Test : SEGA Ages : Fantasy Zone (Switch) (Switch)

"Insert coin"... c'est devenu une belle madeleine.
 

Je vais être honnête. Le shmup c'est pas mon truc mais en son temps, j'ai bien essayé de finir la version Game Gear de Fantasy Zone... en vain (foutu ballon dirigeable !!!) L'heure de la revanche a sonné avec cette sortie de la version arcade qui n'a rien à voir avec l'adaptation que j'ai connue.

Premier contact

Les menus sont clairs bien habillés et les options de jeu sont nombreuses : mode original, mode Upa-Upa, mode "Time Attack", chargement de sauvegarde ou de "replay" et manuel et générique. aussi proposées des options supplémentaires comme l'habillage de l'écran, un "sound test", le choix de la difficulté (4 niveau) et des vies (1 à 5).

"Polaria" est encore un niveau un peu tranquille, mais après...

 

Et de l'aide, le jeu en fournit beaucoup : il y a une banque qui stocke la monnaie ramassée en cours de jeu pour être investi (au choix) dans les "power-up" que l'on souhaite équiper en début de partie. Cette banque permet aussi de s'offrir trois options modulables à débloquer qui serviront d'aide de jeu.

Le mode original propose le choix des niveaux et le mode Upa-Upa permet de jongler entre les équipements du jeu en tapant directement dans l'argent ramassé sur les ennemis, sans passer par le magasin. Cela donne un rythme plus soutenu aux parties et la possibilité d'essayer plusieurs armes de manière totalement libre (dans la mesure de ses finances, bien sûr). Et enfin, le mode "Time Attack" offre un joli chrono et des vies infinies pour réaliser le speedrun de vos rêves.

Dans le jeu

(J'ai joué en niveau 1 avec toutes les aides du jeu, façon noob... et je cale aux derniers boss.)

Il est beau, vraiment. C'est coloré sans faire dans le dégueulis arc-en-ciel, les designs sont mignons et farfelus et les boss très simples... un esprit chagrin dirait "pauvrement animés" mais leurs patterns ont le mérite d'être clairs. Les différents effets spéciaux de tirs ou d'explosions restent sobres et les tirs ennemis sont discrets en mode portable, alors restez attentifs.

Sinon "Boum !"

Le vaisseau est très lent mais les moteurs que l'on peut acheter permettent d'accélérer ses déplacements jusqu'à l'injouable (si on y met le prix). Le design des items présents dans le magasin est plus dans le registre du jouet que dans la machine de guerre et colle donc parfaitement à l'aspect cartoon du jeu.

Les mécaniques

Pour attirer le boss du niveau, il faut détruire tous les vaisseaux mères qui se répartissent sur les dix portions du niveau. Le scrolling libre ne permet pas (en dehors de certains boss) de reculer en tirant devant soi, du coup il ne faut pas se laisser encercler lorsque l'on délaisse les ennemis pour ramasser les pièces qu'ils laissent. A noter que le vaisseau ne se recentre pas tout de suite lorsqu'on le pousse sur les bords de l'écran et malheureusement, les tirs ennemis de face arrivent vite.

Le point de couleur central des vaisseaux mères indique leur état de santé

 

Les options défensives et offensives existent mais s'obtiennent au prix fort si on en abuse : des magasins ponctuent les niveaux et vendent les items d'arme de plus en plus chers à mesure qu'on les épuise.

Les moteurs conservent heureusement le même prix, ce sont les premiers objets à acheter pour simplement survivre aux boulettes adverses et ramasser la précieuse monnaie. Vous pouvez stocker plusieurs items et les activer comme bon vous semble, selon la situation. Attention cependant à ne pas mourir, vous perdrez tout votre équipement.

On ressent très vite un handicap lorsque l'on commence à jouer avec le vaisseau nu et vers la moitié du jeu, on est poussé à adopter des stratégies en privilégiant certains équipements : en priorité la propulsion, les bombes puis le "7 way shot" qui ventile sans trop d'effort (c'est pour ça que c'est une arme de riche).

L'articulation entre les déplacements, l'impossibilité de tirer derrière soi, le ballet des ennemis et la monnaie à ramasser pour améliorer son vaisseau fonctionnent trop bien pour être le simple fruit du hasard. Il n'est pas rare de mourir parce qu'on n'avait pas les moyens de récupérer une grosse pièce malheureusement indispensable pour acheter un rayon plus efficace devenu hors de prix.

C'est plus Robert Tripoux qu'Hassan Cehef.

 

Ne vous fiez pas à la poésie graphique, Fantasy Zone est un jeu agressif : les ennemis arrivent en masse si on traîne dans le niveau, les vaisseaux mères sont résistants, les armes spéciales achetées s'épuisent avec le temps... Le nettoyage des niveaux et le remplissage des poches doivent se faire vite, l'exploration est un luxe et la mort punitive.

Classe.

Bien pas, pas bien ?

Une intro in-game de fou comme on en fait plus.

 

L'univers graphique et sonore et les partis-pris de gameplay font honneur au genre dans ses débuts. Si le jeu d'origine accuse son âge le portage est bien pensé, autant pour les amateurs et les curieux que pour les acharnés du score.

C'est donc une réussite.

Verdict

7

Points forts

  • C'est plein de poésie.
  • Propose de vrais défis.
  • Volonté d'ouverture aux joueurs occasionnels.
  • Propose une autre expérience pour les connaisseur·euse·s

Points faibles

  • Ne convient pas aux amateur·trice·s de sensation fortes.
  • Des limitations de gameplay qui ne font plus recette auprès du grand public.

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