Test : Phantasy Star Online Episode I & II Plus (GameCube)

Note : La version intitulée Phantasy Star Online Episode 1&2 Plus est sortie uniquement aux USA. Elle contient comme supplément les quêtes du mode Online mais en mode Offline.

Phantasy Star Online constitue la vision du MMORPG par Sega. Après avoir offert à ses joueurs sur Dreamcast le premier épisode, ainsi qu'une déclinaison dans une seconde version plus riche et ayant subi de nombreux ajustements, la Sonic Team a décidé de poursuivre l'aventure en produisant une suite au premier PSO, démarrant par la même occasion une série dans la série. Phantasy Star Online Episode 1 & 2 est donc un jeu contenant à la fois le premier PSO que nous connaissons sur Dreamcast, ainsi qu'un tout nouvel épisode inédit, tout aussi long et complet que le premier. De quoi doubler l'intérêt et la durée de vie tout en ajoutant un très grand nombre de nouveautés.

Une mécanique bien rodée

Nos colons en quête d'une vie meilleure à travers l'espace s'étaient échoués sur Ragol, une planète fort accueillante. Le second vaisseau, nommé Pioneer 2 s'apprêtait à atterrir lorsqu'il découvrit que les colons du premier vaisseau avaient subis quelques déconvenues une fois au sol : une entité mystérieuse habitait la planète et une explosion se produisit tandis que le vaisseau et la planète tentaient d'entrer en communication. Suite à ces évènements, il n'y avait pas d'autre solution que d'envoyer des Chasseurs directement sur Ragol afin d'enquêter, et de retrouver par la même occasion Rico, la fille du directeur, disparue mystérieusement elle aussi.

Voici en quelques lignes le résumé du scénario de PSO, premier du nom. Un scénario prétexte à l'exploration donc, et on ne lui en tiendra pas vraiment rigueur puisque là n'est pas le point le plus important dans un Hack'n Slash comme PSO. Le scénario du second épisode n'est guère meilleur, puisque des Chasseurs sont une fois encore envoyés pour explorer une nouvelle région, toujours à la recherche d'une personne.

Débuts en terrain connu

Tout démarre donc par la création d'un personnage. On peut désormais en mettre jusqu'à quatre par carte mémoire, ce qui a bien sur une raison, en plus d'être particulièrement pratique. On retrouve le système de création de personnages bien connu de l'épisode Dreamcast. Ce dernier propose les habituelles classes Hunter, Ranger et Force, qui sont cette fois-ci enrichies par trois nouveaux protagonistes, venant en réalité combler quelques vides. On pourra donc jouer soit un Homme, soit un Androïde, homme ou femme, Hunter ou Ranger, soit déjà 8 possibilités. Pour les Force (qui sont l'équivalent des magiciens), on aura le choix entre Homme et Newman (les créatures créés par la Bio-Technologie , une particularité de l'univers de Phantasy Star), à nouveau homme ou femme. Ce qui amène à 12 choix différents, contre 9 sur Dreamcast.

Les nouveaux personnages ont été réalisés avec soin et s'intègrent très bien aux autres. On remarque également un plus grand choix de possibilités pour la customisation du personnage, un point fort du système de création de PSO. Visage, teint de la peau, coiffure, couleur des cheveux, proportions : on peut réellement créer un personnage unique. Le nombre de tenues a également été revu à la hausse, puisqu'il est passé du simple au double.

Une fois notre personnage créé, ce dernier hérite d'une identité caractérisée par un symbole circulaire d'une certaine couleur (parmi dix). A quoi sert donc cet ID ? Pour l'anecdote, il s'agit en fait d'un élément qui influence les objets trouvés, l'ID est déterminé par votre nom (il est calculé à partir des lettres qui composent votre nom). Certains ID favorisent la découverte de certains objets, par exemple le ORAN permet de trouver des dagues en grand nombre. L'ID détermine également les objets rares que vous pouvez trouver sur les divers monstres, chaque pouvant dropper un objet rare, et un seul.

Choisissez votre épisode

Une fois le personnage sauvegardé, le jeu nous propose de choisir l'épisode dans lequel on veut jouer. Avec un personnage au niveau 1, cela serait une grave erreur de tenter l'épisode 2 qui s'avère être beaucoup plus difficile que l'épisode 1, en particulier lorsque l'on joue en solo, offline. Un choix avisé est donc de partir sur l'épisode 1, le temps de gravir quelques niveaux, pour ensuite faire un tour de reconnaissance dans l'épisode 2. Bien évidemment je ne vais pas présenter le premier épisode, que vous connaissez sans aucun doute, d'autant plus qu'un très bon test de ce dernier a déjà été réalisé.

Cependant je tiens à préciser que l'on ne retrouve pas là la version 2 du premier épisode, mais une sorte de version 3 car le jeu profite de tous les petits ajouts effectués pour ce nouvel épisode. Cela passe par des effets de chaleurs au niveau des Telepipe, l'interface entièrement revue, et plein de petites choses par-ci par-là qui ont été rajoutées et que je citerai en détail plus loin. Une fois quelques niveaux récupérés, je décide de m'aventurer dans le second épisode. Ce qui me permet de découvrir une toute nouvelle ville, construite d'une manière différente, mais proposant strictement la même chose que celle du premier épisode : Guilde des Chasseurs pour prendre des quêtes, magasins divers, Tekker pour identifier les objets et téléporteurs pour se rendre au sol.

Un début assez mitigé...

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai découvert que les deux premiers donjons de ce second épisode étaient en réalité une sorte de remake gigantesque du premier épisode. Deux espaces d'entraînement virtuel, où la mort est bien réelle, s'offrent à nous. Au programme : recyclage des deux environnements du mode Battle exclusivement online de la Dreamcast. Les ennemis ? Des mélanges hétéroclites de ceux du premier épisode, et les boss ? Deux remakes : un du Dragon et un de De Rol Le.

En plus de cela, le jeu se veut être particulièrement difficile ! Visiter ces lieux est long, les ennemis sont nombreux et résistants, de plus les armes proposant des bonus contre certains types de monstres n'offrent plus vraiment davantage puisque ceux-ci sont désormais mélangés n'importe comment. Le premier niveau est un remake du Temple du premier épisode, avec une musique qui rappelle fort les anciens Phantasy Star, notamment le 2. Le second niveau lui utilise l'arène Spaceship, très futuriste, avec là aussi une musique remixée d'un ancien Phantasy Star. C'est très agréable de retrouver ces thèmes.

Les deux boss sont donc des remakes de De Rol Le pour le premier, qui s'appelle Barba Ray et du Dragon qui devient Gol Dragon. Bien qu'étant des remakes, ces deux boss restent d'excellents boss, en particulier le Gol Dragon. Il s'agit d'un Dragon de foudre affronté dans une arène futuriste. Ce boss est redoutable, il peut cracher des salves des trois types d'éléments : feu, glace et foudre. Et en fin de vie, il se démultiplie ! Un combat totalement culte, je vous le dis.

...puis l'épisode 2 se livre à nous

La découverte du niveau suivant est tout aussi stupéfiante que celle des deux premiers niveaux : on s'insurge d'abord face au recyclage, pour ensuite découvrir un niveau qui a lui seul propose quatre environnements différents ! Une plage paradisiaque, une forêt luxuriante et une montagne constituent donc nos nouveaux terrains de jeu, en plus du barrage où se déroule le début et la fin du niveau. Visuellement l'ensemble est saisissant, les monstres sont entièrement nouveaux (quoi que l'on distingue les patterns (schémas) de déplacement et d'action de ceux du premier épisode) et chaque sous niveau contient un sous-boss, qui s'apparente à un gros monstre. Le sentiment de découverte est là, et c'est bien le principal.

Une fois les zones explorées, et le barrage traversé, un nouveau boss inédit vient nous affronter. Tout cela se passe au sommet de grandes falaises, sous une lune éclatante. Le boss est un gigantesque griffon, le combat est exceptionnel, au même titre que la musique. Ses attaques sont variées et le terrasser nécessitera pas mal de temps.

Suite à ce formidable niveau que nous a offert la Sonic Team , on en découvre un autre, le dernier. Il s'agit de Sea Bed, un niveau entièrement sous l'eau, et je dois vous l'avouer, ce niveau est mon coup de coeur de ce second épisode. Tout y a été réalisé avec maestria : que ça soit l'ambiance graphique, qui retranscrit un lieu très froid, avec une légère brume, ou musicale avec des compositions magnifiques, Sea Bed ne laisse pas indifférent. Paradoxalement, c'est de loin le niveau le plus difficile du jeu. Les monstres y sont redoutables, et d'ailleurs on découvre à nouveau un bestiaire très enrichi : pour n'en citer qu'un seul, je citerai le Delbiter, sorte de Chaos Bringer mais en bien pire. On y rencontre aussi des ennemis invisibles, mais que l'on peut tout de même repérer à leur reflet dans le sol ou les murs. Et je ne vais pas spoiler, mais sachez que le boss final de cet épisode est magistral.

Au rang des nouveautés

Elles sont très nombreuses. La Sonic Team a effectué de multiples ajustement afin de garantir un plaisir de jeu optimal. Commençons tout d'abord par l'aspect le plus important, il s'agit du mode multi-joueurs à quatre en écran séparé. Uniquement disponible sur Gamecube, cette option permet donc de jouer à quatre, d'où les quatre sauvegardes possible par carte mémoire, avec toutefois quelques limitations : les joueurs ne peuvent être à des endroits différents du jeu. Il n'y a plus le menu classique, mais seulement le menu rapide. Pour avoir testé ce mode, je tiens à préciser qu'il est très difficile d'y faire démarrer des joueurs qui ne connaissent pas le jeu. Une bonne connaissance du jeu et des raccourcis est indispensable. Une fois le cap passé, ce mode est très sympathique.

Les ajustements sont également très nombreux, je vais en citer quelques uns que j'ai constaté au fil des heures : les androïdes récupèrent désormais de la vie avec le temps, de plus ils disposent désormais de pièges (non disponible dans la version 1 du premier épisode). Les menus rapides sont également disponibles en appuyant sur la gâchette R et Y (là aussi c'est un élément hérité de la version 2). D'une manière générale, les drop rates ont été revus à la hausse, permettant de trouver un peu plus d'objets rares. Les courbes d'expérience ont été baissées elles aussi, rendant le challenge d'atteindre le level 200 un peu plus abordable, mais tout de même surhumain. Le jeu propose également une nouvelle introduction en images de synthèse qui présente les nouvelles régions, sur le fond musical de l'intro originale retravaillé. Les modes online Battle et Challenge sont toujours disponibles. Je rappelle rapidement que le premier permet de s'affronter à quatre dans des arènes tandis que le second propose de traverser diverses régions du jeu en partant de rien (personnages au niveau 1) et où l'entraide est indispensable pour réussir. A la fin de ce mode, le joueur peut créer sa propre arme à condition que le temps mis pour réussir soit inférieur à sept heures. Un challenge de taille, d'où le nom du mode. Enfin le nouvel épisode propose un grand nombre de nouveaux objets, tous plus étonnants les uns que les autres.

Le mode Ultimate est bien évidemment de la partie et permettra de monter son personnage jusqu'au niveau 200. Si le premier épisode profite d'un joli relookage pour le coup, il n'en est rien du second épisode, identique en tout point à l'exception du boss de fin qui possède une forme supplémentaire, soit plus de 300 heures de jeu pour pouvoir mettre cette phrase dans mon test.

Honnêtement, ce second épisode a beau être très bon, avec une bonne réalisation, il reste cependant très peu intéressant pour les joueurs offline tentant l'aventure en solo. Sa principale raison d'exister est l'acquisition des nouveaux objets inédits. Sa difficulté trop élevée pour une quantité d'expérience distribuée équivalente rend le second épisode tout simplement inintéressant pour les joueurs cherchant à monter leur personnage, c'est à dire à peu près tous. On apprécie vraiment de découvrir les nouveaux lieux, mais la difficulté est définitivement décourageante et au final ce second épisode est exclusivement orienté multi-joueur : on peut faire le jeu tout aussi efficacement avec seulement le premier épisode. Ce qui me pousse à croire qu'il aurait été plus judicieux de mélanger les différents environnements des deux épisodes pour apporter un peu de diversité, et par la même occasion supprimer un à deux niveaux de difficulté, car si recommencer un jeu quatre fois est quelque peu lassant, en recommencer deux devient franchement pénible. Il n'en demeure pas moins que le jeu propose un contenu très important, et à défaut d'être parfaitement optimisé, il aura au moins le mérite de laisser le choix aux joueurs. Une échappatoire donc, pour ceux ayant trop vu et revu Forest et Ruins, et on peut les comprendre.

Phantasy Star Online Episode 1&2 propose un contenu général très riche, avec deux aventures distinctes. Le jeu propose en plus de cela de nombreuses nouveautés très appréciables : mode multi-joueurs en écran splitté, 3 nouveaux personnages, nouveaux objets et régions, multiples ajustements de gameplay. De plus ce PSO est parfaitement adapté à la manette Gamecube. La réalisation globale est très bonne, preuve que la Dreamcast tenait réellement la route en 2001 lorsqu'elle a mis au monde le premier épisode, et on retrouve avec plaisir des musiques toujours aussi excellentes, auxquelles s'ajoutent de nouvelles compositions toujours aussi magistrales. Le gameplay est toujours aussi addictif, et les personnes ayant accroché au premier PSO auraient bien tort de ne pas essayer celui-ci.

Verdict

8

Points forts

  • Pleins de nouveautés...
  • Réalisation soignée
  • Gameplay efficace
  • Du multi en offline

Points faibles

  • ...mais assez peu d'évolution dans l'ensemble

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