Test : Safari Race (SG-1000)

En 1984, un seul et unique jeu de course a vu le jour sur la petite cylindrée qu'est la SG-1000 avec le pas très connu Safari Race.

Malgré tout, peut-être que certains parmi vous ont eu l'occasion d'y jouer en France sur le SEGA Yeno SC-3000 puisqu’il qu'il fait partie des titres ayant été distribués sur notre territoire. Si c'est le cas, vous êtes bien chanceux d'avoir pu le découvrir à cette époque.

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Alors, en 2024 on ne s'en rend pas compte, mais Safari Race est le premier jeu sur console de salon SEGA avec une vue 100% arrière (un an avant, Zippy Race proposait deux modes de jeux en alternance dont une vue arrière mais elle faisait plus office de stage bonus qu'autre chose).

Il a probablement fait forte impression chez les joueurs encore en pleine découverte de ce que le monde du jeu vidéo pouvait proposer.
Pile 40 ans après, il y en a eu des voitures qui ont roulé sur les ponts et autant dire que sans surprise, Safari Race a pris un bon gros coup de rouille (comme nous :p).

L'aborder sans essayer de se remettre un minimum dans le contexte c'est le condamner à la casse direct, donc pour son bien j'ai essayé dans la mesure du possible de prendre un peu de recul, en gardant en tête qu'il tourne sur une simple SG-1000 qui n'a clairement pas autant de chevaux sous le capot qu'une Master System.

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Le Paris-Dakar version 8 bits

Rien qu'avec le nom du jeu vous avez déjà dû comprendre quelle orientation les développeurs avaient pris.
Je ne pense pas me tromper en disant qu’il était assez original en 1984 de proposer des courses de type rallye-raid ; le Paris-Dakar existait depuis quelques années déjà (1978), c'est sûrement lui qui a servi d'inspiration.

Et d'ailleurs, la jaquette affiche des constructeurs qui ont marqué ces courses comme Lancia avec sa légendaire Stratos au premier plan, ainsi qu'une Audi Quattro juste derrière et même ce qui semble être une Porsche 953 en arrière-plan.
Pour cette dernière on ne voit pas de marque mais c'est clairement elle.

Par contre, je me demande si SEGA possédait vraiment les licences, mais bon hein, au début des années 80 tout était sûrement plus simple et moins prise de tête et surtout, on était moins regardants.

La Stratos est même sur le bel écran titre, limite on aurait envie de penser qu'elle pourrait avoir une longue histoire avec SEGA par la suite tellement elle est mise en valeur. Sûrement une impression.

La savane ce n'est pas du gâteau

Notre objectif est simple, terminer dans les temps les trois étapes qui se succèdent au kilométrage croissant : 1000, 2000 et 3000 kilomètres.
Même si on est sur une ambiance rallye-raid, on reste sur des tracés bien délimités qui n'ont pour différence que la couleur des bas-côtés afin de distinguer chacune des étapes.
Ici on affronte trois adversaires : le chronomètre, les dangers qui se présentent et surtout, notre réserve de carburant.

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Le chronomètre n'est pas vraiment un problème, on n’a pas le temps de traîner certes mais on a de la marge.
Des animaux tels que les éléphants, rhinocéros, gazelles et j'en passe peuvent traverser presque n'importe quand et demandent une certaine vigilance.
Idem pour les autres véhicules qu'on peut doubler (et inversement) ou encore les rochers au bord de la route, en cas d'impact on casse la voiture et nos réparations possibles sont symbolisées par un pneu. On en a quatre en stock par étape, c'est largement suffisant en faisant preuve de prudence.

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Et s'il y a bien d'autres véhicules, ils ne comptent pas pour le résultat, on doit juste arriver dans le temps imparti, rien de plus.
Mais pour moi, le véritable adversaire dans ce Safari Race est le carburant ; notre réservoir se vide assez vite et il faut donc s’arrêter assez souvent lorsque qu'une station se présente (on a un peu plus de 300 km d'autonomie).
Un panneau indique sa présence un peu avant et il faut stopper notre auto au bon endroit pour faire le plein. Attention de ne pas la dépasser ne serait-ce que d'un mètre sinon c'est foutu.
La panne sèche est synonyme de Game Over direct sans continue !

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Dans l'ensemble la difficulté n'est pas très élevée, si vous faites attention, en voir la fin ne sera pas trop un problème.

Des contrôles un peu perturbants

On a la petite et la grande vitesse comme il est classique d'avoir sur bon nombre de jeux de cette génération.
Haut correspond à la petite et bas à la grande sauf qu’on n’accélère pas avec 1 ou 2 mais directement avec ces directions.
On démarre en maintenant haut jusqu'à 80 km/h puis on maintient bas pour monter jusqu'à 300 et une fois la vitesse voulue atteinte, on peut lâcher la touche grâce au révolutionnaire et avant-gardiste régulateur de vitesse !

Je dois avouer ne pas avoir compris ça tout de suite et je n’accélérais qu'avec bas au début et forcément ça demande plus de temps, d'ailleurs, la vidéo plus bas est faite comme ça... Je m'en suis rendu compte qu’après, certains pourront se moquer et dire que je n'assure pas mais je m'en moque je ne suis pas la Maaf de toute façon.

1 et 2 servent au frein et au klaxon, ce dernier est totalement inutile d'ailleurs.

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Moteur en surrégime ?

On ne va pas se le cacher, les capacités d’affichage de la SG-1000 ne la rendent pas idéale pour faire des prouesses avec ce type de soft.
Et pourtant, malgré ses points faibles elle montre des choses intéressantes comme ses décors en arrière-plan, colorés, bougeant extrêmement vite, un affichage presque plein écran et une impression de vitesse satisfaisante sans ralentissement.
L’unique musique est sympathique et son rythme se cale sur notre vitesse.

Pour contrebalancer on peut citer les réactions bizarres dans les virages un peu serrés avec un effet de tremblement désagréable, le fait de parfois se faire rentrer dedans par l’arrière en redémarrant de la station-service (un conseil, ne retournez pas au milieu de la piste à basse vitesse).
Et bien que rares, j'ai eu à quelques reprises des accidents en doublant une voiture alors qu’il y avait pourtant largement l'espace nécessaire pour effectuer la manœuvre (je précise avoir fait le test sur le matériel d'origine).


Un peu novateur dans son genre grâce à son approche différente et doté d'une réalisation plutôt bonne pour son époque, Safari Race a sûrement fait passer de bons moments à ses acquéreurs il y a 40 ans.
Mais malgré tout, le jeu n'est pas non plus incroyablement fun et on n’a pas forcément envie d'y jouer et rejouer pour améliorer son score.
Sympathique sans plus.

Test réalisé sur le matériel d'origine (vidéo faite sur émulateur)

Compréhension du japonais : inutile

●Compatible Handle Controller (volant)

Verdict

6

Points forts

  • Une bonne réalisation
  • Une difficulté assez bien dosée
  • Original pour l’époque

Points faibles

  • Les réactions du véhicule dans les virages
  • Quelques rares bugs de collisions pénalisants
  • Ça manque de fun

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