Test : Shining the Holy Ark (Saturn)

Après le moyen Shining Wisdom, la Saturn accueille un nouvel épisode de la grande série des Shining. Shining the Holy Ark se veut être l'introduction de l'univers que l'on parcourt dans les trois scénarios de Shining Force III. Loin d'être un tactical RPG, le jeu renoue avec les origines de la série et se déroule donc entièrement en vue subjective. Un jeu qui se veut par définition immersif, mais qui n'a pas non plus que des bons côtés. Fort heureusement, la qualité est clairement au rendez-vous...

Trois mercenaires pour arrêter un renégat

Tout démarre près de la Desire Mine où s'est terré un renégat recherché par le roi du royaume d'Enrich. Trois mercenaires sont enrôlés pour aller le déloger, et bien évidemment vous en faites partie. Arthur, le héros du jeu est donc le personnage classique de tout bon Shining (Force), à savoir que c'est un Swordsman qui disposera également du sort de Spark (entre autres). Melody, une mage orientée vers la guérison et Forte, un sorcier, accompagne ce personnage au tout début de l'histoire. Mais bien évidemment, tout ne va pas se passer comme prévu et de multiples choses vont se passer dans ces mines qui amèneront les trois personnages que sont Arthur, Melody et Rodi (le renégat) à ne plus pouvoir se séparer et à être étrangement "immortels".

Le royaume d'Enrich où se déroule les évènements et en fait le lieu où le père de Julian a été sauvagement tué par un Vandal. D'ailleurs ces derniers sont bien évidemment de la partie et leur rôle n'est pas toujours évident à cerner.

L'immersion comme ligne de conduite

Shining the Holy Ark utilise un rendu 3D du plus bel effet. Pour tout dire, on a pas fait beaucoup plus beau sur la console. Les environnements sont en 3D tandis que des sprites de taille plutôt importante servent à représenter les monstres et autres personnages dans les villages.

La progression se fait en temps réel tandis que les ennemis attaquent de n'importe quel côté de façon aléatoire (on ne les voit pas à l'écran). On retrouve donc des mécanismes classiques de n'importe quel RPG comme Phantasy Star par exemple. Les menus sont quant à eux dans un style visuel proche de ce à quoi nous avait habitué la série, avec des icônes qui bien souvent suffisent largement à comprendre de quoi il retourne.

Les déplacements se font sur un damier, on ne peut pas marcher vraiment n'importe où, il est possible de courir ou de se déplacer latéralement également. La carte du monde est en 2D et on se déplace simplement d'un lieu à un autre sans aucun combat.

Pour ce qui est du rendu des combats, celui-ci est saisissant ! On est vraiment plongé dans la peau d'Arthur et on voit par ses yeux en permanence, ainsi quand il attaque on se sent avancer vers l'ennemi pour le frapper tandis que l'on voit bien nos alliés surgir de notre droite ou notre gauche pour assener une attaque ou incanter un sortilège quelconque. Le rendu est saisissant pour notre chère Saturn, mais ça n'est pas tout !

L'ambiance des lieux se veut être extrêmement travaillée. La vue subjective étant déjà un outil puissant pour créer une immersion intense, cette dernière se veut clairement accentuée par des lieux variés avec des atmosphères diverses. Ainsi on traversera des bois lugubres avec des tombes et autres caveaux par endroits, des grottes avec des rivières souterraines, ou encore un manoir très sombre peuplé de fantômes. Tout est là pour créer avant tout une immersion intense et on a bien du mal à ne pas sentir cette petite boule dans notre gorge après plus d'une heure à tourner dans un endroit hostile.

Le Level design : ingénieux

Shining the Holy Ark est un jeu qui techniquement en jette pas mal. Seulement on sent aussi que son contenu est somme toute un peu restreint, il n'y a pas tellement de lieux et d'environnements que cela. Heureusement on peut compter sur l'ingéniosité des programmeurs qui nous gratifient de niveaux et d'énigmes très variées et qui ne sentent pas du tout le réchauffé.

Ainsi dans le manoir il faudra résoudre diverses énigmes pour pouvoir accéder à la salle finale. Mais le plus fort reste encore un sanctuaire dans lequel, à l'aide d'une pierre de gravitation, on se retrouve à prendre une sorte de tourbillon à même le sol et les murs pour se retrouver à marcher au plafond, comme si le chemin tournait à 90° sur lui-même. Bien sûr le niveau exploite très bien cette progression pour bloquer des passages et en ouvrir d'autres etc... Le jeu regorge d'idées toutes plus intéressantes les unes que les autres, et cela contribue à entretenir l'intérêt du joueur tout au long du jeu.

Les combats : je maintiens C appuyé

Malheureusement si bien d'éléments contribuent à rendre le jeu agréable, cela a bien du mal à faire passer la pilule des combats. Ces derniers sont rapides et plutôt dynamiques, mais ils sont hyper répétitifs. Le bestiaire est pourtant de qualité, avec des monstres originaux et certains utilisent même de très beaux effets de transparence. Mais une fois passé le plaisir de découvrir les monstres, le jeu s'enlise dans un mécanisme rébarbatif de "Je combats, Je soigne toute l'équipe, Je recommence". Ce syndrome est malheureusement le même que dans son lointain ancêtre, je parle de Shining in the Darkness ! On pourra cependant sortir des super-attaques par moments, ou encore tourner avec les personnages dans la réserve. Mais au final cela ne crée pas vraiment de dimension stratégique et les combats restent basiques du début à la fin.

À part cela le jeu présente les éléments habituels de la série, à savoir le mithril, les promotions, les magasins avec les objets rares etc... L'habitué n'est au final pas très dépaysé. Le jeu vaut tout de même le détour, d'autant plus qu'il est assez long en grande partie à cause des combats très nombreux et de sa difficulté assez relevée.

Enfin je terminerai sur la bande-son, composée par Motoi Sakuraba. Ne cherchez-pas plus longtemps, il nous signe là sa meilleure bande-son. Loin de se sentir contraint à faire des thèmes très classiques, il ose des choses diverses, avec des passages plus métal, des morceaux très mélodiques, des ambiances oppressantes. L'OST est un véritable trésor, que l'on écoute en boucle sans jamais se lasser. Elle traverse les styles et au final, même si on sent qu'elle est plus "personnelle" que "Shining Force", c'est très clairement pour le meilleur.

Shining the Holy Ark est un très bon titre, immersif et bourré de bonnes idées, mais qui souffre d'un côté répétitif inhérent à ce genre de jeu. Il mérite cependant le détour, cela va sans dire pour les fans de la série qui découvriront un jeu qui exploite pleinement la console et verront un peu autre chose que les tactical RPG habituels. Les autres apprécieront sûrement l'ambiance et l'immersion générale, mais il n'est pas sûr qu'ils aient la force de tenir jusqu'au bout à cause de cet aspect répétitif et de la difficulté tout de même importante du titre.

Verdict

7

Points forts

  • Trés immersif
  • Donjons travaillés
  • Bande-son mémorable
  • Réalisation au top

Points faibles

  • Répétitif
  • Plutôt difficile
  • La Saturn est à bout par moments
Avis des joueurs :
Note moyenne Nb avis
Saturn 8.7 6

Commentaires

Ce Shining, j'adore beaucoup... les musiques sont inoubliables le seul défaut; Une très grosse difficulté :(
J'ai jamais vraiment joué aux shining sur Saturn, celui-ci, je ne le connaissais quasiment pas, merci donc pour le test ;)
Je l'ai en jap depuis pas mal d'années, j'avais attaqué mais çà m'a vite soulé de rien comprendre au scenar... Là je viens à peine de le recevoir aujourd'hui en US, pour 18 € TTC, super affaire sur Ebay!! Par contre pas de boîte, juste le jeu et la notice :/
En US c'est pas top, les boites blanches sont horribles. Mais bon vu que t'en as pas... Rien ne vaut la version euro ceci dit ^^
Petite particularité de la boite euro d'ailleurs, elle n'a pas la bande noire (où il y a écrit Sega Saturn). L'image s'étend jusqu'au bord en fait.