Test : Destruction Derby (Saturn)

En l'an de grâce 1996, une firme du nom de Psygnosis fait sensation avec l'un des premiers titres de la Playstation : Destruction Derby, le jeu développé par Reflections. Comme le dit l'adage "Tout vient à point qui sait attendre", c'est plus tard qu'arrivera la version Saturn. Adaptation relativement réussie de la version précédemment sortie, Destruction Derby s'avère être un bon défouloir après une bonne journée de taf, où la seule envie continuelle fut d'envoyer un obus dans la face (cachée) de votre boss aussi chiant et ruminant qu'un bouc asthmatique. Welcome to "Tôle froissée Land"!

The Flagman Story

En lisant le booklet du jeu, le joueur sera fortement intrigué par l'histoire du "Flagman", qui serait une préquelle à l'univers de Destruction Derby ! Pour simplifier les choses, le flagman était une personne employée par l'Etat qui faisait office de feu de circulation, tel qu'on en voit partout en ville. Ce cher guguss, assermenté, portait dans chaque main un drapeau. De couleurs verte et rouge, ces drapeaux étaient bien évidemment utilisés pour faire arrêter les véhicules, ou au contraire les faire continuer leur voyage.
Seulement voilà, en ces temps immémoriaux où la technologie n'en était qu'a ses balbutiements et où le simple ordinateur aurait été comparé à Dieu, la météo faisait des siennes. Des rafales de vents imprévues rabattaient les drapeaux sur le visage de notre pauvre flagman qui devenait le condamné d'une arène de bagnoles prêtes à tout pour se frayer un passage.
Aussi charismatique qu'un beignet de crevette, mais ayant la place de la crevette, Flagman assistait alors à un véritable massacre métallique où les dégâts de l'extérieur semblait respirer la haine du pilote (donc à l'intérieur pour celles et ceux qui suivent). C'est ainsi que Destruction Derby est né? une compétition où tout est spectacle, tôles froissées, carcasses dégommées et j'en passe. Et le pire dans tout ça: ce n'est que la stricte vérité : ) Qui a dit "Forrest Gump"?

Totale démolition

Lors du lancement du jeu, on est un peu surpris par la sobriété de l'écran titre. Un énorme Press Start Button apparaît à l'écran ainsi que le copyright datant de 1996. Si on attend quelques secondes, une ? Demo Play ? se lance, dévoilant quelques circuits. Les menus sont organisés d'une façon assez originale dans la mesure où chaque mode de jeu est matérialisé par un gros bloc.

La première chose à faire est de sélectionner votre véhicule. Au nombre de trois (à l'époque on était loin des nombreuses caisses qu'on trouve aujourd'hui dans nos softs), ces voitures sont caractérisées par leur difficulté de maniement. Ainsi, la voiture Rookie sera la plus simple à manier et vous épargnera bien des erreurs, la voiture Pro est la plus difficile à piloter et aucun écart ne vous sera pardonné. Pour finir, la voiture ? Amateur ?, ma préférée (de sa belle robe noire), est un bon compromis entre vitesse et équilibre de conduite. Destruction Derby est très sympathique dans la mesure où différents modes vous sont proposé. Outre les courses classiques, il existe un mode vraiment jouissif qui est le mode arène. Avant de parler de ce dernier, intéressons-nous aux courses. Le joueur peut sélectionner parmi 5 circuits, dont la qualité est assez inégale. Cactus Creek est certainement l'un des plus agréables, car les accidents y sont légions. Le mode "Wreckin' Racing" est une course de démolition où non seulement la place finale compte, mais aussi le nombre de points (attribués en fonction des dommages causés aux autres véhicules). Le mode "Stock Car Racing" est une simple course classique où aucun point de dommage est attribué. Le Time Trials est un banal Contre la Montre et le mode DUEL (un contre un) ainsi que "MULTIPLAYER" (chacun se passe la manette tour à tour) n'ont rien d'extraordinaire. Il vous est possible de participer à un Championnat où le but sera d'obtenir le plus grand nombre de points.

Globalement, ce n'est pas ça mais qui fait la force de Destruction Derby mais bel et bien le "Bowl"! Un circuit qui n'en est pas vraiment un, puisqu'il s'agit d'une arène. Dans un immense cercle, vous allez devoir affronter un lot énorme de véhicules prêts à en démordre. Le but est de fracasser le plus de tôles possible, en faisant faire des 360? aux voitures adverses (qui vous rapporteront alors 10 points) et de n'être plus que la dernière voiture en état de marche sur la piste ronde.
Le mode TOTAL DESTRUCTION est exactement ça, à la différence près que TOUS les concurrents veulent votre peau. Le but est ici de tenir le plus longtemps possible. Tenir 2 minutes à 2 minutes cinquante n'est vraiment pas aisé, croyez-moi.

Une réalisation en demi-teinte

Destruction Derby est l'un de ces jeux qui procurent une extrême sensation, mais qui ne se démarque certainement pas par ses graphismes. Déjà, à la base il s'agissait d'un des premiers disques de première génération sur Playstation. Arrivé sur Saturn, il est dommage de constater que les développeurs ont effectué un simple portage, mais n'exploitant pas vraiment les capacités intrinsèques de la machine. Les textures sont grossières, les effets de fumée sont beaucoup plus moches et la fluidité est parfois limite, tout comme les couleurs qui s'avèrent d'assez mauvais goût. Le public quant à lui ressemble à un gros bloc qu'on vient de poser (donc bourré à craquer de pixels voyants).

Heureusement, parmi ces défauts, on apprécie la modélisation correcte des véhicules et surtout leur déformation au fur et à mesure d'avancée de la course. En terme musical on se situe dans la très sporadique techno, bien que celle-ci soit assez sympathique. On est tout de même loin de la qualité extraordinaire des musiques techno du jeu Formula Karts. Les bruitages quant à eux sont ultra banals. Rien de spectaculaire à ce niveau.

Vous l'aurez compris, l'aspect technique n'est vraiment pas digne des possibilités de la Saturn, mais en même temps la maniabilité est très correcte et le soft bien jouissif avec ces amas de tôles froissées. Disponible pour une bouchée de pain, Destruction Derby en version Saturn se trouve aisément sur le net et satisfera vos ardeurs après une journée passée à entendre glousser votre fameux bouc asthmatique. Sur Saturn, en stock car, on trouve des softs comme Daytona USA ou encore Andretti Racing, mais aucun ne propose la fameuse arène.

P.S : les photos ci-dessus sont issues des versions Saturn et Playstation. Merci de votre compréhension !

Verdict

6

Points forts

  • Plein de modes

Points faibles

  • Graphiquement pitoyable
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Saturn 5.9 9

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