Test : Bayonetta (Switch)


Bayonetta
Bayonetta
Beat'em up

Bayonetta est l'oeuvre de PlatinumGames et Hideki Kamiya. Initialement sorti sur Xbox 360, le jeu a connu diverses versions par la suite. Il a enchanté les amateurs de beat'em all. Quant à Bayonetta 2, c'est l'histoire d'un projet sauvé par Nintendo à l'époque où Sega ne se sentait plus trop chaud pour continuer de le financer. Son arrivée exclusivement sur Wii U avait déchainé les foules sur internet, pour des raisons toutes plus ridicules les unes que les autres... 4 ans plus tard, Bayonetta 2 ressurgit sur Switch, encore une console Nintendo, mais cette fois ça ne pose de problème à personne, ouf ! Une bonne occasion de (re)découvrir deux beat'em all majeurs de notre époque.

Life is a witch

Bayonetta nous raconte l'histoire d'une sorcière qui purifie des armées d'anges divers et variés avec un panel d'armes non moins varié. Il s'agit d'un BTA exigeant, mais avec une excellente marge de progression, dans un univers complètement barré mêlant ombre et lumière. Le jeu a clairement marqué les esprits à l'époque, et il n'y a au final qu'une poignée de défauts que l'on peut réellement lui reprocher. Mais la créativité et la prise de risque passent aussi par cela.

Bayonetta 2 nous raconte non pas la suite, mais le début de l'histoire. Le jeu n'a pas été réalisé par Hideki Kamiya (il l'a simplement supervisé) et on le ressent vraiment. En se basant sur les forces du premier, et en lissant ou supprimant les défauts évoqués par les fans, PlatinumGames a accouché d'un BTA terriblement efficace et jamais frustrant. On prend un plaisir total du début à la fin, avec une bonne marge de progression, dans une expérience tout de même plus carrée et contrôlée.

Si Bayonetta 1 est l'oeil gauche, alors Bayonetta 2 est l'oeil droit du veilleur

Une fois les jeux terminés, vous comprendrez le titre ci-dessus. Plutôt que de revenir en détail sur les deux jeux, qui disposent d'articles sur le site, prenons plutôt le temps d'observer leurs différences (qui alimentent de nombreux débats sur internet !).

Le premier jeu a introduit un personnage principal attachant, avec un fort caractère, et ce malgré ses proportions totalement surréalistes. Bayonetta, et les personnages qui l'entourent, prennent vie au sein de nombreuses cinématiques (tantôt en mouvement, tantôt statiques) mais aussi à travers des niveaux qui nous demandent de faire des choses assez variées, de façon très ponctuelle. C'est un point différenciant : dans le premier Bayonetta, la narration est plus riche, elle passe aussi par le gameplay, et l'humour fait toujours mouche. En revanche, le jeu se traine quelques QTE qui sont entrés dans l'histoire tant ils font rager, avec leurs timings ultra serrés, et une pénalité de score très forte si on échoue (puisque cela compte comme une mort).

Dans la suite, le personnage de Bayonetta est un peu moins haut en couleurs, et ce malgré les palettes bien plus colorées des nouveaux environnements. J'ai également trouvé les affrontements contre les boss moins intéressants (avec peu de phases en général), le jeu un peu plus court, et je déplore le fait que le jeu recycle pas mal d'éléments du premier pour nous les servir à la sauce fast food dans trois niveaux relativement oubliables, vers la fin du jeu. Le premier jeu se recyclait déjà lui-même, cette nouvelle relecture était dispensable. Il manque également quelque chose de comparable au niveau de fin du premier jeu (l'immense tour avec la musique qui fait vraiment penser au "last stage"). Enfin, le premier offre de meilleurs défis cachés, et un mode de difficulté final nettement plus intéressant (le mode Infinite Climax).

Les points culminants du second jeu sont indiscutablement le morceau central, découpé en trois stages successifs qui nous font parcourir deux environnements extrêmement réussis : celui qui sert à accéder aux enfers, et les enfers eux-mêmes. Du très bon boulot à ce niveau, de même que l'intégralité du bestiaire démoniaque. Une franche réussite artistique, en plus d'être des ennemis dont on ressent réellement la rage. L'arsenal a également subit une bonne mise à jour, avec plus de variété qu'avant.

Des différences existent bien donc, et chacun pourra les évaluer afin de savoir lequel des deux jeux il préfère, les deux étant de toute façon excellents. Il n'y fondamentalement pas un jeu meilleur que l'autre de mon point de vue.

Tomorrow is mine ?

Bayonetta sur Switch est un excellent portage, fluide en toutes circonstances. J'ai pris le temps de le comparer à la version 360 tournant sur Xbox One, il n'y a vraiment pas de différences majeures. Sur Xbox One, l'aliasing est tout aussi prononcé, les ombres un peu moins belles et les noirs trop prononcés. On se retrouve avec la même chose sur Switch que sur Wii U, un portage solide, et un panel de couleurs légèrement différent en comparaison de l'original tournant sur Xbox 360.

Sur sa partie technique, Bayonetta 2 sur Switch n'apporte vraiment rien de notable pour ceux l'ayant déjà fait sur Wii U. Le framerate est plus stable en mode docké (60fps), un peu moins en mode portable (on sent des chutes à certains moments). L'expérience reste quoiqu'il en soit agréable, et le jeu tourne en 720p. Les deux jeux rejoignent donc la liste des titres qui tournent vraiment bien sur la machine, en garantissant une image propre et fluide en permanence. Et bien sûr, il est désormais possible d'y jouer en mode portable, ou avec un stand et un Pro Controller par exemple.

Bayonetta 1 et 2 sur Switch sont des portages sans esbroufe des jeux d'origine. Le rendu visuel est net (pas de résolution variable) et le framerate impeccable (un peu moins en mode portable pour Bayonetta 2). Ceux qui souhaitaient de la nouveauté peuvent par contre passer leur chemin : ce sont strictement les mêmes jeux que sur Wii U. A savoir, deux excellents BTA que les amateurs du genre auraient bien tort de négliger. Un bon calcul pour Nintendo, qui continue d'alimenter à moindre coût sa ludothèque Switch, et un bon moyen de patienter en attendant Bayonetta 3...

Verdict

9

Points forts

  • Deux excellents BTA
  • Des portages qui font le boulot
  • Pouvoir y jouer en mode portable ou avec un stand

Points faibles

  • Framerate pas impeccable en mode portable pour Bayonetta 2

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