Test : Anarchy Reigns (Playstation 3, Xbox 360)

Annoncé en tout début d'année 2011, Anarchy Reigns, ou Max Anarchy dans son pays d'origine, se sera fait longuement attendre ce qui est souvent le cas avec les productions estampillées PlatinumGames. C'est d'autant plus le cas ici, car comme vous devez le savoir, le jeu est sorti le 5 juillet dernier au Japon, et il n'arrivera qu'en début d'année 2013 en Occident à cause d'une décision purement stratégique de Sega West. Le jeu devait pourtant paraître en même temps mondialement, en juillet donc, mais la crise est passée par là entre temps et ce jeu n'est clairement plus une priorité pour Sega à côté de ses licences phares telles Sonic ou Total War. Les fans de PG peuvent être rassurés malgré tout puisque le jeu devrait sortir chez nous. Jusqu'à un prochain revirement ? Tant que le jeu n'est pas disponible dans nos magasins , mieux vaut rester prudent

En parlant de retard, il faut aussi se souvenir que le jeu devait sortir à l'origine fin 2011, la campagne marketing semblait d'ailleurs parfaitement huilée et la sortie (anonyme) de Anarchy Reigns semblait se profiler à cette période face aux Assassin's Creed et autres Call of Duty… Fallait-il s'attendre à une boucherie en perspective sur le plan commercial ? Personne ne le saura jamais. Sega décida finalement de décaler la sortie du jeu à l'été 2012, pour l'améliorer en allongeant un peu son développement. C'est en tout cas ce qui fut déclaré officiellement, Sega et PG souhaitant offrir une échelle de combat massif encore plus impressionnant pour le joueur. Gary Knight, vice-président du marketing chez Sega West, déclarait alors " Disons simplement que le format traditionnel en un contre un ou deux contre deux des jeux de combats va devenir obsolète ". C'est donc lors de la dernière phase de développement que PG a semble-t-il modifié la structure des combats online pour qu'ils réunissent plus de 10 joueurs, dans certains cas. Nous verrons plus loin que ça lui a certainement été profitable.

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MadWorld 2, just MadWorld 2
 

L'introduction d'Anarchy Reigns contée par un simple texte déroulant assez insignifiant nous plonge dans un monde rongé par le chaos et la violence. Les grandes puissances se font la guerre par le biais d'armes atomiques ou chimiques tandis que le terrorisme se démocratise un peu plus et que l'air est devenu irrespirable. En gros, Anarchy Reigns nous raconte l'histoire de notre monde actuel qui aurait sévèrement viré vers la folie et l'anarchie. Au milieu de tout ça, les hommes ne peuvent survivre qu'à l'aide des nanomachines et de la cybernétique si bien qu'ils ne ressemblent plus vraiment à des humains. Il suffit d'observer les personnages du jeu avec leurs carrures et leurs muscles monstrueux, tandis que d'autres sont devenus des vrais cyborgs, pour se dire que ce monde ne tourne définitivement pas très rond.

Cette trame générale plus que classique ne nous intéresserait pas vraiment si elle ne renvoyait pas directement à celle de MadWorld. Mais si ,vous savez, le beat them all au design magnifique en noir et blanc sur Wii qui a échoué commercialement ? En fait, la question est surtout de savoir si Anarchy Reigns est une suite directe de MadWorld ou bien une préquelle ?

Si des personnes vont certainement étudier la question de près et peut être contredire cette affirmation, il semblerait que Anarchy Reigns soit une suite directe de MadWorld dans un monde encore un peu plus plongé dans la violence et la haute technologie. Si vous avez joué à ce jeu Wii, vous reconnaîtrez des personnages qui prennent ici la forme de boss connus, avec notamment le Black Baron (devenu plus black que black) et son assistante Mathilda toujours aussi sadique, mais aussi Big Bull devenu un cybride ou encore l'ennemie de Asia Town, la sexy Rin Rin accompagnée cette fois de ses sœurs assassines Fei et Ai. Le design des ennemis lambda ou même des véhicules tel l'hélicoptère ne trompent pas : Anarchy Reigns n'est rien d'autre que la suite de MadWorld, qui n'a pas le droit de s'appeler MadWorld 2 car le premier jeu n'a pas assez bien marché. Et en passant sur PS360, on retire le motion gaming pour en faire un pur jeu gamers et on lui ajoute un mode online digne de ce nom pour coller aux exigences des années 2010. C'est en gros la recette choisie par PlatinumGames.

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Bayonetta est là. You're a mystery.
 

Reconcentrons-nous sur l'histoire principale. Elle met en scène tout d'abord Jack Cayman, toujours chasseur de primes depuis MadWorld sauf qu'il essaie d'arrêter la cigarette. Il est toujours aidé dans sa quête par Amala, une spécialiste du hack qui lui fournira quelques infos d'importance à l'oreillette. Du côté dit du "White Side", on retrouve Leonhardt Victorion dit Leo, un des membres de la division Strike One composée notamment de la glaciale Sasha et du "poutinesque" Nicolai qui œuvrent pour instaurer un semblant de justice dans ce monde de brutes. Une nouvelle fois, si vous avez pratiqué MadWorld, il se pourrait que le personnage de Leo vous dise quelque chose…

Leo et Jack sont à la recherche de la même personne, Maximillian Caxton. Pour le premier, il cherche à mettre la main dessus car il s'agit de l'ancien leader de Strike One qui a commis un meurtre et a semble-t-il perdu la raison, tandis que pour le second ce n'est qu'un contrat de plus et le joueur ne tardera pas trop à connaître le client pour ce job.

Ces deux héros sont donc le prétexte à PlatinumGames pour lancer autant de scénarios parallèles (à choisir dès la première cinématique), qui permettront une fois que tout sera complété, de connaître le fin mot d'une histoire globalement peu palpitante, seulement ponctuée de quelques cinématiques qui valent elles le coup d'œil. Le jeu se structure en 4 environnements principaux constitués à chaque fois de 6 missions, dont trois seulement sont obligatoires pour passer à l'acte suivant. Selon que l'on prenne Leo ou Jack, les environnements restent les mêmes mais la map sera tout de même quelque peu différente. Concernant la progression, il faut simplement marquer des points ce qui intervient déjà quand on croise (et on bastonne) des ennemis sur la carte de jour ou de nuit - dans ce dernier cas ils sont plus puissants. Mais pour marquer plus de points rapidement, on sera plus inspiré de se lancer dans l'une des 3 missions libres, ces dernières n'étant qu'un prétexte à du bastonnage en règle. Dans la tradition PlatinumGames, votre performance sera récompensée par des médailles de Bronze jusqu'à Platinum. En étant bon, on débloque ainsi facilement toutes les missions sans avoir besoin de passer du temps à scorer dans le monde ouvert.

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À noter que PG tente de casser assez maladroitement la routine avec certaines missions qui jouent plutôt la carte du tir, de la course, du sport ou encore la protection d'un PNJ. Sinon, hormis le fracassage d'ennemis sur la map entre deux missions d'ailleurs signalés par un faisceau lumineux - les voyages sont très courts sur la petite carte - il ne reste pas grand à chose à faire hormis la récupération d'artworks et modèles 3D dans des petites boites bleues très faciles à trouver au passage. La dernière activité sera de tabasser suffisamment d'ennemis (100) pour débloquer des compétences pour le multijoueur. Ça peut être d'ailleurs extrêmement utile, il vaut mieux s'y intéresser.

Le jeu en solo est ponctué dans sa partie "Mission Histoire" par des combats contre des boss. Hormis le fait qu'ils sont souvent spectaculaires, et pas toujours évident du moins en "difficile", ils permettent aussi et surtout de débloquer ces persos pour le multijoueur, autant dire que jouer au solo d'abord est vivement conseillé. Cerise sur le gâteau, il sera possible de jouer avec l'ensemble de ces persos aussi lors de la Campagne ce qui représente un excellent entraînement pour se familiariser avec leurs techniques. Quant à Bayonetta, en version japonaise elle ne s'offre qu'aux personnes qui ont acheté le premier pressage du jeu. Un code est présent sur le flyer de la jaquette, à l'intérieur, qu'il faut ensuite valider sur le PSN ou le Live ce qui débloque le DLC. Rien à redire, la sorcière préférée des gamers est aussi charismatique que dans le jeu d'origine et on retrouve quelques combos spectaculaires qui l'ont rendu célèbre. On se fait plaisir et elle semble emporter l'adhésion des joueurs online.

Budget en baisse depuis Vanquish ?
 

En voyant le jeu pour la première fois, c'est ce qu'on pourrait logiquement penser. Même si vous ne l'avez encore vu tourner pour de vrai, dîtes-vous que toutes les images et vidéos fournies par Sega sont clairement représentatives de la beauté du jeu. Pas de chiqué donc, le jeu n'est pas très impressionnant. Si les personnages sont très détaillés, et assez bien animés dans la lignée d'un Bayonetta ou d'un Vanquish, il faut avouer que l'on est moins subjugué par la résolution et le souci du détail pour les décors. De même pour le moteur physique en général, puisque si beaucoup de décors sont destructibles - on peut se servir de voitures comme projectiles, de panneau de circulation (pour les enfoncer dans la tête comme MadWorld) ou de roues de voiture (pour bloquer les mains de l'adversaire… comme MadWorld), la plupart des autres éléments du décor restent encastrés dans le sol. Heureusement, lors de la folie des combats, des murs tombent mais pas tous et il existe encore d'autres éléments destructibles pour donner un peu de vie à l'ensemble. Mais surtout, le décor possède pas mal de relief - on peut sauter bien sûr - et les combats prennent souvent un côté dantesque puisqu'on peut très bien se battre sur un ascenseur par exemple, utiliser un courant d'air pour rejoindre rapidement une autre partie de la map, utiliser une Gatling sur un poste fixe, ou même prendre les commandes d'un hélicoptère ou pire d'un mutant géant. Le dynamisme des combats et les déplacements offrant une extrême liberté devraient ravir tous les fans de jeux d'action débridés.

Comme si ce n'était pas assez, PlatinumGames introduit aussi les ATE ou Action Trigger Events - le nom a-t-il été déposé ? - qui donne un rendu proprement anarchique aux joutes. Ça ne s'invente pas. Il arrive de temps à autre que des éléments extérieurs pourrissent un peu plus des combats déjà incroyablement violents. On pourra citer le tapis de bombes lâchés par des chasseurs qui vous obligent à trouver un lieu sûr, la bombe atomique lâchée depuis la mer par un sous-marin (sans rire), une pieuvre géante qui envahit une partie de la map ou encore une bonne vieille tornade dans le quatrième monde, le désert. Il n'est pas rare que l'on perde tout repère quand un ATE nous tombe sur la tronche alors que l'on combat déjà une dizaine d'ennemis. Du coup, on comprend mieux le message sur l'épilepsie au lancement du jeu.

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Pour renforcer l'anarchie ambiante, on peut aussi s'équiper de deux items, pas plus en même temps, à récupérer sur des sbires de passage sur la map ou lâchés par une sorte de roulette qui s'active de temps en temps et que l'on doit frapper. Le joueur aura ainsi dans ses mains un lance-roquettes, un fusil sniper, des pièges électriques, des bombes incendiaires, un item pour devenir invisible aussi. Définitivement, on a rarement vu autant de boxon à l'écran, il faut le voir pour le croire. Tout ces éléments de gameplay mis bout à bout font qu'un titre n'a jamais aussi bien porté son nom…

Tout ça pour dire, que si le jeu reste très moyennement joli, il faut bien comprendre qu'il faut le faire tourner et notamment en ligne où 16 joueurs peuvent participer au maximum. Donc, entre le choix de la débauche graphique - et on sait que PG est capable du meilleur - et le confort de jeu, il semblerait qu'ils aient fait un choix consensuel plutôt intelligent, pour que le jeu reste fluide à tout instant, ce qui est bien le cas. Avec tous les effets spéciaux présents à l'écran, PG nous offre globalement du grand spectacle. Le meilleur du Japon, ça se passe toujours en grande partie chez eux… même si on attendait tout de même un petit peu mieux à ce niveau.

Infinite Anarchy
 

Pour la prise en main, Max Anarchy offre une palette de coups relativement étoffée, sans égaler un jeu de baston complet digne de ce nom, et l'ergonomie des touches permet de facilement s'y retrouver. On retrouve donc des features assez classiques avec un coup fort et faible pour réaliser des combos et aussi un feeling proche d'un beat them all comme Bayonetta puisqu'en laissant un temps d'arrêt au milieu de ses enchaînements, on peut souvent réaliser des attaques encore plus efficaces. Il existe aussi la possibilité de saisir son adversaire ce qui lance une attaque contextuelle, qu'il soit debout ou au sol ça marche aussi bien dans les deux cas. Cette même touche "saisir" permet aussi d'échapper à cette prise avec le bon timing.

Hormis la possibilité de sauter, ce qui permet d'ailleurs d'effectuer une attaque vers le haut ou en retombant totalement destructrice, les boutons de tranche à droite sont là pour parer. Pour survivre dans les joutes violentes de Max Anarchy, on passe la plupart de son temps à rester dans cette position sous peine de mourir en quelques coups. Mais ce n'est pas pour autant un gage de sécurité totale puisqu'un combo peut très bien briser votre garde et vous étourdir ce qui vous met en position très délicate, de même quand on vous agresse avec une attaque chargée puissante. Donc parer est souvent insuffisant et il faut en plus faire des petites roulades de côté pour éviter tout désagrément.

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Quant au bouton de tranche à gauche, il est là pour activer une attaque ultime qui consume une jauge située juste en dessous de votre barre de vie mais seulement quand que vous commencez à attaquer. Vous ne pourrez pas enchaîner plus de 4/5 coups de ce type au sol ou même en l'air que cette jauge sera déjà épuisée. Pour prendre un exemple concret, ce super coup correspond pour Jack Cayman à l'utilisation de sa double tronçonneuse et il en est de même pour tous les personnages. Bien sûr, la donnée tactique primordiale est que cette jauge remonte petit à petit et encore plus rapidement quand on pare des coups ou qu'on en encaisse.

Enfin, une dernière jauge signalée par un sigle "électricité danger" se remplit petit à petit lors des combats. une fois qu'elle est activée (en jaune) il suffit de valider le mode nommé "Ravage" en pressant les deux sticks analogiques pour entrer dans un état de transe. On peut alors utiliser les coups ultimes à volonté et aussi faire une série de coups de poing ou de pied digne de Son Goku made in DBZ. Ce mode ne dure pas plus d'une dizaine de secondes cependant mais permet de faire d'énormes dégâts si on réussit à cibler son adversaire convenablement et à surtout briser sa garde.

Ce système de combat plutôt simple mais assez riche pour captiver le joueur, ne serait que moyennement intéressant si le jeu ne proposait pas une quinzaine de personnages aux capacités différenciées. C'est certainement une des grandes forces de Max Anarchy, chaque perso possède une corpulence différente, des combos qui varient aussi qu'il faut étudier dans la section "Entraînement". Et il existe encore de nombreuses caractéristiques à étudier pour chacun, on retrouve des persos comme Durga capable d'attaquer à distance, ou d'autres comme Garuda qui peuvent saisir deux ennemis en même temps en courant. Sans oublier les attaques ultimes qui ont toutes leurs qualités et défauts. Sincèrement tous les persos n'ont pas un chara design renversant hormis Jack et Bayonetta bien sûr mais ils méritent quasiment tous d'être joués malgré quelques doublons. Ce système révèle vraiment tout son charme quand on se lance en multijoueur online.

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La Revengeance du multijoueur
 

Car si le mode solo se termine sacrément vite en à peine 6 heures pour conclure les deux scénarios, les chances sont par contre grandes que vous passiez beaucoup plus de temps sur le mode online qui propose une dizaine d'expériences différentes. Pour info, PG n'a pas prévu de jeu en local en écran splitté et les joueurs solitaires devront se contenter de les essayer avec quelques bots, ce qui n'est guère passionnant. Après des jeux comme Vanquish ou Bayonetta carrément riches en solo, on sent que le studio d'Atsushi Inaba a voulu tout donner sur le multijoueur avec Anarchy.

Globalement, il s'agira toujours de combattre seul (maximum à 16 en bataille royale, un des modes les plus populaires) ou bien en équipe avec toujours pour objectif la course aux points, avec quelques variantes où il faudra seulement éliminer le chef de l'équipe adverse pour scorer. Non seulement, on accumule des points en cours de parties grâce à ses performances mais le jeu récompense les meilleurs parmi les meilleurs à la fin avec des bonus.(dégâts, victimes, etc.). Des épreuves classiques comme le "Capture The Flag" sont aussi présentes mais aussi du pur duel à 1 contre 1 en cage, le jeu prend alors des allures de pur jeu de baston. On notera la présence d'un mode Survival pour "se détendre" et apprécier un peu de co-op à 3 joueurs sans oublier le DeathBall, du football américain à 4 contre 4 où il faut attendre que le but ouvre ses portes pour marquer un touchdown, ce qui laisse largement le temps d'échanger quelques pralines…

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Hormis l'intérêt d'apprivoiser plusieurs persos comme décrit un peu plus plus haut, le multijoueur octroie de l'expérience et il faudra monter pourquoi pas jusqu'au niveau 50, le cap maximum. La progression peut intervenir assez rapidement si on est tout simplement très bon mais ça peut être beaucoup plus laborieux quand on accumule les dernières places au classement des épreuves. Autant dire tout de suite que côté japonais, on sait se battre et que l'on ne gravit pas les échelons sans se relever les manches. Le joueur pourra sinon s'attaquer soit à du simple matchranking d'amis, ou alors faire des parties pour réellement juger de son niveau en se frottant au verdict du leaderboard. Dernière chose, il n'existe pas de succès/trophées pour le multijoueur, PG a préféré instaurer un système d'emblème créé exclusivement pour ce mode. Donc ici, en réussissant environ les 80 défis proposés, vous pourrez afficher un emblème visible par les autres joueurs et qui fait office donc de petit "trophée de guerre", juste pour le fun.

Si le mode solo ne fait vraiment figure que d'apéritif, et en fait plus généralement de lieu d'entraînement et/ou d'endroit pour récupérer des aptitudes et quelques bonus, le multijoueur est tout simplement le cœur du jeu de PG. Tout ce qui a été mis en place au niveau du gameplay, ne prend en fait vraiment sa valeur qu'en multijoueur. Tout le travail qui a été fait sur la palette de coups et les caractéristiques de chaque personnage se concrétise totalement sous nos yeux quand on défie une intelligence non-artificielle. Les combats deviennent alors violents, injustes, frénétiques, les tactiques fourbes ont aussi tendance à bien marcher. À chaque partie, l'expérience sera vraiment renouvelée et en même temps ce sera souvent chaotique, parfois illisible et bordélique, c'est le prix à payer. On passe assez fréquemment d'un sentiment d'addiction puis la partie d'après c'est la frustration qui domine... Si votre connexion internet ne fait pas des siennes et si vous appréciez simplement les BTA depuis Streets of Rage et consorts, il se peut que l'expérience offerte par Anarchy Reigns vous scotche méchamment à votre écran.

À l'heure du verdict final, il est assez difficile de conseiller Anarchy Reigns surtout si on doit le payer au prix très fort. Le jeu pêche surtout par un mode solo court et de toute façon peu convaincant à cause de sa progression trop linéaire et de son scénario inintéressant. À côté de MadWorld, Max Anarchy est simplement moins bon en solo, moins léché artistiquement. Seule la bande-son hip-hop dans la même veine que le jeu Wii - pour ne pas dire trop semblable au jeu Wii - apporte pas mal de dynamisme à un ensemble trop classique en solo. Après, il reste le multijoueur clairement riche en modes de jeu, avec aussi une quinzaine de personnages à découvrir, qui devrait occuper les gros fans de beat them all, les quelques adorateurs de God Hand, pendant des dizaines d'heures. Il faudra donc choisir son camp à l'heure de la décision pour l'éventuel achat mais une chose est sûre : Anarchy Reigns n'est pas un indispensable signé PlatinumGames ou une référence absolue de l'action sur consoles. Il ne fera pas oublier Bayonetta.

PS : la version occidentale inclut deux modes supplémentaires présents dans l'édition limitée avec Dogfight (du deathmatch accroché à un hélicoptère) et Mad Survival (de la survie en co-op contre d'autres persos jouables). Ces deux modes représentent un bonus clairement sympathique mais ils ne font pas non plus beaucoup d'ombre aux autres modes principaux parmi les plus populaires, comme la bataille royale. Ils seront aussi certainement disponibles en DLC plus tard, pour ceux qui ont raté l'édition limitée du lancement. Le changement le plus notable entre la sortie japonaise et notre version est bien sûr que le jeu est proposé chez nous à 30€ alors que la version import était vendue plein pot à 7.980 yens (67€) : la phrase de conclusion "il est assez difficile de conseiller Anarchy Reigns surtout si on doit le payer au prix très fort" prend donc un sens nouveau.

Verdict

6

Points forts

  • Multijoueur riche, furieux, addictif
  • L'échelle des combats, les ATE de folie
  • Bande-son de grande qualité
  • Un roster digne d'un jeu de baston
  • Jack et Bayonetta forcément
  • Le prix d'ami pour l'Occident

Points faibles

  • Une campagne courte et même accessoire
  • Techniquement peu ragoutant pour du PG
  • Artistiquement inégal pour les décors et les persos
  • Bordélique par moments, illisible parfois
  • Injouable online sans une connexion stable
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Playstation 3 7.0 1
Xbox 360 6.0 1

Commentaires

SLAINE, 14 Aoû 2012 - 11:03
bon, moi je suis pas ultra fan du concept vu que je suis un joueur solo. Je pense que le jeu ne peut se savourer que dans l'optique du multi, même si le mode solo débloque des persos ...
En occaz pourquoi pas..
merci pour le test complet et précis
sokoj, 15 Aoû 2012 - 1:46
Très bon test qui résumé bien mon sentiment. En solo je me suis vite ennuyé, en multi c'est un jeu de fou (pour peu qu'on puisse y jouer avec des potes).
sokoj, 14 jan 2013 - 9:23
Selon les retours des joueurs (cireza?) Wonderful 101 me fera peut être acheter une Wii U.

Achetez Anarchy, c'est du bon Platinum/SEGA!!
J'ai pu le tester le W101, et c'ets franchement hyper lourd a jouer. le changement d'arme se fait a la mablette et le fait de devoir regarder l'ecran en perdant l'action sur la tele est hyper contraignant.:dcd: esperons qu'il corrige cette aberation dans la version finale.
rynex, 26 Mar 2013 - 9:36
Parfois y a un temps d'adaptation,un coup à prendre le temps de comprendre le concept avant d'apprécier.