Test : Valis SD (Syd of Valis) (Mega Drive)

Valis est une saga principalement connue des joueurs Nec Pc Engine et MegaDrive où elle a sévi le plus souvent, quelques épisodes étant sorti sur NES ou MSX.
En tout 4 épisodes verront le jour (du moins à ma connaissance, si on exclue les rares spin off), le dernier étant Valis IV sur MegaDrive.

Valis SD fait ici office d'ovni dans la série car il s'agit d'un épisode unique et exclusif à la MegaDrive. Connu sous le nom de Syd Of Valis aux USA, il ne verra jamais le jour dans notre beau pays du camembert.

En fan de cette série atypique, c'était avec impatience que je m'étais jeté sur cet épisode, grave erreur que je n'allais pas tarder à réaliser.

Super Deformed:

Non Super Deformed n'est pas le nom de notre héroïne mais le style " graphique " donné à ce jeu et relativement " à la mode " à cette époque lorsque l'on voulait faire un jeu plus " jeune " ou " humoristique ". En gros imaginez tous les sprites avec des petits corps et une grosse tête, et vous aurez des personnages Super Déformés ;) .

Les bases de ce principe posées, nous pouvons donc nous lancer dans l'aventure. Mais je vois déjà certains d'entre vous se gratter la tête en se demandant de quoi peut bien parler cette série Valis disparue du monde vidéoludique depuis presque 17 ans. Au risque d'offusquer les quelques fans connaissant par coeur le scénario de la saga, je ne vais ici que faire un résumé très concis et donc forcément imprécis.

Vous incarnez Yuko (Syd pour les américains, d'où le titre de Syd Of Valis), écolière de son état qui découvre un beau jour qu'elle est issue d'un monde nommé Vercanti. Cet univers parallèle est régulièrement en proie aux guerres et la reine de ce royaume a bien du mal à protéger son peuple. C'est là que Yuko intervient comme étant l'élue capable de manier la fameuse épée Valis. Au cours des différents épisodes elle fera la rencontre d'autres guerrières (à croire que les hommes sont exclus de ce monde) et un paquet de rebondissements seront à l'honneur, mais chut, laissons la surprise à ceux qui seraient tentés de se faire la série entière...

Où se situe donc Valis SD dans cette chronologie ? Voilà certainement l'un des points négatifs de cette série toute entière sur la 16-bit de Sega. En réalité Valis SD n'est que l'adaptation de Valis II sortie sur Nec Pc Engine. Là où on touche le paranormal c'est que sur MegaDrive Valis III est sorti début 1991, Valis I fin 1991, et Valis SD en 1992, Valis IV étant sorti en 1993. Une rupture chronologique incompréhensible sur MegaDrive qui avait vite fait de nous perdre dans les méandres de l'histoire. De plus, Valis SD n'est plus que l'ombre de son homologue Nec Pc Engine et n'a pour ainsi dire plus rien des " qualités " de l'original.

Pourquoi cet épisode unique et si différent ? Pourquoi ne pas avoir sorti l'épisode 2 dans les temps et dans sa version originale ? Un mystère....

Je suis un Méga méchant et je vais te faire Méga mal:

Le scénario de Valis SD a été ici réduit à sa plus simple expression. Vous incarnez toujours Yuko et devez sauver encore Vercanti du méchant de l'histoire, le bien nommé: Megas. Oubliez les belles séquences animées qui ont ponctué tous les Valis, ici seuls quelques vignettes apparaissent de temps en temps pour nous offrir un dialogue haut en couleurs comme " Qui es tu ? " - " Je suis le soldat de Mégas et je vais te tuer " - " Mais pourquoi ? " - " Parce qu'il faut détruire tous les ennemis de Mégas ". Ça vole très haut....

À l'écran titre vous aurez un menu d'option assez succinct pour paramétrer la difficulté du jeu allant de Easy à Difficult, la répartition des touches de la manette, etc...

Comme la plupart des Valis, le jeu commence au réveil de Yuko dans notre monde alors qu'elle sent qu'un danger vient frapper Vercanti. Elle sort donc de chez elle en pyjama (ou en écolière pour cet épisode) et commence à affronter les super vilains.

Sur le principe d'un jeu de plates-formes/action au scrolling horizontal, vous contrôlez donc uniquement Yuko, là où les autres épisodes de la série nous permettaient de jouer avec d'autres personnages. Armée de sa petite épée, en appuyant sur B vous lancez devant vous une sorte de vague d'énergie qui traverse tout l'écran. Le bouton A sert à sauter, et vous pouvez faire un double saut. Le bouton C permet d'actionner une bombe qui détruit tous les ennemis à l'écran, mais qui n'est pas utilisable pour un boss.

Vous allez traverser en tout 5 niveaux découpés pour la plupart en 3 actes, le dernier étant souvent le boss. Dans chaque acte vous allez affronter un ou plusieurs mini boss. Tout au long de votre aventure vous allez récupérer 5 armures au total, ayant des attributions différentes de Force, de Vitesse ou de Défense, et 4 Armes différentes. Les deux premières sont les fameuses vagues d'énergie, la seconde étant plus puissante et plus large. La troisième arme est une sorte de projectile à tête chercheuse, efficace mais faible en attaque et enfin la quatrième un Tir Triple. Au dernier niveau vous récupérez la fameuse épée et armure Valis décuplant la puissance de toutes vos armes.

Le point positif est qu'à partir du menu pause vous pouvez changer à volonté d'arme ou d'armure suivant les circonstances.

Les ennemis que vous allez rencontrer sont particulièrement bêtes et vont faire des allers et retours sur leur plate-forme sans vous inquiéter. Ils sont très peu nombreux et c'est à peine si certains ennemis vous tirent dessus. Vous allez me dire que le jeu doit être très simple, mais il n'en est rien. Vous allez vite vous rendre compte, manette en main, que votre héroïne est très rapide. Pour être plus exact elle est beaucoup trop rapide. Elle va tellement vite à avancer que l'écran a souvent du mal à suivre votre progression et que vous mourrez en touchant un ennemi ou en tombant dans un trou. Si on ajoute à cela une forme d'inertie faisant passer le premier mario bros pour un escargot, et vous obtenez des phases de plates-formes épouvantables à gérer. On finit par avancer par petite touche afin de voir arriver un éventuel ennemi ou un trou. Je ne vous parle pas des plates-formes mouvantes, sur lesquelles atterrir devient un véritable numéro d'acrobatie.

À cela il faut ajouter une difficulté très mal dosée, pour laquelle vous pouvez affronter un mini boss dix fois plus dur que le boss de niveau. Heureusement qu'une fois le boss ou mini boss battu on vous redonne toute votre énergie.

Sacrée Déception...

Valis SD pourrait se voir qualifier de tous les diminutifs, tant il cumule les gageüres. Une fois la maniabilité maîtrisée, il faut passer au delà de la réalisation globale du jeu, et là on fait encore une fois dans le minimalisme.

Si graphiquement ce n'est pas le plus laid des jeux MegaDrive, on ne peut que s'offusquer devant le peu de génie des décors. On passe du très mauvais avec des décors bien carrés, sans charme ou couleur, au très moyen avec des passages dans des grottes où les scrollings parallaxes ont bien de la peine à donner un sentiment de profondeur. L'héroïne est plutôt jolie dans sa petite armure, mais elle ne parvient pas à faire oublier les sprites ennemis franchement niais et sans intérêt.

Le level design n'est pas très recherché, aucun passage secret, aucune difficulté apparente, on se compte d'avancer, tirer, avancer, sauter un trou, avancer. Bref, c'est archi classique, sans saveur.

Les animations sont réduites au strict minimum et on a même le droit à un paquet de bugs de disparition de sprites.

Les boss sont souvent assez gros mais n'ont rien d'exceptionnels. Le côté SD aurait dû apporter un aspect mignon ou humoristique, mais la sauce ne prend jamais, le character design étant totalement foiré.

Et que dire des cut-scènes minimalistes, et de la fin du jeu totalement nulle (peut être la pire que j'ai vu sur MegaDrive)...

Malheureusement ce n'est pas la bande sonore qui rattrapera le naufrage, avec des musiques limite supportables selon les niveaux, ou très passables par moments.

Vous l'aurez vite compris, Valis SD est un jeu à éviter même pour les fans de la série. Sa durée de vie de 30 minutes maxi, sa difficulté très mal dosée, sa réalisation au ras des paquerettes, son scénario détruit et sa maniabilité horripilante, en font le pire épisode de la saga, et un jeu plutôt mauvais en général.