Test : Demon Slayer - The Hinokami Chronicles (Switch)

Nous avons quelques fois retrouvé SEGA à l'édition de jeux basés sur des licences de manga ou d'anime. C'était notamment le cas avec Bleach sur les consoles Nintendo, ou encore Hokuto no Ken sur Atomiswave à l'époque, et plus récemment en déclinaison de la licence Ryu Ga Gotoku. En 2021, c'est au tour de Demon Slayer - The Hinokami Chronicles, également connu sous le nom Kimetsu no yaiba, de passer entre les mains de notre éditeur favori. Ce shōnen a définitivement le vent en poupe et rencontre un énorme succès au Japon. Et ce sont bien évidemment des spécialistes de ce type d'adaptations que l'on retrouve aux commandes, en la présence de CyberConnect2.

La version Switch

Il aura fallu huit mois supplémentaires pour que Demon Slayer arrive sur Switch. Au jeu des sept différences, cette version Switch est très forte, ce qui est plutôt un bon point. En termes de contenu, le titre est identique à ce qui est proposé sur Xbox et Playstation. Plusieurs ajouts ont été faits via des mises à jour suite à la sortie initiale. Cette version Switch hérite de ces ajouts de contenu, et notamment des six démons à débloquer avec des points dans le menu dédié, et qui faisaient vraiment défaut au jeu d'origine. Le mode histoire, vraiment peu passionnant, est toujours un point de passage obligatoire pour débloquer le contenu.

Une autre mise à jour a proposé du 60fps sur les consoles de salon. La Switch ne profite bien évidemment pas de cet ajout, et le jeu tourne visiblement en 30fps. Le rendu global est convenable, et l'image reste tout de même légèrement floue (en tout cas sur Switch Lite). Malgré ce framerate limité, je n'ai pas ressenti de chute particulière. Après ce n'est pas non plus un exploit, les visuels étant somme toute plutôt basiques (en particulier les décors) et davantage dignes de l'époque PS360 que la génération qui a suivi. En résumé, Demon Slayer sur Switch est un portage tout à fait convenable pour le support, et comme ce dernier n'est pas abreuvé en jeux de combat autant que les machines de salon, il constitue un choix intéressant pour ceux qui recherchent un titre accessible.


Tous les démons sont méchants et doivent mourir, sauf ma sœur !


Demon Slayer déroule la recette habituelle des shōnen à succès, à savoir placer un personnage clef avec un objectif fort, créer un groupe d'amis soudés, une tonne d'ennemis et des combats toujours plus intenses où les personnages dépassent sans cesse leurs propres limites. Le style visuel se rapproche beaucoup de Naruto, avec des designs plutôt enfantins, en opposition totale avec la violence inouïe des affrontements, souvent très gores. Les ennemis sont tous des démons, et rappellent également beaucoup ceux de Naruto en termes de design.

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L'histoire nous met dans la peau de Tanjirō Kamado, un jeune garçon dont la famille est sauvagement tuée par un démon, sa sœur Nezuko étant la seule survivante. Seulement cette dernière a été blessée et se retrouve transformée en démon. Elle n'est cependant pas agressive, ce qui est sans précédent, et Tanjirō se jure de la sauver d'une manière ou d'une autre. Il commence son périple par un entraînement intense, puis rejoint les rangs des pourfendeurs de démons, son objectif étant de retrouver le démon originel, qui peut soit disant guérir Nezuko.

Le manga à succès a connu une adaptation en anime par le studio ufotable, l'un des meilleurs du Japon à qui l'on doit notamment de nombreuses adaptations d’œuvres de TYPE-MOON, mes préférées étant Kara no Kyoukai et Fate Zero, une préquelle à la série Fate. On retrouve leur style caractéristique sur Demon Slayer, avec une énorme production et des animations à couper le souffle. 

Excuse me ! 
 

CyberConnect2 déroulent ici la formule habituelle de leurs adaptations d'animes en jeux vidéo, sans surprise. Demon Slayer prend la forme d'un jeu de combat en arène avec une vue placée de biais, derrière le personnage. On peut se mouvoir librement dans toutes les directions, et un panel d'actions classiques est disponible : sauter, attaquer, parer, attaque spéciale ou encore foncer sur l'adversaire. A cela s'ajoute la possibilité d'appeler un allié en renfort ou de changer de place avec lui, une attaque ultime et un mode éveil à deux niveaux, qui permet de se déplacer plus vite et de profiter d'attaques spéciales illimitées.

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Le titre propose assez peu de modes de jeu. Il y a tout d'abord un mode histoire découpé en chapitres. On peut y avoir des scènes pour la narration, y explorer de petites zones ou encore revoir des souvenirs, construits à base d'images fixes tirées de l'anime. Si l'ensemble permet de comprendre l'histoire sans problème, j'ai trouvé la qualité de la réalisation, et principalement des animations, franchement faible dans cette partie. Les personnages marchent comme des robots, et disposent tous de la même animation. On se croirait revenu vingt ans en arrière. Les scènes, quant à elles, sont extrêmement statiques. Le pire est que les combats sont super soignés, comme d'habitude de la part de CyberConnect2, ce qui finit d'accentuer le contraste.

Les phases d'exploration se sont avérées être ennuyeuses et répétitives. Il est appréciable de découvrir des lieux connus, aussi simples soit-il, mais les actions à effectuer sont vraiment basiques. Il s'agira de parcourir quelques couloirs et d'aller au bout des embranchements pour ramasser des trucs, avec de temps à autre un ennemi que l'on vaincra toujours de la même façon : en tournant autour pour attendre qu'il ait fini d'attaquer, afin de lui coller quelques combos. Ce n'est pas passionnant ! En plus de cela, le personnage principal passe son temps à se parler tout seul et à répéter les mêmes phrases. Les développeurs ont dû se rendre compte que l'IA n'était pas à la hauteur, car pour les derniers combats, cette dernière se retrouve affublée d'avantages totalement abusés, comme le fait qu'elle n'est quasiment pas interrompue par nos attaques... Au final si la partie histoire n'est pas passionnante, les combats sont quant à eux très réussis, dynamiques et jolis, avec énormément de soin apporté aux coups spéciaux et attaques ultimes.

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Ce passage par le mode histoire est obligatoire puisqu'il permet de débloquer le contenu, et notamment, les personnages. Il aurait été de bon ton qu'il soit plus amusant dans la mesure où il est imposé. En complément de cela, le jeu propose du versus en ligne ou offline, de l'entraînement, des didacticiels et un menu où débloquer des récompenses. Il faut également noter que le jeu propose de base douze personnages, et que six autres sont du contenu additionnel auquel on accède selon le pack que l'on a acheté. Ce sont des versions décalées des personnages existants, et vu le roster un peu faible, il me paraît dommage de ne pas proposer l'ensemble à tous les acheteurs.

I can smell blood !
 

Pour ceux qui recherchent des combats profonds et techniques, il faudra aller voir autre part. La volonté est clairement de proposer un jeu pour les fans avec des systèmes simples pour ne laisser personne sur la touche. Ce qui n'empêche aucunement de s'amuser, on est d'accord. Seulement j'ai eu l'impression de jouer exactement au même jeu que Naruto Ultimate Ninja Storm il y a... 12 ans. Ça n'a pas beaucoup évolué, tout est semblable. Le système de combos avec les variations vers le haut/le bas, la course vers l'adversaire etc... Même les QTE dans le mode histoire sont implémentés de la même façon.

Au niveau de la réalisation, j'ai trouvé les interfaces très réussies ainsi que tout le système de combat, qui a été peaufiné au fil des douze dernières années. C'est indiscutablement très beau à regarder. La bande-son était également très immersive. Les phases d'histoire en revanche n'étaient pas à la hauteur, avec un framerate asthmatique à la moindre rotation de caméra. Autre mauvaise nouvelle, les personnages qui étaient bloqués en DLC sur Playstation et Xbox le sont toujours sur Switch. 

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Pour conclure, je recommanderai Demon Slayer exclusivement aux fans, qui trouveront de quoi s'amuser avec le titre. Les personnes qui ne sont pas des fans de la série et qui recherchent une expérience plus technique peuvent jeter un œil au jeu Kill la Kill sur PS4 (lui aussi un jeu de combat en arène), et pour rester sur Xbox mais dans un style différent, le très récent et excellent Melty Blood Type Lumina, lui aussi tiré d'une licence japonaise.


Avec Demon Slayer - The Hinokami Chronicles, CyberConnect2 déroulent leur recette habituelle. Tout est immédiatement reconnaissable, que ce soit le gameplay simple et accessible, ou le rendu visuel fluide (mais en 30fps) et agréable à regarder. Le mode Histoire est globalement décevant, en plus d'être un passage obligatoire pour accéder au contenu. Le roster est également limité et aucun démon n'est jouable au lancement... En plus de cela, certains personnages supplémentaires sont bloqués derrière la version “deluxe” du jeu, qui coûte plus cher. En bref, au jour du lancement, c'est service minimum pour Demon Slayer, qui constitue une adaptation convenue et jouable. C'est aussi ça le problème de sortir des jeux qui ne sont pas terminés...

Verdict

6

Points forts

  • Combat dynamiques et jolis
  • Gameplay accessible
  • Bande-son
  • Portage Switch convenable
  • Le contenu en plus

Points faibles

  • La même formule depuis 12 ans
  • Mode histoire décevant
  • Pas de 60 FPS
  • Des personnages bloqués derrière du contenu payant dès le lancement

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