Test : Quake III Arena (Dreamcast)

Ambiance apocalyptique, cigare au bec, débardeur maculé de sang. Une demi-douzaine de ceintures de douilles en vrac sur les épaules, les flancs, les cuisses. Relié à tout ce matos, un arsenal conséquent, bien en place dans ses paumes imposantes. Ce type, guerrier bourru et accessoirement grincheux, a souscrit à la pire des assurances vie : la Quake III Arena.

A la fin, il n'en restera qu'un?

Après une introduction délicatement diffuse, attaquons nous à la substantifique moelle de ce nouvel épisode (à prononcer couèque et non caque). Si la série Quake n'a jamais brillé pour son recul métaphysique sur les grandes questions de l'Humanité, Arena ne dérogera pas à la sacro-sainte règle. Le principe est d'une simplicité outrageuse : s'équiper des meilleures armes, et donc connaître les maps sur le bout des doigts, subtiliser tous les items à disposition et savoir se placer (quoique et non couèqueux). Cette apparente brutalité et simplicité saupoudrée d'une difficulté sévèrement corsée (essayez le mode extrême?) range définitivement Quake III Arena parmi les FPS les plus violents et les plus viscéraux de l'Histoire du jeu, rien que ça.

Au menu vous sont proposés quelques mets délicieux : un mode story pas vraiment scénarisé non plus, vous proposant une série de duels de plus en plus complexes, un mode online malheureusement indisponible depuis l'arrêt des serveurs mais qui s'avérait fort jouissif et un mode multijoueur, véritable pépite en barre brute. Passons délibérément sur le mode scénarisé qui ne passionnera pas outre mesure les foules pour nous arrêter sur ce fameux mode multi?

Un p'tit trou, deux p'tits trous, toujours des p'tits trous?

à n'en pas douter, Quake III Arena puise sa substance dans ces joutes multis. Ici pas de prétexte à la boucherie, choisissez parmi 32 personnages tous aussi délurés les uns que les autres, pour vous affronter en équipe, chacun pour sa peau, ou en capture du drapeau. Au niveau des cartes disponibles, on jubilera devant leur variété, même si certaines des meilleures cartes en solo passent à la trappe, en raison de leur demande en ressources trop élevées. Dans ce même ordre d'idées, les icônes et toutes les textures ont subi un lifting-bouillie (saluons ce néologisme à sa juste valeur) pour ne pas faire ramer la bête. Un choix délibéré que l'on fini par comprendre et accepter, car ici, tout se joue au millième de seconde. Au niveau de la configuration des parties, ce troisième opus de Quake dédié multijoueur n'innove pas : le premier à 20 frags ou plus, limite de temps? Les grands classiques du FPS sont remis au goût du jour, alors qu'on aurait aimé quelques modes plus recherchés, voire plus fantaisistes. Facteur toujours prédominant dans ce type de jeu, l'I.A des ennemis à subi un traitement de choc : 5 niveaux de difficulté qui vous combleront et qui sauront s'adapter à votre niveau. Mais évidemment, rien de remplace de véritables personnes aux manettes bien qu'un effort notable ait été fourni à ce sujet.

Oh, I need some body to loooove?

Passons rapidement sur ce titre sans grand intérêt pour nous pencher sur un élément prédominant niveau FPS : la maniabilité bien sûr. Autant l'avouer d'emblée, le stick unique de la manette Dreamcast est un suicide ludique. Se déplacer avec les petits boutons colorés nécessite une période d'adaptation malheureusement assez frustrante. On ressent de ce fait beaucoup trop la conversion PC inachevée. De plus, les boutons étant occupés à se faire martyriser par vos doigts boursouflés, il manque cruellement de touches pour assigner toutes les manipulations. Je m'explique. Un compromis sera toujours à faire : vous utilisez la gâchette gauche pour sauter, vous ne pourrez pas vous accroupir? Evidemment, ce genre de concessions tend à amputer d'une partie de son accessibilité un titre aussi bourrin que peut l'être ce Quake III. Basée sur des notions de réflexes et de justesse, une maniabilité aussi bancale ne pourra jamais satisfaire les joueurs les plus pointilleux ou les habitués du combo souris + clavier. Il faudra donc penser à investir dans ces deux éléments pour véritablement jouir d'un confort sine qua non à ce genre de titre. A bon entendeur...

Da' Braindead style rocks

Au rayon du monde des pixels, Quake III Arena s'en tire à bon compte, surtout en solo d'ailleurs, le mode multi, comme expliqué précédemment devant faire les frais d'une concession graphique pour soulager le frame-rate, qui ne morfle donc jamais, quelque soit le nombre de gourzouts (argot caractérisant une personne brutale et peu saine d'esprit) et de missiles à l'écran. Les cages à miel ne seront pas en reste avec un traitement des sons véritablement perspicace. Tout un panel de son est ici mis en évidence pour suggérer le décès, la souffrance, la fierté? à croire que ces bruitages ont été réalisés par des aliens sous guronsan. Les musiques sont quant à elles un bon mélange de techno-punk-rock brutal, en parfaite adéquation donc, avec ce FPS cyber-punk survitaminé.

Au final, Quake III Arena laisse une impression véritablement grisante et frustrante à la fois. Les idées sont là, mais sont achevées en règle par une maniabilité bien trop approximative que seuls les plus mordus parviendront à dompter sans heurt. Un investissement supplémentaire sera donc demandé à ce niveau. Néanmoins, Quake III ne croule pas vraiment sous la concurrence sur Dreamcast lui permettant de se hisser parmi les softs les plus appréciables dans sa catégorie. A essayer à plusieurs ou à éviter.

Verdict

7

Points forts

  • Le mode multi

Points faibles

  • Evitez la manette
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Dreamcast 8.6 10

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