce n'est pas les daubes qui manquent sur console 16-bit.
On aurait pu croire que les graphismes sont la pire chose que Sword Of Sodan pouvait nous offrir, mais il n'en est rien. L'animation est calamiteuse. C'est bien simple, il n'y a que 2 images pour animer un mouvement. Par exemple donner un coup d'épée montre votre héros debout l'épée devant lui, vous frappez et vous avez directement le bras tendu. Aucune animation intermédiaire, et vos adversaires sont exactement pareils. Sans compter la démarche "pas de côté" de votre personnage, la lenteur générale et ses sauts à mourir de rire.
Les mots me manquent pour décrire l'horreur d'une telle réalisation. Les sprites se chevauchent et comble du mauvais goût si vous frappez l'amas d'ennemis réunis sous le même sprite vous n'en touchez en faite qu'un seul, les autres étant immunisés vu qu'ils ne sont pas "réellement" sur l'écran.... Damned...
Pas la peine non plus de s'étendre sur la bande sonore, elle n'existe pas, seuls de pauvres bruitages font office de fonds sonore.
Voilà comment ne pas garder un bon dîner préparé avec amour par sa femme, après plusieurs heures de ce jeu en vue de vous rédiger un test digne de ce nom. C'est avec un arrière-goût acide dans la gorge que tout amateur de nuit bien arrosée connait bien, que je remets Sword Of Sodan dans sa boîte avec la ferme intention de ne plus jamais y toucher.
Verdict
Points forts
- MegaDrive best Daube ever
- Après une partie, tous les autres jeux nous semblent plus beaux
Points faibles
- Un jeu techniquement abominable sur tous les plans
- Impossible à finir
- Rien de bon, même en cherchant bien
Commentaires
Archives commentaires
L'avantage c'est que n'importe quels jeux va te sembler génial après ça:lol3:
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Mais quel jeu quand même!! EA savait faire du vrai jeu vidéo à l'époque comme ma Grand maman savait faire les bons pots de confitures :lol:
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"les jeux daubeux de la MD pour les nuls".:content2:
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