Condamné à y jouer!

Après une soirée "Gaming is not a crime" bien sympa et festive, qui nous avait déjà permis de poser nos paluches sur Condemned 2, l'occasion s'est de nouveau présentée de nous essayer au jeu sur 360. A la soirée Sega en février, le son ne permettait pas vraiment de rentrer dans son ambiance oppressante, et puis il y avait beaucoup de choses à faire à côté. Vendredi dernier, je me dirige donc vers les locaux de Sega pour m'essayer tranquillement à cette production pendant quelques heures. Après un épisode au lancement de la 360 bien reçu puis devenu quasi culte, pas moyen d'être déçu... C'est ce que j'espérais!

A peine arrivé, on m'installe dans une salle sombre. L'écran est grand et l'installation 5.1 est du plus bel effet! Ca va bien servir avec la suite du meilleur jeu d'horreur de cette génération (jusqu'à maintenant). Puis, on me laisse seul, il va falloir s'accrocher, me dit-on. La cinématique de début se lance, l'ambiance sombre s'installe très vite, le son est fort pour bien entrer dedans. Le moindre bruit venant de l'extérieur a un caractère inquiétant, pourtant ce en sont que des rires des employés de Sega dans la pièce d'à côté, mais je suis déjà à cran! La version face à moi est quasi finale. Seuls les sous titres (en français) avec des repères encore présents sur le story board pour les scènes cinématiques (qui décrivent ce qu'on voit déjà à l'écran) montrent les petits détails qu'ils restent à finaliser pour les derniers mois de développement.

Condemned 2 est la suite directe du premier. On retrouve vite Ethan Thomas mais dans une position inconfortable. Quasi ivre, il est sujet à des hallucinations et on se retrouve dans une ville lugubre où l'on croise déjà les premiers clochards, avant que très vite des assaillants ne viennent vous faire la peau. Un peu perdu, on tente de survivre avec quelques mandales bien placés avec les 2 gâchettes pour une droite ou une gauche. On effectue des parades en les pressant simultanément et on maîtrise assez vite de beaux contres. Des coups puissants signalés par un poing à l'écran nous indique quand on peut sortir un beau coup critique mais il faut au préalable sortir des combos (que l'on consulte dans les menus), ce qui est primordial pour mettre les ennemis à terre. Ces derniers sont très agressifs et la difficulté sera au rendez vous. On est obligé de s'accorder des temps de repos pour faire remonter la jauge de vie et on cherche souvent de précieux medikits, pas si nombreux en plus! Mais les check points sont fréquents pour reprendre le jeu pas trop loin en arrière, en cas de mort violente.

On note aussi l'apparition d'une jauge de furie. Une fois pleine, on double clique sur la gâchette droite et s'enclenche alors une série de touches à l'écran, à confirmer rapidement. Oui, ça s'appelle du QTE et ce n'est pas un jeu Sega pour rien. Ces séquences sont d'une rare violence et les développeurs ont poussé le sadisme en approchant la caméra encore davantage de la victime. Les ennemis n'aiment en tout cas pas trop ça et on ne se prive pas de l'utiliser. Pour le plaisir, on peut aussi pratiquer un finish sur un adversaire encore chancelant. Ethan saisie son assaillant et des têtes de mort montrent les endroits où l'on peut en terminer. Exploser la tête d'un ennemi, d'un coup de pied, dans les cuvettes des toilettes, j'avoue, j'ai apprécié! Plein d'autres scripts tout aussi "funs" sont là pour nous surprendre. Sinon, d'autres combos et améliorations de votre arsenal vont s'ajouter au fur et à mesure de la progression (notamment selon la qualité de votre prestation jugée en fin de stage). Par exemple, on obtient vite un poing américain pour sa main gauche. Une donnée tactique importante à connaître car vous pourrez ainsi mieux repousser vos opposants avec son aide. Surtout que la menace sera toujours plus pressante en progressant dans le jeu!

Des armes à ramasser s'invitent toujours sur le chemin et on trouve encore de tout. On peut arracher un pied de chaise ou pourquoi pas des lunettes de toilette par exemple. Ces armes ne sont pas forcément beaucoup plus puissantes que vos poings mais on se sent rassurer avec. Le must est d'avoir une arme à feu, histoire de calmer ce beau petit monde de psychopathes qui peuvent vous attaquer par derrière ou tentent de vous prendre à revers. La vermine! Se retrouver encercler est la pire chose qui puisse vous arriver. Il faut vraiment se débarrasser vite de l'adversité sous peine d'être vite dépassé.

C'est déjà la fin du premier stage. Une cinématique se lance et nous rappelle à quel point la production de Monolith se veut cinématographique. Du beau boulot qui scotche. Dans le deuxième stage, on peut enfin découvrir une des particularités de Condemned. De la collecte d'empreintes est encore là entre les phases d'action. Ces phases de gameplay assez grisantes dans le premier étaient pourtant assez linéaires. Les développeurs conscients du problème nous laissent cette fois un peu plus de liberté. On peut sortir librement son appareil photo ou sa lampe à UV, mais surtout on fait le choix des constats. C'est à nous de tirer des conclusions (parmi plusieurs choix, comme par exemple si c'est un adulte ou un adolescent, évaluer sa profession, puis les blessures, et ainsi de suite) puis de les transmettre à son supérieur. Nos qualités d'investigation seront récompensés par des bonus qui permettront d'améliorer Ethan. Ces petites parenthèses dans l'action brisent astucieusement la monotonie qui pourrait s'installer. Et puis elle se sont tellement étoffées que ça pourrait en devenir grisant, malgré leur caractère optionnel. Elles seront encore très importantes pour s'immerger à fond dans le jeu. A confirmer bientôt!

La partie technique est, quant à elle, ultra solide. Le travail sur la bande son se sent à chaque instant. C'est sûr que sans, ce serait plus tout à fait le même jeu. Avec une bonne installation, des râles inquiétantes surviennent d'on ne sait où. Les développeurs se sont encore plus faits plaisir avec cette suite en ajoutant davantage de scripts! On est sans cesse surpris et j'ai pas trop apprécié l'apparition d'une chaise roulante qui bougeait seul au loin, parmi d'autres joyeusetés! Les graphismes se sont mis à jour pour s'approcher des standards de ce qu'on attend d'un jeu en 2008. Le travail sur les textures est assez énorme. Les décors suintent et des matières assez glauques s'étalent sur les murs. Il en ressort une incroyable décadence, comme si ce monde était altéré à la manière d'un certain Silent Hill. Les ennemis ont été aussi beaucoup retravaillés. Bien mieux modélisés, ils font leur petit effet. Après, Condemned 2 reste un jeu sombre, très sombre, qui impressionnera sans doute moins que d'autres productions récentes à cause de ça. Il n'en reste pas moins beau et le travail de mise en scène force de toute façon le respect.

Comme vous pouvez le voir en haut de page, la jaquette finale a subit quelques changements pour apparaître encore plus cradingue! Je vous laisse apprécier. Des rumeurs de démo circulent actuellement mais on a rien pu me confirmer. Ca reste possible cependant. Condemned 2 est aussi repoussé de quelques semaines et sortira finalement à la fin du mois de mars et non pas le 14 comme prévu à l'origine. Son potentiel est indéniable, vous l'avez compris, et il proposera aussi des modes multi que je n'ai pas pu essayer. Vivement sa version finale.

Allez en bonus, encore un petit mot sur l'actualité à venir. Si Sega n'avait aucune information à me donner sur la Dreamcast 2 ou Shenmue III (!!), mais bon ça va venir, c'est pour plus tard, qui sait! Je suis revenu à la "charge" comme d'habitude pour demander des nouvelles de Yakuza 2 en Europe, même si ça commence à faire long. On m'a glissé rapidement que l'on devrait avoir une bonne surprise prochainement. C'est pas la première fois qu'on nous laisse espérer, vous le savez depuis longtemps sur O-S, mais on est encore en droit d'y croire. Et on y croit plus que jamais! Quant à Yakuza 3, on m'a fait comprendre qu'il était encore un peu tôt pour en parler... Et, et, il était déjà temps de partir... On reviendra donc pour en rediscuter!! Merci à Sega pour cette présentation en avant-première!