Test : Dungeon Travelers 2 : The Royal Library & the Monster Seal (PS Vita)

Initialement, Dungeon Travelers 2 trouve ses racines dans To Heart 2, une visual novel romantique datant de l'ère PlayStation 2 (2004) et inédite dans nos contrées. Fort d'un certain succès sur l'archipel nippon, elle a été déclinée en manga, anime et même romans. En 2011, elle donne naissance à un spin off baptisé To Heart 2 : Dungeon Travelers.

Il s'agit d'un Dungeon RPG cochant la catégorie "classique mais efficace" qui vaut surtout par son ambiance coquine et son fan service omniprésent. Le succès aidant, un second épisode (Dungeon Travelers 2: The Royal Library and Mamono's Seal en japonais) est sorti sur PSP en 2013 avant d'être porté sur Vita en 2014 dans une version remaniée. C'est cette dernière itération qui nous intéresse plus particulièrement puisqu'elle marque l'arrivée de la série sur les rives occidentales.

Sexy dungeon

Comme To Heart 2, est coquin, à tel point d'ailleurs qu'Atlus a décidé d'opérer quelques coupes dans les séquences les plus suggestives de la version japonaise afin d'importer le jeu en occident. Malgré tout, il s'agit d'un jeu catalogué "M" (Mature) en Amérique du Nord et pour cause : les poses lascives sont légion, sans parler de l'orientation très panties & boobs de l'ensemble. Certains peuvent considérer que c'est du plus mauvais goût, et ce n'est probablement pas un jeu à mettre entre toutes les mains, mais c'est justement cette ambiance sexy typiquement nippone, finalement très différente de la manière dont on aborde ces sujets en occident, qui donne un vrai charme à l'aventure.

Il va sans dire que les amateurs de Love Hina, Nisekoi ou Negima seront probablement ravis d'autant plus que les scènes de dialogue sont nombreuses avec leur cortège de vannes, de quiproquos et de sous-entendus mutins. En revanche, l'histoire est tout ce qu'il y a de plus classique : des monstres apparaissent un peu partout dans le Royaume de Romulea et menacent l'humanité. Pour les vaincre, un alchimiste a conçu un sceau magique capable de les emprisonner. Fried Einhard (oui le héros s'appelle "Frit" comme la friture et manque singulièrement de charisme), un aventurier membre de la Royal Library est chargé de la mission avec son équipe de jolies demoiselles. Pas de quoi fouetter un chat mais ça se laisse suivre sans déplaisir et, de toute façon, les qualités de Dungeon Travelers 2 sont ailleurs.

Donjon, mon beau donjon

Dungeon Travelers 2 est un dungeon crawler avec vue à la première personne. Il rappelle beaucoup Etrian Odyssey ou, pour remonter plus loin dans le temps, Shining In The Darkness. Il s'agit donc de déambuler inlassablement à travers des kilomètres de murs de briques. Du reste, au bout d'un certain temps, il devient impossible de trouver des points de référence visuels pour naviguer dans ce dédale terne.

Heureusement, la carte (largement visible sur l'écran de la Vita) se construit automatiquement au fur et à mesure de la progression. Si l'on contrôle uniquement Fried dans les donjons, ce dernier agit comme un général en mode combat avec six personnes sous ses ordres. D'ailleurs, les nombreux personnages que l'on peut enrôler présentent une grande variété de classes (Fighter, Mage, Maid, Scout et Spieler) et sous-classes (Paladin, Berserker, Sorceress, Bard...) et donc un large éventail de compétences disponibles. D'autre part, les possibilités de personnalisation sont assez nombreuses (armes, armures, objets...) et l'équipement (trouvé ou acheté) plutôt conséquent. Le jeu a été clairement pensé pour les joueurs méticuleux aimant passer du temps à optimiser leur matériel ou pour les bidouilleurs qui peuvent expérimenter à l'envi les meilleures associations de classes et d'équipement.

La difficulté est assez bien équilibrée, ce qui n'est pas forcément une évidence dans les jeux du genre : les premiers donjons sont réduits et introduisent progressivement les "petites surprises" comme les étages multiples, les dalles piégées, les téléporteurs, etc. Cela permet de commencer en douceur, même si les ennemis sont toujours dangereux, même à bas niveau. Heureusement que le système de sauvegarde est disponible aussi bien au QG que directement sur le terrain.

Comme le veut la tradition, Dungeon Travelers 2 est orienté grind mais le système est suffisamment bien pensé pour ne pas tomber dans la répétition rébarbative. A l'issue d'un combat victorieux, en plus des classiques points d'expérience pour la montée en niveau, l'équipe absorbe la créature vaincue. Lorsque suffisamment de monstres de chaque sorte ont été absorbés, il est possible de créer un Seal Book équipable par un membre du groupe. Ce livre génère des capacités spécifiques (Défense Physique +, etc.). D'autre part, il fournit des informations sur le type de créature (forces, faiblesses, niveau, etc.) et permet au personnage disposant de l'artefact de redoubler d'efficacité pendant les combats contre ce type d'ennemis. Bien entendu, les scélérats défaits permettent aussi de gagner des pièces d'or et des armes/armures/objets parfois uniques.

Ready ? Fight !

Le système de combat au tour par tour révèle, à la pratique, pas mal de subtilités stratégiques tout en restant relativement simple à assimiler (il faut malgré tout se montrer attentif pendant les premières heures). L'équipe comme les monstres sont partagés sur deux rangs. Ceux qui sont positionnés sur la seconde rangée sont mieux protégés contre les attaques de mêlée : c'est la position idéale pour les mages, les archers, etc. Le premier rang se destine aux guerriers/tanks capables d'encaisser et, plus largement, aux classes capables d'infliger de gros dégâts en combat rapproché.

A noter que les attaques magiques sont très puissantes (même en début d'aventure) mais sont longues à exécuter et, surtout, elles peuvent être interrompues si le mage reçoit un critical. C'est dans ce genre de situation que les subtilités du système sont appréciables puisqu'il est possible, par exemple, d'ordonner à son tank de prendre le coup initialement destiné au mage. Au fur et à mesure de la progression, chaque membre de l'équipe gagne des compétences passives en plus de celles inhérentes à sa classe/sous-classe : cela permet non seulement de rendre chaque personnage un peu plus versatile (même s'il ne sera jamais possible de transformer un Berserker en Sorcerer et vice versa) mais surtout de briser l'ennui pendant les combats et heureusement car ils sont nombreux, pour ne pas dire constants.

Evidemment, il est possible de faire du power leveling à la condition de s'y prendre tôt et d'y consacrer un temps non négligeable. La stratégie peut se révéler payante sur les premières heures car elle permet une certaine sérénité dans les affrontements tout en permettant d'apprendre à en maîtriser les possibilités. Plus loin dans l'aventure, c'est moins nécessaire. Cela dit, les combats de boss restent toujours tendus peu importe le niveau moyen de l'équipe.

"On en fait plus des comme toi !"

Malgré son habillage sexy qui peut éventuellement rebuter certains joueurs, Dungeon Travelers 2 est un titre extrêmement compétent. Il n'invente fondamentalement rien mais se révèle extrêmement efficace dans le choix de ses mécaniques et peut, sans mal, être considéré comme un "best of" du dungeon crawler. Il a su conserver la saveur délicieusement rétro/16-bit et respecter à la lettre les codes nippons du genre. A ce bilan s'ajoute un système de combat prenant, une gestion tactique poussée grâce à son vaste panel de classes, d'énormes possibilités d'évolution pour les personnages, un loot copieux et un nombre conséquent de donjons.

Bien entendu, c'est un jeu qui s'adresse à des joueurs familiarisés avec le genre : exigeant, très long (compter 100-120h pour du 100%), décourageant pour le novice mais, et c'est en cela qu'il est séduisant, qui sait récompenser ceux qui prendront le temps d'y plonger. Il est généreux, fignolé, artisanal presque. Tout bien considéré, ce n'est plus si fréquent. Du coup, les possesseurs de Vita et amateurs de RPG retors devraient y jeter un oeil (et même deux).

Verdict

8

Points forts

  • - Le système de combat génial
  • - Le nombre de classes et leur versatilité
  • - Le feeling old school
  • - Les voix japonaises
  • - L'ambiance coquine
  • - Le character design et les cinématiques façon manga

Points faibles

  • - Les donjons sont moches
  • - La mise en scène des combats un peu aride parfois
  • - Anglais uniquement (problématique pour certains)

Commentaires

Rage, 04 oct 2015 - 2:37
Haaaa Aquaplus je commence à les apprécier ces dév' ... Dommage que je n'ai pas de Vita!!