Test : Scooby-Doo Mystery (Mega Drive)

Le point’n click est un genre rare sur consoles de salon, et c’est bien compréhensible : il est plus facile de promener un curseur à la recherche du moindre petit pixel brillant avec une souris qu’avec un pad, même si parfois nos petits machines pouvaient être équipées d’une souris. Surtout, c’est bien plus simple de chercher ce fameux petit pixel sur un écran situé à quelques centimètres de notre visage, que sur un écran de télévision à l’autre bout du salon. Pourtant, il est possible de faire du point’n click sur consoles, et The Illusions Gaming Company l’a prouvé avec Blazing Dragons, et leur galop d’essai, Scooby-Doo Mystery.

Scooby-Doo, où es-tu ?
 

Vais-je vous faire l’affront de vous présenter Scooby-Doo ? Dans la mesure où la série de 1969 continue d’avoir des déclinaisons plus de 50 ans plus tard, non, je ne le ferai pas, pour me concentrer sur le jeu. Dans Scooby-Doo Mystery (qui n’a rien à voir avec le jeu Super Nintendo du même nom), nous dirigeons Sammy, accompagné de son fidèle compagnon, qui va devoir résoudre deux enquêtes pendant que le reste du gang est occupé ailleurs. Dans le premier, Blake’s Hotel, le fantôme d’un chef natif américain fait fuir tous les clients d’un hôtel tenu par l’oncle de Daphne. Dans le second, Ha Ha Carnival, c’est un clown maléfique (mais peut-il en être autrement ?) qui terrifie les clients d’une fête foraine en sabotant les attractions.

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Si vous avez déjà joué à un point’n click Lucas Arts, l’esthétique et l’interface de Scooby-Doo Mystery vous seront immédiatement familiers : les trois quarts supérieurs de l’écran sont réservés à la zone de jeu, dans laquelle vous pouvez déplacer Sammy pour explorer votre environnement, avec une petite bande au-dessus où s’affichent les dialogues. La partie inférieure est dédiée à l’interface, avec une série de verbes à utiliser dans le bon contexte, et l’inventaire, qu’on affiche en appuyant sur C. Par défaut, la croix directionnelle déplace Sammy, mais d’une pression sur B on passe au mode “curseur”, qui permet de pointer les objets du décor, ou les verbes et objets de l’interface, afin de les faire interagir. 

La plupart du temps, on peut déplacer le curseur sur un objet ou un personnage, et déclencher une action contextuelle (le plus souvent “parler”, ou “regarder”), qui s’affiche alors en rouge dans le menu, mais pour faire des actions vraiment utiles, il faut en général aller chercher la bonne action PUIS cliquer sur la cible, ou sur les objets à utiliser. Par exemple, “Pousser” → “Le réfrigérateur”, ou “Utiliser” “Pelle” avec “Neige”. C’est parfois un peu laborieux (et bizarrement, le jeu ne supporte pas la Mega Mouse), mais on s’en sort, et lorsque des actions doivent être effectuées dans un laps de temps court, on peut réessayer autant de fois que nécessaire.

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What is this, a crossover episode ?
 

Côté graphismes, on reconnaît l’inspiration de Day of the Tentacle et autres Monkey Island : le style global, la composition des décors et des arrière-plans, la perspective, le choix des couleurs, tout rappelle les jeux Lucast Arts de la fin des années 80/début des années 90. Et c’est franchement réussi, le jeu a beaucoup de charme, les couleurs sont bien choisies, les graphismes sont fins, et on reconnaît presque tout le temps les objets avec lesquels on est censé interagir. 

En revanche, c’est moins réussi côté musical : le thème de Blake Hotel est assez passe-partout, mais celui de Ha Ha Carnival est assez atroce, et pousse à baisser le son. Le jeu étant quasiment dépourvu de bruitages, on ne perd pas grand chose.

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La difficulté des énigmes dépend de l’enquête : Blake Hotel est la plus simple, et je dirais que 90% des actions sont plutôt logiques. On se retrouve bloqué le plus souvent non pas parce qu’on n’a pas compris la combinaison d’objets ou d’actions à réaliser, mais parce qu’on n’a pas pensé à fouiller partout pour trouver l’objet manquant. Deux ou trois interactions ne sont vraiment pas instinctives, et quelques autres sont vraiment farfelues, mais globalement ce n’est pas plus difficile que le premier épisode de Monkey Island : en fouillant partout, et en essayant toutes les actions sur les éléments de décor mis en évidence, vous devriez vous en sortir.

Ce n’est pas la même limonade pour Ha Ha Carnival, qui nous balade dans plus de zones différentes, et dont les énigmes défient parfois toute logique. En tentant un peu tout, on réussit à avancer bon gré mal gré, mais j’ai encore du mal à comprendre la logique de la toute dernière partie de l’enquête. Ajoutez à ça un mini-jeu d’auto-tamponneuses un peu casse-bonbons, et la partie peut s’avérer un peu frustrante. Cependant, je trouve que ça reste moins capillotracté que, par exemple, Monkey Island 2, ne serait-ce que parce que l’aire de jeu reste relativement réduite : en essayant tout sur tout, on arrive toujours à quelque chose.

Et surtout : on ne peut jamais se retrouver coincé parce qu’on a utilisé un objet trop tôt, ou mal, ou parce qu’on n’a pas parlé à la bonne personne au bon moment. Et ça, c’est cool. 

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Encore une enquête réussie pour ces satanés gamins !
 

Les deux enquêtes sont courtes, et un joueur expérimenté devrait pouvoir boucler chacune en un peu moins de deux heures sans trop tricher. Notez que le jeu offre un système de sauvegarde par mot de passe qui permet de reprendre exactement là où on s’est arrêté, même si du coup il fait 60 caractères ! 

Les deux intrigues sont plutôt intéressantes, et comme beaucoup de jeux du genre, les dialogues et les situations sont plutôt drôles. Sammy et Scooby font peut-être preuve d’un peu trop de courage et d’initiative pour qu’on puisse dire que le jeu est tout à fait fidèle à la série, mais globalement l’esprit des aventures du Scooby Gang est respecté, et on passe un bon moment. On aurait quand même aimé avoir au moins une enquête qui mette à l'épreuve le reste de l'équipe, qui se contente de faire de la figuration.

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Scooby-Doo Mystery est loin d’être le meilleur point’n click de sa génération, mais il est quand même très sympathique, et le genre est suffisamment rare sur consoles en général, et sur Mega Drive en particulier. Surtout, c’est une excellente idée d’avoir transformé les enquêtes de la série en jeu d’aventures, plutôt qu’en un bête jeu de plateforme sur Super Nintendo. Même s’il lorgne un peu trop du côté des productions Lucas Arts pour avoir son identité propre, Scooby-Doo Mystery est un jeu à faire, quitte à s’autoriser à jeter un œil sur une soluce de temps à autre !

Comment jouer à Scooby-Doo Mystery aujourd'hui ?

Scooby-Doo Mystery  est sorti uniquement aux USA et au Brésil, et dans des quantités très limitées, ce qui le rend quasiment introuvable : à l'heure où sont écrites ces lignes, aucune version boîte n'est en vente sur les sites d'occasion les plus connus. Evidemment, il n'a fait l'objet d'aucune réédition d'aucune sorte, donc pour y jouer, il faudra vous tourner vers votre cousin d'Amérique qui a le fullset MD...

 

Verdict

8

Points forts

  • Genre de jeu parfaitement adapté à Scooby-Doo
  • Vraiment très joli
  • Gameplay bien adapté au pad
  • Enigmes pas trop tordues dans l'ensemble
  • Assez drôle
  • Le système de sauvegarde

Points faibles

  • Très court
  • Musique parfois pénible
  • Une logique qui laisse parfois dubitatif
  • Dommage qu'on ne puisse pas jouer avec le reste du gang
  • Manque un peu de personnalité

Commentaires

 

Archives commentaires

ça a l'air bien sympa et je n'y ai jamais joué. Faudra que je corrige ça. Merci pour la découverte