Test : Virtua Racing (Mega Drive)
C'était en 1994. Rappelez-vous les enfants.
C'est avec un souvenir évanescent que je remémore mes premiers tours de pistes avec ce qui se révélait être la révolution graphique de l'année, j'ai nommé, Virtua Racing et son lot de révolutions.
Sans plus attendre ni réfléchir, plongeons au coeur de ce titre atypique.
La passion est aveugle
D'abord, pour bien cerner l'essence même de ce titre, projetons-nous 10 ans en arrière. Cette cartouche tant attendue devait sceller l'avenir de la Megadrive et nous proposer un petit avant-goût de la 3D, fantasme torride pour nous tous à l'époque.
Evidemment, pour contenir toutes ces données promises, Virtua Racing se devait d'être matérialisé par une cartouche gigantesque (11*11 cm) et un prix exorbitant, qui ne manquèrent pas d'attirer l'attention.
Défini comme un prototype avant-gardiste, le jeu révèle en effet toute son étoffe dès l'introduction.
Une séquence martelée par un rythme musical frénétique, nous faisant parcourir une parcelle de circuit à toute vitesse. Le premier choc vient avant tout de la patte graphique du titre, une véritable prouesse technique pour une console 16 bits, affichant des textures pseudo-3D travaillées du plus bel effet.
A n'en pas douter, sur ce point, la bête noire est poussée dans ses toutes dernières limites, et se surpasse même, à tel point que le jeu paraît sidérant de détails visuels.
Voici pour l'impression de départ, dirigeons-nous à présent vers les menus. Vous sont proposés deux types de courses solo différents, un mode 2 joueurs et un espace pour visualiser vos records.
Seul, le mode Virtua Racing et Free Run constituent les deux mamelles du titre.
Le premier vous propose à travers 3 circuits, de remporter la victoire, poussé par une concurrence féroce, pour conquérir le fameux trophée tant convoité.
Le second ressemble plus à un espace de détente où l'on peut s'évertuer à travailler ses trajectoires, optimiser ses accélérations, calibrer ses passages de vitesse...
En substance, le mode idéal pour accroître ses chances de victoire finale. Car Virtua Racing ne se laisse pas apprivoiser dès les premiers instants, et c'est une véritable épreuve de force que de décrocher la première place, quelque soit la course.
Mais la raison lui rend ses yeux
Définitivement, Virtua Racing place la barre de difficulté très haut, et ce n'est pas par pur hasard. En effet, on ne tarde guère à percevoir le retour du bâton.
Pas de possibilité d'up-grade pour sa voiture, pas de caisses à débloquer, pas de circuits à débloquer... En résumé, on a vite l'impression de tourner en rond et de courir pour rien, simplement peut-être pour se rincer l'oeil sur ce déluge technique à défaut d'une réelle profondeur.
Mais 3 circuits, c'est bien trop famélique, et après les avoir usé jusqu'à la corde, remporté tous les trophées, l'envie de revenir sur le jeu s'estompe à petit feu pour finir par s'évanouir, en solitaire du moins.
Car les développeurs, pour combler cette carence, ont su implémenter un mode 2 joueurs plutôt excitant. On retrouve nos trois circuits, certes, mais ici, il est possible de régler handicap et tours de piste pour s'affronter à deux sur la piste et se tirer une bonne bourre.
A n'en pas douter, même s'il reste très classique dans sa forme, ce mode convainc, à défaut du solo, même si l'on aurait apprécié l'ajout de quelques bolides contrôlés par l'I.A pour ajouter un poil de tension à ces courses.
D'autre part, il est intéressant de constater qu'aucuns ralentissements ne viennent perturber ces joutes épiques, élément indispensable pour un feeling idéal à la manette.
Et ce feeling, il est bel et bien présent, et ce, même s'il tend à s'estomper au fil des parties comme décrit précédemment. A la manette, il peut arriver de rester ébahi devant ce plaisir de conduite insoupçonné au premier abord.
D'autre part, on s'extasie devant la précision folle que requiert le soft : contrôler ses dérapages au millimètre, repérer minutieusement des points de réaccélération à chaque virage.
Pour enfoncer le clou, vous n'avez d'autre choix que d'opter pour la conduite manuelle, vous autorisant une meilleure accélération brute. Les puristes et les pointilleux seront aux anges, tandis que les moins teigneux passeront leur chemin.
En résumé, passées les 5 premières heures de délice et de découverte, le jeu perd de son étoffe et laisse le sentiment amer d'une démo technique inaboutie, ayant tout misé sur le rendu graphique, au dépend d'un fond conséquent.
Spleen et idéal
Comme dit précédemment, le frame rate ne faiblit pas d'un pouce quelque soit la situation et le nombre de voitures affichées à l'écran. A cela, vient s'ajouter une impression de vitesse vraiment grisante servie par des environnements taillés au couteau mais splendides pour l'époque.
La piste se déroule devant vos yeux à la vitesse de l'éclair et l'on est véritablement happé par l'asphalte. Niveau son, on jubile sur les petites musiques aux " checkpoint " et à chaque fin de tour.
Celle-ci atteint le paroxysme de la tension au dernier tour pour venir vous glacer le sang lors des derniers tours de roue. A n'en pas douter, l'environnement sonore déroule son récital avec brio et participe à sa manière au cachet si particulier du titre.
Car si Virtua Racing n'est pas la révolution annoncée, et en partie à cause de ses nombreuses carences, il n'en reste pas moins une grande évolution graphiquement et techniquement parlant. Mais à vouloir trop en montrer, VR s'est perdu en route. Dommage.
Verdict
Points forts
- De la 3D sur 16 bits !
- Le mode 2 joueurs !
- Novateur !
- L'aspect sonore.
Points faibles
- L'aspect 'démo'
- Pas d'intérêt sur la longueur
Archives commentaires