Test : Worms Armageddon (Dreamcast)


Worms Armageddon
Si sur un panel de joueurs de tout âge, nous faisions une enquête consistant à décerner un prix aux cinq meilleurs jeux multijoueurs de toute la galaxie, n'importe quel titre de la série Worms squatterait le top avec une horrible persistance. A vrai dire, la série de la Team 17 ne peut vivre raisonnablement qu'à travers ce filtre. Retour en détails aujourd'hui sur Worms Armageddon, dans sa version Dreamcast.

Coups bas, complots, acharnement minable et bazooka dans ta gueule

Le principe d'un Worms est connu de tous mais revenons tout de même un instant sur les fondements de celui-ci. Après avoir pourquoi pas inventé votre propre équipe, il vous suffit de choisir parmi les niveaux pré-établis, ou alors opter pour la fonction random qui vous affichera une map au hasard parmi un panel de possibilités plutôt touffu. Une fois sur le terrain, vous disposez de un à quatre vers de terre minuscules, accouplés à un arsenal de guerre improbable, afin de mettre minable les autres équipes. Worms Armageddon n'a pas de scénario. Ce jeu est un concentré de gameplay basé sur la haine, la fourberie et les actes honteux. Si le mode Histoire vous place dans des contextes particuliers, il ne passionnera clairement personne et on soupçonne la Team 17 de faire plaisir aux journalistes avec ce mode solo qui créerait un débat s'il n'avait pas existé alors que son intérêt est tout de même assez passager voire même inexistant.

Worms Armageddon est un plaisir entre petits copains. On sort les friandises, le soda orange, l'appareil photo, tout ça après un match de foot bien physique, et on se réunit autour. L'essence même du titre est ainsi basée sur les alliances d'intérêt passagères, sur les rancunes tenaces. N'importe quel prétexte devient bon pour atomiser n'importe qui. En fait, WA est terriblement injuste et une grande partie de son intérêt réside en ce fait. Savoir discuter, ménager les egos, pour finalement atomiser tous ces minables, je soupçonne même ce titre d'être le jeu de chevet de beaucoup d'hommes politiques. En somme, on ne gagne pas forcément à Worms parce que l'on est le plus fort. On gagne, parce qu'on a été le plus malin, le plus fourbe. Et franchement, quand on y pense, c'est un concept grandiose.

Humour, humour je précise ! (P.Legitimus / Les trois frères)

A cet aspect indéniable vient se greffer une des marques de fabrique de la série : un humour ravageur. Des petits bruitages aigus aux insultes proférées par les worms (la bande-son est proprement phénoménale), en passant par la variété abusée des armes, WA est un concentré de drôlerie et de calembours. Dans quel autre jeu pouvons-nous bombarder nos ennemis à coup de moutons, de taupes, lancer des vieilles dames pleines de dynamite, abattre toute une population animale à l'aide d'un âne violet immense sur un socle ?

Indéniablement, le titre puise l'essentiel de sa force dans sa dérision et dans son peu de prise au sérieux. Certains diront que le jeu n'est qu'un concentré de violence et d'abrutissement. Je répliquerai qu'il vaut mieux se défouler sur un ver virtuel que sur la tronche de son voisin, surtout avec de pareilles armes !

Côté maniabilité, la manette Dreamcast se révèle plutôt souple afin de réaliser toutes les manoeuvres nécessaires et voulues par le joueur. Rien d'extraordinaire à citer de ce côté-là.

En fait, Worms Armageddon constitue l'apothéose de la série dans son ère 2D. Des cartes maîtrisées et alambiquées au possible, un gameplay fabuleux (gestion du vent, de l'espace? Pas encore pourri par une gestion affreuse des caméras), des thèmes toujours bien trouvés (cf la variété des maps) et un soin indéniable au niveau des textures? WA prouve à qui veut l'entendre que la 2D a toujours sa place sur 128 Bits pour peu qu'elle soit maîtrisée et au service d'un gameplay bien huilé. Et ce, même si le titre était également disponible sur tous les supports de l'époque (N64, PC, Play). Il est donc une extension parfaite et logique au non moins grandiose Worms, le premier tout pixellisé mais tout mimi et franchement fendard, qui nous avait occupés des hivers durant.

Evidemment, et comme vous vous en doutez depuis le début de votre lecture, WA n'a quasiment aucune légitimité en solo, et il vous faudra au minimum deux autres amis (voire plus) à vos côtés pour bien vous amuser. On déplore également le choix des développeurs de ne pas laisser chacun pouvoir jouer avec une manette : il faut ainsi tour à tour se passer l'objet, et à la longue, c'est assez gonflant, surtout qu'elle finit par être lancée au travers de votre figure...

En substance et pour conclure, WA est indéniablement un des plus grands jeux multi de tous les temps pour tous les éléments cités précédemment. Le jeu idéal à sortir pour une après-midi déconne entre potes et autour d'une console. Seul, retirez-lui quatre points et la quasi-totalité de son intérêt. Comme quoi même les plus grands ne peuvent boxer dans toutes les catégories...

Verdict

8

Points forts

  • +Très drôle!
  • +Le multi grandiose et infini
  • +La bande-son

Points faibles

  • -Intérêt inexistant, seul
  • -Joueurs "propres" s'abstenir!
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Dreamcast 10.0 3

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