Avis de Nicomacdo sur Like a Dragon : Ishin !


Développé sur Unreal Engine 4 au lieu de l'habituel Dragon Engine, Ishin paré très daté techniquement comparé aux précédents volets de la série. Visuellement décevant, couleurs fades, quelques saccades, textures pauvres apparaissant régulièrement à la bourre, au mahjong les termes Ron ou Riichi pop plus d'une seconde en retard...la série ne nous a pas habitué à ça. Heureusement les protagonistes sont très charismatiques, nombre de têtes connues de la licence font une apparition (j'aurai apprécié plus de contre-emploi), et les cinématiques sont superbes.

L'intrigue principale est solide et passionnante, de plus elle se fonde habilement à d'authentiques évènements et personnages historiques Japonais, à commencer par son héros Ryoma Sakamoto. Hélas elle met vraiment trop de temps à décoller (chapitre 5) rendant le début de l'aventure austère et laborieux. Véritable ode au pays du soleil levant, ce remake d'un spin-off sorti en 2014 est un jeu de niche, forcément Sega n'a pas dû prévoir d'en vendre des masses.

Pléthore de quêtes secondaires viennent égailler notre périple, allant de l'absurde à l'émouvant en passant par l'héroïsme. La map de Kyoto est très dense et intéressante à explorer, la richesse du contenu annexe est démentielle, impossible de ne pas être surpris: loterie, bûcheronnage, pêche, chant (ancêtre du karaoké, déjà à l'époque...), nombreux jeux de hasard et d'argent dont des courses de poulet, serveur dans un restau d'Udon, une école de danse, passer du bon temps avec une courtisane, défoncer des automates dans une maison d’épouvantails, une arène plombée par une difficulté absurde (ennemis trop cheatés + aucun regain de santé entre les rixes)...En acquérant une résidence secondaire, on sera amené à jardiner, cuisiner et faire du commerce. Encore une grosse durée de vie (80h perso).

Les styles de combats sont intéressants voire étonnants, à main nu, au katana (utile en toute circonstance, le seul possédant une garde), au flingue (très pété si on maintient bien la distance), ou les 2 en même temps (le style le plus fun). On gère son équipement, il existe une forge aux services cependant un peu trop onéreux. En devenant capitaine dans une certaine faction, Sakamato devient encore plus puissant au combat, obtenant des bonus grâce à ses soldats.

Hélas upgrader un style de combat à fond est une vraie galère, le système d'XP mal fichu est bloqué à 25 (très en dessous de ce qui est nécessaire pour débloquer un style à fond), quel choix stupide, pourquoi avoir fait ça, c'est juste frustrant pour le joueur. La jouabilité est définitivement trop rigide en combat, certains coups puissants sont si longs à se déclencher qu'ils sont de facto inutilisables. L'absence d'auto-lock, contre un boss ou simplement lors d'un duel (l'arène), est inexcusable en 2023.

Est-ce que cela en fait un mauvais jeu pour autant? Absolument pas, mais il souffre de la comparaison avec les épisodes sortis depuis Y0, plombé par un manque de fignolage, quelques choix de game-design foireux sans oublier une aventure qui met bien trop de temps à embarquer le joueur. Ishin a un côté old-school trop prononcé laissant à penser qu'on joue plus à un remaster qu'un remake.

Verdict

7

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