Test : Astebros (Mega Drive)
Bonjour à vous, voyageurs. Bienvenue à l'office de tourisme de Sega-Mag. Que désirez-vous ? Une randonnée sur les terres de Green Hill, vous muscler dans notre salle de sport Bare Knuckles ?
Ah, je vois que vous regardez du côté d'Asteborg: il a été notre succès de l'été 2021, les gens avaient hâte de découvrir cette nouvelle région, son patrimoine, ses activités, son histoire.
Vous ne semblez pas intéressé ? Nous avons de quoi vous proposer quelque chose de nouveau car nous avons reçu de nouvelles activités et aventures sur ces mêmes terres, mais plusieurs centaines d'années avant.
Surprenant, n'est-ce pas ? Tenez...voilà des tickets pour rejoindre le bateau « Manosque » qui partira dans deux jours en direction de l’île d'Asteborg. Ne le ratez pas, vous risquez de passer à côté de quelque chose d'exceptionnelle.
Préparez vos affaires, vos armes, votre équipement, car nous allons débarquer dans un nouveau titre Mega Drive avec Astebros.
ASTEBROS
Astebros est un jeu vidéo sorti sur Steam et Mega Drive, en Mai 2023, par Neofid Studios situé à Manosque (04), en France : il s’agit du second titre se déroulant dans l'univers d'Asteborg, deux ans après la sortie de Démons Of Asteborg en 2021. C’est l’un des deux projets annoncés par le studio, dont les campagnes Kickstarter ont eu lieu en Mars 2022 avec Astebros et Juin 2022 avec Asteborg : Castaway (considéré comme le plus gros projet en termes de somme demandée avec 150 000 euros).
Le 27 Juillet 2022, Neofid annonce que le projet Castaway est reporté à plus tard car ils souhaitent se concentrer sur Astebros.
Le studio annonce la sortie officielle pour le 12 Mai sur Steam dans un premier temps, mais elle est reportée d'une semaine pour ne pas être en face de The Legend of Zelda. Il est possible de commander un exemplaire depuis le site officiel de Neofid. Son édition est assurée par PixelHeart, société d'édition de jeux vidéo située à Marseille.
Pourquoi d'abord sortir le jeu sur Steam, plutôt que sur Mega Drive ? Probablement pour éviter le même incident que celui qui s’est déroulé avec le premier jeu : des bugs avaient été constatés dans la version cartouche après sa sortie, obligeant le studio a devoir ressortir de nouvelles cartouches avec une mise à jour et les envoyer aux acheteurs.
Le jeu est traduit en huit langues : Français, Anglais, Italien, Allemand, Espagnol, Portugais, Japonais et Chinois. Il peut se jouer à 1 ou 2 joueurs, en plus d'être compatible à l'international.
PRET A PARTIR ?
Astebros est une réponse des développeurs suite au reproche fait à Démons Of Asteborg concernant l'absence de mode deux joueurs. Dans ce nouvel opus, les maîtres mots sont exploration et coopération avec le choix d'un chevalier, un mage et une ranger. Chacun des trois personnages a un gameplay spécifique mais avant d'aller plus en détails, il est nécessaire de connaître le contexte d'Astebros.
Pour résumer l'histoire : grosso modo, il s'agit d'un trio envoyé par un roi pour aller secourir une garnison envoyée plus tôt et capturée dans la région d'Asteborg. Une fois arrivés, nos protagonistes vont faire la connaissance d'un être mystérieux, du nom de Rorick, qui se propose d'être leur guide pour des raisons personnelles. Une fois au camp, le petit groupe commence son exploration à divers endroits montrés sur la carte pour récupérer des orbes et avoir accès au donjon final où sont les prisonniers.
Qui sont ces personnages que l'on peut diriger ? Les commandes basiques et communes à tous sont apprises avant la rencontre avec Rorick (marcher, faire un double-saut, descendre d'une plateforme, grimper une échelle, exploser un coffre avec une bombe, faire un dash pour esquiver), mais chacun a des particularités qui vont nous permettre de trouver notre style de jeu, en plus d'avoir notre chouchou.
Le chevalier est le plus adapté pour le combat au corps-à-corps. Plus résistant, il ne glisse pas, peut parer un coup avec son spécial (Haut + C) et faire un contre avec A pour un coup critique. Il peut faire une charge en maintenant A (pour la charge, même avec le mage, un petit compteur apparaît au-dessus de notre personnage et une fois remplie, il suffit de relâcher la touche pour activer). Le résultat est une énergie qui l'entoure pendant un court laps de temps et il inflige plus de dégâts: cette manipulation peut se faire autant de fois que l'on veut. L'attaque de charge diffère suivant l'arme équipée.
Le mage (qui me fait penser à Orko de la licence Les Maîtres de l'Univers) possède moins de santé que le chevalier et se bat uniquement avec la magie. Tout comme le chevalier, il peut faire une charge avec A et lâcher une puissante attaque. Il ne peut pas parer mais peut faire une glissade au sol qui inflige des dégâts en faisant Bas + A et chaque attaque consomme de la magie (qui se recharge en permanence). Sa charge diffère suivant l'arme équipée. Il existe un item de parchemin magique qui, une fois activé, permet à notre mage de pouvoir utiliser sa magie sans crainte de voir sa barre se réduire durant un court moment.
La ranger (qui me fait penser au chasseur-type de Bloodborne de From Software) est la plus faible en termes de santé, son gameplay se base sur l'attaque à distance avec pistolet, tromblon, arc, lance-pierres, etc. Elle peut faire une glissade au sol et appeler un animal comme un loup, un aigle ou bien un ours. Ils ne peuvent être appelés que si vous avez une boîte d'aliments, et restent avec nous jusqu’à notre mort, ou jusqu’au combat contre un boss.
Un petit aparté vite fait concernant la différence de commandes entre les manettes à 3 et 6 boutons : les boutons X, Y et Z sont inutiles et seul le bouton MODE est utilisé pour effectuer le Dash (alors que le bouton C sert pour cette action sur la manette à 3 boutons)
Il est à noter que lorsque vous obtenez une amélioration avec un personnage, qu’elle soit temporaire ou permanente, comme par exemple un bonus de santé, elle est appliquée aux trois personnages, ainsi qu’au deuxième joueur, le cas échéant.
C'EST VIVIFIANT, N'EST-CE PAS ?
La série change de gameplay et devient un roguelite. Chaque donjon possède entre 15 et 16 salles avec des monstres, coffres, matériaux, portes à déverrouiller, murs de pierres cachés, téléporteurs et salles bonus. Ces salles sont générées aléatoirement chaque fois que vous pénétrez dans un donjon.
Il est important de noter que le level design des salles, en dehors de leur emplacement à chaque partie, ne bloque aucun des trois aventuriers que ce soit pour atteindre un ennemi, une plateforme ou bien une salle. Le studio a pensé, avant tout, à l'accessibilité pour tous les publics (notamment les moins expérimentés), et à la possibilité de pouvoir s'amuser à plusieurs.
Leur jeu précédent, Demons Of Asteborg, vise un public un peu plus aguerri de par la complexité de ses niveaux (qui, il faut le rappeler, consistent à trouver un item magique, de l'exploiter pour le traverser et arriver à son boss).
Ici, ce n’est pas le cas : il y a des échelles, des plateformes facilement atteignables et des ennemis dans chaque pièce. Pas besoin de mouvements plus complexes, comme avoir un personnage en hauteur qui va laisser une corde pour permettre à son compère de grimper, comme c'est le cas dans World Of Illusion sur Megadrive.
Il y a sept endroits à visiter dans l'univers d'Astebros : la forteresse de paille, le cirque, le manoir hanté, l'intérieur d'un géant, la forêt, la fonderie et le château volant. Mis à part le pigman qui est plus ou moins l'entité que l'on verra le plus sous différentes formes dans plusieurs lieux, chaque niveau possède son propre bestiaire. La difficulté d'un lieu est représentée par le nombre de crânes (1 pour facile et 4 pour très difficile).
Trois ennemis peuvent être présents n'importe où, comme un magicien qui apparaît et vous transforme en lapin, après l'ouverture d'un coffre (comme dans Ghosts & Goblins de Capcom), le coffre Mimic (dont son origine remonte à Donjons & Dragons) et un géant à la Frankenstein.
Chaque entrée de donjon possède un téléporteur qu'il faut débloquer en arrivant à la salle du boss et en le déverrouillant avec de l'argent : vous avez tué tous les ennemis du donjon avant d'arriver au boss ? Pas de souci, un coffre vert vous récompense avec de l'argent, des plans d'armes et bien d'autres trésors.
En appuyant sur Start, on peut voir l'équipement du personnage et ses caractéristiques, le nombre de matériaux obtenus, la carte du donjon ainsi que les icônes des salles: il y en a dix en tout. Neuf sont affichées comme le sacrifice, la fée, le diable, la prison, la poudrière, la taverne, le trésor, le boss et la tombe. Une 10e salle bonus est aussi présente : jamais indiquée sur la carte, il suffit de trouver un mur de pierre à exploser avec une bombe.
On voit aussi les bonus que l'on possède ainsi qu'une option pour virer le joueur 2 uniquement s'il est présent.
Plusieurs de ces salles ont leurs particularités : elles peuvent vous redonner de la santé (en échange d'être bourré temporairement pour l'une d'elles, et ce n'est pas une blague), alors que d'autres peuvent vous permettre de sauver des personnages pour le camp, d’obtenir une puissante arme en affrontant un boss unique, ou de sacrifier de la vie pour un item rare ou un objet au hasard.
Ne cherchez absolument pas la logique de ces salles à chaque partie dans les niveaux : il n'est pas étonnant de tomber sur la taverne dans le géant ou d'avoir la fée dans la fonderie par exemple. Pour rappel, il s'agit d'un rogue-like : c'est généré aléatoirement.
Si vous avez libéré un prisonnier, ce dernier est automatiquement transporté au camp. Il y en a 4 au total : le marchand, le forgeron, l'oracle (qui vous permet d'obtenir une salle spécifique lors du prochain donjon) et enfin le barde qui fait office de sound-test du jeu à condition de trouver les 25 partitions, soit dans les prisons ou les salles de sacrifice sanglante.
On peut refaire les donjons autant de fois qu’on le souhaite, le jeu nous y encourage même en nous faisant alors affronter un nouveau boss, ce qui permet de redynamiser la partie avec un nouveau challenge. C'est pour cette raison que l'on trouve un téléporteur désactivé lorsqu'on y retourne : il faut l’activer de nouveau mais pour le deuxième boss du donjon.
Le second joueur peut rejoindre la partie soit depuis le camp, où il peut choisir son personnage et apparaître avec son inventaire déjà débloqué, soit dès que le premier arrive dans une nouvelle salle dans un donjon. Quand l'un des deux meurt, il devient un fantôme et le reste jusqu’à la défaite du boss, avant de ressusciter au camp. Mais lorsqu’un personnage meurt, des gobelins apparaissent et nous dépouillent : on perd automatiquement l'arme équipée ainsi que les bonus avant de perdre de l'argent si on n'appuie pas rapidement sur A.
Le Game Over en tant que tel n'existe pas car quoi qu'il arrive, Rorick, notre guide, nous ramène au campement. Un répulsif pour gobelins, chez le marchand, est nécessaire pour ne rien perdre.
GARDE CA POUR TOI, VEUX-TU ?
Astebros, qui utilise le kit de développement Mega Drive SGDK (de Stéphane Dallongeville) est très beau graphiquement : on s’en rend compte dès l'introduction, avec un niveau de détail impressionnant au niveau des images, des personnages, des animations, et des environnements. On retrouve des effets de parallaxe en arrière-plan dans certains lieux tandis que d'autres restent fixes avec des détails rendant les lieux plus « vivants » (les bouteilles, les tableaux, les cages, les nuages qui se déplacent, les sièges, les chariots de mines, etc). Même chez les petits ennemis, on arrive à distinguer les yeux, le nez, la bouche par exemple.
Les animations sont fluides, aucun ralentissement n'est constaté. Chaque lieu est unique avec ses couleurs dominantes (le manoir avec son bleu et noir, la forteresse de paille avec son marron ou encore l'intérieur du géant avec le violet), tout ceci apporte un plus à l'ambiance souhaitée pour chaque niveau.
Plusieurs pixel artists ont participé au projet comme GrisKnuckles, Ansimuz (ils étaient déjà présents sur Demons Of Asteborg), Luis Martin (ancien directeur artistique de Paprium, pour la jaquette réversible et) par exemple.
Pour la bande-son, on retrouve trois compositeurs : le premier est Jacob Altman (Lunae Felis) qui a déjà travaillé sur Asteborg (avec Roland Seph Erulo), accompagné de SavagedRegime (connu pour Xenocrisis de Bitmap Bureau) qui a contribué au manoir hanté et au château volant. Le troisième compositeur est TenNoKoe qui a travaillé sur les niveaux de la forêt et du cirque. Les musiques sont splendides et collent avec l'ambiance du niveau (la plus oppressante est celle du géant tandis que celle du cirque est joyeuse avec un fond maléfique), tous les trois exploitent parfaitement le chipset audio de la Mega Drive.
Le jeu se fait en moins de deux heures et demi si vous voulez juste le terminer, mais le finir avec les 100 % est une autre paire de manches. Cela implique d'obtenir toutes les armes (il y en a 6 pour chaque personnage), toutes les pages du bestiaire (79) en plus de toutes les orbes. Pour avoir toutes les pages du bestiaire, il existe un item bonus qui augmente fortement les chances d'en avoir juste après avoir tué un ennemi : si vous ne l'avez pas, malheur à vous car vous allez longtemps tourner dans les donjons en priant la chance de vous fournir les pages restantes, surtout que certains ennemis n'apparaissent pas souvent dans leurs donjons respectifs.
Le finir à 100 % permet d'obtenir une fin qui fait lien avec Demons Of Asteborg en plus d'un challenge Bonus.
ELLE N'AIME PAS LES BALLONS.
L'aléatoire dans Astebros est sa plus grande force mais aussi sa faiblesse, surtout si vous visez les 100 % : principalement pour les pages du bestiaire. Idem pour les partitions, longues à obtenir.
Attention donc, à ne pas faire de sessions trop longues au risque de se lasser à terme.
Certaines idées proposées lors du Kickstarter comme l'évolution des animaux du Ranger ne sont pas présentes et pour cause : le studio a sous-estimé la banque de mémoire de la cartouche (le jeu tourne autour des 15 Mo). C'est aussi pour cette raison qu'il n'y a pas de slots pour différencier les parties : si quelqu'un décide de commencer une nouvelle partie, il efface automatiquement celle en cours.
A imaginer la frustration du studio de ne pas pouvoir implanter toutes les idées souhaitées, il peut se dire que dans l'état actuel, le contenu est impressionnant.
Le jeu est compatible avec l'everdrive PRO ainsi que le X7 (mais partiellement avec un patch). La rom est compatible principalement sur les flashcards MegaSD ainsi que les émulateurs Picodrive et Blastem.
Astebros est un must-have de la Mega Drive. Accessible à tous : débutants comme confirmés, chacun y trouvera son compte aussi bien pour les personnages jouables que pour ses lieux et thèmes respectifs. La génération aléatoire permet de ne pas s'ennuyer, en plus de son lore et des musiques, le tout avec une beauté visuelle montrant que la Mega Drive, en 2023, en a encore sous le capot.
Verdict
Points forts
- Jouable à deux
- Les graphismes
- Trois personnages jouables
- Diversité des lieux
- Un rogue-like
- Les Boss variés
- La Bande-son
Points faibles
- Assez long pour les 100 %
- Pas de slots différents
Commentaires
Infos sur le jeu
Action
Archives commentaires