Test : SEGA Ages : Ichidant-R (Switch)

Deuxième volet du triptique Puzzle & Action, qui comprend également Tant-R et Treasure Hunter, Ichidant-R est un jeu d'arcade adapté également sur Mega Drive, et qui n'a jamais franchi les frontières du Pays du Soleil Levant. C'est donc avec un certain étonnement que nous avons accueilli l'annonce de son arrivée dans la gamme SEGA Ages, y compris chez nous.

En effet, loin d'être un classique comme Space Harrier et Phantasy Star, Ichidant-R est un jeu plutôt obscur. Sorti en 1994 sur le System C (ou System 14), qui est en gros une Mega Drive boostée, il fut adapté sur la 16 Bits de SEGA en 1995, soit à un moment où tout le monde avait déjà les yeux rivés sur la Saturn. Pourquoi ce regain d'intérêt, qui touche aussi Tant-R qui est présent sur la MD Mini japonaise ? Aucune idée, car si le jeu n'est pas antipathique, il n'y a vraiment pas de quoi se relever la nuit.

Wario pas très aware

Comme Tant-R, Ichidant-R est une compilation de 20 mini-jeux, que le ou les joueurs, qui incarnent un preux chevalier, doivent réussir pour se défaire de leurs adversaires et délivrer une princesse. Les mini-jeux sont assez basiques et préfigurent un peu ce que sera Wario Ware : ils reposent la plupart sur l'acuité visuelle et la rapidité, plus que sur la dextérité ou la réflexion. Chaque manche ne dure que quelques secondes, et une épreuve entière peut durer moins d'une minute. On trouve par exemple un jeu qui consiste à compter le nombre de passagers d'un train en marche, un pseudo Space Invaders, ou un jeu qui demande de trouver les paires de singes qui dansent de la même façon. A l'exception d'un jeu qui demande de jouer avec les aiguillages d'une voie de chemin de fer pour diriger un train, tous les jeux sont d'une simplicité enfantine, et le challenge est donc proche de zéro.Pire encore : contrairement à ceux de Wario Ware, les mini-jeux ne sont pas drôles du tout.

Entre deux adversaires, un stage bonus permet de gagner une vie supplémentaire, mais avec les crédits infinis, ce n'est franchement pas indispensable. Et je sais, les vrais terminent leurs jeux en un crédit, mais qui osera être fier d'avoir one-crédité Ichidant-R ?

Techniquement, on ne peut pas dire que ce soit la fête non plus : si les séquences en pseudo-3D entre deux affrontements ont un design sympa, les graphismes des mini-jeux sont on ne peut plus basiques, et bien en-deçà de ce que peut produire le support. On retrouve également plus ou moins la même musique dans chaque mini-jeu, ainsi que des voix étouffées.

Si le jeu est loin d'être passionnant seul, il devient un chouia plus intéressant à deux, car il faut faire preuve de rapidité pour remporter les épreuves. Mais après avoir fait le tour des mini-jeux une fois, je doute que vous ayez envie de vous y remettre.

Ichindant-la colle ? (oh ça va !)

Si malgré tout vous en voulez encore, vous pourrez jeter votre dévolu sur la version MD, généralement incluse dans cette version SEGA Ages, et qui propose un mode Training, un mode à 4 en simultané, et un mode RPG entièrement en japonais, qui n'apporte rien de plus que le mode arcade, à part des dialogues incompréhensibles et beaucoup trop de déplacements et de combats aléatoires (qui se règlent par un mini-jeu, évidemment).

Comme les autres jeux de la gamme, Ichidant-R propose moult options graphiques : on peut choisir le ratio d'affichage de l'écran (Full, Point par point, Vintage, Normal, Fit), les effets appliqués à l'image (Scanlines, lissage, les deux à la fois, ou rien du tout). Il y également une sauvegarde, un mode online, et un mode Replay, mais à quoi bon, franchement ?

Quel choix étrange de proposer ce Puzzle & Action : Ichidant-R dans la gamme SEGA Ages, et quel choix encore plus étrange de le localiser. Le jeu n'a pas grand intérêt, que ce soit au niveau ludique ou historique. Il permettra tout au plus aux plus avides de connaissance de parfaire leur culture vidéoludique.