Test : Under Defeat (Dreamcast)


nocover
Under Defeat
Shoot'em up
La Dreamcast, c'est comme une vieille qu'on tabasserait dans un coin sombre pour lui rafler son magot, mais qui continuerait à nous mettre des coups de tatane quand même. Et ces petits coup de latte son ici représentés par un flot continu de shmups, débarquant de ci de là sur une machine au public restreint mais fidèle. Hardcore. Old-school. Resté bloqué au bug de l'an 2000.
G.rev, studio japonais en devenir s'essaye donc aujourd'hui au rôle du phénix bienfaiteur, apte à raviver les (maigres) foules de sega-accros sectaires, mais aussi, simplement, les fans de shoot'em up, un des seuls genre qui n'a pas perdu son essence et ses bases au fil du temps.

Hommage amer

Il ne faudra pas chercher en Under Defeat un gameplay fondamentalement novateur sous peine d'en ressortir quelque peu déçu. Le petit dernier de G.rev se situe bien plus comme un condensé du passé, comme un hommage à quelques titres phares du genre. Ainsi, au bout de quelques heures de jeu, difficile de renier la filiation avec un Zero Gunner 2, tant le gameplay et la patte visuelle du jeu semblent y prendre racine.

La possibilité d'orienter son hélico est une des reprises du titre. Utilisée à bon escient, elle permet au joueur de s'orienter (uniquement de côté) par rapport à l'action et à la rafale de boulettes. Tant que l'on tire, la position est lockée, il suffira donc de relâcher la gâchette pour se repositionner. Et comme tout pète un peu dans tous les sens avec Under Defeat, il est toujours vital de regarder partout, de correctement s'incliner, sous peine de vite devoir entrer ses initiales. Surtout que le masque de collision (le corps vulnérable du vaisseau), est difficile à appréhender à prime abord, même s'il suffira d'enchaîner les parties pour mieux le délimiter.

Ajoutez à cela une option caractérisée par un petit vaisseau vous précédant qui se mue en fonction des power-up ramassés (rafale, tir meurtrier, canon?) et qu'il faudra recharger en arrêtant de tirer un cours instant. Bonne trouvaille, ce système apporte une petite dose tactique bienvenue, car les tirs du pod comptent double, dans un titre quasi-exclusivement bourrin.
A cela, il faudra bien entendu ajouter la sempiternelle bombe, déployant ses lasers et sa vague pyrotechnique, tout en sachant que le jeu se veut bien gentil et en délivre à la pelle. Enfin, notons également la gestion d'un système de relief bien pensé qui dissocie les ennemis au sol et ceux dans les airs.

Instant classic

Voilà donc pour le gameplay, qui vous en conviendrez, ne s'écarte que très peu des références du genre. Pour les puristes, le système de rank est d'une simplicité absolue car il suffit de mitrailler pour récupérer du point. Nous sommes ainsi loin de la complexité d'un Ikaruga, par exemple. Mais inutile de crier victoire trop tôt car éliminer 100% de la racaille par niveau, détenir plus de 6 bombes et privilégier constamment l' option à son propre tir sont des luxes que seuls les plus acharnés pourront revendiquer.

Parfois difficile, recelant quelques passages mesquins, Under Defeat émerveille sur deux points sacrés en matière de shoot : il est beau et bien foutu.
Beau d'abord, à tomber presque, tant ces effets de fumée sont parfaits, tant l'action est prédominante à l'écran sans jamais nuire au frame-rate, si primordial. UD, c'est du shoot grand spectacle (vous pouvez même appuyer sur pause à tout moment et effectuer une rotation autour de votre hélico, avec zoom et tout le tralala), sortez le pop-corn et les trompettes, vous allez visiter du pays. Et si le premier niveau est une mise en bouche traînant en longueur, la suite n'en devient que plus féroce, quand les avions filent sur vos têtes et que les explosions sont légions. Indéniablement, on aura rarement autant bavé sur un shoot.

Bien foutu enfin, car Under Defeat, c'est avant tout un level-design grandiose, nous emmenant de pays en pays et de situation en situation avec un sens de la mise en scène absolument spectaculaire et sans faille. Les ennemis sont bien placés et bien pensés, la variété des niveaux étonne puis fascine. Rien à redire, ce titre est déjà un classique du genre.

Il est aussi intéressant de souligner la qualité du portage, permettant toutes les options désormais nécessaires (s'entraîner sur un stage, configurer ses vies, la taille de l'écran, en long, en large). Et bien évidemment, les ardents défenseurs de la 128 Bits Sega ne pourront que nourrir amertume et regret en voyant ce que ? leur ? machine est encore capable de faire : la transition Naomi-Dremcast coule de source et fait plaisir à voir.

Des atours soignés

Elément non négligeable, la musique signée Shinji Hosoe se révèle en tout point classique, hormis sur un niveau 5 très nostalgique. Une bonne autant qu'une mauvaise nouvelle, pour une bande-son qui séduira comme elle repoussera. A vous de juger, comme ils disent. Enfin, pour la petite histoire, le titre est disponible en deux versions au Japon, dont la plus luxueuse offre l'OST dudit titre. De quoi s'étonner, surtout pour un titre Dreamcast et surtout? en 2006 !

Pour conclure, G.rev s'est déchiré et propose avec Under Defeat un shmup bougrement pêchu, incontournable pour tous les amateurs du genre qui devront avoir recours à l'import, tout en étant un parfait chausse-pied pour les moins experts de ce genre difficile à appréhender. Vous savez ce qu'il vous reste à faire...

Verdict

8

Points forts

  • +Level design
  • +Techniquement irréprochable
  • +Gameplay solide

Points faibles

  • -1er niveau très plat
  • -Musiques moyennes
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Dreamcast 8.8 4

Commentaires

Autres news sur ce jeu