Test : Wanchai Connection (Saturn)

Mardi 22 novembre 1994, une journée nuageuse voire un poil pluvieuse le matin sur Tokyo (si si c'est vrai j'ai vérifié).

Et pourtant, ce jour restera certainement l'un des plus radieux qu'auront connu ceux qui eut la bonne idée de se lever pour aller faire la queue devant les magasins d’électronique.
En effet, cette date marque la naissance de la plus belle étoile du monde du Jeu Vidéo, notre Saturn, machine sur laquelle bon nombre d'entre nous continuent d'orbiter depuis presque trois décennies.
Cinq jeux disponibles mais un seul, plus que les autres, gravé dans les esprits : Virtua Fighter.
Le reste n'est pas forcément médiocre pour autant, on y trouve notamment Myst que vous devez tous connaître au moins de nom (je ne l'ai jamais fait pour être honnête), mais aussi Wanchai Connection, l'article du jour, qui s’étale sur deux disques et peut se vanter d'avoir un casting de personnalités japonaises et un style bien particulier qui le distingue du reste.

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Inspecteur Lee

Une jeune femme est découverte dans un sac en toile de jute au bord de la mer à Hong-Kong.
Elle est totalement nue (habillée comme un sac plutôt :p) et sans connaissance, toutefois elle est en vie et n'a pas de blessure physique importante.

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Mais sa tête porte une trace de coup, et c'est de là que provient sa plus grave séquelle, elle est totalement amnésique !
Au point de ne plus connaître ni son nom ni sa nationalité, bref, il n'y a pas moyen d'en obtenir une quelconque information afin de se mettre sur la piste du ou des criminels.
Michael Lee, détective de la police de Hong-Kong va se voir attribuer cette affaire alors qu'il a pourtant la réputation de ne pas être très doué avec les femmes, mais bien que pas super chaud, les ordres sont les ordres.

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Ses seuls indices : le sac en toile et les différentes traces sur le lieu de la découverte ainsi qu'une clef, mais en cherchant bien sur place il y a peut-être moyen de trouver un petit quelque chose en plus non ?

Et puis ce sac, il vient de quelque part j'imagine, bien que cela soit très léger, en mettant tout bout à bout, quelques pistes devraient se présenter à nous et puis bon, Raï va bien finir par avoir des bribes de souvenirs qui vont lui revenir ?
Raï c'est qui ? Bah notre victime mais non, ne vous faites pas une fausse joie, ce nom est tout simplement celui que va lui attribuer son médecin en attendant qu'un jour, on finisse par connaître sa véritable identité, si tout va bien.

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C’est dans le vrai Hong-Kong des années 1990 que nous allons enquêter dans ce jeu d'aventure mélangeant principalement vidéos et photos avec quelques rares passages en 3D en temps réel à la première personne.
Les vidéos entrecoupent le plus souvent les chapitres, mais il arrive d'en avoir une en plein milieu ; elles sont au final assez nombreuses et si mon calcul est bon, elles représentent environ 50 minutes de visionnage, pas mal !
Par contre elles sont toutes dans une petite fenêtre (hormis celle d'intro) et surtout, sont très compressées.

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Le flic de Hong-Kong

Avant d'attaquer notre boulot sur le terrain, on doit aller parler au gars de la police scientifique qui nous donne les résultats sur les pièces à conviction, et par la même occasion, prendre celles autorisées avec nous pour les besoins de l’enquête.

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Et un petit tour par le bureau de notre chef est l'occasion parfaite afin d'avoir des informations plus concrètes sur notre objectif du moment.
Plus loin dans le jeu, la salle d'interrogatoire nous rendra bien des services afin d'obtenir des informations de la part des suspects.
Il y a aussi notre bureau qui permet de sauvegarder et d’aller dans les options, de vérifier le pourcentage de progression du chapitre (au nombre de treize) et surtout, de choisir les questions qu'on intègre dans notre carnet de notes, une fausse bonne idée ce truc...

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On peut avoir sur nous en permanence huit questions maximum. En gros, si vous voulez en poser une que vous n'avez pas sélectionnée dans la liste bah faut revenir pour la changer, en fait c'est juste pénible et ça n'apporte que cette contrainte inutile, même si ce n'est pas non plus spécialement un gros problème.
Au fil des conversations, de nouvelles questions viennent s'ajouter, une icône nous l'indique, ça c'est une bonne idée par contre.

On va mettre les pieds dans tout un tas de lieux : hôtel, entreprises diverses, banque, maisons, appartements et j'en passe afin de poser nos questions, demander des informations sur telle ou telle personne et présenter les pièces à convictions.

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La plupart de nos actions se limitent d'ailleurs à ça, c'est plutôt statique et ça ne reste que des dialogues.
C’est totalement doublé et particulièrement sympa à suivre. L'échantillonnage n'est pas tip top mais bon, ça reste un des premiers jeux de la machine on reste clément et il ne faut pas exagérer, c'est largement acceptable (j'ai eu quelques bugs au niveau des voix toutefois).
Par contre, impossible de pardonner la balance sonore, la musique est parfois trop forte et couvre en partie les voix.
Impossible de modifier le volume de chaque source, c'est soit on garde, soit on coupe !!!
Du coup j'ai dû faire le jeu sans aucune musique afin de parfaitement entendre les dialogues, super quoi... alors que pourtant l'ambiance sonore est convenable j'ai dû m'en priver.
C'est un détail mais c'est vraiment regrettable, au pire il y a les sous-titres mais ça reste une erreur difficilement compréhensible.

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Dans l'ensemble la progression est basique, comme je le dis plus haut, on parle aux gens, on leur pose des questions etc.
Mais il y a un certain ordre à respecter quand on va voir les différents personnages.
Du coup, si on interroge un suspect trop tôt, on ne pourra tout simplement pas avoir le dialogue qui permet de faire avancer le truc.
Sauf que ce n'est pas toujours une évidence et parfois, on a fait le tour de tout le monde et pourtant on bloque sans savoir pourquoi.

Et comme on ne sait pas qui n'a pas dit quoi, on refait un tour de tous ces gens et on repose de nouveau toutes les questions, on remontre tous les objets et photos des suspects jusqu'à débloquer la situation et on perd un temps de fou pour rien !
Par moments, ça stoppe notre progression pour nous faire tourner 20 minutes en rond et c'est bien pénible.
On peut se dire que c'est de notre propre faute mais bien souvent, c'est clairement celle du game design qui manque de polish et ça donne parfois envie de décrocher.

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Enquête en 3D

Bien que cela ne soit pas fréquent (ça se compte sur les doigts d'une main), on passe parfois dans un mode en 3D temps réel à la première personne dans le cadre d'une fouille d'un appartement.

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On ne va pas être surpris en constatant que c'est techniquement pas dingue : on n’espérait pas forcément une claque de la part de ce jeu dans le domaine en même temps.
Toutefois, et c'est une bonne chose, c'est parfaitement jouable bien que très lent.
Il y a moyen par exemple de regarder dans les tiroirs et les placards afin de dénicher un indice mais comme il n'y a pas 50 trucs à vérifier, c'est plutôt vite fait.

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Il faudra attendre la dernière fouille du jeu (attention, léger spoil) pour enfin avoir besoin de faire travailler son cerveau avec une petite énigme, et c'est d'ailleurs là qu'on réalise que les développeurs sont passé à côté d'une occasion de décupler l’intérêt du jeu...

Petit détail rigolo, en insérant directement le disque 2, il y a moyen de lancer le chapitre 9 hors sauvegarde (je ne savais pas où caser ce détail :p).

Casting japonais pour interpréter des Hongkongais

Je ne peux pas m’empêcher de trouver dommage d'aller à Hong-Kong pour le tournage et de faire jouer les locaux par des Japonais (en japonais), du coup, on ne ressent clairement pas l'ambiance voulue et ça aurait pu se faire ailleurs qu'on n'y verrait aucune différence.
Ce n'est pas très important mais j'ai un léger sentiment de gâchis.
Pour revenir au casting, il ne va pas parler à beaucoup puisque les trois têtes d'affiche ne sont pas des stars internationales, mais restent toutefois des personnalités connues de tous les Japonais.

-On a d'abord Toshikazu Fukawa (le héros Mickael Lee), il faisait partie d'un boy's band (Shibugakitai) constitué de trois membres dans les années 80. Il a participé à un grand nombre de dramas et de films.

-Aya Sugimoto, la jeune fille amnésique. Elle aussi chanteuse et actrice, elle a plusieurs albums à son actif et de nombreuses participations sur le petit et grand écran.

-Daijiro Harada notre chef est lui aussi acteur (sans surprise) avec une longue liste d'apparitions un peu partout, publicités comprises. Sa prestation est clairement la meilleure de toutes et de loin, les deux autres acteurs ci-dessus manquant clairement de conviction dans leur jeu.

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En fouinant un peu, je me suis rendu compte que plusieurs autres acteurs moins mis en valeur ont eu eux aussi une belle carrière et c'est tant mieux. D'ailleurs, une des actrices a aussi participé au jeu es sur Dreamcast !
 

Dans l'ensemble c'est plutôt honnête niveau contenu (il m'a fallu 10h pour le finir je pense, ce n'est pas non plus énorme) et on sent une volonté de faire un jeu qui sort un peu du lot avec son casting et son tournage à Hong-Kong, bien que ça n'apporte pas grand-chose.
Les vidéos sont nombreuses et plutôt sympas à regarder même avec la compression grossière et un échantillonnage audio un poil faiblard, mais tout ça, on peut partiellement l'excuser en tant que premier soft du genre sur la 32 bits.

Par contre il est plus difficile d'accepter la balance sonore faite avec les pieds et surtout l’impossibilité de réajuster cela à sa convenance.
Et le truc qui vient un peu gâcher cette aventure somme toute intéressante et pleine de rebondissements, est sans aucun doute sa progression rendue pénible par le fait qu'on peut tourner en rond un bon bout de temps dans certains cas.

Je ne sais pas si je l'aurais apprécié à sa sortie pour être honnête, mais en 2022, son style désuet et un peu kitch lui confère un charme qui fonctionne bien avec moi.
Toutefois, je ne peux pas me résoudre à lui mettre plus qu'un 5, la note au-dessus est clairement trop généreuse, ce soft est juste moyen, il y a donc une note juste moyenne.

Connaissance du japonais : Vivement conseillé pour progresser et apprécier

●6 blocs par sauvegarde (4 maximum)