Test : Cosmic Carnage (32X)

Je me souviens encore du jour de mon acquisition de la belle 32X d'occasion, un palliatif à une Saturn encore trop cher pour moi. Parmi les jeux achetés ce jour, il y avait Cosmic Carnage. Il s'agit d'un jeu de combat tout en 2D se déroulant dans un environnement de space-opéra. Le jeu profite bien évidemment des capacités des deux processeurs de la 32X pour nous offrir des sensations jusqu'alors jamais vues dans un jeu de combat en 2D grâce à une utilisation savante des zooms. Bien que n'étant pas rentré dans la légende, Cosmic Carnage mérite vraiment le détour, et c'est ce que je vais essayer de vous montrer dans les lignes qui suivent.

Dans l'espace, personne ne vous entend crier!


Perdu au fin fond de l'espace, un groupe de criminels condamnés aux travaux forcés jusqu'à la fin de leurs jours décident de s'enfuir. Pour cela ils ont décidé de foncer à vive allure avec leur barge dans un croiseur de combat. Le résultat de la collision est catastrophique et la plupart de l'équipage est mort, à l'exception de quatre personnes dans chacun des deux vaisseaux. Au cours du crash, les nacelles de survies ont toutes été détruites sauf une et ce n'est qu'une question de temps avant que les vaisseaux n'explosent et disparaissent sous forme de poussière dans les tréfonds de l'espace. L'heure du Cosmic Carnage a sonné.

Le jeu se présente donc comme un combat pour la survie du plus fort, quelque part au beau milieu de l'espace, et oppose des criminels à des justiciers, chacun venant d'horizons différents. Le jeu assume pleinement son côté futuriste donc, thème récurrent d'un grand nombre de jeux sur 32X. Des combats sans merci seront livrés avec pour décors de fond des constellation et autres structures futuristes.

Petit tour du propriétaire


Cosmic Carnage fait dans le simple et efficace. A peine arrivé sur le menu principal, tout est là : mode 1 joueur, mode 2 joueurs et options. Ces dernières permettent de modifier la difficulté, d'activer ou désactiver le chronomètre pendant les combats, d'écouter les bruitages et les musiques ou enfin de modifier la configuration de la manette.

A notre disposition : huit personnages et aucun autre à débloquer. Cela peut sembler bien peu et pourtant il y a tant à faire avec ces personnages que jamais on ne ressentira de réel manque, d'autant plus qu'ils sont incroyablement complets. Quatre justiciers, et quatre criminels, on distingue bien les deux camps, les criminels étant tout simplement des monstres tandis que les justiciers ont des silhouettes un peu plus humaines. Et c'est de la distinction de ces deux camps que toute la puissance du titre va ressortir, car si les criminels sont robustes et se battent comme n'importe quel personnage d'un jeu de combat quelconque, les justiciers eux possèdent des armures offrant un très grand nombre de possibilités en combat.

Avant Fighting Vipers, Cosmic Carnage


Les armures des justiciers se décomposent en trois parties : les bras, le torse et les jambes. Avant chaque combat, un menu permet de choisir si l'on désire opter pour l'armure lourde ou l'armure légère et ce pour chaque partie du corps. Non seulement le choix et primordial car chaque partie permet d'effectuer un coup spécial particulier, mais bien plus encore : le choix doit être fait en fonction de l'adversaire affronté. Si je me retrouve contre un criminel ne disposant pas d'attaque à distance (de type boule de feu), alors j'ai tout intérêt à mettre une armure légère pour mes bras afin de disposer d'une telle attaque, qui me permettra de le tenir à distance. Mais contre un justicier, qui par définition dispose d'une armure qui est donc destructible, alors j'opterai pour des équipement lourds me permettant de lui infliger un maximum de dégâts et de faire voler son armure en morceaux après seulement quelques coups. Car avec chaque partie d'armure détruite, c'est le coup spécial qui lui était associé qui disparaît.

Autour de ce concept remarquable pour l'époque et programmé avec brio, on se retrouve donc avec des stratégies de jeu réellement évolutives en fonction des adversaires rencontrés. De multiples subtilités viennent renforcer le côté technique du jeu : lorsqu'un justicier prend des dégâts en garde, c'est sont armure au niveau des bras qui encaissent. Ainsi le personnage ne perd pas de vie, mais à force d'encaisser des coups en garde, il risque fort d'y perdre son armure, se retrouvant nu au niveau des bras. Ainsi chaque coup pris en garde sans armure provoque des dégâts.

Si un adversaire saute au dessus de moi et que je lui place une attaque ascendante redoutable (type Dragon Punch) il y a de grandes chances que je lui démolisse son armure au niveau des jambes ce qui provoquera chez lui un grave handicap. Lorsque l'armure des jambes disparaît, les sauts sont profondément altérés : si le personnage possède des armures lourdes aux bras et au torse, ses sauts deviendront ridiculement petits. Et si au contraire ce sont ses armures au niveau des bras et du torse qui sont détruites, ses sauts deviendront immenses ce qui n'est pas vraiment un avantage.

Bref, les subtilités du titre sont multiples et ce dernier assure un côté technique réellement exceptionnel pour peu que l'on prenne le temps de maîtriser les personnages.

Juggle Combos et autres Cancels


Comme si tout cela ne suffisait pas, Cosmic Carnage possède également un puissant système de combos que je nomme Juggle Combos . Le principe du Juggle Combo est de repêcher l'adversaire alors qu'il est encore en l'air et dans ce domaine, Cosmic Carnage offre des combos assez sympathiques pouvant atteindre les 4 à 5 hits, ce qui est largement suffisant. Pas besoin d'aller dans la démesure puisqu'après les combats perdent en intérêt. Ces combos se réalisent la plupart du temps en sautant sur l'adversaire pour lui mettre un coup, que l'on enchaîne avec un autre coup pouvant l'envoyer en l'air et l'on poursuit par une attaque spéciale par exemple. Une autre façon de faire encore plus simple consiste à placer un coup tout en démarrant un saut alors que l'adversaire nous saute dessus : on se retrouve alors à atterrir juste avant lui et on a la possibilité de lui placer des coups dévastateurs.

Les Cancels quant à eux permettent d'annuler une attaque normale par un coup spécial. Le jeu ne propose pas de super attaques. Ces Cancels permettent des petits combos bien sympa et ajoute à l'intérêt du jeu. Je pense au terme de ces quelques paragraphes vous avoir fait saisir les subtilités du gameplay et son côté technique parfaitement maîtrisé.

Peut mieux faire ?


Du côté de la réalisation, le jeu s'en tire globalement pas trop mal en mélangeant de bonnes choses et d'autres sensiblement moins bonnes. Les graphismes pour commencer sont très agréables avec une animation de très bonne facture pour l'époque, des morceaux d'armures qui volent et des multiples effets de zooms qui ajoutent à l'immersion, même si ces derniers aboutissent systématiquement à de vilains vomis de pixels.

Concernant les décors de fond, ces derniers adoptent des thèmes associés à l'espace : ils sont pour la plupart extrêmement statiques (on discerne parfois quelques scrollings différents mais rien de bien transcendant) et tout aussi vides. Mais cela ne retire en rien leur grande beauté. Au final il s'agit d'un style auquel on peut adhérer ou non.

La bande-son en revanche fait partie des meilleures que j'ai pu écouter sur toute l'époque des consoles 16bits. Les thèmes sont formidables, mélodiques à souhait et chaque personnage profite d'un thème très soigné. Je retiendrai les thèmes des justiciers, particulièrement magnifiques : Naruto et son niveau de l'ascenseur, ou encore Cylic et Zena-Lan. Les musiques méritent vraiment le détour.

Les personnages, au nombre de huit, sont eux aussi variés : du côté des justiciers on retrouve Cylic, un homme fourmi, Zena-Lan une femme tout en flammes, Naruto un samurai et Tyr, la brute du groupe. Les criminels eux proposent Deamon, une créature tout droit tirée du film Alien, Yug une sorte d'énorme Gorille spécialiste des projections, Naja une sorte de sirène serpent et Talmac, un meurtrier pur et dur, et par ailleurs le seul criminel ressemblant un peu à un humain. On apprécie également les multiples changement de palettes pour chaque combinaison d'armure des justiciers, et la possibilité grâce à un code de renommer le jeu en "Cyber Brawl", ce qui a pour effet de transformer les justiciers en de véritables humains, de modifier une fois encore toutes les palettes de couleurs et de renommer les personnages. Un plus agréable.

Pour terminer sur la jouabilité : cette dernière mérite très clairement un temps d'adaptation. Fréquemment j'ai vu des personnes s'en plaindre, l'accusant de ne pas répondre suffisamment vite, d'être capricieuse etc... Et pourtant avec les années de maîtrise du jeu que j'ai derrière moi, je peux dire avec certitude qu'elle est au point et répond parfaitement. Mais le temps nécessaire pour la dompter est effectivement important, aussi il ne faut pas perdre patience. Certains coups spécieux sont également difficiles à sortir au début, mais le jeu en vaut la chandelle car une fois le cap franchi, le jeu devient réellement très agréable.

Cosmic Carnage est un très bon titre pour les férus de baston 2D. Avec sa réalisation très propre et son côté technique parfaitement abouti, le titre proposera au joueur d'excellents moments de combat pur et dur, où les armures voleront en éclats, où les combos s'enchaîneront avec maîtrise et doigté, et où enfin notre personnage réussira à s'enfuir des vaisseaux avant leur explosion, car ça n'est pas une tâche aisée de réussir cela. On retiendra aussi du titre sa bande-son merveilleuse et son ambiance space-opéra. Selon moi, un incontournable de la 32X.

Verdict

7

Points forts

  • Technicité
  • Ambiance space-opera
  • Système d'armures
  • Bande-Son

Points faibles

  • Longue prise en main
  • Décors trop vides
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
32X 6.0 2

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