Test : Hell Yeah ! Wrath of the Dead Rabbit (XBLA, PSN, Windows)

Connu par une toute petite frange de joueurs, pour ses projets Big Bang Mini et Nervous Brickdown sur NDS mais aussi pour ses Arkedo Series sur le Live Indie Games et sur PSN, le studio parisien Arkedo a franchi cette fois une grosse étape de sa carrière en se lançant dans le projet Hell Yeah. Pour la première fois, cette team constituée d'à peine 8 personnes s'attaque à un vrai gros projet et c'est le japonais Sega qui a cru bon de financer ce titre XLA, PSN et PC, plutôt ambitieux sur le papier.

Ce jeu d'action et plate-formes 2D débute sur une scène plutôt coquasse. Ash, un lapin diabolique accessoirement prince des enfers, passe du bon temps dans son bain en compagnie d'un petit canard vibrant. Ce moment intime, que certains d'entre vous ont peut-être aussi connu, serait sans conséquence si un "paparazzi" n'avait pas pris quelques clichés de la scène et qu'il les avait posés sans tarder sur le web du jeu, l'enfernet. Clairement vénère, Ash prend le parti de trucider l'ignoble photographe qui a commis cet acte et tant qu'on y est, pourquoi ne pas tuer tout le monde sur son passage ? Cette vengeance gratuite va se traduire par une centaine de monstres à éliminer sur les dix niveaux que nous serons amenés à traverser. Et l'enfer a du bon car nous voyagerons aussi bien au casino, dans l'espace que dans un musée. Non, il n'y aura pas que du feu, du sang et des larmes.

Ceci n'est pas un jeu d'infiltration tactique

Aux premiers abords, Hell Yeah semble prendre les traits d'un platformer des plus classiques. Ash est au début tout nu, il ne peut pas tuer ses adversaires et il n'effectue qu'un double saut. Il peut aussi à la limite sauter encore plus haut en prenant appui de paroi en paroi façon Samus de Metroid. Mais Ash ne tarde pas à remettre la main sur son matériel de destruction massive qui prend la forme d'un jetpack. Non seulement cet objet est tranchant et permet de tronçonner ses adversaires au corps à corps - et même de percer certains murs - mais en plus il fonctionne aussi comme un vrai jet-pack. Quand on en est équipé, on avance plus vite et on peut sauter beaucoup plus haut. En restant appuyé sur le bouton de saut, on plane en fait un peu mais en contrepartie on ne peut plus effectuer de double saut.

Pendant l'aventure, nous serons la plupart du temps équipés du jet pack mais il arrive aussi qu'on se retrouve de nouveau nu et qu'on revienne alors à un gameplay de plateformer assez classique. Et pour varier les plaisirs, il existe aussi des phases de vaisseau spatial ou de sous-marin qui ressemblent à du shoot them up light avec l'utilisation de deux armes au maximum.

L'arsenal de Ash ne se limite toutefois pas à des attaques au corps à corps puisqu'il est aussi équipé d'une arme à distance. On pourra changer de type d'arme à la volée, et même dépenser ses sous pour étoffer son armurerie et upgrader les guns déjà en sa possession. Les mitraillettes, lances missiles, revolvers et autres fusils à pompe se valent tous en termes d'efficacité. Et les munitions sont infinis et il faut juste faire attention à ne pas faire surchauffer son arme. Le joueur est en fait amené à faire des choix selon ses préférences et il en est de même pour les masques du personnage principal ou les skins pour son jetpack, que l'on débloque au fur et mesure du jeu. Ils ne sont là que dans un but esthétique afin que Ash tue avec plus de style.

Ceci est un jeu totalement geek

Concernant sa progression, Hell Yeah est plutôt linéaire dans ses mécaniques. Le jeu vous oblige à éliminer à chaque fois un certain nombre d'adversaires avant de pouvoir libérer une porte et continuer sa route. Dans le jeu, on croise plein de petits monstres souvent inoffensifs et surtout une centaine de sbires plus imposants, au design souvent délirants. Dès qu'on croise la route de ses ennemis principaux, leur présence est souvent signalée par un zoom ou même par quelques lignes de dialogue. Pour leur élimination, Ash varie les approches avec parfois des combats frontaux classiques (corps à corps ou armes à distance) mais on sera aussi confronté assez souvent à des petites énigmes où il faut trouver l'élément du décor qui va permettre de les éliminer. Et quelques combats demanderont d'avoir clairement un bon sens de l'observation. Et cerise sur le gâteau et véritable plaisir gratuit, chacun de ses combats se concluera par un finish move sanguinolant où il faudra nécessairement réussir un QCM, un QTE et d'autres délires trouvés par les développeurs. Leur diversité est assez impressionnante au passage si bien qu'on n'a jamais l'impression de voir deux finish semblables.

On tient certainement ici une des plus grosses forces de Hell Yeah. Sur une dizaine d'heures, le jeu nous offre une galerie de monstres nombreux et inspirés, les environnements sont foisonnants, les musiques nous trottent dans la tête. On ressent une véritable générosité à tous les étages et le jeu est même plutôt impressionnant techniquement et artistiquement surtout pour une team qui n'est pas Nintendo, Ubisoft Montpellier ou la Sonic Team. Les dialogues et les finish moves sont aussi autant de moyen pour les développeurs pour étaler leur culture geek. Les références sont ultra nombreuses avec en vrac des clins d'oeils à Sonic, Mario, Street Fighter, Retour vers le Futur, Batman et j'en passe. Arkedo ne se prend définitivement pas au sérieux et fait preuve d'humour en toutes circonstances : il suffit de lire chaque descriptif des monstres tués dans les menus ou les messages affichés pendant les loadings pour mieux comprendre leur décontraction.

Ceci n'est pas un Metroidvania

En contrepartie et comme écrit plus haut, le jeu ne demande au fond que de tuer des monstres à la chaîne. Malgré la présence de téléporteurs pour revenir en arrière et de quelques missions secondaires étalées par ci par là, le jeu ne fait vraiment pas appel à de l'exploration ou à quelques allers-retours. Très peu de secrets sont à découvrir à part un seul objet spécial par monde et d'ailleurs la fonction "perceuse" dans les décors du jetpack n'a qu'une utilité limitée.

Arkedo a aussi inclus en bonus une "Island" pour exploiter ses monstres tués. Le principe est enfantin : vous faîtes travailler vos monstres sur une île pour qu'ils vous fassent gagner de l'argent, des objets ou de la vie. Il faut aussi y passer régulièrement pour vérifier que tout ce beau monde n'est pas rincé par ce dur labeur. Si c'est le cas, il faut alors les envoyer un temps à la plage ou en prison pour qu'ils récupèrent. Ce mode très accessoire n'a plus vraiment d'intérêt dès que l'on a récupéré tous les objets de personnalisation ou les armes. Il sonne donc très creux une fois que l'on a terminé le jeu.

Et donc une fois, le jeu fini, on ne trouve plus grand chose à faire sachant que Hell Yeah ne propose aucun bonus de fin de partie. Mais bon, ça reste un jeu démat' vendu à 12€ et la différence avec les poids lourds du platformer se fait logiquement sentir au niveau de la profondeur de jeu. Il vaut mieux juste le savoir avant de passer à la caisse. Hell Yeah nous offre au final un magnifique run d'un peu moins de 10 heures et il est incontestablement un bon petit platformer bien calibré au niveau de la précision de son gameplay. Il vous fera donc patienter parfaitement avant un Rayman Legends par exemple.

Verdict

6

Points forts

  • Générosité à tous les étages
  • Un jeu marrant et décontracté
  • Un gameplay bien calibré
  • Fait plaisir aux mirettes et aux oreilles

Points faibles

  • Peu d'exploration
  • Sa replay value
  • Un freeze à l'occasion
  • The Island
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Xbox Live Arcade 7.0 3
Playstation Network 8.0 1

Archives commentaires

Rage, 16 oct 2012 - 10:07
Merci pour ce test. Je verrai si au final j'en arrive à la même conclusion mais à lire et aux vues de ce qui est contenu dans ce jeu je dois dire être assez d'accord avec la note malgré le bon moment et cette bouffée de délire et de fun que ça dégage.
Moi j'aurai mis 7/10. Bon je ne l'ai pas encore fini, mais j'adore l'ambiance, la bande son, l'univers en général et le gameplay aux petits oignons ... Et puis j'ai jamais eu de freeze, et je trouve l'idée de \"l'île\" amusante (même si ça aurait pu être encore mieux) ...
Bref, pour moi c'est clairement une belle surprise... Mais bon, c'est vrai qu'il était gratuit sur psn+, ceci explique peut être cela :mrgreen:
myau, 17 oct 2012 - 12:28
Merci pour ce très bon test qui semble confirmer l'impression que j'en ai : Hell Yeah ne serait-il pas victime du syndrome Alien Soldier ?
Je veux dire par là , n'est-ce pas qu'un bon gros boss rush mode infernal et fort bien calibré avec quelques phases d'action intermédiaires.
J'ai l'impression que la note n'est pas très élevée.