Test : Hatsune Miku : Project DIVA Future Tone - Prelude (Playstation 4)

La série des jeux Hatsune Miku fut longtemps une poule aux œufs d'or pour SEGA. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et la série commence à s'essouffler, aussi bien en Arcade que sur consoles, chaque épisode étant un peu moins satisfaisant que le précédent. Sans compter que les fans ont continuellement réclamé le portage des Project Diva Arcade, qui étaient jusqu'à maintenant exclusifs aux salles japonaises. Leur vœu est exaucé avec Future Tone, qui joue essentiellement une carte : celle du contenu.

Distribué exclusivement sur le marché dématérialisé, Future Tone adopte en effet un modèle particulier : Project Diva Future Tone Prelude, qui est gratuit, et fait office de démo, puisqu'il ne compte que deux morceaux et une poignée de modules. Pour aller au delà, il faudra acheter un des deux packs de chansons, présentés comme des extensions mais qui sont en fait le cœur du jeu : Future Sound, et Colorful Tone. Future Sound compte environ 120 morceaux, et Colorful Tone une centaine, et plusieurs centaines de modules et accessoires. Aucun titre n'est commun aux deux packs, et si vous achetez les deux, vous aurez donc la bagatelle de 220 chansons à vous mettre sous la dent. Après Project Diva X et sa maigre playlist, ça surprend.

Les morceaux du pack Future Sound proviennent des jeux PSP et PS Vita, tandis que Colorful Tone propose des titres issus des Project Mirai sur DS, et de Project Diva Arcade, il n'y a donc aucun morceau vraiment inédit. Cependant, il y a assez de chansons issues des version arcade pour contenter les joueurs console, et les fans les plus hardcore de la série qui la connaissent par cœur n'ont pas besoin de lire un test pour acheter le jeu. Les chansons de Future Sound sont plutôt Dance-Pop-Rock, tandis que celles de Colorful Tone sont plutôt kawaii. Personnellement je préfère la playlist de Future Sound, mais cela dépend évidemment de vos goûts personnels. Parmi les différents morceaux, on trouve des reprises de Magical Sound Shower ou du thème d'After Burner, et les vrais segafans pourront même acheter (avec les crédits du jeu) des modules pour déguiser Miku en Sonic, ou en Ulala.

Tous les clips ont fait l'objet d'un lifting, grâce à un nouveau moteur graphique. Le rendu se situe quelque part entre celui des Project Diva F et de Project Diva Arcade, et est plutôt plaisant, bien que je trouve que les persos soient un chouia moins expressifs qu'avant. Surtout, comme Project Diva X, le jeu est dans un glorieux 1080p/60FPS, qui rend très difficile un retour aux épisodes PS3. Autre amélioration technique notable : la quasi absence de loadings ; alors qu'ils étaient omniprésents dans les épisodes précédents, il n'y en a plus maintenant qu'avant le début d'une chanson et pour accéder aux modules, et ils ne durent que quelques secondes. Et, joie supplémentaire, on peut recommencer une chanson sans repasser par un menu ! La principale conséquence est qu'on peut désormais enchaîner les morceaux presque sans temps mort, et c'est vraiment confortable.

Garanti 0% de matière grasse

En contrepartie, SEGA a taillé dans le gras : plus de mode Edit, et surtout PLUS DE DIVA ROOM ! Personnellement j'écris en capitales pour manifester ma gratitude envers SEGA d'avoir retiré ce truc cucul la praline qui hantait la liste de trophées, mais si papoter avec des personnages virtuels et leur offrir des cadeaux était votre passion, vous pouvez le copier/coller tel quel pour exprimer votre frustration sur Twitter. C'est presque dommage, parce qu'ils avaient réussi à l'intégrer d'une façon pas trop envahissante dans Project Diva X. Presque.

Mais alors, si on ne peut plus jouer à ChiFouMi avec Miku, que reste-t-il à ceux qui ont déjà essoré les précédents épisodes ? Et bien le scoring. Future Tone est une machine à scorer, et même si vous êtes un vétéran de la série, vous allez devoir presque tout réapprendre, car les nouveautés sont légion.

Déjà, finies les notes scratch. Les étoiles sont remplacées par des flèches dorées, vers la gauche ou la droite, à activer avec les sticks ou les gâchettes. Elles peuvent être brèves, ou glissées, reproduisant ainsi le nouveau système tactile de la borne d'arcade. Il est d'ailleurs possible d'attribuer ces commandes au pavé tactile du Dualshock 4, ou carrément à son gyroscope. Aucune solution n'est vraiment satisfaisante à haut niveau, mais jusqu'en Hard, ça marche plutôt bien. Deuxième différence : les notes longues sont remplacées par des touches à maintenir aussi longtemps que possible, jusqu'à l'obtention du score maximal. Contrairement aux notes longues, elles doivent être maintenues pendant qu'on joue d'autres notes, ce qui oblige à utiliser à la fois les boutons de droite et les touches du BMD. Enfin, il faut parfois appuyer sur deux touches à la fois : pas seulement deux touches identiques comme dans les épisodes précédents (par exemple croix+bas), mais carré+rond+croix, ou rond+croix, ou les quatre à la fois.

Jeu fourni sans corticoïdes

Ça n'a l'air de rien dit comme ça, mais ça change TOUT, notamment en Hard et surtout en Extreme : même en ayant terminé tous les morceaux de Project Diva F en Extreme (sauf Sadistic.Music∞Factory et Negaposi*Continues, parce que fuck you), je ne termine pas le quart des morceaux de Future Tone pour l'instant. Ceci dit, ce n'est pas seulement dû à ce nouveau système : la difficulté a été globalement revue à la hausse : désormais le niveau Normal correspond peu ou prou au niveau Hard des précédents épisodes, le Hard correspond à l'Extreme... et le niveau Extreme atteint un niveau de difficulté inédit dans la série.

Revers de la médaille, c'est la première fois que je trouve que certains passages manquent de lisibilité, justement à cause des enchaînements de combinaisons de touches. Il faudra dorénavant passer par le mode Practice pour terminer la plupart des morceaux, et répéter les passages délicats.

J'ajoute que certains morceaux ont carrément un mode Ultra Extreme, parce qu'après tout pourquoi ne pas pousser une partie de son public à se jeter sous un train, ou à développer de l'arthrose ?

Au rayon des toutes petites améliorations on trouve aussi un mode sans échec, pour dissuader les joueurs de balancer leur manette sur leur télé, ou encore des options d'affichage des icônes de touches, pour par exemple remplacer les boutons par des flèches, ou par un mix des deux. C'est une bonne idée qui permet aux débutants d'apprendre à utiliser leurs deux mains, ce qui n'était pas du tout nécessaire dans les précédents épisodes sur PS3 et PS Vita, mais absolument indispensable dans celui-ci.

Enfin, un mode Survival fait son apparition : comme son nom l'indique, il consiste à enchaîner plusieurs morceaux à la suite, classés par difficulté ou par thématique. Un peu anecdotique, mais si vous vous sentez encore d'attaque après avoir bouclé le jeu à 100%, pourquoi pas.

Avec sa playlist pléthorique et de qualité et son système de jeu enrichi, Project Diva Future Tone se place sans effort comme le meilleur épisode de la franchise sorti sur consoles. Les artistes en herbe regretteront la disparition du mode Edit, et les plus fidèles de la série l'absence de morceaux inédits. Pour tous les autres : si vous ne devez acheter qu'un seul épisode, c'est vers celui-ci qu'il faut vous tourner.

Verdict

10

Points forts

  • Playlist gigantesque et de qualité
  • Gameplay revu
  • Presque plus de loadings
  • Plus de Diva Room
  • 1080p/60FPS

Points faibles

  • Plus de mode Edit
  • C'est dur !!!

Commentaires

Carrément. Colorful Tone pour moi. J'ai toujours eu envie de jouer à la version arcade avec des thèmes des jeux SEGA.