Test : ToeJam & Earl (Mega Drive)

La cartouche insérée, sur fond de funk, un vaisseau sorti de nulle part esquive au dernier moment le logo Sega, incrédule. Le décor est planté, un ovni débarque. Il s'appelle Toejam and Earl.

Toute histoire a un commencement

Une cinématique d'intro vous place directement dans l'ambiance. Nos deux plus mauvais rappeur de l'univers décident de traverser la galaxie à pleine balle. Aux manettes, cet ahuri de Earl ne contrôle absolument rien et se détourne au dernier moment à l'approche des comètes et autres planètes. Bien malheureusement, ce qui devait arriver arriva, et nos deux comparses ne purent éviter le pire. Après s'être fracassé, leur vaisseau vient s'échouer sur notre belle planète bleue, la Terre. Et c'est ici que vous intervenez. Le but du jeu est à la fois simple et incroyablement loufoque. Aider nos deux compagnons à récupérer chaque morceau de leur bolide pour qu'ils retournent à la maison. Ainsi, vous êtes prévenus, on aura rarement vu un jeu aussi taré.

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A la recherche de notre véhicule

Avant toute chose, vous devez choisir votre perso qui bien entendu bénéficie de caractéristiques propres. Toejam, le rappeur rouge aux trois jambes, jouit d'une vitesse de marche plus qu'intéressante, mais d'un autre côté, sa barre de vie est plus faible. Earl, le gros orange qui s'empiffre à longueur de journée, avance beaucoup moins vite, mais lui possède une plus grande marge de manœuvre. Lorsque l'on joue à deux j'avoue que le ton peux monter lorsqu'il faut choisir son perso. Bref, vous échouez donc sur Terre, et pour vous aider, rien de mieux que des cadeaux. Mais pas n'importe quoi comme cadeau. Non, ils contiennent mille et uns trésors et sont disséminés un peu partout dans votre environnement. Allant des chaussures de vitesse, au lance-tomate, en passant par des rollers motorisés, vous en aurez pour vos zygomatiques. Pour parvenir à vos fins, il vous suffit de trouver l'ascenseur du niveau pour accéder au suivant, c'est aussi bête que cela. Parfois même, vous serez prévenus de la présence ou non d'une pièce de votre puzzle, qu'il faudra à tout prix récupérer.

Une faune et une flore à peine concevable
 

Attendez donc, vous n'êtes pas au bout de votre peine. Ce jeu est loin d'être une promenade de santé et il faudra vous accrocher. Au fils des niveaux, vous croiserez la route de monstres, de plus en plus hargneux. Ceux-ci prenant différentes formes pour le moins incongrues et hilarantes. Ainsi rencontre-on un docteur fou, un Merlin, une carotte-devin, des fantômes et autres danseuses tahitiennes, ceci se voulant être tout sauf une liste exhaustive. Bref, les niveaux proposés fourmillent, et vous serez amenés à rencontrer un nombre incalculable d'autochtones. Méfiez-vous. Vous vous acheminerez donc sur un ensemble de 25 niveaux, pour une fin qui vous promet le nirvana intergalactique. Vous voici prévenus.

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Toejam and Earl are full of surprises
 

Oui, car vous me direz, quel intérêt de refaire les mêmes niveaux, du coup on connaît tout par cœur ? Mais moi je vous répond : tu te trompes poussin. Car un fameux mode "random" va vous permettre de changer les 25 niveaux partie après partie. Génialissime idée les gars, car le soft ne s'essouffle pas. Les développeurs ont su parfaitement contourner les défauts inhérents à ce type de jeu. Bravo, encore une fois. De plus, au-delà de cette replay-value admirable, ce jeu vous promet des fous-rires garantis. Voici un petit pot-pourri. Toejam et Earl sont dans l'ascenseur, Earl a pété mais ne veut pas l'avouer, ce qui provoque une dispute verbale culte. Parfois même, à la sortie de l'ascenseur, Earl perdra sont froc, laissant apparaître de larges joues rosées. A vous de découvrir le reste, je vous laisse la surprise, mais sachez qu'il existe une multitude d'autres scènes de ce genre.

Ambiance et réalisation synchros

Comment évoquer Toejam and Earl sans parler de l'ambiance unique à laquelle on peut être confrontés? Tenez vous bien, car la funk-attitude risque de vous envahir, et vous risquez d'attraper le virus du move. Grosses basses, rythmes rap-funk, démarches patibulaires, parsemés de rots dus à la mauvaise digestion de cette salade qui traînait, autant vous dire, la bande-son est un modèle du genre, en parfaite adéquation avec l'esprit du jeu. Graphiquement parlant, le jeu est sobre, mêlant habilement couleur chatoyantes et animations faciales ahurissantes. Les persos, monstres et niveaux, tout est bien modélisé et se veut propre à l'œil.

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Toute histoire a une fin

Évidemment, il existe plusieurs façons de parcourir le soft. Vous pouvez foncer tête baissée, et là, à deux, vous ne prendrez que 3-4 heures pour le finir, en oubliant pas cette fameuse replay-value. Pour les plus fins, soucieux de découvrir chaque recoins du jeu, cela vous demandera plus de temps, de l'ordre de 5-6 heures tout au plus. Sans oublier un mode bien sympa qu'on appellera "simulateur de rap-funk" vous permettant de réutiliser les sons du jeu à votre guise. En somme, le jeu est blindé de tous les côtés, les gars de Sega se sont bien déchirés pour faire encore preuve de leur immense talent. On se demandera donc pourquoi n'a t'il pas marché en Europe? La langue intégralement anglaise peut rebuter, mais non, laisser vous conquérir. Le pari de l'innovation et du fun à tout-va doit être récompensé. A vos manettes. Jammin !

Verdict

10

Points forts

  • Animation fabuleuse !
  • Ambiance sonore exquise
  • Très drôle !
  • Replay-value illimité
  • Le jeu à deux !

Points faibles

  • Anglophobes s'abstenir
  • ... et c'est tout !
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Mega Drive 8.2 9

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