Test : SEGA Ages : Shinobi (Switch)

Sorti en 1987, Shinobi s’est rapidement imposé comme l’un des jeux les plus populaires de Sega de la période. Le succès amènera d’excellents portages sur Master System et PC-Engine, de moins bons sur micro et bien plus tard, la version originale sur diverses consoles (PS3, Wii…). C’est désormais sur Switch que le jeu devient disponible, avec M2 aux commandes, on ne s’attend qu’à un excellent portage.

L’histoire d’un classique

Est-il vraiment nécessaire de présenter Shinobi ? En résumant grossièrement, nous jouons le gentil ninja et nous affrontons les méchants terroristes ninjas. Au passage on essaie de sauver les enfants de notre clan. Le jeu se présente sous la forme d’un beat’em up 2D classique dans lequel nous est donnée la possibilité de varier entre deux plans. La progression s’effectue via 2-3 niveaux avant d’arriver à un combat de boss, les niveaux sont linéaires, mais loin d’être plats ou ennuyeux et si les ennemis sont plutôt faciles à gérer au début, ils deviennent rapidement assez fourbes et nombreux pour mettre en difficulté le joueur trop imprudent. Certains passages corsés demanderont de nombreux essais, mais pour ne pas décourager les joueurs, le jeu ne fait pas réapparaître certains ennemis.

Un ninja qui vieillit bien

Trente-trois ans, ce jeu est sorti il y a trente-trois ans et la seule chose à dire, c’est qu’il vieillit bien. Visuellement, le jeu est toujours très beau sur l’écran de la Switch et à mon goût, rend mieux que bien des jeux usant du pixel-art. En termes de gameplay aussi, je dois avouer que j’avais quelques craintes vis-à-vis des joycons de la Switch. Le résultat est très simple à décrire : irréprochable. Les contrôles répondent parfaitement et à aucun moment je n’ai eu la sensation d’avoir perdu une vie injustement. Les excellents level-design et gameplay d’origine aidant là aussi à rendre l’expérience toujours très actuelle. Le seul point « faible » du titre pourrait se situer au niveau des musiques plutôt discrètes et moins marquantes que ceux à quoi Sega nous avait habitué dans les années 80.

Vieux donc dur ?

Avant de répondre à la question, je dois préciser deux choses : la première est que je n’ai jamais joué à Shinobi sur la borne originale, la deuxième que je n’y ai vraiment touché que dans son adaptation Master System. Alors oui, le jeu est dur, du moins, plus dur que la version Master System que je connais bien et qui offrait une barre de vie, autorisant plusieurs erreurs avant de mourir. Pour autant, même dans sa difficulté originale, il n’apparaît pas injuste, juste (très) exigeant. En modes Ages, le jeu est bien plus accessible mais reste, à mon goût, plus dur que sur Master System. Dans tous les cas, ce n’est pas vraiment un problème puisque l’on a désormais des crédits infinis, libre à nous donc de nous restreindre à une pièce ou de simplement vouloir le finir. Une légère déception toutefois : il n’est pas possible de « diminuer » les bonus du mode Ages, c’est du tout ou rien. Pouvoir choisir un seul des deux bonus aurait été appréciable pour avoir encore une étape intermédiaire avec le mode arcade.

M2itre Sega contre le temps ?

Jusque-là je parlais du jeu, mais je n’ai pas encore abordé les apports du studio M2. Il y a assez peu de surprises de ce côté-là, M2 nous propose un mode original et le mode Ages, ce dernier permettant de commencer avec le power-up maximal en plus d’un « point de vie » supplémentaire pour ne pas mourir instantanément. Autres changement en mode Ages, en cas de perte de vie, moins d’ennemis réapparaîtront, facilitant encore un peu plus le passage de niveau. Dans les options nous pouvons régler la difficulté, le nombre de vies par crédit, le format de l’écran ainsi que la version du jeu (japonaise ou internationale). Ces options sont communes à la majorité des portages effectués par M2, Shinobi a toutefois droit à un petit bonus : une option rembobinage comme on en trouve dans certains jeux modernes ou dans les émulateurs. La possibilité nous est donnée de l’activer ou non avant le début de la partie. Si cela peut éviter de recommencer trop souvent certains niveaux, la tentation d’en abuser est malheureusement forte, d’autant plus qu’il n’y a pas de limite d’utilisations. A mon sens, cela gâche assez largement l’expérience de jeu puisque le besoin de progression est quasi-annihilé. L’idée était bonne, mais sans limite d’utilisations fixées par le jeu, elle risque de rendre le jeu décevant pour beaucoup de joueurs.

Conclusion

Que dire en conclusion ? Le jeu est connu et reconnu, les défauts que l’on pourrait lui reprocher dû à son âge sont compensés par un modes AGES qui réussit à le rendre plus accessible sans le dénaturer. Les contrôles sont aussi bons que ce que j’ai pu connaître sur Master System ou émulateur et visuellement les jeux développés sur system16 vieillissent très bien. Le modes Ages sera idéal pour ceux qui découvrent cette version du jeu comme moi, avant d’attaquer le mode Original qui demandera une vraie maîtrise du jeu.

Je n’ai vraiment que deux choses à reprocher à cet excellent portage, la première a été évoquée dans le test : il n’y a pas de limites à l’utilisation du rembobinage et je ne peux que vous déconseiller fortement d’activer l’option, la deuxième est bien moindre et concerne le mode Ages. Si ce dernier ne dénature par le jeu, avoir plusieurs réglages, à l’instar d’un OutRun sur 3DS l’aurait rendu vraiment parfait à mes yeux.

Verdict

9

Points forts

  • Portage sans défaut d'un toujours excellent jeu de 33 ans

Points faibles

  • Le rembobinage illimité
  • Pas de réglage des bonus du mode AGES

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