Test : Virtua Pro Football (Playstation 2)

Sans que l'on y soit préparé, Sega décide de nous localiser World Football Climax (sorti en juin au Japon pour accompagner la Coupe du Monde) en ce début de rentrée. Passé assez inaperçu dans son pays d'origine, où il doit aussi faire face au rouleau compresseur PES, Virtua Pro Football (VPF) met pourtant tous les atouts de son côté en étant proposé au prix rarissime de 20 euros. De quoi craquer??

Le nouveau Victory Goal??

Un nouveau jeu de foot réaliste par Sega, c'est presque un événement. On oubliera 90 minutes sur Dreamcast, réalisé par un stagiaire qui devait faire ses preuves en 6 mois, pour plutôt se souvenir de la série Victory Goal sur Saturn qui fut un temps un concurrent de ISS sur PSone. D'ailleurs, on attend un nouveau volet de la série qui fut annoncé sur Dreamcast pour être finalement sèchement abandonné, bien aidé par la mort au combien prématurée de la console!!
Alors VPF, suite spirituelle à cette excellente série ? Sa sortie opportuniste pendant la Coupe du Monde faisait plutôt penser à un coup de dernière minute de Sega. Et on avait appris l'existence de son développement assez tard, ce qui n'était pas fait pour rassurer non plus?Quoiqu'il en soit, Sega décide de nous faire découvrir son jeu sur les terres du football roi, et où la concurrence y est encore plus féroce. Son prix est déjà un énorme atout mais qu'en est-il du jeu?

VPF, dans la forme

Une cinématique se lance et nous fait croire que le jeu sera le Jet Set Radio du football. La faute à un joli cell shading. On aurait presque fantasmé!! Pourtant, une fois un match lancé, on s'en tient à la représentation type institué par FIFA ou PES. Avec il faut bien l'avouer, une qualité technique globale assez pauvre que ce soit pour la grossièreté des textures ou encore pour le détail des animations des joueurs (avec quasiment aucune différence de style entre les joueurs). Le tout est maniable mais les déplacements peu naturels des joueurs empêchent d'emblée de produire un jeu fluide. Le jeu peut alors apparaître comme un sous-PES, mais instaure tout de même une nouveauté de gameplay qui lui permet de se différencier.
Grâce à une pression sur R2, lors de l'apparition d'un voyant rouge au moment où un adversaire s'approche pour un duel, le jeu passe alors en vue de dos et le joueur a alors tout loisir de faire son lot de feintes et autres passements de jambes qui ont rendu Zidane et Ronaldinho célèbres. Pour vraiment assurer et effectuer les gestes les plus spectaculaires, il suffit de faire des combos de touches préalablement bien assimilés dans les options ou le manuel. Bien sûr, utiliser un joueur de talent sera un plus pour mettre un défenseur dans le vent. Il est alors tout à fait possible de partir de son but et de dribbler toute l'équipe adverse si cela vous chante, transformant le match de football en une représentation artistique digne d'un Maradona cloné avec Pelé. Cette fonction peut donc sembler à la fois excessive pour celui qui cherche du réalisme, mais a le mérite de rendre les parties en multi bien poilantes car on prend un malin plaisir à tenter de ridiculiser son adversaire. Mais cela a un caractère raisonnablement répétitif sur la durée.

Un contenu complet?

Un jeu de foot réaliste, pourquoi pas. Mais dans ce cas, on a tendance à surveiller de plus près les licences. à première vue, VPF assure avec ces joueurs qui portent leurs vrais noms (pour la plupart) et des deals concernant pas mal de clubs qui portent leurs tenues officielles. On n'est pas si éloigné d'un PES à ce niveau. Par contre, Sega n'a pas fait la mise à jour des effectifs par rapport à la version japonaise. On s'en tient donc aux transferts et aux équipes nationales de la saison dernière. Mais là le jeu sort au moment de la reprise des championnats européens ce qui crée un décalage assez gênant.
Pour les modes de jeu, Sega fait dans le classique avec les matchs d'exhibition ou les compétitions de clubs ou internationales. Mais le plus intéressant, reste le Mode Joueur qui fait le sel du jeu et qui constitue finalement la base de VPF, celui où on passe largement le plus de temps. Il s'agit de créer son joueur, en donnant des le départ des orientations à son style de jeu. On choisit des phrases clés et un poste qui détermineront l'orientation de sa carrière. Numéro 10 talentueux ou défenseur rugueux, à vous de choisir. On gère alors son protégé : entraînements spécifiques, transferts, embourgeoisement obligatoire d'une star de foot, drague/ sorties/petites amies. Sega a pensé à tout. Et on joue juste des bouts de match, à des moments cruciaux où la décision doit se faire pour un résultat. Alors même si les matchs peuvent paraître ternes dans le reste du jeu, la tension s'installe ici et l'enjeu (sur sa carrière) rend les matchs plus intenses. La routine s'installe quand même au final et ce mode s'apprécie à doses de jeu modérées.

Ca reste moyen tout ça!!

Une dose de PES, qui contrebalance avec des mécanismes de jeu (le mode 1 contre 1) finalement très arcade, voilà ce que donne le dernier jeu de foot de Sega. Entre 2 chaises, il aura autant de mal à convaincre les fans de simulations que les Virtua Striker addicts. Les bonnes idées pas complètement exploitées sont là et le jeu manque cruellement de finition dans sa réalisation. Peut être est-ce une porte ouverte pour un jeu d'arcade sur consoles (Virtua Striker justement) qui profiterait de modes de jeu intéressants et de nouveautés de gameplay. Mais autant choisir une orientation à 100% la prochaine fois pour espérer trouver son public !!

N.B. : Virtua Pro Football profite d'une connexion avec Let's Make a Soccer Team, toujours sur PS2, ce qui permet par exemple d'utiliser son avatar du Mode Joueur dans le jeu de management de Sega.

Verdict

5

Points forts

  • -Innovations de gameplay
  • -Mode joueur immersif

Points faibles

  • -Réalisations/animations
  • -Mode joueur répétitif
  • -Arcade ou simulation?
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Playstation 2 4.0 1

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