Test : Napoleon : Total War (Windows)

La série désormais très célèbre des Total War sévit depuis maintenant 10 ans sur PC et chaque nouvel épisode est l'occasion d'introduire une nouvelle époque qui inclut son lot d'évolutions et de nouveautés dans l'art de la guerre.

Alors que Empire se déroulait en pleine guerre d'indépendance américaine, ce nouvel opus avance un peu dans le temps pour se concentrer dans une Europe divisée par les conflits et sur une France conquérante. Et comme le dévoile si bien le titre, Napoleon Total War permettra au joueur d'incarner l'illustre général à travers les grandes batailles auxquelles il a participé, de Trafalgar à Waterloo, en passant par Austerlitz.

Une encyclopédie dont vous êtes le héros

Le plaisir opère dès l'ouverture du boitier collector superbement illustré et qui dévoile une magnifique carte historique qui retrace les grandes batailles de Napoléon. Comme pour Empire, on a toujours cette agréable sensation de se retrouver devant une énorme encyclopédie d'histoire comme l'atteste les 20,9 Go d'espace nécessaire à l'installation ! L'équipe de The Creative Assembly ont une nouvelle fois collaboré avec des historiens pour le développement du jeu.

Une fois l'installation terminée, une impressionnante cinématique nous donne le ton : On y découvre Napoléon, en gros plan, sûr de lui et déterminé et qui dans un monologue, retrace ses plus grandes victoires. Dès cet instant, on se sent emparé d'un sentiment de conquête très stimulant ! De plus, à la fin de batailles clés, une cinématique doublée d'un narrateur vient conter l'histoire en cours, qui retrace le parcours du général, renforçant ainsi avec efficacité l'immersion du joueur qui l'incarne.

En mode solo, on a la possibilité de contrôler une des grandes nations militaires de l'époque (Russie, Angleterre...) et d'évoluer librement sur la carte pour conquérir les territoires, comme dans Empire.

Plus intéressant, le jeu propose aussi de retracer chronologiquement la carrière de Bonaparte, qui fera office de la grande campagne solo du titre. Elle est divisée en 3 grandes conquêtes, à savoir l'Italie, l'Egypte et l'Europe. Une quatrième mini campagne sert de tutorial et permet de bien se familiariser au jeu. Elle débute en Corse, terre natale de Napoléon, et nous permet d'incarner pour la première fois ce personnage jusque là encore totalement inconnu.

L'habitué des Total War n'aura aucun mal à s'y retrouver puisque le gameplay reste globalement identique. Cependant une multitude de changements, et d'évolutions interviennent et vont grandement changer l'approche stratégique.

On ne change pas une armée qui gagne...

La recette Total War n'a pas changé et le principe reste sensiblement le même. Pour une description détaillée du gameplay, je vous invite à lire le test de Empire.

Pour résumer rapidement le déroulement du jeu, celui-ci est partagé en deux phases distinctes : la carte tactique de type wargame et les phases batailles en temps réel de type STR.

Dans la première phase, on dirige ses armées sur la carte, on construit des bâtiments, on recrute des soldats, on assiège des villes... alors que dans la deuxième, on dirige ses différentes troupes en temps réel sur un champ de bataille face à l'ennemi. Cette phase se déclenche par exemple lorsqu'une armée en croise une autre sur la carte ou qu'on décide de prendre le contrôle d'une ville ou d'un territoire adverse.

Et on la rend même invincible !

Empire avait atteint un tel degré de richesse aussi bien technique que dans son contenu qu'on pouvait bien se demander comment the Creative Assembly allait pouvoir renouveler sa série. Autant être clair, Napoleon ne révolutionne pas Total War mais apporte tout de même son lot d'améliorations et de nouveautés non négligeables.

Parmi les plus marquants, tout d'abord la gestion du temps. La campagne Napoléon se déroule sur une période relativement courte de 1796 à 1815. Le temps écoulé dans chaque tour sur la map tactique se voit donc largement raccourci, passant de 6 mois dans Empire à 2 semaines pour Napoleon. Si cela ne change rien au gameplay, ce n'est pas le cas de la gestion qui s'en trouve bouleversée. La marge de manœuvre est plus réduite, chaque action a plus de valeur, les déplacements son plus courts et un mauvais choix est plus dommageable qu'avant.

La création d'armée est aussi plus longue, donc on peut moins produire d'hommes facilement et chaque troupe a désormais plus d'importance, à nous de les ménager le plus possible sur les champs de bataille pour ne pas subir de lourdes pertes et éviter de se retrouver en situation de faiblesse. Contrairement à Empire, le joueur ne pourra pas produire des armées en surnombre et les envoyer en tas face à l'ennemi, quitte à subir de lourdes pertes mais pour une victoire assurée. Dans Napoléon, la stratégie devient primordiale.

Ensuite, la météo est désormais prise en compte et les rudes conditions climatiques des régions visitées ne vont pas épargner nos soldats. Il faudra par exemple éviter d'engager un combat en plein hiver en Russie sous peine de voir nos frileuses troupes être décimées par le froid glacial alors que les troupes adverses, mieux habituées, résisteront beaucoup mieux. En Egypte, la canicule du désert assoiffera les soldats.

Comme si cela ne suffisait pas, l'IA est plus agressive et ses actions beaucoup plus étoffées, toujours dans le but de nous rendre la vie plus difficile ! Nos villes subiront plus d'assauts, la progression sur la carte est devenue beaucoup moins tranquille.

La gestion des villes est maintenant plus pointue, la population est plus exigeante et attentive aux choix politique d'une ville. Il faudra être plus vigilant sur le montant des taxes et des impôts, mais aussi veiller au divertissement de celle-ci en construisant des centres culturels comme des théâtres ou bien des tavernes.

Mal gérer une ville, c'est s'exposer à une révolution qui serait fâcheuse en termes de finances. Pour y remédier, poster une armée dans la ville sera un moyen efficace de calmer les énervés mais couteux en terme de précieux soldats alors soyez vigilants !

Une bonne gestion passe aussi par la diplomatie et il faudra créer des alliances avec d'autres nations pour favoriser le commerce et accroitre plus efficacement les richesses.

Enfin, cet épisode de Total War introduit deux nouveaux personnages aux capacités spéciales : on pourra donc compter sur les gentilshommes, bien pratiques pour apaiser les esprits ou au contraire répandre des idées nationalistes pour pousser la population à s'enrôler pour le bien du pays. De plus, ils peuvent accélérer la recherche dans les écoles supérieures dans le but développer l'arbre technologique et ainsi acquérir plus rapidement de nouvelles armes ou unités plus efficaces. Il pourra même en dérober chez l'ennemi.

L'autre nouvel agent spécial est l'espion, capable d'infiltrer les villes ennemies pour récolter de précieuses informations sur l'armée en présence pour préparer au mieux une bataille. Ils disposent aussi d'un large panel d'actions très utiles comme détruire des bâtiments, saboter des factions ennemies, ou assassiner un personnage trop influent.

L'art de la guerre

Les batailles en temps réel n'ont pas réellement subi de gros chamboulements mais quelques améliorations viennent consolider un système déjà bien rodé.

Une petite carte nous indique désormais le relief, donnée indispensable pour prendre l'avantage, en plaçant par exemple des canons à longue portée sur une colline.

Une nouvelle caméra fait aussi son apparition dans un petit écran et vient nous alerter des événements importants sur le champ de bataille (début d'affrontement, fuite d'une troupe, attaque d'un général...). Elle permet ainsi de mieux contrôler la bataille et de réagir plus efficacement.

L'histoire nous a confirmé que le général a joué un rôle clé dans le moral et la détermination de ses hommes et il en est de même dans le jeu ou chaque général influencera significativement l'efficacité des troupes à proximité.

Côté marine, les combats navals sont toujours aussi impressionnants de détails et malgré un certain plaisir qu'ils procurent, leur intérêt est assez limité surtout si on les compare aux batailles terrestres et on finit par les zapper assez rapidement.

Côté réalisation, le moteur 3D n'a pas changé mais impressionne toujours autant par la quantité et la qualité des unités à l'écran tout en gardant un niveau de détail hallucinant. De nouvelles animations apparaissent ainsi que de nouveaux effets de fumée ou autres qui viennent rajouter encore plus de réalisme. Mais l'aspect technique le plus intéressant est sans conteste l'optimisation dont a bénéficié le jeu : j'ai effectué le test sur la même machine qui m'avait servi pour Empire et le jeu m'a paru beaucoup plus fluide, stable et moins de buggé, et ce malgré l'ajout de nombreuses petites choses (map, mini caméra, animations, effets...). Une optimisation qui réconcilie le jeu avec les petites config, surtout que les paramètres à régler dans les options graphiques sont très nombreux.

Pour finir, le multi-joueurs a largement été amélioré et outre les batailles classiques en versus, il permet d'effectuer désormais la campagne à 2 joueurs en coop ou d'affronter un ami qui incarne une nation ennemie. Des heures infinies de jeu en perspective !

Une suite indispensable ou pas ?

Etant donné la courte durée qui a séparé les sorties de Empire et Napoléon (1 grosse année), on pouvait craindre de se retrouver devant une grosse mise à jour d'Empire, d'autant plus que les screenshots ne révélaient pas de changements majeurs au niveau technique.

Et pourtant, devant le flot de réajustements du gameplay sur la map stratégique, c'est tout le jeu qui se voit bouleversé en devenant beaucoup plus pointilleux et largement moins bourrin. On attache désormais beaucoup plus d'importance à la gestion des troupes qu'il faudra bichonner faute de ne plus pouvoir en produire en masse aussi facilement qu'avant. C'est donc l'intérêt de toute la partie gestion qui se voit rehaussé ainsi que le coté stratégique et tactique des affrontements qui en découlent.

On prend ainsi un réel plaisir à se mettre dans la peau du général et d'étudier minutieusement les reliefs, la météo, la composition de l'armée adverse pour assurer une victoire avec un minimum de pertes. Si on ajoute à cela l'excellente optimisation qui rend le jeu beaucoup plus fluide et l'amélioration sensible du mode multi-joueurs, Napoléon est bien l'épisode ultime et indispensable aux fans... en attendant le prochain bien sûr !

Verdict

9

Points forts

  • Jeu encyclopédique
  • Toujours aussi beau
  • Optimisation très appréciable
  • Plus stratégique
  • Moins bourrin
  • Napoléon
  • Extrêmement long

Points faibles

  • voire trop long ?
  • Peu de changements dans la forme

Commentaires

Fallait se rattraper après les 2 tests MD^^ J'ai pas fini le précédent par manque de temps mais ça m'a l'air pas ce petit jeu. Merci pour le test^^
mais que fait un test de bon jeu ici ???:content2: Heureusement que bko est là pour remonter le niveau :wink:
Sincèrement ça fait bien longtemps que je n'avais pas eu envie de jouer à un RTS et ce jeu me fait vraiment envie.. Dommage qu'il ne soit pas sur console...
Merci pour le test
Ce jeu ne tournerait jamais en l'état sur les consoles actuelles. Il faut se rabattre sur la version PC et avoir le PC qui va avec^^
Les Total War m' attire depuis l' épisode Shogun! Va falloir que je me fasse là démo, déjà histoire de voir si mon PC a ce qu' il faut là où il faut.
Et merci pour ce test d' un bon jeu Sega(oui ça arrive^^)!
bko, 22 avr 2010 - 2:05
IL a été énormément optimisé par rapport a empire, il tourne très bien avec une carte moyen de gamme a 100 euros.
Merci Bko pour ce test de cette grande série :oui::good:

Le problème principal sur console serait au niveau de la mémoire interne, ce genre de jeu est gourmand en ram pour gérer l'ia. Viking à prouvé que the creative assembly peut créer un jeu console affichant un paquet d'unités à l'écran. :cool2: