Test : Kuusou Kagaku Sekai: Gulliver Boy (Saturn)

Réalisé par la même équipe à l'origine de la série Tengai Makyo, Gulliver Boy sur Saturn se veut principalement une adaptation du jeu Pc Engine. Les possesseurs de cette console étant encore moins nombreux que ceux ayant une Saturn, je vais essayer ici de vous présenter un petit RPG sans prétention mais qui pourrait vous faire passer des heures de plaisir vidéoludique.

La naissance d'un explorateur :

Tout débute à Venise, où le héros Gulliver sauve son ami Edison qui se fait agresser par des individus mal intentionnés. Après une seconde agression par des hommes masqués, Gulliver utilise une invention de Edison : une sorte de jetpack dissimulé dans un sac à dos. Nos deux protagonistes se retrouvent projetés dans la tour de Pise dont ils détruisent le sommet. Les gardes de la ville interviennent, arrêtent Gulliver et l'embarquent vers un camp de détention. S'en suit de nombreux rebondissements dont je vous laisse la surprise si vous avez le courage de vous lancer dans l'aventure...

Un jeu simple mais efficace :

Inspiré du manga éponyme (comme beaucoup de RPG sur Saturn qui profitaient du succès d'animé au Japon et sur PC Engine pour sortir leurs jeux), Gulliver Boy est un RPG simple dans son principe, tant au niveau des combats que du déroulement historique. Tenant sur 2 CD, vous aurez droit à plus d'une heure de dessins animés de très belle facture.

Contrairement à nombre de jeux de rôle, votre aventure se déroulera principalement dans un monde contemporain et dans des villes " réelles ". L'humour est omniprésent dans ce soft, les situations burlesques sont légion, mais vous aurez également droit à de vrais moments tristes.

Ce qui fait la force du titre (en plus des très beaux dessins animés) c'est l'impression de liberté qui se dégage du soft. Vous aurez vite accès à des moyens de locomotion pour se déplacer sur la carte (un sous marin entre autres) et devrez donc partir à l'exploration du monde qui vous entoure, trouver les bons villages, les prochains donjons, etc...

Même si le titre n'est disponible qu'en version japonaise, aucune énigme ne vous mettra réellement en difficulté. La progression est naturelle, il suffit de parler aux gens des villages, explorer les environs, faire les donjons et battre les boss. Rien de compliqué. Le scénario étant continuellement desservi par les séquences animées, vous comprendrez sans le moindre mal ce qui se passe à l'écran.

Concernant les combats, il s'agit d'un système proche de Tengai Makyo, les animations et graphismes en moins. Il s'agit de tour par tour, les ennemis étant visibles sur la carte. Trois personnages sont jouables et un quatrième uniquement contrôlé par l'ordinateur (je sais cela paraît assez bizarre comme configuration, mais obligatoire dans ce jeu, heureusement que l'IA de ce perso est bonne). Vous voyez votre ennemi de face à l'écran, vos persos étant représentés par des icônes en bas de l'écran. Les ennemis sont pauvrement animés, à part les boss qui bénéficient d'une meilleure réalisation. Vos coups ne sont pas non plus spectaculaires. Vous avez le choix entre des coups traditionnels, magies ou objets. Une attaque spéciale se déclenche aléatoirement pour le personnage principal. L'originalité vient ici du système de Level qui n'est pas écrit dans les menus du jeu. Vous ne savez pas quand le prochain sera atteint mais vous gagnez en moyenne un level tous les 4 ou 5 combats (contre un boss vous pouvez gagner presque 10 Levels d'un coup). Il n'y a pas de limite de Level et vous pouvez donc finir le jeu avec un niveau 999 par exemple (personnellement je me rappelle avoir atteint le level 500).

Vous l'aurez compris, il ne faut pas chercher de grandes originalités dans le gameplay, mis à part quelques mini jeux sympathiques (comme prendre les commandes d'un mécha géant). On nage donc en terrain connu et ce n'est pas plus mal lorsque l'on joue à un jeu totalement japonais.

Graphiquement le jeu est à peine digne d'une Megadrive. Simple portage de la version Nec Cdrom, le jeu est en vue de dessus et en 2D. Les couleurs sont belles mais les sprites sont petits. En fait on pourrait presque le comparer au style graphique de Shining Force. Heureusement ce n'est pas l'esthétique qui fait la force de ce titre. Musicalement la 32 Bits de Sega propose de très belles compositions qui flattent les oreilles et dont vous risquez de chantonner le refrain sans vous en rendre compte. Un superbe travail.

CONCLUSION

Techniquement dépassé même pour la Saturn, ce jeu m'a fait passer de très bonnes heures (environ 50 heures), et ce malgré un certain manque d'originalité. Une fois de plus, il faut dépasser l'aspect esthétique du titre pour profiter de cette ambiance unique. Gulliver Boy est un jeu qui vaut véritablement la peine d'être abordé pour ceux qui aiment se plonger dans un RPG Old School comme on en rencontre plus de nos jours.
Ce jeu a connu quelques suites sur Super Nintendo qui n'ont jamais vu le jour en Europe.

Verdict

7

Points forts

  • Le scénario sans temps mort
  • Les séquences vidéo tirées du manga
  • L'accessibilité malgré la langue
  • Les musiques
  • La durée de vie
  • La liberté de déplacement

Points faibles

  • La réalisation graphique
  • Manque peut-être d'originalité
  • Uniquement en japonais
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Saturn 8.0 2

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