Test : Ranma 1/2 : Byakuran Aika (Mega-CD)
Lamu, Maison Ikkoku (Juliette je t'aime) ou encore Ranma ½, ceux de ma génération connaissent obligatoirement ces trois œuvres ayant comme point commun son auteure en la personne de l'extraordinaire Rumiko Takahashi (qui a donné naissance à d'autres séries comme Inuyasha).
Si je suis un fan total de ses mangas, Ranma est pour moi le top du top avec son humour particulier, ses scènes improbables, son nawak général, le tout dans une ambiance du Japon de la fin des années 80'.
Vu par les enfants français au début de 1990, cela semblait étrange et pourtant fascinant (je fais de mon cas une généralité j'avoue).
Ranma est donc à mes yeux l'un des meilleurs mangas qui soient (qui fait jeu égal avec City Hunter dans mon cœur c'est dire) et possède largement de quoi donner naissance à des jeux vidéo extraordinaires, mais...

Moitié soleil et moitié pluie
Le seul et unique jeu de la licence sur console SEGA se trouve donc sur MEGA-CD japonais (les joueurs occidentaux connaissent surtout les jeux de combat sur la Super Nintendo) et honnêtement, je ne comprends pas pourquoi on n’en a pas eu plus...
Mais bon, un c'est mieux que zéro, de plus c'est Masaya derrière (Gynoug, Gley Lancer, Langrisser et j'en passe des dizaines), autant dire qu'il n'est pas insensé de fonder de gros espoirs sur cette galette.
Ici, ce n'est pas un jeu de baston qui nous attend mais un digital comics aventure/action au scénario inédit.
L'intro commence par ce qui semble être de mystérieuses agressions : Ryôga, Mousse, Genma (si vous ne connaissez pas la série, je vous conseille de lire sa fiche ici) vont être la cible d'un énigmatique personnage.
S'en suit l'apparition d'un homme annonçant à une jeune fille le fait d'avoir un nouveau candidat en la personne de Ranma Saotome, puis on enchaîne sur un générique doté d'une excellente chanson pour enfin entamer la partie jeu.

Sans se douter de quoi que ce soit, Ranma va rentrer avec Akane (Ranma et son père logent dans sa maison, détail important nos deux jeunes sont fiancés contre leur gré par décision de leurs parents).
Le père d'Akane va alors leur demander de sortir ensemble en leur présentant un prospectus d'un nouveau lieu à la mode, le « date center ».
Bien entendu, non seulement le plan ne va pas du tout se dérouler comme prévu, mais ça va vite tourner au gros bordel, un classique.

Moitié lumière et moitié nuit
Sans aller plus loin dans le scénario, je dois avouer qu'il n'y a pas de quoi crier au génie.
Ok, c'est dans l'esprit de la série il est vrai, avec ses situations ubuesques, mais ça manque toutefois de la magie habituelle, on est en quelque sorte devant un épisode pas très inspiré et sans surprise.
D'ailleurs en parlant d’épisode, on pourrait imaginer voir des cinématiques venant de ces derniers ? Et bien que nenni, que ce soit les génériques de début et de fin ainsi que toute la partie jeu, pas une seule seconde de vidéo ultra compressée tirée de l'anime !
Tout est géré par la console, ce qui permet de nous épargner un rendu vidéo comme la machine sait moyennement le faire, du coup c'est chouette, mais avec une animation très limitée (faut choisir hein).
C'est d'ailleurs l'un des points fort du jeu, plus de 1500 images sont utilisées ici (non j'ai pas compté c'est écrit sur la boite).
Dans l'ensemble, les traits des personnages sont parfaitement respectés, et la palette de couleur est bien employée.
Pour appuyer cela, nous seulement l'ambiance musicale est celle qu'on pouvait attendre en étant respectueuse (donc excellente), mais aussi intégralement doublée !
Mais (il y a un mais...) l'échantillonnage des voix est assez dégueulasse, c'est totalement audible mais désagréable (alors que la partie intro dont la chanson par exemple est parfaite).
On s'y fait, et on est heureux de retrouver le vrai casting, mais quand même ça gâche un peu le plaisir.
Moitié sourire et moitié larmes
Si jusqu'à maintenant je semblais être entre deux eaux, on va vite couler en se penchant sur la partie gameplay.
On se retrouve devant un jeu d'aventure type digital comics, l'histoire se déroule automatiquement, il nous revient juste la tâche de faire les actions nécessaires.
Elles sont simples, et elles apparaissent quand elles sont disponibles. On a par exemple regarder, réfléchir, parler, se déplacer etc.
N’espérez donc pas avoir une quelconque liberté : on est sur des rails, le jeu nous conduit où il veut et dans un ordre prédéfini.
Tout cela est juste prétexte au déclenchement des scènes et dialogues avec parfois des combats, ah les combats...
Voilà bien l'un des éléments dont on pouvait espérer qu’ils relèvent le niveau, mais ce n'est pas vraiment le cas.
Le rendu visuel est ici aussi pas mal du tout comme vous pouvez le voir, que ce soit la représentation des confrontations ou bien les attaques, pas de souci.
Mais ici, on à faire à un système de janken, ou en français du pierre feuille ciseaux.
On a à disposition trois attaques, notre ennemi la sélectionne avant nous, et il est possible de savoir celle qu'il va utiliser en étant attentif.
En bas à droite de l’écran, ses attaques défilent et la dernière qui apparaît avant de se faire cacher par un narutomaki est celle qu'il va nous porter.
Simple donc, il suffit d'opter pour celle qui prend le dessus.
Sauf que sur la fin du jeu, ça défile tellement vite qu'humainement parlant il est impossible de voir son choix et on se retrouve dans l'obligation de sélectionner au pif (bon, d’après mes tentatives on peut quand même trouver des patterns dans l'ordre, mais il faut y prêter attention).
Sachant que les combats sont d'une longueur interminable, se prendre un Game Over signifie s'infliger de nouveau plusieurs minutes au destin incertain.
Si vous avez un jour l'intention de faire le jeu, il est vivement conseillé de bien comprendre quelle attaque prend le dessus sur l'autre, comme je suis gentil je vous mets ça ici :
蹴 ➡ 突 ➡ 必 ➡ 蹴 etc.
Moitié fou-rire et moitié drame
Alors on peut quand même noter une certaine subtilité avec la jauge d'attaque spéciale. Lorsqu'on se mange un coup elle se remplit, et à partir de 5 points elle devient utilisable.
Sauf que les règles restent les mêmes, on doit aussi faire le bon choix, en cas de réussite on colle certes de gros dommages, mais dans le cas contraire on perd juste une occasion de renverser la situation. Et bien entendu, l’opposant aussi a cette capacité à disposition.
Si ce type d'affrontement est décevant, c'est surtout le fait que ça dure une plombe qui rend la progression fastidieuse.
Non seulement ce n'est pas intéressant mais en plus c'est pénible quoi...
Les combats ont beau nous prendre du temps (surtout dans la seconde partie du jeu) il ne faut guère que trois heures pour voir le bout du jeu alors que pourtant un système de password est présent.

De plus, il n'y aucune raison d'y retourner une fois terminé.
Il faut quand même signaler que non seulement la jaquette, le manuel et le CD sont jolis, mais qu'en plus, une carte téléphonique est incluse ! (elle est toujours utilisable d'ailleurs).
Dans l'absolu, le jeu aurait pu être sympa avec ce concept, mais les affrontements trop longs et inintéressants, le scénario trop quelconque, et une durée de vie ultra courte sans raison de s'y replonger une seconde fois finissent pas rendre ce soft plutôt anecdotique.
Et c'est franchement dommage, on sent la volonté de bien faire avec son doublage (qui crachote) intégral et une ambiance musicale fidèle, le fan service et sa réalisation convenable, mais non, ça ne fonctionne pas très bien et j'en suis le premier désolé.
Ce n'est pas une purge loin de là, il se laisse jouer et peut même nous décrocher quelques sourires, mais pas moyen d'en sortir satisfait.
Connaissance du japonais : Peu utile pour progresser, recommandé pour apprécier
Verdict
Points forts
- Visuellement c'est pas mal
- Les passwords (peu utiles mais bon)
- L'ambiance sonore
- Doublage intégral...
Points faibles
- … qui crachote
- Scénario quelconque
- Durée de vie vraiment trop courte
- Les combats inteeeeeeeerminables
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